Selon le rapport mondial du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida), rendu public jeudi 22 novembre à Abidjan, le nombre de personnes vivant avec le VIH est passé de 36,3 millions en 2016 à 36,9 millions en 2017, tandis que le nombre de décès a été réduit de 990 000 à 940 000.
Le nouveau rapport de l’Onusida pointe globalement des avancées, en dépit de la légère hausse du nombre de personnes vivant avec le Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) – 36,9 millions, dont 35,1 millions d’adultes et 1,8 million d’enfants de moins de 15 ans. Cette augmentation est liée principalement à de nouvelles infections, estimées à 1,8 million de nouveaux cas (à titre de comparaison, ils étaient 1,9 million en 2016 et 2,8 millions en 2000). Parmi les patients infectés, 21,7 millions ont eu accès à la thérapie antirétrovirale en 2017, soit 2,3 millions de plus depuis 2016.
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Grâce aux dépistages, 75 % des malades savaient qu’ils vivaient avec le VIH en 2017 – ce qui fait tout de même 9,4 millions qui n’en étaient pas conscients. C’est ce qui explique en partie le nombre encore élevé de décès liés au sida, à savoir 940 000 personnes (contre 990 000 en 2016 et 1,5 million en 2000). Depuis le début de l’épidémie, 35,4 millions de décès ont été enregistrés des suites de maladies liées au sida, pour un total de 77,3 millions d’individus infectés, soit une mortalité d’environ 50%.
L’importance de la thérapie antirétrovirale
Le rapport, intitulé « Savoir, c’est pouvoir », a été présenté par Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, en présence d’Eugène Aka Aouélé, le ministre ivoirien de la Santé et de l’hygiène publique. Selon le texte, « bien que le nombre de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est supprimée, eut augmenté d’environ 10 points de pourcentage ces trois dernières années, pour atteindre 47 % en 2017, 19,4 millions de personnes vivant avec le VIH ne bénéficient toujours pas de traitement ».
Le document insiste sur le fait que la charge virale de la personne infectée « doit être ramenée à des niveaux indétectables ou très faibles, grâce à une thérapie antirétrovirale permanente. En outre, pour surveiller efficacement la charge virale, les personnes vivant avec le VIH doivent avoir accès à un dépistage de la charge virale tous les douze mois », ce qui n’est pas encore le cas, dans de nombreux pays du monde, particulièrement en Afrique, continent qui concentre le plus grand nombre de personnes infectées (25,7 millions).
Les dépistages du VIH et la charge virale doivent être accessibles à toutes les personnes vivant avec le VIH, sans exception
« La surveillance de la charge virale doit être tout autant disponible à Lilongwe qu’à Londres, a ajouté M. Sidibé. Les dépistages du VIH et la charge virale doivent être également accessibles à toutes les personnes vivant avec le VIH, sans exception », a plaidé le responsable onusien.
Objectif : fin de l’épidémie en 2030
Le dépistage précoce reste la meilleure possibilité de contrôler la propagation du virus, étant donné que celui-ci permet de faire bénéficier à la personne infectée d’un traitement antirétroviral. L’Onusida mise donc, au cours des prochaines années, sur l’importance d’une approche dite des « 5 C », à savoir consentement, confidentialité, conseil, conformité des résultats du dépistage et connexion à la prévention, aux soins et au traitement.
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Aussi, Michel Sidibé conseille-t-il « des approches innovantes telles que l’auto-dépistage, qui peut donner aux personnes le sentiment que leur vie privée est respectée », notamment pour les populations clés que sont les homosexuels, les transgenres, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues, les détenus dans les prisons et dans d’autres lieux fermés, ainsi que les migrants.
L’Onusida espère ainsi, en collaboration avec ses partenaires dont la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), concrétiser sa vision « Zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida », avec pour objectif de mettre un terme à l’épidémie à l’horizon 2030.