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1er juin ’18: Le « Shabaddan », une soirée pour partager shabbat et iftar du Ramadan (SaphirNews)

Le « Shabaddan », une soirée pour partager shabbat et iftar du Ramadan ensemble


« Shabaddan », c’est l’idée lancée cette année par le rabbin Delphine Horvilleur et l’humoriste belge Ismaël Saïdi sur Facebook. Pour la soirée du vendredi 1er juin, juifs et musulmans sont invités à se réunir autour de la même table pour « célébrer shabbat et rompre le jeûne ensemble », en plein mois du Ramadan.

Les initiateurs de la soirée, proposée dans un contexte où « un conflit hyper-médiatisé éclipse toute autre guerre » (référence faite au conflit israélo-palestinien, où « l’on est sommé de choisir un « camp », d’invalider le « narratif » et de dénoncer la mauvaise foi de « l’ennemi » et sa propagande », entendent lancer « la bataille sous la forme d’un rendez-vous improbable que chacun pourrait organiser chez soi : le dîner d’une double-fête ».

« Être pro-l’un-et-l’autre, c’est engager ici un combat d’envergure : une guerre contre les préjugés, l’ignorance et la bêtise », expliquent-ils.

C’est ainsi que Delphine Horvilleur et Ismaël Saïdi enjoignent juifs et musulmans dans le même état d’esprit à se retrouver autour de dîners « impromptus ou préparés » afin de se « souvenir de ce qu’on pourrait encore partager », cela « en évitant (ou pas…) les sujets qui fâchent mais ne restant pas dans son « camp » ». Un défi qui reste à relever.

A noter, le concept du « Shabaddan » avait été lancé en 2015 à Bruxelles par l’auteur de la pièce Djihad « pour se rendre compte qu’il y a moyen de faire des choses ensemble alors qu’on nous a toujours opposés ». « L’avantage est que le porc est notre ennemi commun », avait-il alors déclaré, avec humour, à la presse belge.

Le « Shabaddan », une soirée pour partager shabbat et iftar du Ramadan ensemble, rédigé par Lina Farelli, SaphirNews, 18/05/18

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Europe : le pape François reçoit la nouvelle présidence de la COMECE (Zenit)

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Il encourage la participation des citoyens catholiques à l’élaboration des politiques

Le pape François a reçu le Comité permanent nouvellement élu de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) – composée d’évêques délégués par les Conférences épiscopales catholiques des 28 Etats membres de l’Union Européenne – le 18 mai 2018, au Vatican.

D’après un communiqué de presse, durant cette audience le pape s’est réjoui de l’intention du président Mgr Jean-Claude Hollerich de renforcer avec les institutions de l’UE, « un dialogue fondé sur le respect mutuel et la forte participation des citoyens catholiques à l’élaboration de politiques contribuant au bien commun ».

Mgr Hollerich a présenté « les points de dialogue actuels entre les Conférences épiscopales et les autorités politiques de l’UE » […]

Lire la suite de:  Europe : le pape François reçoit la nouvelle présidence de la COMECE, par Anne Kurian, Zenit, 19/05/18

Cannes: «Une très faible présence de films
d’Afrique subsaharienne francophone»

 
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«La consommation cinématographique en Afrique francophone subsaharienne», avec B. S. Johnson (Trace TV), M. Vella (TV5 Monde), A. Cissé (Fopica), S. S. Onomo (Les films d'ici), J.-P. de Vidas (Films 26), L. Sicouri (Canal+), J.-Chr. Baubiat (UniFrance)
Siegfried Forster / RFI

Au Festival de Cannes, une table ronde initiée par le Centre national du cinéma (CNC) et UniFrance, l'organisme en charge de faire rayonner le cinéma français à l'international, a dressé cette semaine un « état des lieux de la consommation cinématographique en Afrique francophone subsaharienne ». Entretien avec l’animateur de cette table ronde, Sébastien Onomo, producteur de films d’origine camerounaise et co-président du groupe francophone d’UniFrance.

RFI : Comment jugez-vous la présence de films d’Afrique subsaharienne au Festival de Cannes ?

Sébastien Onomo : Cette année, la présence de films en provenance d’Afrique subsaharienne francophone est très faible. Il y a des talents, ils ont des difficultés à financer correctement leurs films pour pouvoir les présenter correctement dans des festivals de cette envergure et cela se ressent. On sait que les compétences et la vision artistique sont là. Malheureusement, ils ont des difficultés de boucler les films dans des conditions convenables pour que leurs œuvres puissent être présentées au grand public. C’est dommage.

Quel état de lieux dressez-vous de la consommation cinématographique en Afrique subsaharienne ?

Ce n’est ni bien ni mal. On constate un début de quelque chose et cette dynamique est en train de s’enclencher. Elle pourra être une dynamique positive si les différents partenaires - publics ou privés - décident à passer à la deuxième vitesse pour enclencher une dynamique qui sera pérenne, à la fois pour l’industrie, les talents, pour la visibilité et la diversité de ce cinéma qui est riche est foisonnant.

Au Festival de Cannes, la compétition officielle se bat pour que les films soient d’abord projetés en salle. Lors de votre table ronde, on a aussi évoqué des initiatives en Afrique subsaharienne en faveur de plateformes pour une consommation de films en streaming. L’avenir du cinéma en Afrique, est-ce plutôt de nouvelles salles ou plutôt un « Netflix » africain ?

Je pense que c’est toujours les deux. La salle a ce côté magique qu’on ne peut pas lui enlever. Donc, pour moi, les gens continueront à regarder des films en salle. Après, les évolutions technologiques font que, forcément, avec l’arrivée de la 4G et de la fibre en Afrique, la manière de consommer du contenu va évoluer, comme c’est le cas à travers le monde. De plus en plus, les gens vont regarder des films sur leur tablette, sur leur smartphone, etc. Ça, c’est inévitable. L’Afrique n’y échappera pas. Le tout c’est de bien s’y préparer avec des contenus de qualité, parce que c’est aussi ce que veulent les Africains, des contenus de qualité qui leur ressemblent et qui parlent d’eux, de leur quotidien et de leur histoire.

Certains directeurs des sections parallèles pensent que le Festival de Cannes n’est pas forcément le meilleur endroit pour présenter des films indiens ou africains, mais qu’il y a d’autres festivals mieux adaptés pour cela. Selon vous, est-ce que les films africains ont leur place à Cannes ?

Les films africains ont bien sûr leur place au Festival de Cannes, comme dans tous les festivals internationaux. Pour moi, c’est évident. Il n’y a même pas de débat. Maintenant, on sait que dans certaines compétitions, on fait attention d’avoir une certaine diversité en termes de films et de leur provenance. Le jour où l’on aura aussi, de notre côté, une production de films plus abondée, je suis convaincu que les différents sélectionneurs dans les différentes sections regarderont avec attention nos films, parce qu’on a toujours eu une école de cinéastes forts et puissants avec des films singuliers qui marquent le monde. Et il n’y a pas de raison que cela s’arrête.



Sébastien Onomo, producteur de films d’origine camerounaise et co-président du groupe francophone d’UniFrance. Siegfried Forster / RFI


► Lire aussi : Festival de Cannes: la Fabrique cinéma retient quatre projets africains, rfi, 12/5/2018
► Lire aussi : Les défis du marché audiovisuel en Afrique francophone, rfi, 2/2/2018
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En Mauritanie, le blasphème est désormais
puni par la peine de mort

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Désormais, le crime de blasphème est puni par la peine capitale.

L’Assemblée nationale mauritanienne a adopté un texte qui durcit l’article 306 du Code pénal relatif au crime d’apostasie.

L’ancien texte du Code pénal stipulait que « tout musulman coupable de crime d’apostasie, soit par parole, soit par action de façon apparente ou évidente, sera invité à se repentir dans un délai de 3 jours ».

La nouvelle loi supprime la possibilité de se repentir pour certaines infractions liées à l’apostasie. Elle rend la peine de mort obligatoire en cas de « propos blasphématoires » et d’« actes sacrilèges ». Pour justifier ce durcissement, le ministre de la défense, Mamadou Bathia Diallo, a expliqué que les dispositions de l’ancien texte de loi « sont en contradiction avec la doctrine malékite » qui est celle de l’État. Il a ajouté que la nouvelle loi intervient pour corriger ce « dysfonctionnement ».

Lire la suite: En Mauritanie, le blasphème est désormais puni par la peine de mort, Lucie Sarr, La Croix-Africa, 08/05/18.

Macron et l'Afrique (3/5):
les ratés de la politique migratoire

Plus de 2000 migrants ont été évacués d'un campement porte de la Chapelle à Paris, vendredi 18 août 2017.
© bertrand GUAY / AFP

Un an après son entrée à l’Elysée, quel bilan tirer de la politique d’Emmanuel Macron à destination de l’Afrique ? Tout au long de la semaine, RFI se penche sur la question. Retrouvez jusqu’à vendredi sur notre site un article sur le sujet. Aujourd’hui, place à la politique migratoire menée par l’exécutif. Une politique qui inquiète au sein même de la Macronie.

« Je vais être très honnête, j’ai les boules ! » En cette matinée du 24 avril, la journaliste Liz Gomis, membre du conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) a du mal à contenir sa colère. L’objet de son courroux ? Le vote, la veille au soir, de la loi asile et immigration par l’Assemblée nationale en première lecture. « Ca m’attriste profondément », confie-t-elle après avoir dénoncé un texte beaucoup trop ferme à ses yeux à l’égard des migrants.

En cause notamment : l’allongement de la durée maximale de rétention pour les immigrés en attente d’expulsion (de 45 à 90 jours) et la réduction du délai d’appel pour les déboutés. De nouvelles dispositions qui font l’objet de vives critiques au sein même de la majorité. Quatorze élus du parti présidentiel (LREM) se sont ainsi abstenus de voter la loi. Parmi eux, la députée Sonia Krimi, native de Tunis. Nadia Essayan, élue du MoDem (une composante de la majorité) a, elle, voté contre. « Née réfugiée » en Côte d’Ivoire, cette députée a dit « regretter que la position des grandes associations humanitaires n’ait pas été écoutée ».

Une politique au centre des critiques

Associations et partis de gauche dénoncent depuis des mois la politique migratoire du gouvernement. Avant le vote de la loi asile et immigration, une circulaire prise en décembre par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, avait mis le feu aux poudres. Celle-ci entendait organiser le recensement des migrants dans les hébergements d’urgence. Les associations condamnent alors la volonté de « tri » du gouvernement entre migrants économiques et politiques. « Après les centres d'hébergement d'urgence, les forces de l'ordre visiteront-elles demain les hôpitaux, les dispensaires, les écoles ? », s’interrogent en janvier plusieurs intellectuels et syndicalistes dans une lettre ouverte publiée par Le Monde. Parmi eux, un soutien affiché du président, l’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou et actuel président du think thank Terra Nova. Ces cinq signataires condamnent, dans ce texte à charge, une politique n’ayant « de cesse de faire baisser la demande d’asile » en « cherchant à dissuader les candidats de venir sur notre sol ». Une ligne, jugent-ils, « en rupture avec l’humanisme que vous prônez », en semant « le poison du doute ».

La politique migratoire menée par Paris au Sahel suscite également doutes et inquiétudes. « Je pense qu’Emmanuel Macron rêvait d’installer des camps qui ne voulaient pas dire leurs noms, avance le journaliste Antoine Glaser, mais qui étaient quand même des camps de sélection des migrants dans des pays comme le Niger ». En juillet dernier, le président français annonce la création de hotspots dans la région, avant de devoir rétropédaler. L’explication ? Le Niger et le Tchad ont mis leur véto, de crainte que cela ne provoque un appel d’air. Du coup, Paris opte pour des missions d’identification sur place. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) travaillera à partir des listes établies par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). L’objectif affiché ? Permettre la réinstallation de réfugiés africains sur le sol français.

Pour l’heure, deux de ces missions se sont déplacées au Niger et une au Tchad. Pour seulement quelques centaines de personnes accueillies. Le but : faire venir 3 000 réfugiés en provenance de ces deux pays d’ici fin 2019. Un chiffre jugé trop faible par Bénédicte Jeannerod, la directrice France de l’ONG Human Rights Watch. Cette dernière voit cependant cette initiative d’un bon œil. A condition que ce programme n’empêche pas les demandeurs d’asile qui le souhaitent de déposer directement leur demande sur le sol européen.

La France suspectée de traiter avec le Soudan

Autre axe de la politique française dans la région : la lutte contre l’immigration clandestine. Paris travaille aujourd’hui à une meilleure coopération entre les pays de la zone. « Depuis plusieurs mois, les capitales des pays d’origine sont dotées d’officiers de police judiciaire qui travaillent sur ces trafics à une échelle régionale, explique-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Le partage de l’information doit mener à des opérations de démantèlement des réseaux. Ça commence à produire des effets notamment au Sénégal où des opérations contre des têtes de réseaux ont pu être menées. » Mais ce type de politique ne risque-t-il pas de déstabiliser une partie de la région ? L’exemple d’Agadez (Niger) interpelle. Les populations de la ville qui vivaient de la migration se retrouvent aujourd’hui en grande difficulté depuis l’adoption d’une loi qui criminalise le trafic illicite de migrants. Une loi votée en 2016 en contrepartie d’importants financements européens.

Paris mène-t-elle en parallèle des actions moins avouables ? Le 12 avril dernier, le New York Times évoquait le cas d’un ressortissant soudanais présenté comme dissident politique du Darfour, qui aurait été expulsé de France fin 2017 avant d’être torturé à son retour à Khartoum. Une histoire d’autant plus gênante que ce demandeur d’asile affirme avoir reçu la visite en France, avant son expulsion, d’officiers de police soudanais. En septembre dernier, Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, avait reconnu l’existence d’« une mission d’identification du Soudan », avant d’ajouter : « mais nous n’avons pas d’accord avec ce pays ». Une « mission d’identification » qui, selon le site d’information français Streepress, était composée de militaires et aurait visité au moins trois centres de rétention en France entre janvier et mars 2017. Le tout avec l’aval de Paris ! Toujours selon Streepress, la France collaborerait avec le régime soudanais depuis 2014. « Il y a des relations très étroites avec des pays comme le Soudan au niveau des services secrets, abonde le journaliste Antoine Glaser, parce que les Soudanais voient passer tous les gens qui arrivent de la corne de l’Afrique. » La France négocierait-elle alors avec le régime d’Omar el-Béchir pour qu’il bloque le passage de réfugiés ?

Pas de coopération opérationnelle avec le Soudan, assure l’Elysée

« On n’a pas de coopération opérationnelle avec le régime soudanais sur ces questions-là, répond-on dans l’entourage du président français. Avec les autorités soudanaises, il y a très peu de coopération du fait de la nature du régime soudanais. » L’Elysée explique, au contraire, être la cible régulière de Khartoum : « aujourd’hui, il y a plusieurs opposants soudanais qui sont actifs. Des représentants de l’opposition, notamment darfouri, qui font régulièrement des réunions politiques, voir des manifestations. Tout cela nous créée des récriminations permanentes de la part des services soudanais sur le mode "que faites-vous face à ces criminels ?" » Conclusion d’une source élyséenne : « on est plus dans une relation de tension avec les services soudanais que dans une phase coopération opérationnelle. » Quant à la venue d’officiels soudanais sur le sol français pour identifier des migrants, l’entourage d’Emmanuel Macron balaie l’accusation d’un revers de main : « là, on est dans le fantasme… » Pourquoi le ministre de l’Intérieur a-t-il alors évoqué en septembre l’existence d’« une mission d’identification du Soudan » en France ?

► Lire aussi : « Macron et l'Afrique (1/5): une rupture, des promesses »

► Lire aussi : « Macron et l'Afrique (2/5): la realpolitik d'abord ? »