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L’Afrique se prépare à faire face au coronavirus

Au Sénégal, à l'aéroport international Blaise Diagne, des caméras thermiques sont installées pour détecter la température des passagers.

Au Sénégal, à l'aéroport international Blaise Diagne, des caméras thermiques sont installées pour détecter la température des passagers. Charlotte Idrac/RFI

Pour le moment, aucun cas de coronavirus n'a été confirmé sur le continent africain malgré des suspicions, notamment en Côte d'Ivoire et au Kenya. Mais le directeur du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) se montre réaliste.

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Selon le docteur John Nkengasong, il est fort possible qu'il y ait des personnes porteuses du coronavirus en Afrique, mais qu'elles n'aient tout simplement pas été détectées.

Le spécialiste admet ainsi que les capacités de surveillance sont très variables selon les États du continent. Les contrôles ont été renforcés dans les principaux aéroports : Éthiopie, Kenya, Afrique du Sud, Maroc, Égypte, Rwanda et Maurice. Mais le bât blesse concernant les moyens de diagnostic.

« Il y a des kits de diagnostic, mais ils ne sont pas disponibles partout dans le monde, explique le médecin. C'est pourquoi le CDC et l'OMS travaillent de manière rapprochée avec les fabricants et la Chine pour les rendre disponibles sur le continent aussi vite que possible. »

Cette épidémie mondiale renforce la conviction du Dr Nkengasong de l'importance des liens entre pays, de la création de réseaux régionaux. C'est le cas d'ores et déjà en Afrique centrale : « S'il y a par exemple un cas suspect au Burundi, ils peuvent appeler le laboratoire au Gabon ou celui du professeur Muyembe en RDC et ils aideront, c'est tout l'intérêt d'un réseau régional. »

 
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De manière générale, le continent est déjà sous alerte avec l'épidémie d'Ebola qui sévit dans l'est de la RDC. Il s'agit donc d'élever encore le niveau, mais pas de partir de zéro, selon le médecin en chef de l'UA.

Le centre de prévention de l'Union africaine rappelle les consignes élémentaires : en cas de forte toux et de forte fièvre, se couvrir la bouche et le nez et se rendre au centre de santé le plus proche en prévenant la première personne rencontrée afin de ne pas mettre en danger les autres patients ou le personnel et d'éviter au maximum la contagion.

À lire aussi : Coronavirus: le Nigeria relève le niveau de surveillance de ses aéroports.


Reportage : des mesures à l’aéroport de Dakar

Au Sénégal, aucun cas suspect n’a été identifié pour le moment. La surveillance épidémiologique est renforcée sur tout le territoire, et notamment aux frontières. À l’aéroport international Blaise Diagne, où il n’y a pas de vols directs en provenance de la Chine, des mesures de contrôles sont mises en place. Un exercice de simulation a été organisé mardi matin, et des caméras thermiques ont été installées. Reportage.

Le vol Air Côte d’Ivoire en provenance d’Abidjan vient d’arriver. Durant les trois heures de trajet, Cheikh Touré n’a pensé qu’à ça. « Nous sommes enfermés complètement dans un avion qui est contaminé et qui n’est pas décontaminé et, en plus, nous sommes en période de sécheresse de l’harmattan. Donc, nous toussons par-ci par-là. Je suis vraiment inquiet », dit-il.

Monsieur Touré ne l’avait pas remarqué, mais tous les passagers à l’arrivée sont surveillés par une caméra thermique placée au pied des escaliers roulants.

« C’est une stratégie pour détecter la fièvre, parce que c’est un signe de dépistage, commente le docteur Barnabé Gning, médecin-chef du contrôle sanitaire aux frontières aériennes. Et dans les diagnostics, la machine est paramétrée pour faire apparaître une coloration rouge sur l’écran lorsqu’une personne a une température supérieure ou égale à 38°.»

En cas de fièvre, le passager est isolé, examiné sur place et peut être, si nécessaire, transporté à l’hôpital. Il faut être vigilant, sans provoquer de panique.

« Notre devoir, bien sûr, est de préserver la santé de nos employés et de tous nos partenaires au cas où il y aurait des suspicions, mais aussi d'assurer la continuité de l’activité », explique Xavier Mary, directeur général de la société gestionnaire de l’aéroport international Blaise Diagne.

Malgré ces mesures, Anna Touré n’est pas complètement rassurée. « Déjà, pour désinfecter nos mains, on n’a rien trouvé », dit-elle.

Un peu partout dans l’aéroport, des affiches indiquent des conseils simples : se couvrir la bouche en toussant, ou se laver régulièrement les mains.


■ Au Togo, les autorités aéroportuaires en état d’alerte

Le Togo n’a pas encore connu de cas de coronavirus, mais les autorités aéroportuaires sont en état d’alerte. Mardi, tous les utilisateurs de la plate-forme aéroportuaire ont eu une réunion de sensibilisation pour anticiper les choses.

Outre les mesures d’hygiène préconisées par le ministère de la Santé et les dispositions prises aux points d’entrées terrestres, maritimes et aériens, il s'agissait de prendre des dispositions avec les compagnies aériennes pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Pour le colonel Gnama Latta, directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile, il est question d’anticiper et de prendre de nouvelles mesures pour faire face au virus si un cas se présentait : « L’une des actions premières, c’est la prise de température. Nous allons remettre la fiche à remplir. Nous allons créer donc ce que l'on appelle un comité de veille. »

Un centre d’isolement est mis en place à l’aéroport, une cellule d’opération de crise coordonnera les situations 24h/24 pour prendre les mesures préventives.

Le ministère de la Santé, qui vient d’actualiser les mesures de riposte, appuiera l’aéroport. « Il faudrait que dans les avions, les masques N95 soient disponibles pour que si quelqu’un qui manifeste surtout la toux, au moins lui doit porter ce masque », commente le docteur Tsidi Agbéko Tamékloe, directeur de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé.

La maladie étant aéroportée, elle n’est pas encore totalement maîtrisée, souligne le Dr Agbéko Tsidi Tamékloe. C’est pourquoi toute la plate-forme aéroportuaire est appelée à une vigilance plus accrue.

Face à l’épidémie de coronavirus, les pays africains adoptent des mesures de prévention

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Des travailleurs du secteur de la santé, en Chine, à Wuhan , le 27 janvier 2020.

L’épidémie de pneumonie virale qui s’est déclenchée fin décembre en Chine s’est répandue dans le monde, contaminant plus de 2 700 personnes. L’Afrique, qui entretient d’importantes relations commerciales avec la Chine, surveille avec attention l’évolution de la situation.

Après la Chine, les États-Unis, le Japon ou la France, l’épidémie du nouveau coronavirus va-t-elle s’étendre au continent africain ? Apparue fin décembre à Wuhan, en Chine, elle s’est rapidement répandue à travers le monde et touche désormais 13 pays. Plus de 2 700 personnes étaient contaminées dimanche en Chine, où 80 personnes ont déjà perdu la vie.

En Afrique, une attention particulière est portée à l’évolution de l’épidémie, d’autant que le continent entretient un important flux d’échanges avec la Chine. Selon Pékin, le commerce entre l’Afrique et la Chine a augmenté de 2,2% en 2019, pour atteindre 208 milliards de dollars (189 milliards d’euros), et le continent a accueilli 121 millions de visiteurs chinois en 2017 contre 31 millions en 2005.

« L’Éthiopie, le Kenya et l’Afrique du Sud constituent les principaux pays accueillant des flux de voyageurs en provenance de Chine. Dans ces pays, nous avons recommandé aux autorités de renforcer le contrôle des voyageurs aux aéroports, à travers notamment la prise de leur température corporelle », explique à Jeune Afrique le Dr Ambrose Talisuna, épidémiologiste et conseiller régional de l’OMS pour la sécurité sanitaire en Afrique. L’Organisation mondiale de la Santé préconise la mise en place de salles de quarantaine dans les aéroports, ainsi que la préparation d’hôpitaux pour recevoir d’éventuels patients.

Avec 35 vols de passagers par semaine, directs et quotidiens, et 15 vols cargo, la Chine constitue le plus gros marché hors Afrique de la compagnie Ethiopian Airlines. Elle dessert les villes de Pékin, Shanghai, Canton, Hong Kong et Chengdu.

Un cas suspect à Abidjan

Plusieurs pays ont donc renforcé les mesures de prévention dans les aéroports. C’est ainsi que la Côte d’Ivoire communiquait ce dimanche sur un premier cas suspect de coronavirus. « Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a été alerté par les autorités aéroportuaires d’Abidjan de la présence d’un malade dans un aéronef de la compagnie Turkish Airlines en provenance de Pékin, à destination d’Abidjan », peut-on lire dans un communiqué du ministre ivoirien de la Santé, le Dr Eugène Aouélé Aka. « Il s’agit d’une étudiante Ivoirienne de 34 ans résidant à Pékin depuis cinq ans, qui a présenté un syndrome grippal avec toux, éternuement, écoulement nasal et difficulté respiratoire, qui a débuté le 22 janvier 2020 à Pékin », détaille le communiqué.

La patiente a été transférée à la cellule de pandémie de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Dans l’attente des résultats d’analyse, il s’agit du premier cas suspect de coronavirus sur le continent.

Face à la pandémie, un nombre grandissant d’États africains ont adopté des mesures. Le 23 janvier, le Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC) a ainsi annoncé le « renforcement des mesures de surveillance sur les ports d’entrées ». « Les voyageurs en provenance de Wuhan sont soumis à de nombreuses questions à leur arrivée, sur des symptômes possibles de la maladie et sur leur circuit de voyage », détaille-t-il.

Une mesure similaire a été mise en place à l’aéroport de Nairobi, au Kenya. L’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso, le Togo, le Niger, le Mali et le Sénégal ont également annoncé la mise en place d’une surveillance accrue dans les aéroports.

Multiplication des numéros verts

Outre les campagnes d’information à l’attention des agents de santé, plusieurs pays ont mis en place des numéros verts à destination des populations. Au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’Action sociale recommande ainsi de « se rendre auprès de la structure sanitaire la plus proche dès qu’on présente une maladie respiratoire de survenue brutale », et de contacter le 800 00 50 50, numéro gratuit d’information. Les autorités togolaises, elles, invitent toute personne ayant récemment séjourné en Chine à contacter le 22 22 20 73. Le ministre ivoirien de la santé a pour sa part « invité les populations à ne pas céder à la panique et à appeler le 143 (numéro vert gratuit) pour toute information ».

La Guinée équatoriale s’est exprimée le 27 janvier sur l’impact que cette épidémie pourrait avoir sur le marché pétrolier. La veille, le prince Abdulaziz bin Salman Al-Saud, ministre saoudien de l’Énergie, avait exprimé « sa confiance dans la capacité des autorités chinoises à contenir et à éradiquer le nouveau coronavirus », tout en ajoutant que le royaume serait prêt à réagir en cas de « facteurs psychologiques affectant les prix du pétrole ».

« En tant que membre de l’Opep, la Guinée équatoriale adhère à la déclaration de l’Arabie saoudite et est pleinement prête à engager une action de coordination avec l’organisation si les futures évolutions du coronavirus devaient affecter la stabilité du marché mondial du pétrole », a déclaré Gabriel Mbaga Obiang Lima, le ministre des Mines et des Hydrocarbures.

« Une nouvelle souche encore en étude »

Rabat a annoncé samedi la mise en place d’« une cellule de crise au profit des membres de la communauté marocaine établie en Chine, pour suivre leur situation ». Des dizaines d’étudiants du royaume sont en effet mis en quarantaine dans la ville de Wuhan.

Pour l’heure, l’OMS n’a pas déclaré la maladie comme une urgence de santé publique de portée internationale. Pour le Dr Ambrose Talisuna, le taux de mortalité – environ 4 % – reste faible. « Parmi les morts, beaucoup avaient plus de 50 ans ou étaient déjà atteints d’autres maladies », ajoute-t-il.

Pour l’instant, le traitement consiste à soigner les symptômes

De la famille des coronavirus, cette maladie se manifeste par les symptômes de la grippe, pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères. « La singularité de ce virus, c’est qu’il s’agit d’une nouvelle souche encore à l’étude. Pour l’instant, le traitement consiste à soigner les symptômes », explique le Dr Ambrose Talisuna.

L’OMS a communiqué une liste de laboratoires qualifiés dans le monde. Selon Ambrose Talisuna, le seul laboratoire en mesure de confirmer les cas de coronavirus sur le continent est établi en Afrique du Sud.

L’organisation internationale a également émis une liste de recommandations à destination des populations pour se protéger du virus. Parmi celles-ci, le respect des règles de base en matière d’hygiène des mains et d’hygiène respiratoire, « en adoptant des pratiques alimentaires saines et en évitant si possible tout contact étroit avec les personnes présentant des symptômes de maladie respiratoire, tels qu’une toux ou des éternuements. »

Mali: la date des élections législatives est fixée au 29 mars

Un homme glisse son bulletin dans l'urne d'un bureau de vote de Bamako, le 12 août, pour le second tour de la présidentielle.
Un homme glisse son bulletin dans l'urne d'un bureau de vote de Bamako, le 12 août, pour le second tour de la présidentielle. REUTERS/Luc Gnago

Mercredi, le gouvernement malien a annoncé une nouvelle date pour les élections législatives : ce sera le 29 mars 2020. Depuis 2018, elles ont maintes fois été reportées.

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Les Maliens seront appelés à se rendre aux urnes le 29 mars 2020 pour élire leurs députés. La date a été annoncée mercredi par le gouvernement.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 13 février et la campagne électorale s'ouvrira le 8 mars.

Dans plusieurs régions du pays, comme le Centre, Kidal ou encore Ménaka, le scrutin devrait avoir bien du mal à se tenir pour des raisons sécuritaires. Certains voient déjà l’option d’un nouveau report se dessiner.

Du côté gouvernement, c'est « non », pas de nouveau report. « Nous n'avons que trop tardé, dit une source gouvernementale. Le dialogue a donné un élan à la nation et techniquement nous serons prêts. »

Le député de la majorité présidentielle, député du cercle de Mopti, Samba Yattassaye met en garde : « Cela me paraît très, très difficile. Le Cercle de Mopti, c’est seize communes, dont quatorze communes rurales. L’État n’existe pas dans plusieurs communes. C’est les groupes terroristes qui font leur loi, l’État n’existant pas. Et chaque jour que Dieu fait, on a une école fermée. »

Les élections législatives ayant maintes fois été reportées, « une de plus, ce n’est pas grave », dit ce député de la majorité si c'est pour le pays soit en paix. Le député de l'opposition et président du Sadi, Oumar Maricko, ne dit pas autre chose : « Aucun, mais alors aucun des problèmes qui ont nécessité le report des élections n’a été résolu aujourd’hui. Vraiment, nous ne posons aucun problème par rapport à un nouveau report. »

« Le président Ibrahim Boubacar Keita et Paris veulent ces législatives, dit un confrère malien. Elles auront lieu, un point c'est tout. »

La France va envoyer des renforts supplémentaires au Sahel

Le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, lors d'une conférence à Paris, le 26 novembre 2019.
 
Le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, lors d'une conférence à Paris, le 26 novembre 2019. AFP / Christophe Archambault

Le chef d'état-major des armées françaises, le général François Lecointre, a indiqué que la France va envoyer des renforts supplémentaires au Sahel, lors d'une rencontre avec l'association des journalistes de défense. Ces militaires, a-t-il précisé, viendront en sus du renfort des 220 soldats annoncé par Emmanuel Macron lors du sommet de Pau. Le volume et le détail de ces nouveaux effectifs n'ont pas été précisés.

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Officiellement ce n'est pas un surge, comme disent les Américains, comprenez une augmentation sensible des effectifs pour répondre à une crise, mais dans les faits cela y ressemble beaucoup. La force Barkhane, qui dispose déjà de quelque 4 700 militaires, va donc recevoir le soutien de nouvelles troupes et le seuil de 5 000 soldats français déployés au Sahel pourrait être prochainement franchi. Car 4 500 soldats au Sahel, c'est dérisoire, a reconnu le général Lecointre.

Les efforts de Barkhane et ceux de la force conjointe du G5 Sahel vont désormais se concentrer dans la zone des trois frontières, Mali, Burkina Niger, sanctuaire de l'État islamique au grand Sahara. Et le maître mot, c'est la permanence sur le terrain. L'armée française va donc y engager ses troupes les plus aguerries, à l'image des légionnaires du 2e REP qui constituent le renfort de 220 soldats décidé à Pau.

Le général Lecointre attend aussi beaucoup de Tacouba, les forces spéciales européennes chargées d'accompagner les armées locales au combat, une force qui comprendra aussi des Français et qui devrait être pleinement opérationnelle à l'automne, a-t-il indiqué.

« Sur le plan tactique, voilà ce qui nous fait espérer qu'on va obtenir une bascule », a souligné le chef d'état-major, bien conscient du fait que dans cette guerre asymétrique il n' y aura jamais de victoire définitive, et que l'armée française ne détient qu'une partie des solutions.

Attaque terroriste au Burkina: 36 civils tués dans la province du Sanmatenga

 
La province de Sanmatenga au centre-nord du Burkina Faso.

La province de Sanmatenga au centre-nord du Burkina Faso. fr.wikipedia.org

Au Burkina Faso, 36 civils ont été tués lundi 20 janvier dans la province du Sanmatenga dans la région du centre-nord. Un groupe armé terroriste, selon le gouvernement, a fait irruption dans les villages de Nagraogo et d'Alamou et y a abattu respectivement 32 et 4 personnes. Un deuil national de quarante-huit heures a été décrété par le gouvernement à compter du mercredi 22 janvier.

 

Lundi, c’est le jour du marché de Nagraogo, village situé dans la commune rurale de Barsalagho dans la province du Sanmatenga. Alors que le marché est en effervescence, un groupe armé terroriste y fait irruption aoutur de 16h nous explique notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani. Ces hommes armés tirent sur les populations. 32 personnes sont tuées selon le gouvernement. Les assaillants brûlent le marché avant de quitter les lieux.

Dans leur repli ils abattent quatre autres personnes dans le village d'Alamou, toujours dans la même province, trois villageois sont également blessés selon le bilan officiel.

Les assaillants ont aussi incendié une trentaine de motos appartenant aux habitants des localités attaquées. Selon nos informations, les populations quittent ces villages pour se réfugier à Kaya, une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale.

Saper le moral des populations

Selon des témoignages, une série d’attaques a visé la semaine dernière des populations dans la région du Sahel voisine à celle du centre-Nord, du bétail volé, des dépôts de carburant incendiés et des matériels emportés. Et selon une source sécuritaire, l’objectif des groupes armés serait toute évidence de saper le moral des populations, de rompre la confiance qu’elles ont en l’État qui doit garantir leur sécurité.

Tout en condamnant cette attaque, le gouvernement burkinabè a décrété un deuil national de quarante-huit heures sur toute l’étendue du territoire. Les réjouissances populaires, les manifestations à caractère récréatif sont interdites. Les drapeaux sont mis en berne sur tous les édifices publics et dans les représentations du Burkina Faso à l’étranger. Dans le même temps, une loi annoncé le 7 novembre 2019 sur le recrutement de volontaires pour la défense de la patrie a été votée.

 

Les populations ont cru que c'était des militaires en patrouille (...) c'est quand ils sont arrivés qu'ils ont compris qu'ils ne l'étaient pas...