Tunisie: ordination d’un évêque catholique, une première depuis 60 ans
La Presse de Tunisie

L'expérience Ebola mise à profit en Afrique face au risque de coronavirus

Aucun cas de 2019-nCoV n’a encore été détecté en Afrique, mais le continent se prépare à faire face à cette épidémie venue de Chine. Les invités de l’édition spéciale de RFI expliquent comment.

 

RELAIS  MAGHREB

Bulletin d’information des Pères Blancs de l’Afrique du Nord

N°35/An 2020

Table des matières : 
Editorial .... 1/ Le droit à la différence de Robbin Simbeye …. 3/ Être Religieuses subsahariennes en Algérie, sr Léa Somé …. 7/ Le missionnaire « coach », José Maria Cantal …. 9/ Nominations …. 12/ Dossier 25 ans des Bienheureux de Tizi-Ouzou …. 13/ Libre pensée de Marcel Boivin …. 19/ In Memoriam Darek Zielinski …. 22/ Nos Défunts …. 23/ Ils nous ont écrit …. 23/ Humour …. 24/ Coin du livre …. 25/ Une reconnaissance, Jean Fontaine …. 28/ Vie de notre Eglise …. 29/ Buzz sur le net, Madame l’Afrique …. 30/ Ordination à Kinshasa … 31

‘’Aller – Retour’’ Alger – Kampala

En ce début d’année 2020 j’étais invité par la communauté de la nonciature apostolique à Alger pour le renouvellement des vœux de la Sœur Agnes, une religieuse de l’institut des Sœurs du Cœur Immaculé de Marie Réparatrice.

Cet institut fondé en Ouganda en 1948 par un Père Blanc est présente à la nonciature depuis 1998.

Pendant la célébration j’ai été pris par une petite distraction qui renforçait en moi louange et action de grâce à Dieu. En effet, voyant la sœur dans sa démarche spirituelle au pied de Marie, Notre Dame d’Afrique(NDA), j’ai pas pu m’empêcher de penser que c’est ici, au pied de la même Marie que se sont consacrés le Père Lourdel et le Frère Amans avant de partir pour l’Ouganda apporter la Bonne Nouvelle.

Quelques années après leur arrivée, la terre de l’Ouganda (fertile au sens propre comme au sens figuré) a donné à l’Eglise d’Afrique ses premiers martyrs du temps moderne. Ces martyrs dont le sang a produit une église vibrante et dynamique dans la corne de l’Afrique de l’Est.

En 1914 déjà, on note dans les annales de NDA, un premier mouvement de Kampala vers Alger lorsque des notables ougandais en route vers Rome font escale à Notre Dame d’Afrique pour consacrer leur pays à Marie. Aujourd’hui, 115 ans plus tard un autre retour se fait : celle de la petite Agnes, comme pour dire :

« Me voici Ô Mère, fruit de la grâce que tu as accordé à tes missionnaires partis d’ici il y a environs 150ans ! Reçois l’offrande de celle qui veut être avec toi, l’humble servante du Très Haut… »

Cette prière que j’imagine dans le Cœur de Sœur Agnes est sans doute celle qui est au cœur de ces nombreux religieux, religieuses et prêtres qui forment aujourd’hui une partie essentielle de l’Eglise en Afrique du Nord.

Au terme de cette année jubilaire, je me permets de lire cela comme un acte de reconnaissance de l’Eglise d’Afrique subsaharienne à l’Eglise d’Afrique du Nord, et en particulier au diocèse d’Alger qui est la mère des Pères Blancs et Sœurs Blanches. Comme je le disais une fois, l’existence de nos deux instituts est la volonté de Dieu et la volonté de l’Eglise d’Alger d’être une Eglise missionnaire, une Eglise en sortie vers les peuples qui étaient dans les périphéries de sa vie…

En ce moment où l’année jubilaire est close, je voudrais à partir de cette tribune dire un grand merci à l’Eglise d’Alger et de la Tunisie qui nous ont accompagné tout au long de cette année jubilaire. Comme des enfants qui aiment leur Mère, nous aimons aussi cette église avec beaucoup de tendresse. Notre amour se concrétise par notre présence ininterrompue et toujours renouvelée depuis 150ans. Nous comptons sur cette église pour continuer à nous aider à discerner les signes des temps et à renouveler continuellement notre façon de répondre aux besoins missionnaires de notre temps.

C’est dans cette attitude de reconnaissance que je vous présente ce dernier numéro de Relais Maghreb. Comme les autres numéros il nous donne quelques nouvelles tirées sur le tas de nos communautés en Tunisie et en Algérie. Dans la pluralité de nos engagements missionnaires, l’ardeur de la rencontre avec l’Autre, musulman frère/sœur, reste au cœur de notre apostolat.

Témoignage …

 

LE DROIT A LA DIFFERENCE

Le Père Robbin Simbeye nous raconte son expérience à la rencontre de jeunes universitaires tunisiens dans la région de Sfax.

J’ai reçu un appel téléphonique de Yosra, une dame qui travaille avec une association appelée Terre d’Asile, qui plaidoie pour les migrants. Elle me demandait si j’aimerais aller à la Maison de France pour regarder et débattre

d'un film intitulé "Strange Fish". Je lui ai dit que je n'étais pas encore sûr. Après quelques minutes, elle m’a dit que : « en fait père, je t'ai appelé parce que dans le cadre des activités de sensibilisation autour de la thématique du droit à la différence, un atelier sera encadré et organisé dans le Lycée Pilote Sakiet Ezzit et par la professeure de français Mme NAJOUA BEN JAZIA REGAIEG en collaboration avec nous, les associations qui travaillent sur le même thème, j'aimerais animer cet atelier avec vous. » La proposition m'a surpris et ma réponse immédiate a été non. Elle a ensuite insisté pour que nous puissions en parler face à face, ce que nous avons fait, et j'ai fini par accepter. La raison pour laquelle elle voulait que j’anime avec elle est que, puisque l'atelier est sur le droit à la différence, nous parlerons également de la liberté de pratiquer sa religion et du respect des personnes qui adhèrent à une religion différente de la mienne, et pour cela, selon elle, il sera intéressant pour les élèves de voir un prêtre catholique. En plaisantant, elle ajoute : « c’est aussi parce que j’aime ton style, surtout ton chapeau de cowboy, donc il ne faut pas l’oublier ! »

Le 25 novembre, vers 14h30, nous avons quitté Sfax centre-ville pour le Lycée Pilote Sakiet Ezzit. Les associations présentes étaient : Terre d’Asile Tunisie, par le biais de la maison du droit et des migrations de Sfax ; Médecins du Monde, Graines d’Espoir et African Business Leaders. Notre équipe d’animation était très diversifié, nous étions sept personnes de cinq pays différents ; Tunisie, Bénin, France, Cameroun, Zambie et une Franco- Tunisienne.

A notre arrivée, nous avons été accueillis dans la salle des professeurs ; et la professeure Najoua a commencé à nous donner des indications. Elle m'a poliment demandé de ne pas dire que je suis prêtre au début de l'atelier jusqu'à ce que les élèves finissent de dire tout ce qu'ils ont à dire. C'est parce qu'elle ne voulait pas que mon identité influence leur opinion. J'étais d'accord avec elle. J'ai joué le jeu à Taizé l'été dernier et c'était amusant, pourquoi pas ici aussi, me suis-je dit.

Nous sommes allés en classe et avons commencé l’atelier avec les élèves de 2ème et de 3ème année sciences. Ça s'est déroulé sous forme de cinq groupes d'atelier synchronisés dans le seul objectif de sensibiliser les élèves sur le droit à la différence et que chaque personne a le droit et la liberté de choisir ses modes de vie et ne doit aucunement considérer comme un complexe toute différence avec les autres personnes.

Dans mon groupe, nous avons demandé aux élèves de définir le racisme et la discrimination et de nous dire comment le racisme est exprimé et vécu dans la vie quotidienne. Beaucoup de définition ont été données. Au niveau du vécu, les élèves ont dit que ça s’exprime beaucoup dans le langage pour signifier l’origine de la personne qui est différent de moi, sa race, sa langue, son comportement, ou même son apparence physique dans une façon négative. C’est un traitement inégal et défavorable. Les élèves ont donné des exemples du langage utilisé à Sfax comme : yahoudi, Africain, salafiste (quelqu'un avec la barbe), kahlouch (pour le subsaharien), wssif, terroriste (pour un arabe musulman), sfayka, mamadou, rendez-vous arabe… une découverte pour moi.

Comme ils n’ont pas beaucoup parlé de la religion Yosra avec qui j’animais a ouvert le débat en posant la question : Et les imams, comme ce sont les hommes de Dieu, est-ce qu’ils ne souffrent pas de la discrimination ? La réponse était claire, ils souffrent, et selon ce que certains ont entendu, ce n'est pas facile pour eux dans certains milieux en dehors de la Tunisie. Mais ils sont protégés par Dieu. En ce moment-là, j’ai posé aussi posé une question : et les prêtres ? Pour que tous les élèves comprennent, il a fallu que Yosra explique bien en arabe ce que ça veut dire prêtre. Selon eux, les prêtres eux-mêmes font la discrimination, ils se parlent seulement entre  eux mêmes. Une fille, Yesmine, m’a regardé et a répondu que d’ailleurs ces hommes sont trop stricts et rigoureux, et même les voir est un grand problème. De mon côté, je ne faisais que poser des questions et écouter, je ne défendais rien. La conclusion était qu'il y a encore un long chemin à faire à ce qui concerne la religion car il y a beaucoup de personnes, et non pas seulement les élèves qui pense que personne n'a le droit d'appartenir à la religion qu'il veut.

Les Causes du Racisme et de la Discrimination qui ont été avancées sont : nos traditions (fermées), manque de sensibilisation sur la différence et l’interculturalité, les préjugés, le refus de l’autre qui est différent, l’influence de la culture et l’entourage. Les Conséquences : tout cela mène aux conflits, à la haine, à la solitude, à la vengeance et on se fait du mal. Souvent, ceux qui sont discriminés ou ne sont pas accueillis à cause de leur différence sont affectés psychologiquement et certains contemplent le suicide. Les lycéens ont fini par donner les propositions qui peuvent nous aider pour mieux vivre ensemble malgré nos différences. Nous avons besoin de la sensibilisation, du dialogue, de l’éducation, des formations, et de nous ouvrir à ceux qui sont différents.

A la fin, juste avant la mise en commun, Najoua m’a appelé devant et a dit à tous les élèves que c’est le Père Robbin, il est prêtre. A ce moment-là, les élèves à qui j’ai posé des questions n’arrivaient pas à croire. Yesmine est venue me dire en face :

« mais on parlait de prêtres et tu ne disais rien ! Et comment ça se fait que tu es cool même ? » ! C’était sa première fois de rencontrer et de parler à un prêtre et elle n’arrivait pas à croire. Nous avons pris des selfies et plus tard dans la soirée, elle m’a cherché sur Instagram et je me suis rendu compte qu’elle a changé sa photo de profile. Elle a mis une de nos selfies et elle a écrit là-dessus quelques phrases comme « très chanceuse d’avoir l’opportunité de communiquer avec un père de l’église sans connaitre ça. »

Cet atelier m’a changé. Comme les élèves, moi aussi j’avais des stéréotypes que j’ai plus tard mis en question. Cette expérience m’a fait croire fortement que les interactions interculturelles peuvent apporter des changements positifs. La diversité est une opportunité pour la construction et le renforcement de la communauté. Ce qui est vital, c’est juste d'essayer de se connaître et de se comprendre. Parfois, nous avons des préjugés sur les gens à cause de leur origine, de leur race, de leur pays, de leur continent, de leur religion, ou de leur âge et nous les mettons dans une boite. Est-ce que nous ne parlons pas de personnes différentes de nous, nos confrères inclus d’une manière négative même si nous ne les avons jamais rencontrés ? : « Tel est comme ça ! Les Zambiens sont comme ça ! Les Français sont comme ça ! Les Belges mangent les frites ! Les musulmans ! etc… » Qu'en est-il d'essayer une technique de promotion du dialogue, des contacts, des interactions entre des individus de cultures et d'horizons différents, y compris des membres de nos différentes communautés ? Le dialogue et les interactions ne sont-ils pas l'un des moyens de briser les barrières de nos préjugés comme entre Yasmine et moi ? Comme disait Averroès, « L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation. » Il y a un besoin urgent d'interactions et d'ouverture à la diversité.

Robbin Simbeye, pb Sfax

EXPERIENCE DE JEUNES RELIGIEUSES AFRICAINES SUBSAHARIENNES ENGAGEES AU MAGHREB

La direction de Spiritus (dans son numéro 237/2019) demande aux Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso d’écrire un article sur l’ «Expérience de jeunes religieuses africaines subsahariennes engagées au Maghreb ». Le thème est vaste parce que nous sommes plusieurs religieuses africaines subsahariennes engagées au Maghreb. Thème vaste parce qu’aussi chaque congrégation a sa manière de vivre la mission selon son charisme et nous n’avons pas échangé ensemble sur ce thème. En plus, nous sommes de fraiches dates par rapport à certaines qui étaient là avant nous, telles les Sœurs africaines subsahariennes qui sont membres des congrégations internationales. En Algérie sont présentes les Sœurs de la Charité Maternelle du Congo (1940), les Sœurs Filles de Marie Immaculée du Mali (2007), les Sœurs Notre Dame du Lac du Burkina Faso (2014), les Sœurs de l’Immaculée Conception du Burkina Faso (2015) après les

Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso également du Burkina (2014).

Ce partage d’expériences portera davantage sur l’expérience des Sœurs de l’Annonciation surtout : celles de Constantine et celles d’Alger. Pour ces deux communautés de même congrégation l’expérience est différente compte tenu de la période d’arrivée, du milieu et des activités. Plusieurs points peuvent être pris en compte, mais nous donnerons priorité à quelques points. Mais au préalable nous présenterons notre famille religieuse, notre arrivée en Algérie et les activités que nous menons en Algérie.

Présentation des Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso

La Famille Religieuse des Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso est une congrégation fondée en 1948 par Monseigneur André DUPONT de la Société des Missionnaires d’Afrique, connue sous l’appellation : Pères Blancs. Celui-ci a eu recours aux Sœurs Missionnaires Notre Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) qui ont mandaté Sœur Claire GRIFFON, pour la fondation et la formation des premières Sœurs de l’Annonciation. En 1968, la gestion de l’institut a été confiée aux Sœurs africaines avec l’élection de la première Supérieure générale et son conseil. Depuis sa fondation, la famille religieuse grandit avec l’accueil de nouveaux membres en son sein. En cette année, nous sommes au nombre de 281 Sœurs.

Elles sont réparties dans plusieurs diocèses des pays de l’Afrique de l’Ouest surtout. Elles sont présentes aussi en Europe et tout récemment en Algérie, depuis cinq ans. Elles sont six Sœurs du Burkina et du Mali : trois à Constantine depuis 2014 et trois à Alger depuis 2017. « Le but de la congrégation des Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso est fondamentalement missionnaire, elle participe activement au développement intégral des populations locales, elle travaille pour leur salut et à la gloire de Dieu. » (Cf. Vivre la communion dans la diversité, Plan d’Action pastorale/SAB II 2012-20017)

Comment les Sœurs de l’Annonciation sont-elles connues par les Evêques d’Algérie, au point qu’ils les aient appelées pour la mission et quelle mission ?

La mission en Algérie

C’est grâce aux Pères Blancs, particulièrement Monseigneur Claude Rault, précédemment évêque de Ghardaïa et qui connaissait les Sœurs de l’Annonciation pour y avoir séjourné à Bobo-Dioulasso. En mars 2005 sur son invitation, un membre du conseil avait pu ‘visiter’ l’Algérie, en participant à la rencontre de la COSMADA ; mais le manque de personnel à l’époque n’avait pas permis de répondre à l’appel de l’Evêque.

Quand les temps furent accomplis, il a été possible à la congrégation de répondre à d’autres appels, à Constantine en 2014, puis à Alger en 2017.

La première mission des Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso est la prière puis les activités qui leur sont demandées. Elles témoignent des valeurs évangéliques de la vie religieuse, en partageant à tous leur charisme : le FIAT « Je suis la servante du Seigneur » qui est disponibilité à Dieu…

Être religieuses subsahariennes au Maghreb

L’expérience de notre apostolat en Algérie est une bonne et belle expérience en pays musulman. La pastorale ne se réalise pas comme dans certains pays à majorité chrétienne. Elle se vit autrement et nous acceptons cette originalité. Toute nouvelle mission suppose un temps d’observation et un temps pour s’adapter et s’éduquer. Comme Sœurs de l’Annonciation, le mystère de l’Incarnation nous parle de façon particulière, il nous invite à travailler nos mentalités, nos acquis pour passer à une autre expérience d’apostolat. Ce changement de mentalités exige de nous une longue adaptation. Les formations reçues et les lectures des documents sur l’Église du Maghreb, aide à comprendre que l’Église, en Algérie comme au Maghreb, se sent servante de l’Espérance (Cf. Conférence épiscopale régionale d’Afrique du Nord). Une espérance missionnaire qui conduit à la paix du Christ et qui rejoint les aspirations des peuples. Nous entrons dans ce groupe de serviteurs de l’Espérance pour cheminer avec les populations. C’est un défi que nous devons relever par notre présence dans cette région de la méditerranée.

Être religieuses subsahariennes africaines au Maghreb, c’est être apôtres, missionnaires en Afrique comme nous le sommes dans d’autres continents. Cela nous rappelle ce que disait Paul VI à Kampala : « Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires ». L’Église du Christ est vraiment implantée sur cette terre bénie (cf. Ad gentes, 6). C’est une joie de travailler à l’annonce de la Bonne Nouvelle au Maghreb par notre présence et à travers les activités qui nous sont confiées. Les Evêques nous ont fait confiance en sollicitant notre contribution et nous pensons que l’heure est venue pour nous d’aller au large pour la mission d’évangélisation.

A vin nouveau, outres neuves

L’appel des religieuses africaines comme missionnaires est une innovation que nous saluons. Nous entrons dans une culture toute nouvelle où d’autres missionnaires y sont depuis plusieurs années. Nous sommes invitées à collaborer avec eux pour comprendre et appréhender la mission qui nous attend. Les Évêques qui ont fait confiance à Dieu

pour inviter à « sortir » avec eux pour l’annonce de l’Évangile sont à féliciter. Mais ils devraient dans une concertation avec tous les missionnaires chercher une autre clef d’approche de la mission au Maghreb. Si les subsahariens deviennent de plus en plus nombreux l’heure n’est-elle pas venue de trouver des solutions adéquates pour la nouvelle évangélisation ? Cela serait normal, car « à vins nouveaux outres neuves » !

Sœur Léa Somé, sab

Faire du « coaching », une nouvelle approche missionnaire !

José Maria Cantal Rivas nous raconte son expérience dans le domaine.

En 2015 j’ai demandé à faire une année de recyclage après 23 ans de sacerdoce. À vrai dire je ne voulais pas faire « encore » un cours de théologie ni rien de pareil. Finalement mon programme sera composé d’un temps de mise à niveau en arabe classique, un mois d’exercices et une formation en Intelligence Émotionnelle et Coaching ! Mon frère aîné avait suivi une formation dans ce domaine et m’avait touché par son enthousiasme !

En retournant en Algérie, en septembre 2016, avec mon diplôme officiel « d’expert en coaching personnel », il était évident pour moi que face aux changements qui sont en train de se produire dans la société de ce pays, ma formation serait très utile. Je me rappelais aussi d’une affirmation de notre dernier chapitre, qui m’avait accompagnée durant mon temps de recyclage : « face à une Afrique en changement. »

Une fois arrivé à Alger je commence par regarder tout ce qui dans le domaine de l’Intelligence Émotionnelle et le Coaching se proposait à travers les réseaux sociaux et les journaux; j’ai repéré les thèmes les plus fréquents, les horaires, les prix et les lieux ou ces formations-là étaient dispensées...

J’ai parlé à ma communauté de ce désir que j’avais de lancer une nouvelle activité (nouvelle à tout point de vue !). Je l’ai fait pour avoir leur soutien, non seulement ils devraient me remplacer pendant mes absences, mais leurs encouragements et leur regard critique sur cet apostolat (pour moi c’en est un !) lui donnent plus de chances de survie !

Après réflexion je me suis décidé à proposer une série de six matinées, habituellement le samedi, chacune avec un thème différent. J’appelle « stage » un ensemble de six séances. Et en faisant de combinaisons de thèmes et en ajoutant d’autres nouveaux, je peux proposer les stage de 1 à 5. À mode d’exemple dire que les titres des thèmes sont: sortir de la zone de confort, gestion du temps, dépasser le ressentiment, remplacer les croyances limitantes, gérer le changement, vaincre le ‘‘victimisme’’, etc.

Une fois le programme défini, j’ai cherché un local où offrir le stage, je me suis accordé sur les dates, j’ai fixé le montant de la participation financière (car les stages sont payant !), j’ai préparé des affiches en version imprimée et électronique, et j’ai commencé à les distribuer et diffuser... Je me souviens du stress ressenti en voyant s’approcher la date du début du premier stage alors que je n’avais pas d’inscrits !! Quatre jours avant le démarrage (ou l’annulation !) les inscriptions ont commencé à arriver via internet. Sentiment de soulagement et de responsabilité : les gens vont payer, ils doivent recevoir quelque chose de qualité !

De 9h à 13h le groupe (minimum 6 et maximum 20 personnes) reçoit une série d’informations, de données, de vidéos et des questions. Mais la plupart du temps ils doivent travailler en binômes (qui changent chaque heures !) pour s’appliquer à eux- mêmes les informations théoriques que je leur donne. Voyons quelques exemples

Si je leur ai dit que deux des principales raisons pour lesquelles les personnes ne changent pas leurs habitudes quotidiennes sont la peur de l’échec et la peur du refus, alors je demandes aux binômes de se raconter des situations tirées de leurs vies où ils n’ont pas osé changer (itinéraire pour aller au travail, la cafétéria où ils déjeunent, le modèle de coiffure, la couleur de leur chaussures, etc.) par peur de ne pas réussir ou d’être tourné en dérision par les autres.

[…]

Très vite, en faisant des exercices semblables, « mes élèves » prennent conscience que ce sont eux, bien souvent, les principaux obstacles et freins à leur propre bonheur, en s’interdisant mentalement le simple fait d’imaginer que leur quotidien pourrait être autrement. Beaucoup de personnes pensent que le bonheur arrive un jour, par la poste, dans une seule livraison et en ouvrant le colis le bonheur serait « prêt-à-porter »... Très peu de personnes sont conscientes que pour être heureux, comme pour développer les muscles, il faut y consacrer du temps, être persévérant, discipliné, avoir des priorités et de la passion. Pas d’autres chemins !

La culture algérienne est très marquée par l’islam et les mentalités traditionnelles. Ce fait je dois en tenir compte au moment de choisir les thèmes et d’organiser les stages. Par exemple une activité proposée au-delà de 17h risque de ne pas compter avec beaucoup de candidates (qui sont 99% de mes inscrites !). Dans certains exercices j’utilise la musique rythmée et la danse, ce qui peut indisposer certaines participantes particulièrement pieuses et je dois prévoir des alternatives avec polyphonies à capella. Pour certaines personnes les groupes mixtes et particulièrement le fait de se faire des confidences entre personnes de sexe opposé peut supposer un malaise trop grand.

Mais au fond, même en tenant compte des particularités de la culture locale, ce qui bloque les êtres humains et ce qui les fait avancer dans la vie, sont les mêmes réalités. Ce qui est nouveau dans l’Algérie du XXI siècle est l’existence de personnes désireuses de trouver des solutions à leurs vies en suivant des chemins par lesquels personne de leur entourage n’a jamais marché auparavant. Ces personnes sont prêtes à prendre des risques (voilà pourquoi elles s’inscrivent à mes stages) pour tenter d’être plus heureuses et cohérentes. Même si pour cela elles doivent passer pour des originaux dans leurs milieux, elles sont convaincues que dans leurs cas il faut appliquer des nouvelles recettes aux nouvelles réalités.

La formation est dispensée en français et en arabe et je tente, lorsque c’est possible, que les exemples, les vidéos, les personnages, les références littéraires, etc. soient tirés de la culture arabo-musulmane ; d’un côté pour éviter le soupçon de prosélytisme et, surtout, pour confirmer le fait que mes propositions sont faisables et compatibles avec leur culture. La présentation d’un petit témoignage de l’équipe para-olympique féminin algérien de basket, même si la qualité du son est déficitaire, a plus d’impact qu’une excellente vidéo sur une équipe semblable des pays nordiques ! Et en plus, ces recherches me permettent d’élargir mes connaissances sur le milieu et la réalité du pays où j’ai été nommé (serait-ce de l’inculturation?). Car  l’Afrique en général est en train de changer et il me semble bon de savoir aussi comment les Africains eux- mêmes, avec leurs richesses culturelles, font face à ce changement : augmentation spectaculaire du nombre des femmes dans les universités et le monde du travail, influence d’Internet, changements démographiques, découverte de nouvelles formes d’organisation sociale, aspirations spirituelles détachées des religions, urbanisation, etc.

Chaque stage comporte une évaluation au milieu du parcours et une autre à la fin. Ces évaluations anonymes me permettent d’améliorer des erreurs pour les stages suivants (par exemple, la qualité des photocopies distribuées), mais aussi d’avoir un aperçu de l’impact que la formation a eu dans leurs vies. De manière presque unanime les participantes disent avoir gagné en confiance, avoir reçu un surplus de force pour prendre des décisions, plus d’espérance concernant leur avenir, etc. Pour moi, lire ses évaluations, devient une action de grâce à Dieu.

Il se peut que vous soyez en train de vous demander : mais pourquoi est-ce qu’un Missionnaire d’Afrique organise ces stages-là? Quel lien avec la foi et l’activité de l’Eglise? Excellentes questions !

Beaucoup de ceux qui se sont approchés de Jésus l’ont fait, selon les évangiles, aux moments de leurs vies où ils devaient prendre des décisions : sur des sujets économiques (Mt 22,17; Lc 12,13), sur la possibilité de se libérer du ressentiment (Mt  18,21; Lc 17,4), la vie en couple (Mt 19,13), les priorités qu’ils cherchaient à mettre en ordre (Mc 10,17; Mt 22,36), etc. D’autres s’approchent de Jésus avec des blessures qui sont plus que des maladies physiques (Mt 4,23; Lc 8,2; 9,6). A plus d’une personne Jésus même propose de donner le meilleur de soi-même, en introduisant quelque chose de radicalement nouveau dans leur vies (Mc 10,21; Lc 5,27; 18,22; 21,22)... Dans ces cas et dans bien d’autres, Jésus traite les personnes convaincu que « l’image et ressemblance de Dieu » qui sommeillent en chacun de nous peut se réveiller pour que nos vies soient davantage conforme au plan de Dieu le Père. Ce plan-là ne comporte ni peur, ni paresse, ni « victimisme », ni culpabilité, ni rancune...

L’immense majorité de ceux qui s’inscrivent à mes stages ne savent pas, au début, que je suis prêtre. Ils le savent, évidement, à la fin de la première journée, car je ne le cache jamais ! Après six semaines et même plus, pour ceux qui se sont inscrits à plusieurs stages consécutifs, presque tous disent être plus heureux et ressentir plus d’énergie pour faire face à leur vie quotidienne. Ce n’est pas peu s’ils le doivent à un disciple de Jésus, lequel a envoyé les siens, par tout dans le monde, pour réveiller les morts, guérir les blessures, donner vie et offrir espérance (Mt 10, 7-8). L’activité missionnaire n’est pas proposer un dogme différent. Elle est, avant tout, la proposition, sans frontières ni contreparties, d’une Vie meilleure, d’un style de vie qui est compatissant envers tous, d’un sens de la réalité qui permet de garder l’espérance. Que je puisse aider mes frères d’Algérie, musulmans presque tous, à faire face à leurs défis personnels avec ces stages, ne diffère en rien, sur le fond, d’aider les personnes avec un hôpital, une école ou un dispensaire. Car la créativité au service de la dignité humaine est un trait habituel dans l’histoire de la Mission !

José María Cantal Rivas, pb Alger

Nominations et changements dans la Province

Le Frère Simon Gornah, ancien de la Tunisie est de retour sur Tunis dans notre communauté de la Morjania, nous lui souhaitons la bienvenue et un bon retour dans sa province.

Le Père Bonaventure Mwenda, précédemment directeur de l’IBLA à Tunis est nommé dans le diocèse de Laghouat-Ghardaïa où il assistera Mgr John MacWilliam comme vicaire général.

Le Père René Mounkoro en fin d’études à Tunis est nommé à Ghardaïa où il assistera Mgr John MacWilliam comme économe diocésain.

Le Père Sam Téophile, curé de la paroisse de Ghardaïa est nommé à Alger aux services des confrères.

De 150ans de la Société au 25ans de la vie donnée des Bienheureux martyrs de Tizi-Ouzou

Après des célébrations grandioses riches en couleurs et en vie pour clôturer notre année jubilaire à Kampala, je me suis retrouvé le 27 décembre matin aveclacommunautéchrétiennede Tizi-Ouzoupourcommémorer le 25^ème anniversaire du martyr de nos confrères.

25 ans ! C'est un jubilé qui devrait être bien marqué par une action de grâce solennelle et ouverte. Mais nous avons opté pour une célébration plus discrète, sans foule et mouvements de personnes. Une discrétion semblable à la nuit de Noël où le Verbe de Dieu s’est fait chair, loin de tout regard curieux et médiatique. Une discrétion qui rejoint l’enseignement de notre Seigneur Jésus Christ : "si tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ..."

C'est ce que nous avons fait ce jour-là, lorsque j'ai rejoint la communauté de Tizi- Ouzou pour l'occasion. Une poignée de chrétiens, dans la petite chapelle de la communauté, a prié avec ferveur et action de grâce pour la vie exemplaire de nos martyrs. Après la messe, un temps de recueillement et de prière nous a réunis au cimetière. Aux martyrs, nous avons confié vos prières ainsi que les besoins de l'Algérie, de nos pays et du monde entier. Nous ne cessons pas de les invoquer afin qu'ils nous donnent un signe vers la pleine réalisation de leur canonisation.

Au cimetière, après la messe le 27/12/2019

Dans cet article, je vous partage l’homélie de Mgr Claude Rault prononcée à l’occasion, au cours d’une célébration en France.

HOMELIE 27 DÉCEMBRE 2019

NOS BIENHEUREUX ALAIN, JEAN, CHARLES ET CHRISTIAN.

Bien chers amis.

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire de nos quatre compagnons PèresBlancsmartyrs Alain, Jean, Charles et Christian assassinés voici 25 ans à Tizi Ouzou en Algérie.

C’était, comme on l’appelle, la période des années noires. Et ces années l’étaient pour tous en ces temps tourmentés de guerre civile, musulmans et chrétiens confondus.

Même si les victimes se comptaient déjà par centaines en ces temps, leur mort a fortement impressionné la population de cette ville.

Alain parcourait la Kabylie au volant de sa vielle 4L poussive pour visiter des personnes isolées.

Jean tenait un secrétariat social pour aider des personnes perdues dans les dédales de l’administration.

Charles (Charlie comme on l’appelait), tenait une permanence à Notre Dame d’Afrique d’Alger visitée par de nombreux musulmans et musulmanes.

Christian tenait une bibliothèque pour les étudiants et projetait de leur construire des locaux plus adaptés à leurs recherches.

Des vies sans histoires, banales si l’on peut dire, simples, partagées avec les gens du pays. Mais ils avaient refusé de se mettre en sécurité dans leurs pays d’origine malgré parfois la demande de leurs proches.

C’était « les Pères » comme on les appelait dans cette localité comme dans beaucoup d’autres. Et bien sûr aucun d’entre eux n’aspirait au martyre !

Ils ne demandaient qu’à vivre même dans la tourmente partagée par la population. Pourtant, leur mort a fait comme s’ils émergeaient de l’ombre.

Une foule de plusieurs centaines de personnes s’est rassemblée pour leur inhumation afin de rendre un dernier hommage à ces vies données d’avance.

Je les connaissais assez bien tous les quatre, surtout Jean et Christian , le plus jeune. Je vous avoue que leur béatification m’a fait sérieusement poser la question : « Mais, c’est quoi donc la sainteté ?»

Au fond, dans leur vie courante, telle qu’elle pouvait se laisser percevoir, étaient-ils si

« extraordinaires » ? Non. Chacun menait simplement une vie en fidélité à ses engagements de missionnaire, avec ce que l’on sait des joies et difficultés de la vie communautaire et de la vie de chacun.

Comme beaucoup d’autres l’avaient fait, le faisaient et le font encore.

Comme beaucoup d’autres, peut-être pourraient le « mériter » davantage, ou au moins autant !

Dans la même période, plusieurs de nos compagnons Pères Blancs ont été assassinés dans le centre de l’Afrique et n’ont pas été déclarés bienheureux !

Alors, pourquoi eux ? Je ne suis pas le seul à me poser la question et je n’ai pas la prétention de la résoudre.

Il est vrai qu’ils sont inséparables des 15 autres victimes chrétiennes du terrorisme de cette période, elles aussi béatifiées le 8 décembre de l’année dernière. Mais cela ne résout pas la question. Pourquoi eux ? Et les victimes innocentes de cette population qui vivait dans la peur et l’angoisse ?

Dans la vie tout court, comme dans la vie chrétienne, il y a des « figures symboles » qui émergent, que l’on fait sortir de l’ombre, non parce qu’elles sont uniques, mais témoins, représentatifs d’une certaine façon du vivre l’Evangile et de donner sa vie pour Jésus et l’humanité où elles se trouvent plongées.

Ce n’était pas des héros, c’est d’un autre ordre.

S’ils étaient des héros, ils seraient inimitables. Mais des hommes ordinaires qui se sont contentés de vivre jusqu’au bout la grande Aventure de l’Amour.  Ils savaient qu’ils étaient menacés, ils sont restés non par héroïsme, mais par Amour, par Amour pour ce peuple en souffrance, par Amour pour ce Jésus qu’ils avaient décidé de suivre.

S’ils sont exposés à nos regards, ce n’est pas pour les honorer, les admirer, s’extasier devant leurs vertus. Cela ne coûte à personne, ne demande aucun effort de lefaire.

S’ils sont exposés à nos regards, déclarés « Bienheureux », c’est pour rappeler notre propre vocation : vivre l’Evangile à la suite du Christ comme ils l’ont fait dans les circonstances qui étaient les leurs à ce moment –là.

Nous vivons dans des conditions qui ne sont pas celles où ils vivaient, mais la sainteté est à notre portée. Elle n’est pas à conquérir mais à recevoir.

Ce n’est pas de faire des choses extraordinaires et éclatantes. La vie de nos frères martyrs nous le dit.

C’est de mettre nos pas dans les pas de Jésus, d’essayer d’être là où nous sommes des témoins de cet Amour : dans ma famille ou dans ma communauté, dans ce monde tellement tourmenté en ce moment. Refuser la haine, l’exclusion, vivre dans la solidarité, surtout avec ceux qui sont les plus touchés par la souffrance et la pauvreté, le racisme, la discrimination. Ne jamais se lasser d’aimer. Jamais.

Et si nous tombons, nous relever et marcher encore, continuer la route, continuer à aimer, sans jamais abdiquer, sans jamais se laisser prendre au piège de la haine et de l’égoïsme, voire même du découragement.

Au fond la sainteté, le bonheur, c’est cela, bien au-delà des fioritures qui en jettent en ce temps de Noël.

Humblement, simplement, aujourd’hui et demain encore. Jusqu’au jour où ce Dieu qui nous aime nous fera signe, sans nous préoccuper si oui ou non nous serons inscrits sur les registres des Bienheureux ou des Saints.

Amen.

+C.R.

Actualités de nos bienheureux sur le net…

Une correspondance du Bienheureux Jean disponible sur Youtube

En cette année jubilaire de nos bienheureux martyrs de Tizi-Ouzou, Bertrand Chevillard nous fait un cadeau inespéré : les correspondances du Bienheureux Jean avec son frère(le papa de Bertrand). Il nous écrit et nous permet de partager la vidéo. Merci Bertrand pour ce beau geste.

Pour vous manifester notre amitié, je me permets de vous donner un lien vers un film familial que j'ai chargé sur YouTube en mode "semi-privé". Il n'est pas répertorié sur internet mais il suffit de transmettre ce lien pour leconsulter.

Il y a quelques semaines, quelques jours avant la Toussaint, j'ai retrouvé de nombreuses lettres envoyées et reçues par mon père qui dormaient dans un meuble de son bureau. Parmi elles, une correspondance avec son frère le Bienheureux Jean, qui commence pendant la guerre et décrit très bien la période précédant son ordination en février 1950. J'ai essayé d'établir une correspondance entre ces lettres, des photos familiales et des images d'archives trouvées surinternet.

 https://www.youtube.com/watch?v=SeTBMKo1iuY

 La lecture des lettres de mon oncle Jean, complètement oubliées et découvertes par hasard à quelques jours de la Toussaint, m'a semblé un signe de la providence.

J'ai été frappé, par exemple, de découvrir qu'il exerçait déjà le service d'écrivain public en pleine guerre, ce service qu'il accomplira jusqu'au bout, à l'heure où Dieu l'arappelé.

Bertrand Chevillard, neveu du Bienheureux Jean Chevillard.

Charles Deckers est sur Youtube …

En préparation de la béatification des 19 martyrs d'Algérie, voici un reportage

vidéo sur la vie du Père Blanc Charles Deckers, qui a été tué avec trois

confrères à Tizi Ouzou le 27 décembre 1994. Sa soeur Martine raconte sa

jeunesse et tout son parcours jusqu'à la fin. Avec plusieurs témoignages d'anciens

élèves de l'école professionnelle de Tizi Ouzou Ouzou, et d'amis, algériens et belges.

Pour voir film, cliquez sur le lien https://youtu.be/LFr9Fx2rcig On peut visiter aussi le site www.charlesdeckers.be

Fruit au Congo RDC de la béatification des 19 martyrs d’Algérie

e me permets de vous envoyer un témoignage du rayonnement des bienheureux martyrs d’Algérie en RDC et plus particulièrement à la paroisse de Lulingu ,une paroisses située dans la forêt tropicale du Sud-Kivu, une région qui comme vous le savez, est en proie à une insécurité récurrente

.Cette paroisse est jumelée avec ma paroisse Saint-Etienne de Braine  Alleud en Belgique. Chaque année je me rends avec une équipe de paroissiens à Lulinguet pendant le séjour nous organisons une session pour les responsables des communautés de base de la paroisse. En août 2018, j’ai donné la session sur les martyrs d’Algérie. Ils ontétéfort touchésetinterpelléscarvivantdansuncontexted’insécurité,ilsontpuisédansletémoignage des 19 bienheureux le courage de poursuivre leur mission. La béatification de ces martyrs, le 8 décembre 2018 à Oran,en Algérie, amis dans le cœur des fidèles de la paroisse de Lulingu, l’idée de mettre leur chapelle

nouvellement construite sous le patronage de ces nouveaux bienheureux.

La célébration de la dédicace de la chapelle, appelée désormais « Kanisa ya Wenyeheri wafiadini wa Algeria », la chapelle des bienheureux martyrs d’Algérie eut lieu le 19 août 2019. Un de mes neveux a réalisé un documentaire sur la construction de la chapelle et sa dédicace aux bienheureux martyrs d’Algérie. Vous pouvez le visionner sur le blog de notre jumelage : http://lulingu.afrikblog.com/ cliquer sur lire la vidéo.

Sainte et belle année 2020.

Père Alain de Maere, Curé-Doyen de Braine-l'Alleud

Libre pensée de Marcel Boivin… « Apprendre de nos confrères du Maghreb »

Marcel Boivin est un confrère Pères Blancs, professeur de Théologie morale en retraite au Canada. Il a servi dans plusieurs pays d’Afrique Subsahariens. Dans cet article il nous propose sa réflexion sur la mission aujourd’hui en prenant comme paradigme le modèle maghrébin.

i, à 83 ans, je reviens sur la scène, c’est qu’en parcourant le numéro du Petit Écho qui explore la vague d’inventivité en voie de déferler sur notre Société (PE 2019.06), ma vielle tête a réussi l’exploit de concevoir une idée neuve.

Cette idée est née d’un propos prophétique exprimé par José Maria Cantal :

« L’activité missionnaire n’est pas de proposer un dogme différent … la créativité au service de la dignité humaine est un trait habituel dans l’histoire de la mission ». L’idée a pris son envol grâce à la brise soulevée par un projet innovant lancé à l’IBLA par Bonaventura Mwenda, à savoir, accéder aux cultures par le dialogue; les mots employés sont prometteurs pour l’avenir : « Ainsi l’IBLA peut s’avérer être un

espace de liberté et de respect mutuel ».

Voici comment j’exprime cette idée : aborder la mission par la voie d’une rencontre fraternelle qui unifie, plutôt que par celle du dogme, lequel contribue souvent à forger des identités meurtrières; et, dans l’évaluation tant des personnes que de leur conduite, affirmer la charité plutôt que la foi prise au sens d’assentiment obligatoire à une liste de doctrines.

***

Pour faire germer cette idée toute évangélique, cependant, il faudra que notre Société recouvre l’intérêt pour le monde scientifique qui a été

largement perdu depuis que nous avons délaissé l’enseignement public et que nous nous sommes investis presqu’exclusivement dans le sanctuaire du religieux. Il m’arrive de regretter le temps où l’engagement éducatif dans les écoles secondaires et les Écoles Normales élargissait notre discours et nous forçait à composer avec des sciences aussi diverses que les mathématiques, l’histoire, la pédagogie, l’ethnologie. On aurait tort de s’étonner de ce que les sociétés dans lesquelles nous vivons soient devenues critiques ; c’est qu’en grande part nous avons nous-mêmes concouru, dans le passé, à les mieux les instruire.

À ce que j’ai remarqué au cours des ans, l’intérêt pour un dialogue de vie qui s’inscrit dans notre humanité commune plutôt que dans le discours religieux a été conservé au Maghreb; ce qui explique que l’apport scientifique soit comme naturellement bienvenu dans la planification de la mission envisagée par des confrères comme José Cantal et Bonaventure.

Ce qui étonne tout de même, c’est que la manière de penser et de vivre la mission qui s’est développée au Maghreb rejoint en finale celle qui me parait la plus apte à

faire vibrer l’Évangile dans le milieu social occidental de plus en plus sécularisé où je vis présentement. Ce milieu reste profondément marqué par des valeurs évangéliques, mais la culture qui prévaut endure mal l’institution par trop magistérielle qui les avait autrefois semées. Telle est la situation que je découvre dans mon pays[le Canada]; et, qu’on le veuille ou non, les vagues de laïcité et de sécularisation qui bouleversent les continents feront qu’un œil implacablement critique sur le religieux aura bientôt pénétré le champ de vision d’à peu près toutes les sociétés de la planète.

 * * *

Historiquement, la mission chrétienne des XIXe et XXe siècles a prioritairement consisté en la proclamation d’une religion délimitée en premier lieu par ses croyances, telles qu’exprimées dans ses dogmes, ses doctrines, ses traditions, ses rites. Cette approche

missionnaire, enrobée dans une cosmologie héritée des savants grecs et transmise par la théologie scolastique, s’ajustait plutôt aisément aux visions conciliantes de l’univers sous- jacentes aux religions traditionnelles africaines. J’ajouterais même qu’il y a de quoi surprendre quand on constate la facilité avec laquelle la révolution copernicienne a été absorbée par des peuples qui n’avaient jamais jusqu’alors éprouvé le besoin d’y réfléchir.

Mais voici que de nos jours survient un défi majeur qui

apostrophe aussi fortement les missionnaires en retard que les missionnés habitués à trop compter sur eux; c’est le défi scientifique présenté par la révolution darwinienne; à savoir, le devoir de s’intégrer à un univers qui n’est plus à penser selon la vision cosmique empruntée à la théologie scolastique, mais qui est à rejoindre par l’entrée consciente et volontaire dans son processus évolutif.

***

Où est l’erreur ?

Elle se cache dans la fausse certitude selon laquelle on se serait suffisamment inséré dans une vision évolutive de l’univers parce qu’on a cessé de croire que le monde avait été créé en sept jours. L’essentiel de la doctrine surannée de la création aujourd’hui décriée comme créationniste ne réside cependant pas dans le cadre des sept jours; il réside dans la croyance encore courante que Dieu aurait tour à tour créé

directement et séparément les divers êtres de la création, chacun, chacune selon sa nature propre et inaltérable; et que ces êtres auraient perduré tels quels à travers les millénaires, immuables dans leur essence. Or l’homo sapiens, pour ne donner qu’un exemple, était en développement depuis des millions d’année lorsque le Créateur décida que le moment était venu de considérer cette espèce particulière de mammifère en voie de devenir intelligente comme étant capable d’entrer en contact avec lui et de gérer la terre.

En somme, l’erreur décrite ici reste jusqu’à ce jour trop souvent considérée comme une composante doctrinale de la religion que nous prétendons proclamer. Quand nous nous entêtons à présenter comme vérité révélée une vision de l’univers et de ses habitants que l’on sait pertinemment être scientifiquement fausse, nous perdons inévitablement la confiance d’un peuple de plus en plus avisé, et donc plus exigent qu’autrefois à l’égard des institutions religieuses.

Ma conclusion? C’est qu’il serait sage de substituer à une approche de la mission qui par la force de l’habitude met en avant la proclamation du dogme, à une autre qui ne nous est point coutumière mais qui s’avère être plus adaptée aux signes de notre temps, à savoir une approche soucieuse de confirmer la charité là où l’Esprit de Dieu l’a fait naître, et de le faire par la voie de la rencontre fraternelle et respectueuse. En cela, nos confrères du Maghreb ont beaucoup à nous apprendre.

 

In Memoriam… Le Père Dareck Zielinski

Le père Dariusz (Dariuch) est né le 25 mars 1966 à Toruń. Il a rejoint notre Société missionnaire en 1988 et a commencé ses études de philosophie à Lublin (Lubline). Après avoir terminé son noviciat à Fribourg, en Suisse, en 1991, il a été nommé pour l’Algérie, où il a effectué un stage apostolique dans la communauté des Missionnaires d’Afrique à Tizi- Ouzou. De 1993 à 1996, il étudie la théologie à l’Institut catholique de Toulouse, en France, où il prête son serment missionnaire et reçoit l’Ordre sacré du Diaconat le 9 décembre 1995.

Après avoir terminé ses études, il est ordonné prêtre le 6 juillet 1996 à Kwidzyn (Kvidzyne), sa paroisse d’origine. Avant de repartir en Algérie, Dariusz étudie à l’Institut pontifical d’études arabes et

d’islamologie à Rome. En 1998, il retourne en Algérie. En 2003, il est nommé au Mali où, après l’apprentissage de la langue bambara à Faladyè, il est envoyé à la paroisse de Kolongotomo, dans le diocèse de Ségou.

En 2006, il retourne de nouveau en Algérie. De 2010 à 2014, il travaille dans l’animation missionnaire et vocationnelle en Pologne. En 2014, il retourne au Mali, où il sert à l’Institut de formation islamo-

chrétienne à Bamako, puis, comme vicaire, à la paroisse de Dyou-Kadiolo dans le diocèse de Sikasso. À partir de 2016, il rejoint Ouagadougou, comme Assistant de l’économe provincial et le Directeur du Centre « Le Pélican », qui offre des cours de soutien aux élèves qui voudraient repasser leurs examens - BEPC et BAC. Il rendait aussi service à la Maison d’accueil où il résidait.

C’est au début de ce mois qu’il a été hospitalisé pour une forte fièvre dengue. Il est décédé au matin du mardi 12 novembre. Nous le confions au Seigneur. Qu’il repose en paix.

 

Ils nous ont quitté récemment et ont rejoint la maison du Père …

Nous recommandons à vos prières

• Stefan STOLARSKI, papa de notre confrère Krzysztof Stolarski, décédé le 26 décembre 2019 en Pologne
  
  

Ils nous ont écrit …

Jean Gaignard

Bonsoir.

Pardon d'abord d'avoir tardé à accuser "bonne" réception du Relais. Inutile de chercher des excuses ou regret. Je dirai simplement que je me sens souvent "dépassé". Mais ça ne m'inquiète pas : j'ai l'impression qu'il en a été toujours ainsi dans ma vie.

Je reconnais aussi que je ne l'ai pas lu de A à Z, ligne par ligne. Je l'ai mis sur le "bureau" de l'ordinateur, pour le moment où Mais je l'ai survolé : 30 pages ! Il y a

tant de nouvelles qui m'attendent. Votre vie continuera. C'est l'essentiel.

J'ai été heureux de voir des visages qui m'ont été familiers auparavant. Mais d'autres que je ne connais, heureux même si je ne les connais pas. Ils signifient que la mission continue. Je me contente de dire à tous cette parole que j'ai reçu en 1965, lorsque j'arrivais à Ghardaïa avec Ludo "la mission se fait à genoux." C'était le Père David, arrivé au début du siècle (le XX° pas le XXI°) : il était très tôt à la chapelle, à genoux sur son prie-Dieu : il avait 92 ans.

Alors, un peu dans ma "solitude" d'une partie du "désert français" (un coin de campagne à 50 km au sud d'Angers), qui n'intéresse pas beaucoup les "décideurs" de tous poils et de toute fonction. Une population "âgée" bien souvent laissée sur la touche.

Salue tous les confrères. Je pense à vous.

Jean Vanneuville

Cher Père Anselme ,

Par ce courrier, je veux d'abord vous remercier de l'envoi du"relais Maghreb" qui nous a fort intéressé, et qui nous permet de rester en lien avec les P.B., et nous a permis d'avoir des nouvelles récentes des Pères Rault, Deillon et Larburu : chaque nom de ces Pères évoquant pour nous un lien particulier.

Nous espérons que votre séjour chez vous au Burkina s'est bien passé, et que vous n'en êtes pas revenu trop soucieux ... nous y avons pensé dans nos prières, spécialement celle des Bienheureux que nous disons tous les matins avec mon mari en pensant bien sûr aux missions, aux Pères-Blancs qui y travaillent ... et à ceux en maison de retraite qui y ont donné leur vie.

Nous avons reçu également un courrier sympathique des Pères de Tizi-Ouzou, avec photos à l'appui , et également l'album offert par les diocèses d'Algérie. Quel plaisir de revivre tous ces moments forts .....inoubliables pour nous !!!

Hier, jour de la Toussaint, notre paroisse a monté en procession (avec d'autres) l'icône desMartyrsd'Algérie là encore en union avec l'Eglise du Maghreb.

Mon mari se joint à moi pour vous redire notre pensée, et notre union de prières.

Bien cordialement

Marie-Claire et Jean Vanneuville-Chevillard

Humour

Un livre …

« OULD EL BLED » ou « L’enfant du pays »

Une biographie du P. FRANÇOIS COMINARDI, Père Blanc. par Arlette Domon.

e qu’Arlette Welty Domon a entrepris comble un vide dans la mémoire due au P. François Cominardi. Elle retrace avec fidélité le parcours de ce Père Blancs devenu «l’enfant du pays» d’Aïn Sefra, petite ville de

l’Ouest de l’ Algérie, où il a passé la presque totalité de son existence de Père Blanc.

Il a accompagné la population de cette région avec attention, compétence et humanité, pendant plus de 50 ans, et les traces de son passage restent profondément marquées dans les cœurs. Les Soeurs Franciscaines de Marie, qui lui ont succédé, peuvent en témoigner.

Il était difficile en quelques pages de retracer une si belle existence marquée par un tel amour têtu de Dieu et de ses amis musulmans. Pour lui, ces deux amours ne faisaient qu’un. Mme Arlette en parle avec fidélité et elle a su dessiner le visage de François avec compétence et attachement.

Vous lirez avec intérêt le parcours de ce Père Blanc qui a fait vibrer toutes les cordes humaines et spirituelles de son être (préhistoire, géographie, sociologie, islamologie, promotion de la femme, accueil des chrétiens orientaux, accompagnement des malades.. ). Atteint d’un cancer, il a été accueilli à Bry sur

Marne, dans la maison de retraite des Pères Blancs, jusqu’à son retour à Dieu, à la fin d’avril 2005. Que les habitants d’Ain Sefra soient remerciés pour leur grande amitié à son égard, une amitié qui reste profondément gravée dans leur coeur.

+Claude Rault. M.A. Père Blanc.

 

« Migration : L’appel du pape François, l’appel à la raison »

Un Essai de David Gnadouwa

Le titre fait allusion au credo lancé par le pape François le 14 janvier 2018 à l’occasion de la 104^e journée mondiale du migrant et du réfugié, journée au cours de laquelle le Saint-Père a fait une proposition commune, une réponse

de l’Église face à la situation migratoire. Une réponse s’articulant autour de quatre verbes : « accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ». Mon objectif n’est pas de reprendre à la lettre les propositions du pape, mais plutôt de voir comment adapter ces quatre points dans le contexte pastoral, qui est le mien, celui d’un prêtre

d’Afrique subsaharienne en Tunisie, un pays qui est à la fois celui de départ, d’accueil et de transit des migrants.

Trois parties m’ont paru nécessaires pour exposer ce problème des migrations, centré sur la Tunisie.

Dans la première partie, j’essaie de montrer que le phénomène migratoire remonte à la nuit des temps et a toujours été perçu comme inhérent à la circulation des biens et des hommes. Cette circulation n’a jamais constitué dans l’histoire un fléau contre lequel certaines nations auraient dû se mobiliser pour l’endiguer et le neutraliser. Ce fut plutôt un système d’échanges à double sens, bénéfiques pour les deux partenaires. L’étude de l’histoire des émigrations en Tunisie m’a servi de démonstration à cette affirmation ; fort de ce constat, je suggère que chaque politique migratoire soit avant tout une politique humaine guidée par un esprit d’ouverture.

Dans la deuxième partie j’attire l’attention du lecteur sur le fait qu’une politique humaine guidée par un esprit d’ouverture est bien présent dans les préoccupations du Pape François qui l’encadre dans l’horizon de la reconnaissance de la dignité humaine. Pour que cet appel du pape devienne réalité, je soutiens la nécessité pour les pays de transit et d’accueil dont la Tunisie, en particulier, de faire leur part en facilitant les procédures pour obtenir le permis de résidence aux migrants afin de leur permettre de travailler, de payer les taxes et d’avoir une assistance sanitaire. Cette démarche permettrait de combattre la plaie du recyclage d’argent et la corruption des exploiteurs de la présence des migrants.

Enfin j’invite les pays de départ à contrôler leur croissance démographique selon les lois de l’Église, à reformer le système de l’instruction pour qu’il ne soit pas basé sur une excessive production de diplômés condamnés ensuite au chômage.

David Gnadouwa, pb à l’IBLA

 Une reconnaissance qui fait chaud au cœur…

Anecdote de Jean Fontaine

Le jeudi 28 novembre, dans la soirée, Madame Samia Kassab présente à l’Institut français, au centre-ville, son livre Un siècle de littérature tunisienne 1900-2010. Parce que le sujet m’intéresse, je suis dans le public, une quarantaine de personnes, surtout des étudiantes. Quand arrivent l’animateur et la co-auteure (elle a assuré la partie concernant la littérature écrite en français et un collègue a écrit celle qui se rapportait aux textes littéraires composés en arabe), ils me saluent et me demandent de venir à côté d’eux, face au public. C’est inattendu

et pourtant compréhensible. Quand cet ouvrage était au stade d’un manuscrit de 500 pages, les auteurs m’ont demandé de le lire pour avoir mon avis. Je l’ai fait avec beaucoup d’attention et j’ai proposé une multitude de corrections : équilibre entre les chapitres, erreurs, inexactitudes, manque de proportion entre l’importance de l’auteur et la place qui lui est consacrée, fautes de grammaire, coquilles. Je suis le seul à avoir effectué ce travail. D’après eux, tout autre correcteur aurait commis des indiscrétions ou se serait montré injuste parce que partisan d’autres théories littéraires. Toujours est-il que j’ai eu droit à des remerciements publics chaleureux. À plusieurs reprises la conférencière m’a pris à témoin ou a demandé mon avis, à brûle pourpoint, au milieu d’une phrase. Quant au public, ceux et celles qui poursuivent des recherches en littérature tunisienne contemporaine, surtout de langue arabe, ont tous souligné que leur point de départ était basé sur mes livres. Les responsables de l’Institut qui étaient présents, en l’honneur de la co-auteure professeure d‘université, ont découvert que certains non-Tunisiens, grâce à la durée et à la persévérance, ont pu laisser une petite trace de leur passage. La jeune génération des Pères Blancs suivra-t-elle ce chemin ?

Le samedi suivant, cela se passait au musée du Bardo, en présence du Ministre de la culture, que je connais depuis longtemps. L’occasion était la présentation de l’ouvrage collectif : Tunis métropole arabe méditerranéenne, publié par l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle. C’est un pavé de 531 pages, grand format 25 x 33 cm, très bien illustré, rédigé par 38 collaborateurs. On m’avait demandé d’écrire le chapitre sur « la vie littéraire à Tunis [et non en Tunisie] du 13^e au 19^e siècle ». Le Ministre arrive, s’assied à la présidence et regarde l’assistance. Quand il me voit, il se lève et vient me saluer. Surprise de mes voisins. Après la cérémonie, c’est l’occasion de bavarder avec des professeurs qui ont publié un ou plusieurs articles dans la revue IBLA. C’est presque comme un réseau.

Jean Fontaine, pb

Vie de notre Eglise …

Le diocèse de Constantine a un nouveau successeur de Saint Augustin

Mgr Nicolas Lhernould, Capture @ Diocèse De Marseille

epuis le 9 décembre 2019 le diocèse de Constantine-Annaba sort de son attente bien que nous soyons en plein temps de l’attente (de l’Avent) ! Ce jour-là le pape François a en effet nommé le Père Nicolas Lhernould nouvel

évêque de leur diocèse. C’est une grande joie pour toute l’Eglise en Algérie qui vivait cette attente avec eux.

Mgr Nicolas est un grand familier et ami pour beaucoup de Pères Blancs, dans la nouvelle comme dans l’ancienne génération. Pendant son temps comme Vicaire Général de Tunis nous avons collaboré avec lui et nous apprécions fortement son sens d’écoute, sa disponibilité et son organisation dans le travail.

Nous lui présentons toutes nos félicitations et l’accompagnons de nos prières et soutiens fraternels pour ce nouveau ministère de pasteur qui lui est désormais confié.

 

Une vidéo sur le dernier concert de la paix à

Notre Dame d’Afrique fait le buzz Sur les réseaux sociaux

Plus de 36 000 visions, 1200 partages, 746 like, et 255 commentaires !

MUSULMANS ET CHRÉTIENS D'ALGÉRIE CHANTONNENT EN CHŒUR, LA PAIX DANS LE MONDE.

La Basilique Notre Dame d'Afrique à Alger, célèbre la journée mondiale de la paix dans une ambiance Célestine. Il y avait foule sur le parvis de l'entrée de cet édifice mystique, ce soir du 2 janvier 2020, sous un ciel nuitamment étoilé.

"Madame l'Afrique" ou "Lalla Myriem" comme la surnomme les riverains est connue par tous, pour son dévouement à l'esprit de cohabitation religieuse et à celui du brassage culturel depuis plus d'un siècle et demi.

L’inscription « Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans » est là, comme pour "illuminer" et rassurer au premier coup d’œil, les nouveaux visiteurs intrigués, de "sa bonne foi" et de sa fraternité envers tous les peuples. Le coeur en est ainsi conquis.

Le Père José Maria Cantal Rivas, Recteur de la Basilique rappela un passage du message du pape François pour la célébration de la Journée mondiale de la paix 2020,en guise de bienvenue à ce concert.

La chorale polyphonique Nagham composée de jeunes talentueux Algériens a fait vibré ce majestueux dogme par une palette de chants universels. Sous la houlette de son prodigieux chef d'orchestre, la chorale a scintillé d'ardeur musicalisée. Un tour du monde en chanson en toutes les langues, a fait voyager le public complètement conquis, dès les

premières symphonies.

Une soirée mémorable, "youyoutée" de bonheur partagé dans une ambiance angéliquement feutrée de fraternité qui annonce de bon augure pour la nouvelle année...!!!

( Vidéo en HD )

Sam Boualam, bénévole et ami de la basilique.

 

Deux Stagiaires de notre province reçoivent le diaconat à Kinshasa

Récit de Simon Ouédraogo, séminariste à Kinshasa

Le samedi 7 décembre 2019, je vis une foule d’Anges qui entonnaient des chants aux airs joyeux (Cf. Ap 7, 9-10). M’adressant à l’Ange Gabriel, je lui demandai de quoi il s’agissait. C’est alors qu’il me fit savoir que 13 membres

du Théologat des Missionnaires d’Afrique Maison Lavigerie à Limete/Kinshasa

(R.D.C.) s’engageaient définitivement dans la Société des Missionnaires d’Afrique par un Serment Missionnaire. Quelle joie quand il m’a dit cela et surtout quelle allégresse quand j’ai appris que deux anciens de la province du Maghreb faisaient partie des élus du jour. Il s’agit d’Emmanuel SHIMBI, originaire de la République Démocratique Congo et qui avait fait son stage en Tunisie, à Sfax, et François d’Assise DIARRA, originaire du Mali et qui avait fait son stage en

Algérie, à Ouargla. Ce serment, qui s’est déroulé dans une célébration eucharistique présidée par le Père Jean-Pierre MAISHE, délégué du supérieur provincial et recteur du philosophat Joseph-Mukasa à Kimbondo/Kinshasa (R.D.C.), a connu la présence de tous les confrères du secteur de Kinshasa, et spécialement celle de nos deux évêques M.Afr : Mgr Willy NGUMBI, évêque du diocèse de Goma et administrateur apostolique de Kindou et Mgr Christopher AMADE, évêque du diocèse de Kalémie.

En se basant sur les textes liturgiques du jour, le président de ladite célébration a exhorté les « bientôt » nouveaux membres de la Société à vivre dans la fidélité à leur engagement, à aimer la Société et à cultiver le zèle missionnaire. Après l’homélie a suivi le rituel du serment missionnaire, et comme d’un clin d’œil, la communauté s’est retrouvée avec de nouveaux membres de la Société. Les visages des nouveaux membres rayonnaient d’une grande clarté, signe de la bénédiction divine et de la joie qui jaillit de leur cœur.

Le lendemain du serment a eu lieu l’ordination diaconale à la paroisse Sainte Félicité de Kisenso/Kinshasa (R.D.C.). Quelle providence, surtout pour les anciens du Maghreb d’être ordonnés dans une paroisse ayant Sainte Félicité comme sainte patronne, au regard de la place qu’elle occupe dans l’Église au Maghreb !

Monseigneur Willy NGUMBI a présidé à l’eucharistie, qui a fait l’objet d’une triple joie : la clôture de l’année jubilaire des 150 ans des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs Missionnaires Notre Dame d’Afrique, les 27 ans d’existence de ladite paroisse et l’ordination diaconale des 13 nouveaux membres de la Société. Dans son homélie, Mgr Willy n’a cessé de répéter que le diaconat est un service. Il a donc exhorté les nouveaux confrères à vivre cet esprit.

Applaudissements, youyous, danses ont accompagné la célébration : ce fut une joie immense. Une note spéciale par rapport à ces nouveaux diacres est que la grande maison de théologie Maison Lavigerie à Limete/Kinshasa (R.D.C.) a commencé avec eux. En effet, la femme vient d’accoucher 13 jumeaux : incroyable, mais vrai ! Avec eux, nous rendons grâce à Dieu pour les dons et grâces reçues ; et pour eux, nous prions pour que le Seigneur les aide à vivre fidèlement et avec dévouement les engagements qu’ils ont pris. Après m’avoir expliqué tout cela, l’Ange Gabriel me quitta (Cf. Lc 1, 38).

Photos(François Diarra, et Emmanuel signant son serment missionnaire)