Témoignages

 

Dans le dernier "Petit Echo" ce texte sur une des communautés présentes en RDC, à Lubumbashi.

Sainte Bernadette : Une Communauté-Témoin

La communauté Sainte Bernadette et l’une des deux communautés des Missionnaires d’Afrique se trouvant à Lubumbashi dans le Haut Katanga en RD Congo. Elle est située dans un secteur de l’Archidiocèse de Lubumbashi où l’œuvre des missionnaires d’Afrique a brillé depuis plus de 40 ans.

Actuellement notre communauté s’occupe de deux paroisses à savoir ; Sainte Bernadette qui est aussi notre lieu d’habitation et Saint Jean Baptiste à plus au moins 3 km de notre maison. A l’heure actuelle, la communauté compte en son sein 4 confères et 3 stagiaires de six nationalités différentes. Quel bon témoignage de l’internationalité et de l’interculturalité !

La règle de trois :

Le chapitre Générale de 2016, restant fidèle aux instructions de notre fondateur ainsi qu’à nos constitutions et lois, a réitéré avec vigueur et conviction l’importance de la règle de trois. J’avoue en passant que la vie communautaire constituait l’une des motivations qui m’ont poussé à devenir Missionnaire d’Afrique. Durant mes sept année de séjour à Sainte Bernadette, notre communauté a toujours compté en son sein au moins trois confères et deux stagiaires. Certes, ce serait trop prétentieux de parler d’une communauté parfaite, mais chacun des membres fait de son mieux pour favoriser l’unité, la charité fraternelle et le climat d’entente. Le fait que nous provenons de pays différents est en soit un témoignage vivant auprès de la population souvent déchirée par la haine tribale. L’interculturalité est donc acquise et elle constitue pour nous une grande richesse. En cas de tensions internes et externes qui caractérisent toute communauté humaine, il y a toujours une porte de sortie à travers des échanges francs et la compréhension mutuelle. En l’occurrence, ces jours où nous traversons une période de crise politique dans notre pays, ont eu comme conséquence à deux reprises les attaques de nos paroisses. Ces événements malheureux ont occasionné pour nous un moment fort pour nous soutenir et nous encourager mutuellement.

Les confrères de Lubumbashi, lors de la visite de l’Assistant provincial, le P. Gilbert Bujiriri (debout à droite)

Accueil des nouveaux confrères

Accueillir les nouveaux confrères et/ou le stagiaire est devenu notre tradition depuis quelques années. Depuis mon arrivée, il y de cela 7 ans, la communauté a accueilli au moins un confrère et un stagiaire par an. Bien sûr, nous avons aussi dit au revoir à autant en cette même période. Comme notre vie commune et apostolique se construit autour d’un projet communautaire, il va de soi qu’à chaque nouvelle arrivée ce projet est soumis à une révision pour bien intégrer les nouveaux. Cela favorise la prise en compte de leurs desiderata pour leur permettre de se sentir partie intégrante de notre communauté. J’estime que c’est ce bon accueil des confrères et stagiaires qui explique leur bonne intégration et évolution non seulement dans la communauté mais aussi dans la pastorale paroissiale. Ils reçoivent aussi les tâches communautaires et paroissiales selon leurs aptitudes, ce qui favorise la confiance mutuelle et la coresponsabilité.

Les moments de partage communautaire qui impliquent la franchise, l’écoute attentive, le respect et l’acceptation de l’autre signifie pour nous que nous ne vivons pas les uns à côté des autres mais les uns avec les autres dans un esprit de corps. À l’arrivée d’un confrère ou stagiaire, nous organisons un moment de présentation de chaque membre quant à nos origines, notre vie familiale, nous goûts préférés et notre vocation et parcours missionnaire. Cela nous aide à nous connaitre d’avantage. Nous organisons aussi des moments de partage de l’évangile une fois par semaine, le partage des fruits de notre prière lors de notre recollection mensuelle, ou même le partage sur nos activités apostoliques lors de nos conseils hebdomadaires que nous animons à tour de rôle; le partage spontané pendant nos repas, nos soirées communautaires ou même pendant nos fêtes d’anniversaire, n’est pas à négliger.

À table, en communauté, moment de fraternité.

Particularité pastorale

En ce qui concerne notre vie apostolique, notre communauté a depuis longtemps vécu une tradition enrichissante de desservir plusieurs paroisses. Elles étaient au nombre de trois à un certain moment, maintenant il nous en reste deux. C’est une bonne organisation pastorale qui peut aussi être à la base du fait que notre communauté a toujours respecté la règle de trois malgré la crise du personnel qu’a traversé notre Société missionnaire ces dernières années. Avec trois paroisses, il fallait nécessairement trois curés, ce qui veut dire au moins trois confrères en communauté. J’apprécie surtout l’esprit de collaboration qui nous anime, car, dans la mesure du possible, nous essayons de nous entraider et de nous ouvrir aux réalités d’autres paroisses à travers notre travail et nos échanges d’expériences. Cela donne aussi un champ d’activité apostolique assez vaste pour nos stagiaires.

Au soir de mon séjour à Lubumbashi, je peux dire avec fierté que mon expérience de vie communautaire à Sainte Bernadette a été très épanouissante et enrichissante. Elle restera toujours gravée dans ma mémoire. Devenu curé d’une paroisse sans beaucoup d’expérience seulement une année après mon ordination, j’estime que c’est la bonne expérience de vie communautaire qui m’a allégé la tâche autrement lourde. Grâce à cette communauté accueillante et priante, les fruits de mes sept années de vie missionnaire à Lubumbashi sont bien palpables et j’ai foi qu’ils pourront demeurer. Comme notre maître Jésus Lui- même l’a dit dans sa prière sacerdotale ; « … je vous ai donné mission pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et que ce fruit demeure. (Jn 15,16). Cela est aussi ma prière !

Theobald Muchunguzi

Dans la revue des Pères Blancs, le "Petit Echo", le témoignage du père James Ngahy, originaire de Tanzanie, et qui travaille au Nigéria.

Honneur et dignité de la Vocation Missionnaire

Toute vocation dans l’Église catholique est un don ; c’est un honneur qui nous est offert par Dieu lui-même, et non pas un droit mérité. Comme c’est un don, nous devons y répondre de manière positive. La vocation missionnaire, révélée et exprimée dans le ministère d’un prêtre, d’un frère ou d’une sœur, fait partie de l’éventail des vocations présentes et honorées dans l’Église. Comme nous le savons bien, ce n’est pas un travail, c’est un appel à une vocation spécifique et particulière (réf. Ignatius A. Tambudzai et Chikere C. Ugwuanyi dans “The priestly ministry in Africa” p.204: «Personne ne prend cet honneur pour lui-même, mais reconnait seulement qu’il est appelé par Dieu» (Hébreux 5 : 4). Quand nous regardons la prêtrise dans la lettre aux Hébreux, nous trouvons qu’elle renvoie à la prêtrise de l’Ancien Testament nous conduisant à une compréhension du mystère du Christ prêtre.

«Ce n’est pas le Christ qui s’est glorifié lui-même en devenant le grand prêtre, mais plutôt celui qui lui a dit : vous êtes prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédek» (Hébreux 5: 5-6).

La vocation missionnaire n’est donc pas une profession, c’est un appel. Les gens dans le monde séculier se conduisent professionnellement, mais ne peuvent pas considérer leur travail comme un appel. La vie missionnaire comme vocation tire sa dignité et son honneur d’une motivation intérieure qui permet de s’identifier à ses fonctions plutôt que de simplement les exécuter. Le missionnaire ne cherche pas la reconnaissance publique, une plus grande autonomie ou une récompense. La dignité et l’honneur dans la vie missionnaire trouvent leur expression dans l’obligation d’être avec et de servir le peuple de Dieu. Par conséquent, l’Église nous envoie comme missionnaires surtout comme membres d’une congrégation missionnaire. Nous devons devenir Eucharistie pour le peuple qui nous est confié. Nous devons être mangés dans le sens que nous devons vraiment et sincèrement nous mettre à la disposition du peuple de Dieu.

Visiter les malades et les personnes âgées, être à la disposition de ceux qui ont besoin de notre service ministériel et partager le peu que nous avons avec ceux qui ont besoin ne peut pas être pris pour acquis. Il est triste et décourageant de voir un prêtre ou un confrère faire le minimum dans son ministère en attendant seulement son allocation mensuelle accordée par son évêque ou son supérieur ou, dans notre cas, par notre Société. Cependant, il se peut qu’un confrère ne s’intéresse qu’aux choses matérielles. L’évêque Kukah du diocèse de Sokoto au Nigéria a déclaré : «Dieu sait ce que vous professez et certainement les gens savent ce que vous professez, mais sans doute aujourd’hui, les gens questionnent votre façon de le vivre. Alors que de nombreuses personnes au Nigeria souffrent aujourd’hui de la pauvreté et de la misère, les dirigeants de l’Église et les hommes de Dieu qui ont fait le vœu de pauvreté profitent d’un confort matériel adéquat et vivent souvent dans des maisons très confortables, ont des autos et profitent de la technologie moderne des téléphones et ordinateurs. (Discussion au symposium en l’honneur de l’archevêque Charles Heerey, 1er archevêque d’Onitsha, Nigeria).

Cependant, la vie missionnaire comme un appel ou une vocation est un mystère. Par conséquent, c’est ouvert à la discussion, et il est nécessaire d’en discuter. Nous ne pouvons jamais arrêter une discussion sur un mystère, que ce soit un mystère aussi élevé que la Trinité, l’Incarnation ou le Salut, ou un mystère d’un autre ordre comme l’Église, l’Eucharistie, la vie humaine, la souffrance et la mort. L’exposé d’un mystère apporte des éclaircissements et peut rendre son contenu pertinent pour le monde contemporain. Le récit du mystère de la vie missionnaire, le sacerdoce en particulier restera ouvert jusqu’à la venue de la Parousie. Cependant, la dignité et l’honneur de cette vocation se réalisent et se concrétisent dans un missionnaire qui est un leader, un presbyteros, un aîné au sens d’un bon berger qui est prêt à partager son leadership avec les fidèles. Il n’est pas un chef « omnipotent » ni un demi-dieu. C’est très différent du leadership politique ou mondain avec ses prix et ses récompenses ! Un bon berger doit embrasser le ministère collaboratif en encourageant les fidèles à prendre des initiatives dans l’Église puisque les fidèles partagent le sacerdoce commun par leur baptême. Bien que nous, en tant que dirigeants de l’Église, ayons de l’autorité, nous ne devons pas réclamer la domination ou le pouvoir pour nous-mêmes. En fait, nous devons être crédibles et responsables dans notre leadership pastoral et notre ministère basé sur l’amour et le service, à l’exemple du grand prêtre Jésus-Christ. Quel sens y-a-t-il pour un missionnaire de quitter son propre pays pour la mission que le Christ lui a confiée par l’Église et de rendre la vie pénible au peuple de Dieu dont il doit prendre soin et qu’il est censé servir et ne pas être servi ?

Quelle joie ou bonne nouvelle un missionnaire, qui se lamente toujours, se plaint, voit tout de façon négative, apporte-t-il à son témoignage missionnaire ? Est-il vraiment un instrument de «la Joie de l’Évangile » ?

Il est évident que tout prêtre, tout missionnaire, motivé par un désir de pouvoir, est enclin à mettre davantage l’accent sur son autorité que sur son service du troupeau qui lui est confié. Dans ce scénario, les décisions sont facilement prises sans compréhension et sans compassion surtout lorsque le presbyteros est considéré comme un titre personnel et ignore son sens original comme une vocation et une responsabilité donnée par Dieu. Cela finit par équivaloir le leadership politique qui favorise l’esprit de «l’égoïsme, la cupidité, la possessivité et le matérialisme.» C’est l’esprit de Moi, Moi et Moi. Cela devient un honneur que le missionnaire s’est approprié et n’est pas de Dieu. Cet esprit éradique la dignité et l’honneur de la vie missionnaire ou du sacerdoce. Jésus était en colère contre les scribes et les pharisiens, parce qu’ils étaient trop occupés par l’honneur, et par la célébrité (voir George Manalel, «Priest as a Man : Counselling for the Clergy», pp. 64-70). Le sacrement du sacerdoce communique une «puissance sacrée» qui n’est autre que celle du Christ Lui-même. L’exercice de cette autorité doit donc être mesuré contre le modèle du Christ qui, par amour, s’est fait le plus petit et le serviteur de tous.

Dans l’ensemble, toute vocation doit être soutenue positivement par les responsabilités et les tâches qui nous sont confiées. Elle doit faire ressortir pleinement la «Joie de l’Évangile», sinon, cette dignité et cet honneur perdent leur sens. En d’autres mots, en tant que missionnaires ou prêtres, nous devrions être heureux et fiers de notre ministère pastoral. Misérable missionnaire, misérable ministère, donc misérable mission! Nous sommes appelés à être et à apporter une Bonne Nouvelle et non vice versa!

Fr. James Ngahy

Ramadan à l’étranger : Jeûner dans un pays où le soleil ne se couche presque jamais ( L. Babas & Y. Benargane sur Yabiladi)

Dans des pays comme la Finlande et la Suède, le soleil peut rester plus de 22 heures avant d’aller se coucher. Pour les musulmans qui vivent dans ces régions, le jeûne est un défi, sachant qu’ils n’auront que quelques heures pour le rompre rapidement puis l’entamer à nouveau, tout en s’adaptant aux activités quotidiennes.

Jeûner dans un pays où le soleil se couche seulement pendant quelques petites heures avant de se montrer à nouveau peut être surprenant pour les musulmans du monde. Pourtant, dans certains pays comme la Finlande, le jour peut durer jusqu’à 23 heures en été. Pour les musulmans et, en l’occurrence, les Marocains qui vivent dans le pays nordique, une telle situation se traduit par un jeûne de 23 heures qui doit se faire parallèlement aux multiples activités de la journée.

Pour Mustapha Muhammed, membre du conseil d’administration et imam de l’Association musulmane de Finlande et des pays baltes, le jeûne est un devoir qui doit se faire de l’aube au coucher du soleil. Contacté par Yabiladi, il déclare que les Musulmans des pays baltes «doivent quotidiennement rompre le jeûne à 22h46». La pratique religieuse s’avère donc difficile en particulier lorsqu’elle doit être associée au temps de travail dans les bureaux et aux responsabilités quotidiennes de chacun…Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/54450/ramadan-l-etranger-jeuner-dans-pays.html

«I Am Not a Witch» de R. Nyoni :
«Les camps de sorcières existent en Afrique»

media
Rungano Nyoni, la réalisatrice zambienne de « I Am Not A Witch » : « beaucoup de gens ignoraient l’existence des camps de sorcières en Afrique ». Siegfried Forster / RFI

Il fallait oser le faire, une comédie sur un camp de sorcières en Zambie, petit pays de 15 millions d’habitants en Afrique australe. Avec son premier long-métrage, la Zambienne Rungano Nyoni a charmé le public et les critiques au Festival de Cannes. Présenté dans la Quinzaine des réalisateurs, I Am Not a Witch (« Je ne suis pas une sorcière ») raconte l’histoire d’une fille de 9 ans, Shula, envoyée dans un camp de sorcières parce qu’on l’accuse d’en être une. Entretien avec sa réalisatrice.

RFI : Pourquoi était-il si important pour vous de raconter cette histoire, I Am Not a Witch ?

Rungano Nyoni : Il y a beaucoup de raisons à cela. Ce film réunit tous les thèmes dont je voulais parler : la question de la liberté, quel prix doit-on être prêt à payer pour être libre ? Je voulais aussi parler des choses que la société vous impose, mais dont des règles sont complètement absurdes.

Ces camps de sorcières existent-ils réellement ?

Oui, cela existe dans la vraie vie. Mon film est une exagération de ce qui se passe réellement. Donc, vous trouvez des choses réelles dans le film, d’autres sont agrandies. Ces camps de sorcières existent sous différentes formes dans différents pays en Afrique. Au Ghana se situe l’un des plus anciens camps de sorcières. C’est là que j’ai fait ma recherche. En Zambie, il y a un camp de sorcières informel.

Comment les gens sur place ont-ils réagi par rapport au tournage de votre film ?

Malheureusement, ils n’ont pas la chance de voir le film. Ils savent que je présente mon film à Cannes et que le sujet est sur la situation de ces femmes. Ils comprennent l’idée du film et que c’est une sorte de fable et pas un documentaire. Ce film est le résultat de mon imagination.

Le fait de ridiculiser ces camps de sorcières pourrait-il poser des problèmes ?

Je ne pense pas ridiculiser l’idée de ces camps de sorcières. Je n’ai rien contre les croyances des gens et il y a beaucoup de choses que je ne peux pas expliquer. Mais je suis complètement contre des choses qui sont dirigées contre une partie de la population au nom d’une race ou d’un sexe. C’est ça qui rend l’idée de camp de sorcières absurde : ce sont uniquement des femmes, qui sont accusées d'être des « sorcières » - surtout des femmes âgées. Je suis complètement contre cette pratique. De là, il n’y a pas de problème pour moi avec l'idée de me moquer de cette pratique, parce qu’il s’agit d’une pratique idiote et horrible.

Les « sorcières » du film «I Am Not A Witch» de Rungano Nyoni. Festival de Cannes

Vous montrez dans votre film que beaucoup de choses sont impactées par l’existence de ce système de sorcières : la santé, l’économie, la justice, la politique, le tourisme… Pour le reste de la population, le système semble fonctionner. Alors, comment changer le système ?

L'une des choses que je voulais faire avec ce film, c'était parler d’un sujet grave, mais d’utiliser la forme de la comédie pour faire entrer les gens dans l’histoire. Pour cela, j’utilise aussi des absurdités. Mon film n’est pas un drame réaliste, mais les absurdités sont basées sur des choses réelles. J’essaie d’obtenir l’engagement du public d’une manière différente. Il y a des documentaires qui existent pour parler de la vraie vie de la sorcellerie. Dans une fiction, on peut manipuler le monde comme on veut, selon ses désirs. C’est une autre manière de parler du sujet. Comme je parle aujourd’hui avec vous ici à Cannes des camps de sorcières, dont beaucoup de gens ignoraient l’existence. Pour cela, il y a une certaine confusion : les choses sont-elles réelles ou pas ? Parce que c’est la première fois qu’on parle des camps de sorcières et pourtant ils existent depuis très longtemps. Donc, mon film est certainement une bonne chose.

Vous êtes née à Lusaka, en Zambie. Où avez-vous appris à faire du cinéma ?

Je suis zambienne, mais je suis partie au Pays de Galles à l’âge de 9 ans. C’est là où j’ai grandi. Je n’ai jamais appris le cinéma avec quelqu’un, je l’ai appris en autodidacte en faisant des films. Je suis aussi comédienne pour le théâtre. De là vient ma relation avec le cinéma. Sinon, j’ai appris le cinéma en regardant des films, en faisant des courts-métrages, des stages, et en allant à beaucoup de festivals.

Vous allez hors de Zambie pour y tourner des films sur la Zambie. Quelle est aujourd’hui la situation en Zambie pour un réalisateur ?

Je me rends régulièrement en Zambie, parfois deux fois par an. Aujourd’hui, je connais la situation sur place beaucoup mieux qu’à l’époque où je faisais mon court-métrage [Mwansa the Great, 2011, primé dans beaucoup de festivals, ndlr]. A l’époque, c’était très difficile de trouver l’équipement pour tourner le film. Aujourd’hui, c’est devenu beaucoup plus facile. Il y a une télévision qui produit des films, des fictions. Il y a une très petite industrie qui se développe. Il est très difficile de trouver des acteurs professionnels, donc j’étais obligée de tourner avec des amateurs. Nous n’avons pas une véritable école de cinéma, mais il y a une école fondée avec des fonds européens pour des jeunes en difficultés. Cela existe depuis deux ans. Sinon, les gens font comme moi, ils sortent et tournent des films.

Maggie Mulubwa interprète la « sorcière » Shula
dans le film «I Am Not A Witch» de Rungano Nyoni.
Festival de Cannes

Lire notre critique du film I Am Not a Witch

RFI au Festival de Cannes 2017 : nos articles, éditions, émissions, photos et vidéos

Voir ci-dessous le texte de Joseph Billaud, qui rentre en France définitivement

(lire la suite)

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)