Témoignages

 

Mgr Claude Rault a été douze ans et demi évêque de Ghardaïa en Algérie, et a été remplacé par Mgr John McWillliam au mois de mai 2017. Dans le numéro de "Voix d'AFrique" de septembre 2017, un article à ce propos (lire la suite)

Dans le numéro de "Voix d'Afrique" de septembre 2017, cet article d'un migrant qui dit entre autres ceci : " je suis sûr que si c’est toi qui es là à défendre ma cause, à m’expliquer - dans ma langue que tu connais bien - comment on vit ici chez toi, ma condition de vie sera différente."

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Dans le dernier "Voix d'Afrique", de septembre 2017, un article du Père Clément Forestier sur Eléonore Yameogo, réalisatrice burkinabè, qui rend visite aux confrères  Pères Blancs dans leur maison de retraite afin de les écouter s'exprimer sur leur vécu en Afrique. (lire la suite)

Michel Ouedraogo

 

MA VIE


MISSIONNAIRE


à MARSEILLE

 

Le Père Michel Ouédraogo raconte sa vie de missionnaire à Marseille.

Alors que j’étais encore jeune étudiant en théologie à Kinshasa, j’ai appris ma nomination pour Marseille. Et l’une des questions que je me suis posées, c’était comment être Missionnaire d’Afrique à Marseille.

Des “bienvenues à Marseille” au “comment tu trouves Marseille’’, en passant par les invitations à manger en famille ou à aller suivre un match de l’OM (Olympique de Marseille) dans le très magnifique stade Vélodrome, je reste tout simplement marqué par le niveau de l’accueil dont j’ai bénéficié en arrivant dans cette deuxième ville de France. J’ai aussi eu une belle impression quand il m’a fallu entreprendre les démarches administratives pour l’acquisition de certains papiers (titre de séjour, agrément pour être aumônier à la pri- son, conversion du permis de conduire…) : tout s’est bien passé sans aucun pro- blème !

Mais malheureusement, il n’y a pas que de belles expériences qui se vivent à Marseille, cette ville où séjournent un grand nombre de migrants de diverses origine, cultures et relilgions.Certains d'entre vous ont sans doute entendu parler du phénomne du règlement de comptes, la vie sous les balles, et les luttes de territoires des trafiquants de stupéfiants. Et la région dans laquelle se trouve Marseille devrait, selon certains élus, être une région sans migrants. Oui, c’est triste mais ça existe aussi.

L’ouverture aux périphéries existentielles

Et tout cela fait certainement de Marseille, un des bons endroits pour vivre notre vocation missionnaire ou pour utiliser un autre vocabulaire, l’ouverture aux périphéries existentielles. Oui, je suis dans une communauté vieille de 23 ans avec trois aînés et un stagiaire Congolais (RDC). Et ensemble, nous essayons de vivre selon l’esprit du projet de Marseille : être attentifs à la question des migrants et au dialogue avec les musulmans, se faire proches des plus démunis de notre ville sans oublier que le diocèse nous a confié deux paroisses.

Ma vie de missionnaire à Marseille consiste à jouer ma partition (avec ma belle voix pour ceux qui me connaissent) dans ce projet com- munautaire. Arrivé à Marseille, mes “vieux confrères’’ m’ont vite confié la charge de l’aumônerie des jeunes. J’ai eu la chance d’être soutenu par un paroissien qui m’a beaucoup appris sur cette responsabilité jusqu’à ce que notre stagiaire et une religieuse nous apportent la fraîcheur de leur jeunesse pour le plus grand bien de nos jeunes. Nous avons des rencontres un samedi sur deux pendant
lesquelles nous abordons des questions d’actualité (ou des thèmes sur lesquels les jeunes souhaiteraient partager). Nous partageons également sur notre vie de foi pour essayer de les impliquer davantage dans la vie de la communauté paroissiale. Nous leur proposons aussi des visites de maisons de personnes âgées, sans oublier des soirées dansantes ou des sorties entre jeunes.

Des cours de français et de soutien scolaire

De plus, j’ai la grâce de donner (comme certains confrères) des cours d’apprentissage de français deux fois par semaine. C’est une belle occasion pour moi de pouvoir rencontrer des adultes (qui n’ont pas eu la chance d’être allés à l’école), de les écouter, de leur apprendre à lire et à écrire. J’ai appris à être patient et tolérant avec certains qui peuvent passer une ou deux séances de cours à apprendre l’alphabet français, et exulter de joie aussi devant d’autres qui, après un certain temps, arrivent à amorcer une conversion sans complexe.

Suivre un match de l’OM dans le très magnifique stade Vélodrome

En outre, j’ai eu l’occasion (avec d’autres bénévoles) d’assurer des cours de soutien scolaire dans un centre social deux fois par semaine. Ça fait toujours plaisir de voir des jeunes issus de milieux très modestes, prendre conscience qu’ils ne sont pas condamnés à l’échec mais qu’ils peuvent réussir et qui, par conséquent, prennent les moyens d’y arriver. Je suis aussi heureux de rencontrer de temps en temps des anciens élèves du centre qui y reviennent pour donner un coup de main à leurs jeunes frères.

En plus, avec notre stagiaire, nous sommes bénévoles dans la cellule “accueil mobile’’ du secours catholique qui va à la rencontre des sans-abri dans les rues de Marseille. D’habitude, nous faisons ces tournées les samedis ou dimanches entre 19 h 30 et minuit. Au cours de ces tour- nées, nous proposons aux sans-logis de quoi manger, certains vêtements adaptés aux saisons. Quelques fois,
nous n’hésitons pas à appeler les pompiers ou des policiersquand il le faut, et ils répondent efficacement à nos solli- citations. Ce sont des rencontres qui me permettent de toucher du doigt les souffrances, les peines et les décep- tions des plus démunis de notre société.

repas

Des jeunes pendant un repas paroissial.

Aumônier de prison :

Enfin, j’ai aussi eu mon agrément provisoire en tant qu’aumônier auprès du plus important Centre pénitentiaire de la région. Je m’y rends au moins une fois par semai- ne. Je suis principalement dans le service d’accueil des nouveaux arrivés et je fais aussi des visites en cellules. Quelques fois nous partageons sur des questions d’actua- lités (comme me demander le score d’un match de l’OM, jouévierge il y a deux semaines). Un dimanche sur deux, nous avons la célébration eucharistique.

Après avoir présidé la célébration du 6e dimanche du temps ordinaire où nous avons médité sur Mt 5, 17-37, un détenu me prit par la main et me demanda : ‘’ Mon père, vous ne trouvez pas que Jésus a été assez dur avec nous aujourd’hui avant d’a- jouter : si même celui qui se fâche contre son frère ou qui regarde une femme pour la désirer devra en répondre, qu’est-ce qui m’arrivera à moi qui suis
ici pour des faits bien plus graves ?’

Les visites en prison sont aussi pour moi une occasion de rencontre avec les musulmans. Pendant que certains demandent à avoir la permission de venir prier avec nous, d’autres demandent à recevoir nos visites en cellules. Ce sont des simples rencontres qui me passionnent. Mais certaines questions sont, par mesure de sécurité, signalées au personnel (comme les cas d’allusion au
suicide...).

À la lumière de ce qui vient d’être dit, c’est en vivant les détails de ces simples rencontres avec joie et dans la foi que je me sens Missionnaire d’Afrique à Marseille.

 

Michel Ouédraogo, M. Afr.

(Tiré de "Voixx d'Afrique n° 116, septembre 2017)

 

Personnellement, juste pour me présenter, j'ai connu la Haute Volta en 1983, devenue Burkina Faso en 1984, par l'ACCIR, Organisation Champagne-Ardennaise qui accompagne des projets de création de coopératives agricoles, de création de Caisses d’Épargne & de Crédit ainsi que de Formation des paysans et que j'ai eu pour mission de présider de 1995/2005 . Mes relations se sont accélérées et j'ai découvert le monde chrétien après avoir œuvré dans le Nord, en plein pays musulman....

J'ai actuellement pour mission d'être délégué à la Coopération Missionnaire du Diocèse de Châlons. (lire la suite)

 

charles sarti    Photo du Père Charles Sarti

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)