Témoignages

 

Desmond Tutu, apôtre de la non-violence (3&4)

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Le Dalaï Lama et Mgr Desmond Tutu, à Bruxelles, le 1er juin 2006. Mark Renders/Getty Images

 

Malgré les violences, les crimes, les tortures, les humiliations du régime de Pretoria en Afrique du Sud, Desmond Tutu continue de prêcher la non-violence. Une position qui lui vaut d’être traité de lâche, voire de collabo par une grande partie de la communauté noire, mais dans le même temps d’être invité dans les plus grandes tribunes internationales pour faire connaître la condition des siens et l’urgence d’en finir.

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La volonté du gouvernement d'apartheid sud-africain d'imposer l'enseignement de l'Afrikaans a mis le feu au poudre: Soweto s'est embrasé le 16 juin 1976. Getty/Bettmann7

 

Desmond Tutu était l’homme de tous les combats contre l’injustice. Celui qui, alors que le régime d’apartheid en Afrique du Sud avilissait et malmenait les non-Blancs, prônait la non-violence et refusait la vengeance. Militant des droits de l’homme, l’archevêque anglican a reçu le prix Nobel de la Paix en 1984 pour son engagement contre l’apartheid.

Avec l’éclairage de John Allen, journaliste et ancien collaborateur de Desmond Tutu, auteur de Desmond Tutu: Die Biographie.

 

Père Joseph Clochard

Ouagadougou

Burkina Faso

 

Circulaire des vœux de Noël et nouvel an 2022

 

Chers parents et amis,(es)

 

Juste avant de tourner la page de 2021, je vous envoie mes meilleurs vœux de Noël, déjà passé mais toujours dans l’octave et de la nouvelle année 2022. J’ai foi en l’amour de mon Père des cieux, et je sais qu’il nous a donné ce qu’il avait de meilleur, son Fils Jésus et sa Mère Marie, et que par eux il nous donnera ce dont chacun, chacune de nous a le plus besoin.

Pour nous aujourd’hui, au Burkina Faso, ce dont nous avons besoin, vous le savez en suivant l’actualité sur les médias, c’est la paix. Je ne vais pas vous mentir, notre situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire, mais plus spécialement dans les zones où moi-même et mes confrères ont pu vivre est devenue préoccupante. Ces lieux sont devenus des lieux de lutte et de haine entre les éthnies présentes, surtout peuls et fulse-mose qui vivaient ensemble depuis toujours. Je ne veux pas donner davantage de détails pour ne pas aggraver la situation, mais la vie des 1million quatre cent milles déplacés et les attaques meurtrières chaque jour vous montre que ce n’est pas simple.

Alors, ce que nous demandons à Dieu et à ses anges, de nous garder dans la paix et de faire de nous des ouvriers de paix.

Je voudrais simplement vous dire ce que je vis personnellement dans ma vie de missionnaire d’Afrique (Père Blanc) au service pour faire advenir un monde de plus de paix et de justice. Je suis en résidence à la maison d’accueil des missionnaires d’Afrique où passe tous les confrères en déplacement pour la formation, les vacances et autres. Donc beaucoup de contacts et beaucoup de nouvelles des différents pays des confrères. Et je vis avec une équipe où se mélange nations différentes et même continent : Adam, de Pologne, le responsable, Makoka Joseph du Malawi, animateur vocationnel, 2 jeunes stagiaires : Emmanuel de RDC qui termine cette année, et Luc du Nigéria travaillant au Pélican, une école de « rattrapage », et aussi 2 burkinabés : Zacharie Sorgo et moi-même qui vient de recevoir la naturalisation…  chacun avec son engagement…

Mon engagement ? qui me rend heureux … c’est toujours  le dialogue islamo chrétien dans le cadre de la Commission diocésaine de Ouaga et aussi pour la formation, les rencontres nombreuses dans le sens du bon vivre ensemble… dernière exemple : le Ligue islamique pour la paix, venant saluer le Cardinal Philippe  pour la fête de Noêl et pour ses 25 ans d’épiscopat… ou le match de foot organisé par 4 leaders religieux : musulman, évangélique, coutumier et catholique fondant une nouvelle association : « Burkina Uni » . Pour le match du siècle : 2 gardiens du but : le curé d’un côté et le Cheick de l’autre !... témoignage d’unité  et de cohésion sociale…  Le soutien des couples islamo chrétiens  est plus que jamais présent…

Et puis, mon engagement auprès des jeunes dans les différentes addictions de drogue, cigarette, alcool, dérèglement sexuel… Hier j’ai été célébré la messe avec eux dans leur centre où ils sont enfermés pour les soins… dernière initiative de cette fondation « Source d’Eau Vive jaillissante », j’ai béni un nouveau centre prévu pour des malades mentaux, vivants dans les rues, souvent sans vêtements… 

Et autres services qui me sont demandés par le diocèse : messes, confessions… Ce qui veut dire que le repos est un repos actif et qui me maintient en bonne santé, même si le poids de l’âge se fait sentir dans les jambes… Mais j’ai la chance d’être entouré par tellement d’amis(es) qui volent à mon secours si je faiblis !

Donc, au bout du compte, je me sens heureux et bien chez moi, ici à Ouaga. Mais l’avenir appartient à Dieu et je lui fais confiance pour la nouvelle année 2022. Je pense venir en congé autour des mois de Juin-juillet ou plus, mais je n’ai pas encore décidé de la date.et si Dieu veut, je repartirai pour un nouveau terme de 2 ans. L’avenir ne nous appartient pas !

Je termine en vous redisant une fois de plus merci pour l’aide matérielle que vous avez apporté aux plus démunis… c’est certainement le domaine qui me fatigue le plus, même si j’essaie de le gérer de plus en plus avec mes confrères de la communauté avec qui je vis. Il n’en reste pas moins que les gens du Nord et du Sahel avec qui j’ai vécu sont ceux, qui, nombreux , frappent à ma porte, peuls ou mossi,  spécialement des déplacés que j’ai connus personnellement.

Je vous souhaite à vous tous de vivre dans la paix du cœur malgré les menaces de virus microns qui se propage si rapidement.

Je n’oublie pas dans ma prière mon frère Edmond qui nous a quitté pour une meilleure vie il y a un an et tous ceux qui sont décédés au cours de cette année. Je pense à papy Pierre, le mois dernier… et d’autres dans nos différentes familles. Que Dieu les accueille dans sa maison pù n’y a plus de larmes et de souffrances mais la joie de la vraie vie promise par le Christ à  celles et ceux qui croient en lui.

Je vous embrasse bien fraternellement et vous redis mon amitié en attendant de nous revoir en été 2022. Aussi, mes prières mêlées au vôtres pour un monde plus juste et fraternel.

 noel clochard

 

 

Joseph ou jojo.

 

Joyeux Noel et bonne année 2022

P. Ha-Jo Lohre, Missionnaires d'Afrique, CFR Hamdallaye, BP. 298 Bamako/Mali

 

Tél/W. : 00223 78891957  Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.                 le 31 décembre 2021

 

 Cher-e-s amies et amis,

 

Ce matin, je me suis réveillé à 4h30. Dernier jour de l'année, et spontanément commence la rétrospective de l'année - que j'aimerais partager avec vous. Comme toujours :hajo1

MERCI – PARDON – EN AVANT pour la nouvelle année 2022.

Il est impossible d'énumérer toutes les bonnes et belles choses pour lesquelles je suis reconnaissant cette année, mais certaines se distinguent tout de même. L'inscription de Bajègè Camara, une fillette sourde de 10 ans, à l'école des sourds du quartier de l'Hippodrome, qui n'a été possible que grâce à l'aide de la section locale du mouvement musulman "Ançar Dine" qui m'a trouvé une famille d'accueil.

        La nomination comme secrétaire général de la Commission nationale pour le dialogue interreligieux et l'œcuménisme au Mali... la préparation et l'animation des conférences-débats au Centre Foi et Rencontre qui réunissent musulmans et chrétiens de toutes confessions. En mars et en août, un séminaire de trois jours pour les postulantes et les novices sur la "connaissance de soi". En avril, les retrouvailles et l'amour de ma famille en Allemagne, les rencontres et les contacts avec les diocèses de Paderborn, Münster, Cologne, Stuttgart, Fribourg, Munich et les visites à Missio Aachen et Munich, ainsi qu’à « Aide à l’Eglise en Détresse » à Königstein et l'interview télévisée à Munich. Partout, j'ai présenté le projet de construction du nouvel IFIC "Institut de Formation Islamo-Chrétienne" au service du dialogue interreligieux pour toute l'Afrique de l'Ouest. Je suis plein de gratitude pour toutes ces rencontres enrichissantes et le soutien accordé, pour l'intérêt des habitants de Hövelhof, pour les articles dans les journaux et pour les nombreux petits dons qui se sont additionnés pour atteindre un montant considérable. Merci pour les échanges, les partages et les visites à des amis que je n’avais pas vus depuis longtemps.

        Reconnaissant pour les 8 jours de retraite ignatienne du 3 au 12 septembre dans mon lieu préféré à Bamako, le centre diocésain "Abbé David" à Sebeninkoro au bord du fleuve Niger. Ils peuvent se résumer par la "maxime d'Hevenesi" : "Travaille comme si tout dépendait de Dieu, et aies foi en Dieu comme si tout dépendait de toi". J'avais cependant interverti les deux parties … et j'espère désormais la vivre correctement pour le reste de ma vie.

hajo2Le 4 octobre, un nouveau cours a débuté à l'IFIC avec 9 étudiants de 6 nationalités, dont 3 femmes, auxquels j'ai d'abord donné le séminaire de dynamique de groupe puis, jusqu'au 13 décembre, le cours magistral « Approche chrétienne des autres religions » (40 heures). Un moment fort a ensuite été, en novembre, la rencontre de trois jours des responsables du dialogue interreligieux des 6 diocèses et de Bamako, que j'ai organisée et animée. La dernière avait eu lieu il y a 10 ans ! Nous avons échangé nos expériences et élaboré un plan d'action de 4 ans pour chaque diocèse. Heureux et reconnaissant pour le synode sur la Synodalité dans l'Eglise : communion, participation et mission - puisse l'Esprit Saint en faire une réalité. Oui et en décembre, nous avons eu au Centre Foi et Rencontre, d'excellents exposés et témoig-nages de vie, et des interventions intéressantes des participants, sur le thème : "Apostasie ou conversion : peut-on changer de religion ?"

Il y aurait encore tant de choses à mentionner, comme la bonne communauté des "Mission-naires d’Afrique" dans laquelle je peux vivre et qui porte ensemble l'IFIC et le Centre Foi et Rencontre ; les contacts avec l'ambassade d'Allemagne ; de très belles rencontres avec le "Conseil Interreligieux pour la Paix", (ACRL-RfP) que nous avons accueilli chez nous au Centre pendant 4 jours pour une formation ; la participation à "l'Alliance des Leaders Religieux Musulmans et Chrétiens" qui a élaboré un Plaidoyer commun ! pour la paix, la cohésion sociale et la sauvegarde de la création, qui a été remis au gouvernement ...

Il y a bien sûr aussi des choses moins agréables - les attentats et enlèvements quotidiens par les groupes terroristes armés qui gagnent de plus en plus de terrain et qui terrorisent mainte-nant la zone rizicole « Office du Niger », Niono, Kolongo, où j'étais de 1981-83. 85-89, et détruisent les récoltes ... en pays Dogon aussi, les champs ne peuvent plus être cultivés depuis 4 ans, les villages doivent signer un contrat de "soumission" ...

La saison des pluies n'a pas été bonne, elle a commencé trop tard, s'est terminée trop tôt - le changement climatique touche toujours les plus pauvres en premier - on estime les pertes de récolte à plus de 30% ...

Politiquement ... nous avons maintenant eu en décembre, répartis dans le pays, plusieurs jours de "Assises Nationale de Refondation » avec tous les acteurs du gouvernement de transition et de la société civile ... Nous espérons et prions - mais comme on dit "Avant que le monde ne change, il faut d'abord que l'homme change". Le Coran l'exprime ainsi : "En vérité Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les (individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes". (13,11)

Oui, et au Mali aussi, nous vivons avec le Covid19 - même si ce n'est pas aussi grave qu'en Europe - nous devons toujours insister sur les mesures barrières et le port du masque.

 

Pardonnez-moi si j'ai blessé l'un ou l'autre d'une manière ou d'une autre, et à la place des "bonnes résolutions" pour 2022, je partage avec vous ma prière du matin quotidienne :

"Seigneur, que ce jour (cette année), et ce qu'il (elle) peut apporter,hajo3

Me soit donné de Ta main.

Tu es le chemin, la vérité et la vie.

Tu es le chemin : je veux le suivre.

Tu es la vérité : je veux la voir.

Tu es la vie : que le vent souffle sur moi, souffrance ou fraîcheur, bonheur ou chaleur, tout est bon.

Quoi qu’il en soit, fais que j’en fasse le mieux, c’est en ton Nom que je commence - Amen".

 

Merci pour vous, pour tout ce que vous êtes pour moi ! Merci pour votre amitié, vos mails et whatsapp, Merci pour votre intérêt

 

Que la bénédiction du Seigneur vous accompagne chaque jour de l’année 2022

                                                                          

Ha-Jo        

Culture africaine: 14 rendez-vous pour bien commencer 2022

 

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La jeune photographe congolaise Pamela Tulizo expose à partir du 21 janvier 2022 à la Maison Europenne de Photographie (MEP) sa série « Double Identité (Femmes de Kivu) », 2019. © Pamela Tulizo

 

À Paris, Bruxelles, Casablanca, Ouagadougou ou Conakry, en salles ou en plein air, sous forme de livre, film, photographie ou peinture, pendant ce mois de janvier, où sont prévus les rendez-vous phares de la culture africaine ? Voici quatorze propositions pour bien commencer 2022. Et n’hésitez pas à nous envoyer vos événements culturels « incontournables » de cette année à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

La scène artistique à Conakry entame la nouvelle année avec le premier centre d’art dans la capitale du pays. La Villa des Arts, inaugurée en décembre dernier, est la première de ce genre pour mettre en valeur la culture guinéenne. Les œuvres de douze artistes de cinq nationalités ont inauguré ce lieu unique dédié à la peinture et à la sculpture dans le quartier de Kipé dans la commune de Ratoma.

Le 5 janvier sort dans les salles françaises Twist à Bamako. Le nouveau film de Robert Guédiguian se déroule en 1962, après l’indépendance du Mali. C’est l’histoire de l’idéalisme révolutionnaire d’un fils d’un riche commerçant tentant de convaincre les paysans du pays pour la cause du socialisme. Un chapitre de la jeunesse de Bamako accompagnée par les rythmes du twist venu de France et d’Amérique.

Traverser s’appelle le film documentaire de Joël Akafou qui sort également le 5 janvier en salles. Le réalisateur ivoirien y raconte le périple de Touré Inza Junior, sa traversée du désert, l’enfer des camps en Libye et sa traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Il documente la vie d’un clandestin emporté par le rêve de vivre en France.

Du 12 au 15 janvier aura lieu à Ouagadougou la 7e édition du Soko Festival au Burkina Faso. Le Marché des Arts de la scène et du spectacle vivant ouest-africain facilite les rencontres professionnelles permettant aux artistes de « booster leur carrière à l'échelle internationale ».

Vous avez jusqu’au 10 janvier pour envoyer votre manuscrit pour la 3e édition du prix littéraire Voix d’Afriques, initié par RFI et les éditions JC Lattès pour faire émerger les jeunes auteurs et auteures de langue française du continent africain. Le roman lauréat sera publié par les éditions JC Lattès et présenté sur les antennes de RFI. Le lauréat bénéficiera également d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris, partenaire du prix. Qui sera le successeur de Yaya Diomandé et Fann Attiki ?

 

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À Casablanca, la Galerie 38 présente l’un des artistes phares de la modernité marocaine, Mohamed Hamidi. Jusqu’au 10 janvier, cette exposition personnelle intitulée Hamidi, ici et maintenant, réunit un ensemble de peintures et de sculptures inédites de cet artiste né en 1941 dans la même ville. 

L’artiste sud-africain Kendell Geers présente à partir du 13 janvier à la Carpenters Workshop Gallery, à Paris, un ensemble d’œuvres sculpturales inédites sous le titre Flesh of the spirit. Né en Afrique du Sud en 1968, il vit actuellement à Bruxelles, mais son travail reste profondément ancré dans l’activisme. « Geers utilise des figures emblématiques de l’histoire de l’art, des icônes religieuses et des images pornographiques pour explorer les limites sociales. »

Du 16 au 26 janvier, le centre culturel Bazar à Bruxelles nous propose une immersion en réalité virtuelle dans les pas des enfants des rues de Kinshasa. L’installation Kinshasa Now nous permet de suivre Mika, 14 ans, l’un des 35 000 enfants qui peuplent les rues de la capitale congolaise et y survivent grâce à la débrouille. Un film en réalité virtuelle du réalisateur belge Marc-Henri Wajnberg complète le dispositif.

Le travail de l’artiste congolais Pili Pili Mulongoy (1914-2007) est mis à l’honneur par la Maison Artcurial à Bruxelles. Du 17 janvier au 9 février, Pili Pili, un maître de l’art moderne africain montre une quinzaine d’œuvres jamais montrées au public de cet artiste majeur surtout connu par la délicatesse et le raffinement des formes et des couleurs dans ses tableaux racontant la nature africaine ans tous ses états.

Entre le 17 et 23 janvier, le Festival international documentaire (FIPADOC) à Biarritz promet de nous donner des nouvelles du monde à travers de 200 œuvres sélectionnées parmi les 1 500 films reçus du monde entier. Vu l’expérience des dernières années, on peut rester confiant d’y trouver aussi des films forts et de réalisateurs venus d’Afrique dans la compétition internationale.

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Le 21 et 22 janvier, l’Institut du Monde Arabe (IMA) et la Bibliothèque nationale de France (BnF) organisent conjointement un colloque international pour étudier la question de l’opposition des intellectuels français à la colonisation française en Algérie et à la guerre d’indépendance. Cet événement intitulé Colonisation et guerre d’Algérie : oppositions intellectuelles est la suite du rapport remis par l’historien Benjamin Stora au président Macron en janvier 2021.

La Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris accueille du 21 janvier au 13 mars la jeune photographe congolaise Pamela Tulizo, née en 1994 à Bukavu, en République démocratique du Congo. Dans Face to face, la lauréate du Prix Dior de la Photographie 2020 interroge « le regard posé sur les femmes de son pays ». La MEP accueille également sa nouvelle série Enfer Paradisiaque de 2021, sa nouvelle série inspirée par l’épidémie de Covid-19.

Le 24 janvier aura lieu la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante (JMCA), proclamée par l’Unesco en 2019. L’idée est de promouvoir toutes sortes d’événements liés à la culture africaine et afrodescendante, indispensable pour le développement du continent et pour l’humanité en générale. 

Du 28 janvier au 5 février se déroule le Festival international du court de Clermont-Ferrand, dans le centre de la France. Les trois compétitions réuniront des courts métrages sélectionnés cette année parmi plus de 8 000 reçus du monde entier. La compétition internationale affiche 77 films, de 55 nationalités, dont Egúngún. Le nouveau film d’Olive Nwosu « parle du rapport complexe entre celles qui partent et celles qui ont dû rester ». En 2020, la réalisatrice nigériane avait fait impression avec Troublemaker, un film sur la guerre du Biafra et le silence, présenté dans la section Regards d’Afrique.

► Envoyez-nous vos « incontournables » de la culture africaine en 2022 à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

« Jusqu’à la fin, Desmond Tutu était une personne pleine de gratitude » 

Reportage

Malgré la ribambelle de figures politiques présentes, la cérémonie d’enterrement du prix Nobel de la paix, samedi 1er janvier, est restée loin du faste des grands enterrements, à l’image de la modestie de l’archevêque.

  • Joséphine Kloeckner, correspondance particulière au Cap (Afrique du Sud), 

Lecture en 3 min.

« Jusqu’à la fin, Desmond Tutu était une personne pleine de gratitude »
 
Un bouquet d’œillets repose sur le cercueil en pin de Desmond Tutu, au Cap le 1er janvier 2022.JACO MARAIS/AP

C’est sous une bruine continue que la centaine d’invités aux funérailles de Desmond Tutu sont arrivés à la cathédrale Saint George, pour le dernier au revoir à « The Arch ». Malgré la ribambelle de figures politiques présentes, parmi lesquelles le président d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, les anciens présidents Thabo Mbeki et Kgalema Motlanthe, ou encore le roi du Lesotho, Letsie III, la cérémonie est restée loin du faste des grands enterrements, à l’image de la modestie de l’archevêque. Son cercueil de pin brut, avec ses poignées en simples cordes, a fait très forte impression sur de nombreux Sud-Africains.

Une « icône mondiale »

« Seuls quelques-uns parmi nous, les âmes les plus rares, atteignent la stature d’icône mondiale, a commenté Cyril Ramaphosa lors de son éloge funèbre. À notre époque moderne, le terme est devenu associé à la célébrité et à la renommée sur les réseaux sociaux. Cependant, si l’on considère une icône mondiale comme étant une personne de grande stature morale, dotée de qualités exceptionnelles et ayant servi à l’humanité, il ne fait aucun doute que cela se réfère à l’homme que nous enterrons aujourd’hui. »

→ RELIRE. Mort de Desmond Tutu, infatigable défenseur des opprimés

Dans la cathédrale où « dada Tutu » a dirigé et suivi tant de messes, sa fille Mpho Tutu van Furth a exprimé sa gratitude pour les Sud-Africains et les personnes du monde entier qui ont honoré sa mémoire toute la semaine passée. « Papa dirait que l’amour que le monde entier nous a montré réchauffe le cœur. Nous vous remercions de l’avoir tant aimé ! »

Les éloges à l’icône de la paix se sont succédé, certaines en messages vidéo comme pour l’archevêque de Canterbury, ou dans le chœur illuminé de violet, la couleur emblématique de Tutu, et que son épouse Leah arborait également de toute la longueur de sa robe.

« La veille de sa mort, pour Noël, je lui ai célébré la messe, et il n’a cessé de me dire merci merci merci », raconte avec émotion Thabo Makgoba, archevêque anglican du Cap, qui célèbre une semaine plus tard la messe des funérailles. « Jusqu’à la fin, Desmond Tutu était une personne pleine de gratitude. »

« On avait besoin de faire le déplacement pour l’honorer ».

À l’extérieur de la cathédrale, les rues désertes, fermées par un large périmètre de sécurité, contrastaient avec l’animation de la veille, qui avait vu quelque 2 000 personnes rendre un dernier hommage à la dépouille de Tutu. La cérémonie retransmise en direct à la télévision nationale l’était aussi sur le grand écran installé en face de l’hôtel de ville, à quelques rues de la cathédrale, mais seule une petite centaine d’habitants ont bravé la pluie pour se rassembler devant.

→ REPORTAGE. Mort de Desmond Tutu : avant les funérailles, le dernier hommage du Cap

« Moi je suis venu spécialement de Soweto ! » tient à dire un jeune homme, vêtu d’un t-shirt de l’ANC. Et ses amis de confirmer : « Il ne parle que de ça depuis ce matin ! »

« On se demande souvent où on en serait aujourd’hui si Tutu n’avait pas été là », commente une femme assise sur le bitume, venue avec sa fille. « On aurait pu regarder à la maison mais ici on est plus proches de lui, et on avait besoin de faire le déplacement pour l’honorer. »

Dans un coin, trois dames rastafaris rayonnant des couleurs jamaïcaines suivent la cérémonie avec attention. « Nous ne sommes pas anglicanes, mais nous venons honorer sa mémoire. Il a toujours été bon avec notre communauté, il nous a toujours accueillis à bras ouverts alors que beaucoup de religieux nous méprisaient. »

Il considérait tous les êtres humains comme une famille

Un amour universel rare et qu’il vivait profondément, considérant tous les êtres humains comme une même famille. Son amie de longue date la révérende René August se rappelle qu’elle lui demandait : « Comment peux-tu supporter les racistes ? », et qu’il répondait : « Je ne peux pas dire à un membre de ma famille que je le déteste. On peut trouver le bien même dans la personne la plus mauvaise. »

→ ENTRETIEN. « En Afrique du Sud, les Églises chrétiennes continuent d’œuvrer pour la réconciliation »

Le prix Nobel de la paix, combattant anti-apartheid, féministe, écologiste, soutien des personnes LGBT, en somme avocat retentissant de toutes les causes humanistes, qui n’hésitait jamais à dénoncer ce qu’il croyait être mal. « Quand Desmond Tutu est devenu archevêque, en 1986, des milliers d’anglicans ont démissionné de l’Église anglicane, raconte René August. Ils disaient ne plus vouloir être membre de cette Église car cet homme était l’antéchrist et un ennemi de l’État ! »

Les temps ont changé – en partie grâce à lui – et aujourd’hui c’est l’État et l’Église qui l’ont honoré main dans la main avec cette cérémonie nationale. À la fin de la célébration, le soleil brillait dans le ciel du Cap.

Mort de Desmond Tutu : avant les funérailles, le dernier hommage du Cap

Reportage

Après les hommages planétaires, et avant la cérémonie samedi qui n’accueillera qu’un nombre limité d’invités en raison du Covid, les Sud-Africains sont venus dire au revoir à « The Arch », vendredi 31 décembre au Cap.

  • Joséphine Kloeckner, correspondance particulière à Le Cap (Afrique du Sud), 

Lecture en 3 min.

Mort de Desmond Tutu : avant les funérailles, le dernier hommage du Cap
 
Des membres de la famille de Mgr Desmond Tutu sont venus rendre un dernier hommage, à l’entrée de la cathédrale Saint-Georges du Cap, en Afrique du Sud, le 31 décembre 2021.SUMAYA HISHAM/REUTERS

Pour permettre à davantage de Sud-Africains de se recueillir auprès du cercueil, et éviter les attroupements, la chapelle ardente a été prolongée pour durer deux jours entiers, avant les obsèques du samedi 1er janvier. En quarante-huit heures, 4 000 personnes s’y sont succédé.

« Une icône de la paix »

Et ils arrivent en continu, ces milliers de Sud-Africains de toutes origines, sociales et ethniques. La « nation arc-en-ciel » telle que l’avait rêvée Desmond Tutu, qui l’avait ainsi baptisée. Tous ont les mêmes mots à la bouche pour parler de l’archevêque. « Une figure paternelle »« un homme qui parlait vrai »« une icône de la paix »

→ ENTRETIEN. « Desmond Tutu, c’est le symbole de ces religieux qui ont un rôle politique majeur dans des périodes critiques »

À l’entrée de la cathédrale, des registres de condoléances et un mur recouvert de bouquets et de mots permettent à ceux qui le veulent de s’exprimer. Mais dans l’enceinte de la cathédrale, la sobriété règne. Deux portraits de Tutu, un buste, et un simple bouquet d’œillets blancs posé sur le cercueil de pin clair, « le moins cher possible », tel qu’il l’avait souhaité. « Rien qu’avec ce cercueil, on se rend compte du type de personne qu’il était. Il était tellement humble », soupire Themba Fosi, conseiller municipal à Pretoria, à la sortie de la cathédrale.

Un féministe convaincu

De l’autre côté, Dawa Fraser et son époux Michael attendent patiemment leur tour. Michael se souvient des temps jadis, pendant l’apartheid, où il voyait souvent Desmond Tutu rejoindre les marches de protestation. « Il était toujours tellement brave, surtout devant la police », dit-il.

→ À LIRE. Après la mort de Desmond Tutu, les hommages du monde entier

Dawa tient serré contre sa robe bleue un bouquet d’hortensias violets, la couleur fétiche de l’archevêque. « Ils viennent de notre jardin », précise-t-elle, avant de leur trouver une place parmi les autres fleurs. Elle confie : « Je me sens très triste, car il n’est plus. »

À midi, comme chaque jour depuis une semaine, les cloches de la cathédrale ont résonné pendant dix minutes. Une prière a suivi, en présence de la famille Tutu et des proches, qui ont pu se recueillir une dernière fois auprès du cercueil. Parmi eux, docteur Mamphele Ramphele, une vieille amie de Desmond Tutu. Ils se sont connus pendant la lutte, alors qu’il était évêque au Lesotho et elle, militante du mouvement naissant Black Consciousness. Aujourd’hui, elle cogère le fonds de sa propriété intellectuelle.

Elle se souvient très bien leur première rencontre, il y a de cela quarante ans, autour d’un repas avec d’autres activistes. « Après le dîner, il s’est levé, et a pris les assiettes pour aller faire la vaisselle en cuisine. Et les garçons étaient choqués ! “Non Monseigneur, vous ne pouvez pas faire ça !” Et il a dit : “Pourquoi pas ? Quand j’étais à Londres avec ma famille, je lavais bien les couches !” Il n’était pas juste un féministe en paroles. Il vivait ses convictions. »

Le violet en majesté

Au-delà de la cathédrale Saint-Georges, la ville du Cap tout entière s’est parée des couleurs de l’archevêque anglican. Chaque soir, l’hôtel de ville et la montagne de la Table sont illuminés de violet. Et dans les rues, Desmond Tutu n’est jamais bien loin des conversations.

Jeudi, le gouvernement a annoncé un assouplissement des mesures en place pour lutter contre l’épidémie, et relevé la limite des jauges pour les rassemblements. Davantage de personnes pourront donc peut-être assister samedi aux funérailles, qui seront aussi retransmises en direct dans toute la ville.

 

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)