Témoignages

 

« Gogo » : une écolière bientôt centenaire à l’affiche

À l’affiche du documentaire Gogo, actuellement en salles, cette humble Kenyane de 97 ans est la doyenne mondiale des écolières. Plus remarquable
encore que cette prouesse 
individuelle : sa volonté tenace d’entraîner dans son sillage ses propres arrière-petites-filles et toute une jeunesse 
féminine non scolarisée.

Mis à jour le 30 août 2021 à 6:04

Publié le 31 août 2021 à 8:30

Priscilha Sitienei, dite Gogo, (au premier plan) sur les bancs de l’école primaire de Ndalat

Priscilha Sitienei, dite Gogo, (au premier plan) sur les bancs de l’école primaire de Ndalat (Kenya). Née en 1923, elle a rejoint ceux-ci en 2014, en vue d’apprendre à lire la Bible et la Constitution de son pays. La nonagénaire a bataillé ferme pour convaincre le directeur de l’y accueillir, ainsi que ses arrière-petites-filles: pour diverses raisons, les parents préfèrent souvent les garder auprès d’eux dans les villages. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin

Pendant quatre-vingt-quatorze ans, elle a fréquenté l’école de la patience, avant d’apprendre enfin à lire, écrire et compter. C’est l’édifiant parcours de Priscilha Sitienei, dite «Gogo», que capte ici le réalisateur Pascal Plisson. Fruit d’un dispositif de tournage léger – équipe réduite, une à deux caméras –, sans voix off, son documentaire, vibrant d’humanité, illustre le chemin parcouru par l’ex-petite bergère kenyane. Devenue sage-femme, celle-ci était restée pour autant analphabète. Coqueluche de ses camarades de classe (quatre générations d’écart !), la vieille dame force le respect, entre instants de découragement lié à la difficulté d’apprendre à un si grand âge et opiniâtreté au service de la cause qu’elle défend, bien plus grande que sa petite personne. Ainsi lorsqu’elle sermonne le responsable des travaux du futur dortoir des filles, qui n’avancent pas assez vite ! En cette rentrée des classes, Gogo* offre à l’urgence éducative un solaire et salutaire plaidoyer.

Gogo ***
de Pascal Plisson
Documentaire au cinéma à partir du mercredi 1er septembre. 1h27. À partir de 9 ans.

 

 
les pensionnaires de l'école de Ndalat (Kenya)
L’école de Gogo compte cent vingt pensionnaires. La plus grande satisfaction de la vieille femme est d’avoir œuvré à la construction d’un nouveau dortoir, épargnant aux élèves de trop longs trajets quotidiens. Gogo, qui habite à quarante minutes de l’école, bénéficie aussi de l’internat. Elle y voulait un simple lit mais la surveillante lui a cédé la petite pièce où elle dort habituellement. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
Priscilha Sitienei, dite Gogo, porte son uniforme scolaire pour aller à l'école de de Ndalat (Kenya)
Même pour participer à une réunion de famille, Gogo tient à revêtir son uniforme scolaire, source de fierté. Sa fille Jane l’aide à ajuster sa cravate. Gogo a longtemps vécu dans une ferme tenue par des colons. Une vie sans école, dédiée à garder les vaches dans les champs. Plus tard, sa grand-mère lui a enseigné le métier de sage-femme qu’elle exerce encore aujourd’hui. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
pause déjeuner à l'école de Ndalat (Kenya)
Les jeunes camarades de Gogo patientent dans la file pour la pause déjeuner. Pour beaucoup d’enfants de la région, l’accès à l’école de Ndalat, fondée en 2009, permet aussi de bénéficier de trois repas quotidiens, même modestes. Parmi les élèves, cinquante sont orphelins: leurs études sont financées grâce à des sponsors trouvés par le directeur de l’école. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
Priscilha Sitienei, dite Gogo, pensionnaire de l'école de de Ndalat (Kenya), chez l’ophtalmologiste pour une visite de routine
Après avoir constaté qu’elle n’arrivait pas à lire correctement en classe, Gogo s’est fait opérer avec succès de la cataracte. La maladie a pu entamer, un temps, le moral et la capacité de la vieille femme à poursuivre sa scolarité, avant qu’elle ne retrouve toute sa vaillance, encouragée par ses proches. On la voit ici chez l’ophtalmologiste pour une visite de routine. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
Priscilha Sitienei, dite Gogo, à l'école de de Ndalat (Kenya) avec le réalisateur du documentaire Pascal Plisson Sur le chemin de l’école
Gogo avec le réalisateur du documentaire, Pascal Plisson. Ce dernier a été séduit par «la personnalité, l’histoire et le charisme» de son héroïne. «Elle m’a presque viré de chez elle quand je lui ai dit que j’avais arrêté l’école à 15ans !» plaisante l’auteur de Sur le chemin de l’école, César du meilleur documentaire en 2014. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
Shopkoech, arrière-petite-fille de Priscilha Sitienei, dite Gogo, fait sa rentrée dans un établissement supérieur financé par Haussmann-Partage, association
Shopkoech, 14 ans, est l’une des arrière-petites-filles de Gogo. Après avoir partagé les bancs de l’école avec et grâce à son aïeule, la voici effectuant sa rentrée dans un établissement supérieur financé par Haussmann-Partage, association créée par Pascal Plisson à l’occasion du documentaire. Gogo n’a pas manqué de visiter le lieu. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
repas dans le jardin de la maison familiale de Priscilha Sitienei, dite Gogo
En octobre dernier, le retour de Pascal Plisson sur les lieux du tournage est l’occasion pour Gogo de rassembler proches et amis autour d’un repas dans le jardin de la maison familiale. Au centre, sa fille garnit les assiettes des convives. © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
Famille de Priscilha Sitienei, dite Gogo, pensionnaire de l'école de Ndalat (Kenya)
Veuve d’un mari berger mort en 1955, Gogo a trois enfants, vingt-deux petits-enfants et cinquante-quatre arrière-petits-enfants. «Je veux dire à tous les enfants du monde, surtout aux filles, que l’école sera votre force, votre richesse, alors foncez, encourage-t-elle. Moi, je prie Dieu qu’il me laisse terminer mes études, même si j’ai 100 ans le jour de mon certificat.» © Cyril Marcilhacy pour Le Pèlerin
 
 
 

Le transport du coton africain est assuré par la flexibilité des services de MSC

Présent en Afrique depuis plus de 50 ans, MSC fournit un service complet aux entreprises qui exportent du coton d’Afrique vers les principaux pays importateurs mondiaux, dont la Chine et l’Inde. Nos équipes d’experts locaux prennent en charge l’intégralité du processus d’expédition, de l’enlèvement à la livraison.

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Regardez autour de vous, et vous verrez probablement un article en coton quelque chose en coton. Des tapis  aux rideaux, des  t-shirts  aux serviettes, ce matériau naturel doux fait désormais partie de la vie quotidienne  – et  c’est l’un des produits les plus échangés au monde. Mais saviez-vous qu’environ 15% des exportations mondiales de coton  proviennent d’Afrique?

En effet, le coton africain est particulièrement recherché en raison de sa grande qualité. La raison est simple : « l’or blanc » de l’Afrique est cultivé et cueilli presque exclusivement à la main par de petits agriculteurs utilisant des techniques de culture traditionnelles. Les grandes plantations, communes dans d’autres parties du monde, sont encore relativement rares.

Le coton à l’échelle du continent

L’Afrique de l’Ouest comptabilise près de 75 % de la production totale de coton produit sur le continent. La majeure partie est exportée vers l’Asie, notamment vers le Bangladesh, le plus grand importateur mondial de coton, afin d’être utilisée dans la fabrication de textiles. Cependant, la demande de coton augmente également dans d’autres industries et régions. Par exemple, les agriculteurs européens importent de plus en plus de tourteaux de coton pour nourrir le bétail.


Les trois principaux producteurs africains de coton en 2020[1]

Bénin: 696 000 tonnes

Mali : 648 000 tonnes

Côte d’Ivoire : 480 000 tonnes

Une culture saisonnière sensible

Le climat africain est idéal pour produire du coton, qui aime la chaleur et nécessite environ 200 jours de soleil par an pour pousser. Les volumes de production annuels fluctuent en fonction des températures et des précipitations, et la saison des récoltes varie considérablement d’un pays à l’autre. En Zambie, par exemple, la récolte dure généralement neuf mois, tandis qu’au Mozambique, elle peut être plus brève et ne durer que quatre mois.

Par ailleurs, le coton est une matière délicate qui requiert des soins particuliers à chaque étape : la récolte, le séchage, l’égrenage (séparation des fibres et des graines à l’aide d’une machine), la mise en balles, le chargement et le transport.

Il est donc important de faire appel à un partenaire logistique flexible et compétent pour transporter le coton sur de longues distances. Fort de plus de 50 années d’expérience dans le transport, MSC sait comment préserver ce précieux produit tout au long de son voyage. Nous fournissons aux exportateurs, courtiers, importateurs et transitaires spécialisés dans le coton des services globaux dans le domaine des transports et de la logistique.

 


Le saviez-vous ?

  1. Le Bangladesh, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan et la Thaïlande sont les principaux pays importateurs mondiaux de coton.[2]

  2. Plus de 25 millions de tonnes de coton sont produites dans le monde chaque année.

  3. Le coton est cultivé dans plus de 100 pays.

  4. Environ la moitié de tous les textiles sont fabriqués à partir de coton.

  5. Les êtres humains cultivent le coton depuis plus de 5 000 ans.

  6. Le coton est la seule fibre qui devient plus résistante lorsqu’elle est mouillée !

Votre partenaire pour la livraison du coton

Chaque année, MSC expédie entre 10 et 13 000 EVP (équivalent vingt pieds) de coton de l’Afrique vers l’Asie, et au-delà. Nos équipes locales sont présentes dans 40 pays africains et nous savons exactement comment amener votre cargaison vers sa destination finale en parfait état, en exploitant au mieux le vaste réseau intérieur de MEDLOG, la branche logistique de MSC.

Aperçu des services de MSC

  1. Une liaison hebdomadaire entre l’Afrique de l’Ouest et le Bangladesh (via Colombo) avec le service MSC Inde-Afrique
  2. Des liaisons directes vers la Chine, l’Indonésie et la Malaisie (via Singapour) avec le service Africa Express
  3. Des équipes spécialisées dans l’expédition du coton au Bénin, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Zimbabwe, en Tanzanie et en Ouganda
  4. Disponibilité des conteneurs 24h/24 et 7j/7
  5. Des terminaux appartenant à MSC à San Pedro (TSP – Terminal San Pedro) et Lomé (LCT – Lomé Container Terminal)
  6. Une intégration parfaite avec les solutions routières, ferroviaires et logistiques de MEDLOG
  7. Six ports d’escale pour le transport du coton : Abidjan, Cotonou, Dakar, Djibouti, Mombasa, Port Soudan

Nous nous adaptons à vos besoins

MSC s’attache à connaître parfaitement les besoins spécifiques de chaque client et à créer des solutions sur mesure pour chaque chaîne d’approvisionnement. Notre équipe expérimentée est présente à toutes les étapes : par exemple, elle fournit des informations sur les procédures spécifiques à chaque pays et des conseils sur le type de conteneur à utiliser. Nous contribuons également à la préparation de votre cargaison pour le chargement, et nous effectuons des inspections régulières pour nous assurer que nos conteneurs restent propres, frais et secs.

Travailler ensemble pour un avenir meilleur

Chez MSC, le développement durable fait partie intégrante de tout ce que nous faisons et se retrouve également dans nos activités de transport maritime du coton. Nous investissons dans les technologies écologiques de dernière génération pour minimiser l’impact environnemental de nos activités sur les terres, les océans et les populations. Nous continuons à explorer et à tester une série de technologies et de carburants alternatifs, en plus des améliorations significatives de l’efficacité énergétique de notre flotte. »

Visitez msc.com/cotton pour en savoir plus sur les solutions que MSC peut vous apporter en Afrique et au-delà.

[1] Source : USDA (Ministère de l’Agriculture des États-Unis)

[2] Source : Centre du commerce international (CCI)

Les priorités de Christian Yoka, nouveau patron Afrique de l’AFD

| Par 
Christian Yoka travaille à l’AFD depuis vingt ans, il en est le nouveau directeur Afrique.
Christian Yoka travaille à l'AFD depuis vingt ans, il en est le nouveau directeur Afrique. © African Guarantee Fund

Tout juste vingt ans après avoir intégré l’Agence française de développement, Christian Yoka a pris les rênes du département Afrique, qui représente a lui seul plus de 40 % des engagements de l’Agence. C’est le premier dirigeant d’origine subsaharienne nommé à ce poste. Portrait.

Christian Yoka est désormais à la tête d’un pôle composé de 500 personnes, depuis sa nomination le 6 juillet dernier aux commandes du département Afrique de l’Agence française de développement (AFD), dirigée par Rémy Rioux.

Le quinquagénaire d’origine congolaise (RDC) dit avoir accepté ce nouveau poste avec beaucoup « d’honneur et d’humilité. D’humilité parce que l’Afrique est une priorité de l’action de la France qui se traduit en un axe d’intervention central pour l’AFD. Je suis également honoré parce que c’est une tâche extrêmement motivante ». « Je l’ai pris comme une marque de reconnaissance de mon parcours », confie-t-il à Jeune Afrique.

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TRAVAILLER À L’AFD EST UNE CHANCE INOUÏE

Plusieurs milliards d’euros d’engagements en Afrique

Sous la supervision du directeur exécutif des opérations de l’AFD, Jean-Pierre Marcelli, le directeur Afrique doit s’assurer – en coopération avec les représentants sur le terrain – que les priorités fixées par l’Agence se réalisent. « Il s’agit également de nous assurer que les ressources sont bien mises à disposition des équipes », précise Christian Yoka.

« Nous avons un certain nombre de secteurs prioritaires sur le continent, du soutien à la politique du genre aux enjeux climatiques », détaille Christian Yoka. Il met notamment l’accent sur la jeunesse africaine et les questions d’éducation et d’emploi qui en découlent. En 2020, 261 millions d’euros de financement de l’AFD dans le secteur de l’éducation sont allés à des projets africains, c’est 90 % du total mondial annuel de l’agence. À titre de comparaison, la même année, 136 millions d’euros ont été engagés dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, et 455 millions dans le secteur de l’agriculture.

« Travailler à l’AFD est une chance inouïe parce que les problématiques auxquelles nous nous attaquons sont des défis mondiaux. À mon modeste niveau, je suis très heureux de pouvoir participer, contribuer et essayer d’apporter des réponses à ces défis », souligne le directeur Afrique.

L’AFRIQUE, ZONE PRIORITAIRE D’ACTIVITÉS DANS LE PORTEFEUILLE DE L’AFD

Fondé en 2018 à la suite de la fusion du département Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, le département Afrique est au cœur de l’action de l’AFD. Aujourd’hui, l’Agence mène des projets dans 44 des 54 pays africains. En 2020, l’institution française a engagé 4,4 milliards d’euros sur le continent (36 % du total de 12,1 milliards d’euros), auxquels s’ajoutent plusieurs centaines de millions d’euros d’engagements transversaux. Au total, 3,7 milliards d’euros de décaissements ont été autorisés l’an dernier en faveur de l’Afrique, en recul d’un quart (-26 %) sur un an, en raison notamment de la pandémie de Covid-19. Mais cela représente 1,2 milliard d’euros de plus que la deuxième zone d’intervention, l’Orient (2,4 milliards), et deux fois les financements approuvés en 2020 pour l’Amérique latine (1,7 milliard d’euros). Dans l’ensemble, près de 30 % des engagements de l’AFD vont au financement d’infrastructures et au développement urbain, contre 13 % pour le secteur productif (soutien aux entreprises privées), 12 % pour la santé, 9 % pour le climat et l’environnement, suivent la gouvernance (7 %), l’eau et l’assainissement (7 %), ainsi que l’éducation (3 %) et l’agriculture et la sécurité alimentaire (3 %), le reliquat allant à des initiatives multisectorielles. 

Du droit au management opérationnel

Juriste de formation, Christian Yoka obtient un diplôme de droit et de fiscalité de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne en 1997. « J’ai d’abord travaillé comme juriste en France dans une filiale créée par la Banque française de commerce extérieur et la Banque Rothschild ».

Puis, il décide de franchir l’Atlantique pour se spécialiser en droit bancaire et financier à l’Université de Boston, dont il sort diplômé d’un LLM (Master of Laws) en 1999. « Lorsque je suis revenu des États-Unis, un chasseur de tête du cabinet Michael Page m’a approché et m’a fait cette proposition de rejoindre l’AFD, que j’ai acceptée avec enthousiasme », explique l’intéressé.

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LE DROIT MÈNE À TOUT À CONDITION DE SAVOIR EN SORTIR

Ce passionné d’opéra et de sport dit aujourd’hui devoir sa carrière à des concours de circonstances. « J’ai intégré l’AFD en 2001 en tant que juriste opérationnel, donc je couvrais un portefeuille de pays. Cela m’a amené à travailler sur la zone Afrique mais également sur d’autres régions du monde telles que l’Asie ou les territoires d’outre-mer. Je me suis ensuite intéressé à la genèse de projets et aux problématiques de développement. Puis, je suis passé de l’autre côté de la barrière », explique le quinquagénaire.

La décision de passer du droit à l’opérationnel a été motivée par la volonté d’avoir une vision plus transversale du métier. « Comme le disait un de mes profs de droit, le droit mène à tout à condition de savoir en sortir », confie Christian Yoka à Jeune Afrique.

Vingt ans d’expérience sur le terrain

La récente promotion de Christian Yoka intervient après une quinzaine d’années d’activités opérationnelles consacrées aux pays africains, à rebours de sa prédécesseuse à ce poste Rima Le Coguic, spécialiste des infrastructures (énergie, transport, digital), désormais directrice exécutive adjointe d’Expertise France.

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J’AI LE SENTIMENT D’AVOIR EU PLUSIEURS VIES PROFESSIONNELLES

Durant sa carrière, il se trouve successivement au poste de directeur pays pour la RDC de 2009 à 2013 – période durant laquelle l’agence approuve pas moins de 19 millions d’euros de subvention pour des projets dans ce pays – puis de directeur régional pour l’Éthiopie, le Soudan, le Sud-Soudan, l’Érythrée et la Somalie de 2013 à 2016. Sous sa direction, il approuve notamment un projet d’interconnexion électrique entre le Kenya et l’Ethiopie d’un montant de 91 millions d’euros (2013), ou encore un projet de développement géothermique dans la région d’Afar en Éthiopie de 90 millions d’euros en 2015.

Il fut également directeur régional pour la zone Cameroun, République centrafricaine et Guinée équatoriale de 2016 à 2018. « J’ai le sentiment d’avoir eu plusieurs vies professionnelles », confie Christian Yoka, qui se dit épanoui par son parcours à l’AFD. Parmi les projets approuvés sous sa direction, l’un des plus notables est celui contribuant à la création d’emplois pour les jeunes au Cameroun (2017).

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IL FAUT TOUJOURS VEILLER À CE QU’IL Y AIT UNE BONNE ARTICULATION ENTRE LE SIÈGE ET LE TERRAIN

Enfin, entre 2018 et 2021, il est directeur régional pour l’Afrique de l’Est, qui couvre onze pays [le Burundi, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et la Tanzanie]. Le financement le plus important accordé sous sa direction est celui du système de traitement des eaux de Mwache à Mombasa au Kenya de 120 millions d’euros en 2018.

Mission au Sahel

Désormais basé à Paris – « j’ai pris ma carte Navigo il y a deux jours » –,  le directeur du département Afrique ne compte pas abandonner le terrain pour autant. « L’idée, c’est de toujours veiller à ce qu’il y ait une bonne articulation entre le siège et le terrain, et tout cela passe par des visites ».

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SI JE N’ÉTAIS PAS OPTIMISTE JE DEVRAIS CHANGER DE MÉTIER

Bien qu’encore en discussion, le prochain voyage devrait se faire au Sahel – l’une des priorités d’action du groupe. Pour rappel, l’AFD fait partie de « l’Alliance Sahel », une plateforme réunissant les principaux bailleurs de fonds de la zone créée en 2017. L’AFD a également engagé 511 millions d’euros pour le G5 Sahel en 2020 [cadre de coopération pour la sécurité et le développement entre la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad].

Grand optimiste – « si je n’étais pas optimiste je devrais changer de métier » –, Christian Yoka puise ses inspirations auprès de ses rencontres. « Les personnes qui m’inspirent au quotidien ne sont pas forcément des personnes connues ou des leaders. On peut être inspiré à chaque fois qu’on a le sentiment d’avoir rencontré une personne qui vous paraît équilibrée, ou qui pose des actes qui donnent à réfléchir sur le sens de notre présence en ce monde. Et de ce point de vue-là, on peut être inspiré par monsieur Tout-le-monde ».

Kiye 2020
L’hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°6 du lundi 06 septembre 2021: Rendez-vous avec les amis de Dieu

Textes du jour :

Première Lecture : Col. 1, 24-2 3

Évangile : Luc 6, 6–11

 

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du Sahel où le Seigneur nous envoie pour que là aussi nous allions témoigner de son évangile. Car c’est pour cela qu’il nous a fait missionnaire.

 « Les maîtres de la Loi et les Pharisiens l’épiaient pour voir s’il allait le guérir un jour de sabbat : ils auraient alors un motif pour l’accuser. » (Lc 6, 6–11)

 Bien-aimés dans le Seigneur, qu’il me plaise de vous convier à cette double interrogation traditionnelle qui ouvre et guide souvent mes méditations: celle de savoir qu’est-ce que ce texte nous révèle de Dieu et qu'est-ce qu'il nous révèle de l’homme.

En effet, lorsque nous lisons cet évangile de ce jour, il est clair que la miséricorde et la bonté de Dieu sautent aux yeux. Ce Dieu toujours prêt à sauver l’homme quel que soit son état de pécheur. Ce Dieu toujours prêt à venir en aide à l’homme dans sa souffrance pour lui apporter le soulagement, le réconfort. Un Dieu qui veut toujours que l’homme défiguré par la souffrance, retrouve la dignité des fils de Dieu pour le servir dans la joie. Un Dieu tourné vers l’homme et c’est là tout le sens de l’incarnation. Cet amour pour l’homme le porte à risquer sa sécurité vis-à-vis de la tradition des hommes, des traditions qui bien souvent, teintées d’intérêts partisans, se moquent de la dignité humaine. Voilà ce que cet évangile nous révèle de l’homme.

Oui chers frères et sœurs en Christ, lorsque nous recourons à des lois, à des règlements, à des processus administratifs, il est souhaitable que nous tenions surtout compte de l’homme, créé à l’image et à la ressemble de Dieu ; cet homme, enfant de Dieu, qui est corps et esprit. A ce point, nos mesures, nos lois destinées à l’homme pourront promouvoir son grand bien.

C’est tout l’enjeu de l’évangile de ce lundi 06 septembre 2021 de la 23 ème semaine du temps ordinaire. Voilà qu’un jour du sabbat, Jésus s’en va à la synagogue et il enseigne. Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. La main droite, comme d’aucuns ne l’ignorent, nous sert d’appui, à quelque exception près. L’en avoir paralysée est synonyme d’une réelle souffrance. Jésus est pris de pitié et veut lui redonner la dignité de fils de Dieu paralysée par cette infirmité. Cela trouve que c’est le jour de sabbat, strictement interdit par la tradition juive de faire quoi que ce soit, même pas une guérison. J’imagine que si un des maîtres de la loi ou un des siens se retrouvait dans cette situation, on trouverait une solution atténuante! C’est ce qui arrive dans notre vie.

Jésus voit avant tout en cet homme un enfant de Dieu, créé sain pour adorer son Créateur dans la paix et dans la joie. Le guérir par amour, peu importe le jour, serait l’accomplissement parfait de la loi. Il décide de lui restituer cette dignité. Mais comme toujours, le cœur de l'homme est habité par la haine, par la jalousie, la rancœur surtout quand les bonnes actions ne viennent pas de nous mais des autres. Cette jalousie peut nous faire recourir à une interprétation subjective et arbitraire de la loi, souvent dans l’intention de vouloir accuser l’autre. C’est ce qui arriva à Jésus lorsque ces maîtres de la Loi et les Pharisiens l’épiaient pour voir s’il allait le guérir un jour de sabbat : ils auraient alors un motif pour l’accuser. Et pourtant, nous dira saint Marc, comme nous l’avions entendu dans l’évangile d’hier, face à tout ce qu’il faisait, « les gens en étaient hors d’eux-mêmes et ils disaient : “Il a bien fait toutes choses…!”(Mc 7, 37) Cet émerveillement ne pas passer pas dans un cœur bourré de haine et de jalousie. Un tel cœur cherche par contre, des failles pour pouvoir accuser. Courage cher grand frère Jésus. Tu n’as jamais été hypocrite tout au long de ta vie. Nous reconnaissons en toi, un être authentiquement et original. Ton originalité dans ta façon de dire ouvertement les choses quand il le fallait et là où tout le monde murmure, surtout lorsque le bien que tu faisais élargissait ta renommée, attirant vers toi ceux qui reconnaissaient en toi le Messie de Dieu. Inspire-nous ces mêmes vertus dont tu as fait preuve afin que nous puissions nous aussi, et devant les épreuves de la vie, les accepter courageusement et dire  comme Saint Paul dans la première lettre de ce jour: « Et maintenant, mes souffrances pour vous sont ma joie ; je complète dans ma chair ce qui manque encore aux épreuves du Christ pour son corps qui est l’Église. J’en suis l’administrateur, du fait que Dieu m’a confié la charge de mettre en œuvre chez vous le projet de Dieu, son plan mystérieux caché depuis des siècles et des siècles. » (Col.1, 24-26), pour la plus grande gloire de Dieu. Amen

 Le Seigneur soit avec vous !

 ✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr

Paroisse de Nioro du Sahel dans le Diocèse de Kayès au Mali

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Whatsapp : (+223) 72 65 74 82

 PORTRAITS DE MARCHEURS

Compostelle, Rome, Lourdes… Ces trois pèlerinages qui ont changé leurs vies

À l’occasion du Pèlerinage national à Lourdes, du 11 au 16 août, trois pèlerins – une famille, une grand-mère,

un célibataire – nous racontent ce moment fort qui a changé leur regard sur la vie.

Mis à jour le 23 août 2021 à 3:40

Publié le 23 août 2021 à 3:40

 
Compostelle bâton de marche
Lors du pèlerinage de Compostelle devant la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. © Stock Adobe
 

« Un long chemin pour modifier le cours de ma vie »

Julien, célibataire et auteur de Compostelle Therapy, sur le chemin de Compostelle

Julien Charles Compostelle
© Magali Delporte pour Le Pèlerin

« Je n’avais jamais pensé emprunter ce chemin », lance Julien, 39 ans, ancien responsable de communication d’une grande marque de luxe. Mais un jour de 2007, une carte postale l’invitant à se tourner si besoin vers Compostelle glisse d’un livre, offert par sa mère. Alors quand sa vie parisienne lui semble si encombrée de fausses rencontres et de valeurs truquées, il se lance sur les pas de saint Jacques. « J’expérimentais ce que les pèlerins disent souvent : “Quelqu’un m’a amené sur le chemin” », confie-t-il. Face à face avec lui-même, beaucoup de souvenirs, souvent désagréables, reviennent à sa conscience. « Mais je n’avais plus personne pour me plaindre ! » s’amuse-t-il. Au fur et à mesure, les rencontres avec des gens disponibles et ouverts, la proximité avec la nature et la marche, qui fait aller de l’avant, lui procurent un sentiment d’allègement. « J’ai accepté de rompre avec certaines habitudes ou traits psychologiques pour faire de la place à une vie plus centrée sur l’essentiel, plus profonde », souligne-t-il. De nouvelles perspectives se dessinent. Il comprend l’importance des vraies rencontres, de l’ouverture aux autres, de l’émerveillement… Se rend disponible au pardon. Entreprend une formation de psychothérapeute, métier qu’il exerce aujourd’hui. Et renoue avec une foi laissée de côté.

« L’amour que j’avais pour les autres s’est réveillé et a trouvé du sens », dit-il joliment. Aujourd’hui, le chemin se poursuit, différemment. Le sac à dos qui l’a accompagné est sagement rangé mais Julien a toujours un œil sur lui. « Il me semble être une belle métaphore de la vie : qu’est-ce que je suis capable de porter ? Qu’est-ce qui m’est nécessaire ? De quoi dois-je m’alléger pour pouvoir continuer à avancer ? »

« Ce pèlerinage m’a rapproché de mes petits-enfants »

Sophie, grand-mère de six petits-enfants, en pèlerinage à Rome

Sophie de Villeneuve et ses petits-enfantspèlerinage
© Quentin Top pour Le Pèlerin

À la Toussaint 2020, Sophie a inauguré le « pèlerinage des dix ans » avec deux de ses petits-enfants. Cette jeune grand-mère a en effet jugé cet âge opportun pour emmener les deux aînés de ses six petits-enfants sur les pas des premiers chrétiens, à Rome. « Je les ai prévenus que ce n’était pas un voyage touristique mais un pèlerinage en groupe, avec des temps de prière chaque jour. » Sophie partait avec le souci de témoigner de la richesse de cette histoire commune. Mais au fur et à mesure de la semaine, le voyage s’est révélé un peu différent de ce qu’elle avait prévu. D’abord, les enfants ont vite rompu la glace avec les autres pèlerins. « Je me suis alors mise à leur diapason, j’ai compris qu’il ne fallait pas trop appuyer les références, je les ai beaucoup regardés, écoutés, laissé poser des questions. J’avais l’impression de les voir s’épanouir devant moi », s’émerveille cette grand-mère vive et dynamique.

Au-delà des moments de recueillement, elle a fait de la place à la joie partagée – ils ont beaucoup ri ensemble, notamment à propos des menus. Ou aux préoccupations de ses petits-enfants. « Nous avons passé des heures à chercher des souvenirs pour leurs frères et sœurs et leurs parents, c’était très important pour eux, car cela rendait présents ceux qui n’étaient pas du voyage. » « Une grande affection est passée entre nous », confie Sophie, avec pudeur. « Je crois qu’ils ont compris qu’ils étaient très aimés : par moi, et par Dieu ! »

« Notre engagement envers les plus fragiles est devenu celui de toute la famille »

Hélène et Paul-Emmanuel, Agathe (13 ans), Guillaume (11 ans), Arthur (7 ans) et Clothilde (2 ans), au Pèlerinage national à Lourdes

C’est Paul-Emmanuel qui, le premier, a initié la tradition. «J’ai rejoint le “Pélé espoir” au sein du Pèlerinage national après une expérience aux Journées mondiales de la jeunesse, car je voulais retrouver cet esprit fort et collectif ». Le Pélé espoir regroupe des pèlerins valides et de jeunes handicapés mentaux. Après une pause, Paul-Emmanuel et Hélène se sont réinscrits il y a quatre ans. « Notre démarche était alors éducative : nous voulions initier nos enfants à la fragilité et éveiller chez eux l’importance du soin aux autres », explique Paul- Emmanuel. « Nous voulions aussi partager un engagement avec eux, de façon concrète », ajoute Hélène.

Famille Margueritte
© Pablo Chignard pour Le Pèlerin

Tout s’est bien passé, et au-delà de leurs espoirs. Le pèlerinage est devenu un pilier de leur vie de famille. « Toute la famille s’est fait happer ! » s’amuse Paul-Emmanuel. Même la nécessité de préparer les repas pour six personnes durant une semaine ou de transbahuter dans sa poussette la petite dernière âgée de 4 mois ne les a pas découragés. « Au contraire, souligne Hélène, les enfants ont toute leur place dans ce groupe, très fraternel. » Lorsque Arthur, 7 ans, a failli être contraint de renoncer parce qu’il s’était engagé ailleurs, sa déception était perceptible. Les deux parents sont admiratifs : « Les enfants vont spontanément vers les personnes handicapées, sans aucune appréhension. » « Nous pensions montrer notre engagement à nos enfants, ils en sont devenus une partie intégrante. Partager avec eux cette humanité diverse et vivante, tous ces visages de Dieu, est une expérience incroyable », conclut Paul-Emmanuel, comme encore tout étonné d’avoir tant appris de ses enfants.

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