L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°88 du Lundi 30 novembre 2020 de la 1ere Sem. de l'Avent année B: Rendez-vous avec les amis de Dieu
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
Textes du jour : Isaïe 2, 1-5 Matthieu 4, 18-22
« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 18-22)
Bien-aimés dans le Seigneur, aujourd'hui 30 novembre, l'Eglise célèbre Saint André, l'un des quatre premiers apôtres appelés par le Seigneur à le suivre. Les profils et les circonstances de l'appel de ces quatre premiers apôtres sont très éloquents. Comme on peut le remarquer, de quatre figures des premiers apôtres qu'évoque l'Évangile de ce jour, celle d'André que nous célébrons en ce jour, semble être celle sur laquelle on connaît moins de choses. Il n'a guère écrit mieux, aucun écrit lui est attribué. Est-ce pour dire qu'il fut moins apôtre que les autres? L'utilitarisme des hommes de notre temps oserait faire une telle lecture comme dans la plus part des cas dans notre vie. A lire certains commentaires, si nous nous penchons davantage sur les détails que les Évangiles nous offrent de lui, nous découvrons combien son témoignage est riche. André est celui qui dans la plupart de cas, rencontre le Christ et conduit les autres vers ce dernier. Ce rôle joué fera tâche d'huile dans son témoignage pour la suite de temps.
Revenant sur l'Évangile du jour, les circonstances de leur appel captent notre attention que nous nous nous posons la question de savoir quel enseignement Jésus veut-il nous donner en appelant en premier lieu des pêcheurs du lac et non des savants? Est-ce parceque les petites gens sont plus dociles que les savants ? Le texte nous dit que lorsqu'ils entendirent l'appel du Seigneur, aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Oui chers frères et sœurs en Christ, Dieu a besoin non pas des hommes capables mais plutôt des hommes disponibles que lui-même rend capables pour sa mission. Tu n n'es peut-être pas capable. Dénigré par tes proches, par la hiérarchie de ta structure, moquer par tes proches pour des raisons multiples, à cause de ton métier etc. Sache que Dieu sait compter sur toi. La confiance de ces pêcheurs est une école pour notre vie de foi. Ils laissent tout pour une destination inconnue, pour une vie dont ils ignorent les enjeux. Simplement parce qu'ils savent que être au service et auprès du Seigneur est la chose la meilleure que l'homme puisse desirer au monde.
Oui frères et soeurs en Christ, aujourd'hui encore, Jésus a besoin de ta disponibilité et de tes potentialités pour faire de toi un autre toi-même, voué au service de son Évangile. Fais-lui confiance comme ces premiers disciples. Laisse, toi aussi tes filets, c'est-à-dire ton ancienne vie centrée sur les plaisirs mondains qui ne sauvent pas. Cesse de faire des réseaux sociaux l'ultime lieu des déviances; fais-en plutôt un espace où la Bonne Nouvelle est annoncée pour le renouveau de notre monde, rongé par les dépravations des moeurs. Abandonne ta méchanceté pour t'ériger en artisan de paix. Laisse tes mensonges, tes jalousies, tes complexes et réconcilie-toi avec ton image pour te relancer sur le chemin de l'auto-realisation. C'est alors que le don de toi-même trouvera grâce devant Dieu et ce dernier fera de toi, le pêcheur d'hommes.
Puisse Dieu, par l'intercession de saint André nous donner la joie d'être nous-mêmes dans notre engagement pour sa plus grande gloire à l'exemple de cet apôtre toujours dans l'ombre.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique (Père Blanc) Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Whatsapp : (+223)72657482
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°89 du lundi 07 décembre 2020: Rendez-vous avec les amis de Dieu
Textes du jour :
Is 35,1-10
Lc5, 17-26
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
« Pourquoi ces pensées dans vos cœurs? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”...» (Lc 5, 17-26)
Frères et sœurs en Christ, nous voulons en cette demi-journée de lundi 07 décembre 2020, partager avec vous, cette expérience de notre Seigneur Jésus en face de ses éternels accusateurs, les scribes et les pharisiens, pour réconforter notre propre foi devant les contradictions de ce monde.
Il nous arrive certes, de rencontrer certaines oppositions devant le bien que nous faisons. Et le monde ne manque jamais d'arguments pour réfuter notre ingéniosité : "il se croît trop", "il s'impose", "il est dictateur", "il se croît le meilleur de tous" etc. Voilà le langage du monde pour étouffer l'engagement des enfants de Dieu, pour les décourager. Soyons vigilants ! Notre Seigneur Jésus n'a pas échappé à tout cela. L'Evangile de ce jour nous relate un scénario similaire. Voici qu'un jour, Jésus enseignait. Et l'Évangile poursuit en disant que la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons.Arrivent des gens, portant sur une civière
un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé :
« Homme, tes péchés te sont pardonnés. »
Ce qui passe mal chez les scribes et les pharisiens qui se mirent à murmurer contre celui sur qui repose l'Esprit Saint.
Ils se seraient certes, dit beaucoup de choses sur et contre Jésus qui ne sont pas toutes, rapportées dans cet Évangile, imaginons-nous. C'est la réalité de notre monde. Vous vous êtes certes, déjà trouvé devant une situation similaire ou bien, vous vous retrouverez un jour. Que cela ne détruise l'élan de votre engagement. Nous sommes conscients que cela n'est pas facile à digérer. Ayons toujours les yeux fixés sur cet homme, Jésus. Il est passé par là : « Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ?
Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”, ou dire : “Lève-toi et marche” ?
Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés... je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. »
Le découragement donne la force à l'adversaire. Faire le bien davantage, désarme l'ennemi du bien.
Oui chers frères et soeurs en Christ, te voilà découragé(e) parceque X ou Y s'était opposé à tes idées nobles, parceque X ou Y sali ta réputation, t'a accusé faussement simplement par complexe, par frustration ou par jalousie. Avance dans le bien et il comprendra que la puissance du Esprit est en toi pour te faire opérer des merveilles. Oui, on dira tout sur et contre toi à cause de ton engagement. Si tu étais nul, on se moquerait de toi. Mais lorsqu'on te critique c'est qu'ils ont vu des étincelles de lumière en toi qui les éblouit. Fonce. "Lorsque quelqu'un est frustré et complexé devant toi, il pourra tout dire sur toi sauf ce qui est authentique et vrai." Sinon, il t'approcherait pour corriger ce qu'il y a à corriger. Il nous est difficile de reconnaître la main de Dieu à l'oeuvre dans nos frères et sœurs. Voilà pour quoi nous les critiquons et les accusons souvent faussement.
Que
Puisse Dieu nous donner la force de tenir dans le bien au milieu des attaques de ce monde, oeuvre de l'ennemi.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE Mizumi Vincent, Mafr
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso
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Whatsapp : (+223)72657482
Décès P. Alfonso Continente Sanz
Décès Père Jean Bevand
Voici le programme des funérailles de Jean Bevand :
Mercredi 2 décembre à 17h30 à l’église de Djelibougou : veillée de prière Jeudi 3 décembre à 15h00 à l’église de Djelibougou : messe suivie de l’enterrement.
Il y a la prière du chapelet chaque soir à partir de 17h00 au presbytère de Konatebugu.
Tout en bas de cet article la possibilité d'avoir une vidéo des funérailles de ce confrère
Ci decsous le lien pour avoir une vidéo des funérailles de ce confrère
Un quatrième album, une exposition à Lomé et plusieurs documentaires… Pour le rappeur Elom 20ce, 2020 est une année foisonnante. Avec pour fil rouge un panafricanisme ancré dans l’action.
« Je souffle le feu dans les cœurs aveuglés, la révolte dans les têtes calcinées. » Ainsi s’ouvre le dernier album d’Elom 20ce, Amewuga. Les cuivres portent haut le verbe engagé, en français ou en éwé, du rappeur indépendant, avec ses références politiques et historiques, son regard tourné vers le futur. « On me dit en colère, je ne parle que d’amour et d’espoir », lâche-t-il.
Plus que jamais, dans cet opus autour duquel il a voulu rassembler, l’artiste se livre. « Je suis parce que nous sommes », dit le dernier morceau, « Ubuntu ». Une formule fédératrice reprise pour qualifier une série d’entretiens radiophoniques menés, parallèlement, avec de jeunes artistes et étudiants togolais. « Quel temps accorde-t-on à celles et ceux qui nous portent ?” En se posant cette question, Elom 20ce retourne micro et caméra vers celles et ceux qui l’entourent.
Archives du futur
« Aux impossibles imminents » n’est plus seulement un morceau du nouvel album, il est aussi une bande son et s’incarne en Blacky, Mawuto, Yawo, Kezita, Lex, Bertha. Vendeurs ambulants, taxi-moto, fossoyeur, artiste, motarde, portefaix, ils ont été filmés dans leur quotidien. « Je déterre les archives du futur pour montrer ce que l’on est encore capable d’avoir déjà réalisé ! Je suis un Impossible Imminent ! » insiste Elom 20ce, qui a interrogé ces habitants de différents quartiers de Lomé sur leurs rêves et a mêlé leurs voix à la sienne.
Ces courts-métrages de 13 minutes chacun, qui racontent la capitale-frontière, sont parties prenantes d’une exposition de l’architecte anthropologue Sénamé Koffi Agbodjinou au palais de Lomé.
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L’ÊTRE HUMAIN EST PLUS PRÉCIEUX QUE L’ARGENT
Elom 20ce nourrit ainsi son quatrième album Amewuga – qui signifie : « l’être humain est plus précieux que l’argent » –, d’une véritable démarche documentaire. Le titre « Le silence est un cri », est une trilogie autour de la paysannerie. L’un des volets, hommage au révolutionnaire agronome Amilcar Cabral, questionne : “Que sont nos capitales sans les campagnes qui les nourrissent ?” Des paysannes d’Alagbowé témoignent de leurs pratiques et s’interrogent sur leurs transformations.
Tourné en mars dernier, le documentaire en accentue l’une des problématiques : la fracture entre les mondes rural et urbain. « La crise sanitaire m’a permis d’ancrer mon propos dans une réalité », précise Elom 20ce. Panafricaniste convaincu, proche de l’historien Amzat Boukari-Yabara, présent dans son troisième album, il poursuit : « Être africain c’est forcément être politique. Nous sommes des sociétés en lambeaux où l’État est en faillite et ne se préoccupe pas de sa population.”
Luttes africaines
Né à Lomé en 1982, Elom Kossi Vinceslas Khaunbiow a grandi entre la capitale togolaise et Hahotoé. Puis il s’est installé quelques années à Cotonou, au Bénin, y a fait des études en relations internationales et sciences politiques avant de revenir au Togo. Il réside aujourd’hui, avec sa famille, entre Accra, au Ghana, et Lomé.
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ON NE MILITE PAS POUR SOI
En 2009, il crée Arctivism : des rencontres autour de personnages phares des luttes africaines, de Cheikh Anta Diop à Angela Davis, de Thomas Sankara à Kwame Nkrumah. « En vérité, dit-il, un prétexte pour s’apprendre, car on ne milite pas pour soi. »
À chaque Arctivism, il publie Asrafozine, un magazine gratuit. Il conçoit aussi les ciné-débats Cinéréflex et les rendez-vous « La feuille et le papier », autour d’une plante locale et d’un livre. Il lance également la marque de vêtements Asrafobawu : « tisser est aussi une écriture », raconte Elom.
Livres audio et films
Aujourd’hui, il pense à la production de livres audio et à d’autres films. Sous son label Asrafo Records, qui signifie « guerriers » et qui est symbolisé par une fourmi, il a signé récemment la poétesse Antonya David-Prince. Une métaphore du « construire ensemble et que chacun fasse sa part ».
Là encore, réunir est un credo : « Le rôle de l’artiste est de créer des connexions. »
Sur ses propres albums, on retrouve par exemple Oxmo Puccino, Blitz the Ambassador et Le Bavar (La Rumeur).
Un véritable voyage dans le temps
Sur Amewuga ? Les rappeurs Rocé et Modedine, le musicien funk togolais Dama Damawuzan et la saxophoniste Nathalie Ahadji. Ce dernier opus de 16 titres, arrangés une nouvelle fois par le complice Alexis Hountondji, est un véritable voyage dans le temps, s’ouvrant avec les voix incarnées des ancêtres et se refermant avec celle du fils d’Elom. Du passé qu’il s’attache à transmettre aux projecteurs tournés vers celles et ceux qui font aujourd’hui, Elom 20ce est résolument un passeur d’histoires.
Grands écrivains afro-américains
Black Livres Matter : notre sélection des plus grands écrivains afro-américains
Nathalie Crom,
Publié le 19/10/20 mis à jour le 23/10/20
Toni Morrison, James Baldwin, Iceberg Slim… De 1845 à 2020, notre sélection hautement subjective des vingt incontournables de la littérature afro-américaine. Alors que les élections approchent et inquiètent, “Télérama” décline neuf jours durant les dix raisons de croire encore en l’Amérique et à son rayonnement culturel.
“Mémoires d’un esclave” (“Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave”, 1845), de Frederick Douglass
Un siècle après les tout premiers récits d’esclaves, Frederick Douglass (1818-1895) livrait à son tour son témoignage sur ce qu’avait été sa vie jusqu’alors : sa naissance dans le Maryland d’une mère esclave et d’un père iconnu (« Le bruit courait aussi que mon maître était mon père mais de la justesse de cette opinion j’ignore tout ; le moyen de savoir m’était confisqué… »), la séparation immédiate du nourrisson et de sa mère, la plantation à 6 ans, l’interdiction de recevoir une éducation, l’auto-initiation à la lecture, la fuite vers New York à l’âge de 20 ans... Lorsqu’il écrivit ce passionnant récit, circonstancié et distancié, Frederick Douglass était toujours un esclave fugitif, mais déjà un militant abolitionniste inlassable, un homme de presse doublé d’un orateur puissant – et un « citoyen américain » revendiqué haut et ferme.
Traduit par Normand Baillargeon et Chantal Santerre, éd. Lux.
“Mais leurs yeux dardaient sur Dieu” (“Their Eyes Were Watching God”, 1937), de Zora Neale Hurston
Changer d’avis, le passionnant recueil d’essais de la Britannique Zadie Smith, s’ouvre par une réflexion sensible et admirative sur le roman de Zora Neale Hurston (1891-1960), « secret chéri et bien gardé des femmes noires de la génération de ma mère », écrit-elle, devenu depuis deux décennies une œuvre culte. L’autrice, anthropologue de formation, figure du mouvement Harlem Renaissance et considérée comme une pionnière de la littérature féministe afro-américaine, y déroule la vie de Janie, ponctuée par trois mariages. Janie, petite-fille d’esclave, en quête de l’amour vrai – un personnage dont Zadie Smith loue à juste titre la complexité, les défauts, les incertitudes, soulignant l’absence de manichéisme qui préside à son portrait, dressé par une Zora Neale Hurston en pleine possession de ses armes littéraires : une écriture éclatante de vitalité et de créativité.
Traduit par Sika Fakambi, éd. Zulma.
“Un enfant du pays” (“Native Son”, 1940), de Richard Wright
«Tous les écrivains de l’après-guerre qui feront de l’expérience noire en Amérique leur thème – en particulier Ralph Ellison et James Baldwin – commenceront leur carrière dans l’ombre et le sillage de Richard Wright, quitte à rompre plus ou moins brutalement avec lui »,note Pierre-Yves Pétillon dans sa précieuse Histoire de la littérature américaine (éd. Fayard), soulignant le rôle crucial de cet écrivain passé par Memphis et Chicago avant de s’installer en 1946 en France, afin d’échapper à la croisade anticommuniste du sénateur McCarthy. Dans Un enfant du pays, Richard Wright (1908-1960) se tient aux côtés de Bigger Thomas, un jeune Noir de Chicago en cavale, confronté à la violence raciale et à l’injustice. À travers ce personnage convulsif, poursuit Pierre-Yves Pétillon, Wright a fait du Noir « une figure marginale, quasi dostoïevskienne, hantant les marges de la société » pour mieux en révéler les dérèglements et les perversions.
Traduit par Hélène Bokanowski et Marcel Duhamel, éd. Folio.
“La Rue” (“The Street”, 1946), d’Ann Petry
À Harlem, sur la 116e Rue, dans les années 1940, Lutie Johnson élève seule son fils de 8 ans, dans un environnement marqué par la misère, la violence, la menace d’un danger protéiforme et permanent dont elle tente de préserver son enfant. « Les Noirs qui vivent à New York et qui n’ont pas d’argent ne peuvent habiter que des maisons comme celle-ci. Et pendant qu’ils travaillent au-dehors pour payer leur misérable loyer, la rue se charge d’élever leurs enfants. Elle leur sert de père et de mère. Père démoniaque, mère vicieuse, elle les modèle à son image… », écrit Ann Petry (1908-1997) dans ce roman (son premier, deux autres suivront) réaliste et poignant, inscrit dans l’histoire pour avoir été le premier ouvrage d’une autrice afro-américaine vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Traduit par par Martine Monod, Nicole et Philippe Soupault, éd. Belfond et chez 10/18.
“Homme invisible, pour qui chantes-tu ?” (“Invisible Man”, 1952), de Ralph Ellison
Il n’a pas de nom, pas de visage, il est l’homme invisible qui voyage du Sud profond vers Harlem, des plantations vers la grande ville en permanent état d’ivresse. Un voyage initiatique autant que physique, au cours duquel il accumule au passage les humiliations et les manifestations de rejet et de violence, il endosse une à une les identités que la société et le pouvoir blancs tentent de lui assigner, il recueille dans sa chair et sa mémoire les témoignages de l’expérience noire aux États-Unis... Roman d’apprentissage picaresque et virtuose, polyphonique à la façon de l’Ulysse de Joyce ou des monologues hantés de Faulkner, aux rythmes nourris de ceux du blues et du jazz, Homme invisible, pour qui chantes-tu ?, seul ouvrage publié de son vivant par Ralph Ellison (1914-1994), dinstingué en 1953 par le Nationak Book Award, est unanimement considéré comme l’un des plus grands textes de fiction de la seconde moitié du XXe siècle.
Traduit par Magali et Robert Merle, éd. Grasset, coll. Les Cahiers rouges.
“La Conversion” (“Go Tell It on the Mountain”, 1953), de James Baldwin
Fils de pasteur, lui-même prêcheur lors de son adolescence, James Baldwin (1924-1987) a repris, pour titrer son premier roman, un fragment de negro spiritual : « Go tell it on the mountain », « Va le dire sur la montagne, par dessus les collines et partout, que notre Christ est né… » Devenu en français Les Élus du Seigneur lors de sa première traduction, puis aujourd’hui La Conversion, ce roman autobiographique et mystique est l’histoire d’une traversée des ténèbres, d’une nuit de l’âme : celle dans laquelle plonge John Grimes, un jeune Noir de Harlem, au cours d’une cérémonie religieuse qui, le jour de ses 14 ans, le voit contraint d’affronter ses démons. C’est-à-dire ses hontes : celle d’être noir, d’être laid, d’être un enfant illégitime, élevé par des parents déracinés qui ont quitté le Sud dans l’espoir d’une vie meilleure, et finalement croupissent dans les taudis du ghetto new-yorkais. À 29 ans, Baldwin signait ici son meilleur roman – c’est dans ses essais qu’allait exploser son talent.
Traduit par Michèle Albaret-Maatsch, éd. Rivages.
“Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage” (“I Know Why the Caged Bird Sings”, 1969), de Maya Angelou
Activiste et poète, ancienne danseuse et comédienne de théâtre, proche notamment de Malcolm X et de Martin Luther King, Maya Angelou (1928-2014 ) avait 40 ans lorsque, au lendemain de l’assassinat du leader du mouvement des droits civiques, et sous la pression de son ami Baldwin, elle entreprit d’écrire ce premier volet de son autobiographie – qui en comptera sept au total. Récit poignant, et essoré de toute afféterie, d’une enfance dans l’Arkansas ségrégationniste des années 1930, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage raconte aussi l’histoire d’une résistance farouche à l’injustice et d’une émancipation – par l’éducation, et surtout la lecture, source de liberté et outil d’invention de soi. Le livre est aujourd’hui un classique, étudié dans les écoles américaines – et au-delà.
Traduit par Christiane Besse, éd. Les Allusifs et Le Livre de poche.
“Pimp. Mémoires d’un maquereau” (“Pimp : The Story of My Life”, 1969), de Iceberg Slim
Adolescent, à Chicago, Robert Beck (1918-1992) rêvait de devenir le plus grand proxénète des États-Unis. De cette « vocation » qu’il parvint à assouvir, sous le pseudonyme d’Iceberg Slim, il nourrit trente ans plus tard, devenu écrivain, cette autobiographie froide, violente et très crue – à ne pas mettre, donc, entre toutes les mains. Cependant, « quelle que soit la désapprobation que nous inspirent sa violente misogynie ou son analyse défaitiste des possibilités de progrès social pour les Noirs, nous sommes obligés de reconnaître qu’il y a une vérité à découvrir dans l’histoire de cet homme », souligne l’écrivaine américaine Sapphire, dans la préface qu’elle a donnée à Pimp. Mémoires d’un maquereau. Un livre qui brille par son rythme et l’inventivité triviale de la langue – et pour cela devenu culte pour plusieurs générations de rappeurs américains.
Traduit par Jean-François Ménard, éd. de L’Olivier et Points.
“Noir sur noir” (“Black on Black”, 1973), de Chester Himes
Ed Cercueil et Fossoyeur Jones (version française de Coffin Ed Johnson et Grave Digger Jones) sont les deux flics que Chester Himes (1909-1984) fait évoluer dans les rues et les bouges de Harlem, pour décrire avec la dérision du désespoir la réalité de l’existence dans le ghetto noir de New York : le racisme, la misère, la toxicomanie, la peur, la violence faite à tous, et plus particulièrement aux femmes et aux enfants... Mais l’humour dont est empreint le Cycle de Harlem, écrit par Himes alors qu’il était installé en France dans les années 1950, est absent des nouvelles qui composent le cinglant Noir sur noir, dont la rédaction date des décennies précédentes. Des récits qui peignent de façon très réaliste le racisme ordinaire, et éclairent cet aveu de l’écrivain dans son autobiographie, Regrets sans repentir : « L’écriture a été ma défense contre l’Amérique blanche. »
Traduit par par Yvonne et Maurice Cullaz, éd. 10/18.
“La Couleur pourpre” (“The Color Purple”, 1982), d’Alice Walker
Récompensé en 1983 par le prix Pulitzer de la fiction et le National Book Award, adapté deux ans plus tard au cinéma par Steven Spielberg avec notamment Whoopi Goldberg, La Couleur pourpre domine, en termes de notoriété, l’œuvre pourtant ample d’Alice Walker (née en 1944), romancière, poétesse et activiste politique, proche de Martin Luther King lorsqu’elle avait 20 ans. Des écrits intimes, extraits de journal intime et de lettres, composent la narration du roman qui retrace, sur trois décennies, la vie de Celie, véritable chemin de croix. Elle naît pauvre en Géorgie, est enlevée adolescente par un homme qu’elle n’a pas choisi, se voit confisquer ses deux enfants, puis mariée de force... D’une qualité littéraire discutable, La Couleur pourpre est une tragédie militante, qui dénonce la double oppression à laquelle sont soumises les femmes noires aux États-Unis.
Traduit par Mimi Perrin, éd. Robert Laffont, coll. Pavillons poche.
“Beloved” (1987), de Toni Morrison
« Que tout Blanc avait le droit de se saisir de toute votre personne pour un oui ou pour un non. Pas seulement pour vous faire travailler, vous tuer ou vous mutiler, mais pour vous salir (...) Et qu’alors même qu’elle, Sethe, et d’autres étaient passés par là et y avaient survécu, jamais elle n’aurait pu permettre que cela arrive aux siens. Le meilleur d’elle, c’étaient ses enfants. Les Blancs pouvaient bien la salir, elle, mais pas ce qu’elle avait de meilleur, ce qu’elle avait de beau, de magique… » Autour de l’histoire du sacrifice de Sethe, l’esclave choisissant d’ôter la vie à son enfant plutôt que de la voir asservie à son tour, Toni Morrison (1931-2019) a écrit son roman sans doute le plus connu et le plus universellement lu. Inspiré par l’histoire vraie de Margaret Garner, le déchirant et cruel Beloved, où s’enchâssent les thèmes de l’oblation et du pardon, a été choisi quelques années après sa parution par les lecteurs du New York Times comme meilleur roman du quart de siècle écoulé.
Traduit par Hortense Chabrier et Sylviane Rué, éd. Bourgois et chez 10/18.
“Noir, marron, beige” (“High Cotton”, 1992), de Darryl Pinckney
Qu’est-ce que « grandir noir et bourgeois » dans l’Amérique des sixties ? En étant, qui plus est, l’héritier d’une famille membre de l’élite noire depuis quatre générations ? L’argent et l’instruction permettent-ils d’échapper au racisme – ou n’est-ce qu’un leurre ? Telles sont quelques-unes des questions que pose cette fiction nourrie d’autobiographie, signée Darryl Pinckney (né en 1953) – par ailleurs longtemps chroniqueur à la New York Review of Books et collaborateur du metteur en scène Bob Wilson. Dans Noir, marron, beige, Pinckney met donc en scène un jeune Noir d’Indianapolis issu d’une famille de l’upper middle class – ainsi que quelques-uns de ses aïeux. Et scrute avec finesse les contradictions de ce narrateur depuis son enfance jusqu’à ses débuts professionnels dans le monde de l’édition new-yorkais, passant par ses années d’études à Columbia, dans un roman d’apprentissage aussi élégant que doux-amer.
Traduit par Michèle Albaret, éd. Rivages.
“Ce cadavre n’est pas mon enfant” (“Those Bones Are Not My Child”, 1999), de Toni Cade Bambara
Personnages réels et fictifs se mêlent inextricablement dans ce roman-fresque de Toni Cade Bambara (1939-1995), qui constitue une immersion en apnée dans un fait divers célèbre des années 1979-1981 : la disparition et le meurtre de dizaines d’enfants noirs – il y en aurait eu au moins vingt-huit – à Atlanta et dans les environs de la ville de Géorgie. Sortant de l’écriture de son roman Les Mangeurs de sel (1980), l’écrivaine s’est immédiatement plongée dans les témoignages, les rapports d’enquête, a rencontré et écouté les proches des victimes. Pour, au sein de ce matériau documentaire,« créer des personnages qui collent avec les événements réels », et à travers eux dire la stupéfaction et la souffrance des familles, mais aussi dépeindre les États-Unis des années 1980. Toni Morrison, qui fut l’éditrice de ce livre paru après la mort de son autrice, le tenait pour une œuvre aussi majeure que celles d’Ellison ou de Baldwin.
Traduit par Anne Wicke, éd. Christian Bourgois.
“Effacement” (“Erasure”, 2001), de Percival Everett
Thelonius Ellison est professeur d’université le jour, et le soir romancier. Un écrivain nourri du structuralisme et des tragédies antiques, et dont les écrits peinent à intéresser le public. « Pas assez noir », tel est le verdict que pose un jour son agent, pour expliquer son insuccès, alors même que triomphe parallèlement, dans les médias et les librairies, un roman très kitsch sur la vie dans les ghettos. « La vérité, la rude vérité, c’est que la race est un sujet auquel je ne pense presque jamais (...). Je ne crois pas à la race. Je crois qu’il y a des gens prêts à me descendre, me pendre, me rouler, me faire obstacle, parce que eux croient à la race, à cause de ma peau noire, de mes cheveux frisés, de mon nez épaté et de mes ancêtres esclaves », songe Thelonius, qui entreprend d’écrire sous pseudonyme un pastiche de ce best-seller... L’ironique et féroce Effacement est le roman par lequel, en France, on a fait la connaissance de Percival Everett (né en 1956) et de sa façon singulière de s’emparer des préjugés raciaux. Une intelligence et un humour semblablement redoutables...
Traduit par Anne-Laure Tissut, éd. Actes Sud et Babel.
“Les Moissons funèbres” (“Men We Reaped”, 2013), de Jesmyn Ward
Cinq jeunes hommes noirs, décédés en l’espace de quelques années de mort violente, hantent Les Moissons funèbres, le livre de mémoires que Jesmyn Ward a publié en 2013 — née en 1977, l’autrice de Bois sauvage (National Book Award 2011), du Chant des revenants (National Book Award 2017) avait alors 36 ans. L’un de ces cinq jeunes gens était son frère, Joshua, tué le 2 octobre 2000 sur une route tranquille du Mississippi, par un chauffard ivre et blanc que la justice condamna pour un simple délit de fuite. Les autres étaient des cousins, des amis, des voisins. Déroulant le récit de sa propre enfance, de son adolescence, dans le Deep South, dans les années 1980, c’est aussi leurs histoires tragiques que raconte magistralement Jesmyn Ward – sur fond de racisme, de pauvreté, d’humiliation, de désespoir, d’autodestruction.
Traduit par Frédérique Pressmann, éd. Globe et chez 10/18.
“Americanah” (2013), de Chimamanda Ngozi Adichie
Même si elle récuse fermement ce terme, elle est la figure de proue incontestée des auteurs dits « afropolitains » – un néologisme popularisé en 2005 par la romancière Taiye Selasi, elle-même britannique d’origine ghanéenne et nigériane, pour désigner « une nouvelle génération d’émigrés africains », diplômés, cosmopolites et à l’identité hybride. Née en 1977 à Enugu, une ville du sud-est du Nigeria, arrivée aux États-Unis à 19 ans pour y poursuivre ses études (à l’université Johns-Hopkins de Baltimore, à Yale...), la brillantissime Chimamanda Ngozi Adichie – dont le statut est aujourd’hui celui d’une pop star ou presque... – s’est inspirée de son propre parcours pour inventer celui d’Ifemelu, l’héroïne de l’éblouissant Americanah, « Noire non américaine » et « première blogueuse en matière de race », dans les États-Unis du début du XXIe siècle, dont l’autrice brosse ici un portrait éclatant, orageux, pénétrant, corrosif.
Traduit par Anne Damour, éd. Gallimard et chez Folio.
“Une colère noire” (“Between the World and Me”, 2015), de Ta-Nehisi Coates
« N’oublie jamais que nous avons été esclaves dans ce pays plus longtemps que nous n’avons été libres »,écrit notamment Ta-Nehisi Coates, dans cette longue et vibrante lettre adressée en 2015 à son fils de 15 ans – comme James Baldwin, un demi-siècle plus tôt, écrivit à destination de son jeune neveu La Prochaine Fois, le feu (1963). C’est précisément à Baldwin que Toni Morrison a comparé le jeune écrivain et intellectuel né en 1975 et alors journaliste pour le magazine progressiste The Atlantic, qui dénonce dans ce livre puissant la peur viscérale dans laquelle, comme tout enfant noir aux États-Unis, il a dû grandir, du côté de Baltimore. La violence raciste et l’effroi, à la source d’un sentiment de dépossession de soi qui se transmet de génération en génération – « ils ont transformé nos corps pour en faire du sucre, du tabac, du coton et de l’or »,écrit-il encore.
Traduit par Thomas Chaumont, éd. Autrement et chez J’ai lu.
“Underground Railroad” (“The Underground Railroad”, 2016), de Colson Whitehead
Dans Underground Railroad, l’écrivain se tient aux côtés de Cora, une jeune esclave en fuite, dont il imagine l’odyssée fantastique vers le nord des États-Unis et l’accès au statut de femme libre, dans une fiction qui tient davantage du roman d’apprentissage et de la fable humaniste que du roman historique. Ouvrage multiprimé (prix Pulitzer, National Book Award, prix Arthur-C.-Clarke...), salué par Obama alors à la Maison-Blanche, Underground Railroad a fait accéder au statut de star planétaire le romancier virtuose et déjà remarqué de L’Intuitionniste (1999), Ballades pour John Henry (2001), Apex ou le cache-blessure (2006) ou Zone 1 (2011), fictions hautement inventives et ironiques, irriguées par une réflexion embrassant tout à la fois les mythologies américaines, la question raciale et la place de l’homme noir dans la société.
Traduit par Serge Chauvin, éd. Albin Michel et au Livre de poche.
“Écrire pour sauver une vie” (“Writing to Save a Life”, 2016), de John Edgar Wideman
« Vers la fin de l’été 1955, je vis dans la revue Jet l’effrayante photo d’un garçon mort (...), un gamin noir assassiné à Money, dans le Mississippi, dont le visage mutilé avait l’air d’un insecte que quelqu’un aurait écrasé d’un doigt », se souvient John Edgar Wideman (né en 1941) dans ce récit admirable. Le martyre d’Emmett Till, massacré à 14 ans pour avoir sifflé au passage d’une femme blanche, qu’il reconstitue, renvoie l’écrivain à sa propre biographie : ses parents, son grand-père, mais aussi son frère et son fils, l’un et l’autre condamnés pour meurtre et dont les destins brisés hantent tous ses livres. « Ils sont enfermés à l’intérieur de moi, je suis emprisonné avec eux […]. Pas le choix », écrit-il dans ce récit inoubliable, prolongement de la pénétrante méditation sur la condition des Noirs américains que constitue toute son œuvre.
Traduit par Catherine Richard-Mas, éd. Gallimard et chez Folio.
“L’Autre Moitié de soi” (“The Vanishing Half”, 2020), de Brit Bennett
Brit Bennett n’était encore qu’une adolescente lorsqu’elle a couché sur le papier les toutes premières pages de son premier roman, Le Cœur battant de nos mères (2016). Son second roman, L’Autre Moitié de soi, a apporté la consécration à cette jeune autrice née en 1990, qui y déploie les destins contrastés de deux jumelles, métisses à la peau très claire, et de leur descendance. Dans les années 1950, à l’adolescence, les deux sœurs s’enfuient loin de leur petite ville de Louisiane. L’une, Desiree, choisira de vivre comme une Noire, tandis que Stella décidera de se faire passer pour Blanche. Partant de ce motif, qui évoque tant La Tache de Philip Roth que certains grands romans de Toni Morrison, Brit Bennett construit une réflexion lucide sur les origines, les assignations identitaires, et la licence de s’en affranchir.
Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes. La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)
La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)