L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou de la semaine du 13 décembre 2020: Rendez-vous avec les amis de Dieu
"Et s'il s'avérait difficile à un prêtre, à un religieux et à une religieuse d'entrer dans le Royaume des Cieux?" Le Père KIYE M. Vincent s'interroge.
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
Texte du jour :
Matthieu 19, 15-24
Chers frères et sœurs en Christ et en humanité, comme vous pouvez le remarquer, ce ne sont pas les textes du jour qui font l'objet de ce 90 ème numéro de notre hebdomadaire. Tout compte fait, le message reste le même, à savoir: l'appel à la conversion pour nous tenir prêt à la rencontre du Seigneur qui vient. Pour cela, disons-le, nous sommes tous invités à nous engager dans la dynamique de la conversion. Aucun état de vie n'offre de garantie pour la vie éternelle. Seul qui compte c'est se conformer aux exigences de l'Evangile. C'est là que le Christ nous attend. Et si tel est le cas, qu'en sera-t-il des consacrés, prêtres, religieux et religieuses que nous sommes ?
Oui, je suis dans la joie de rappeler ici que le sacerdoce, mieux la vie consacrée est un choix noble, très noble oserais-je le dire sans peur d'être contredit. Mais qui en même temps, m'inspire la peur s'il est vrai qu'à qui on a donné plus, on demandera plus.
Sa noblesse n'est plus à démontrer à vrai dire, s'il faut surtout voir combien il nous introduit et nous fait communier à la pensée de Dieu, en nous offrant des cadres propices pour une certaine fréquence avec la Parole de Dieu: nos différentes méditations et offices, les sacrements que nous célébrons etc. La vie consacrée nous donne de lire quotidiennement la parole de Dieu, de la méditer, de la commenter dans tous les sens, d'abord pour nous-mêmes et puis pour l'assemblée du peuple de Dieu. Elle nous donne surtout de lire ce que Dieu veut pour nous aujourd'hui, ici et maintenant.
Paradoxalement, notre style de vie peut quelques fois inspirer la peur et c'est là, l'enjeu de mon interrogation reprise ci-haut au conditionnel.
A voir l'ampleur de la haine entre nous, les différents crimes que la jalousie et les rivalités nous font commettre; à voir les coups bas que nous nous montons dans le but machiavélique de salir le dossier de X ou de Y afin de le casser ou de nuir à sa vie, de détruire tout projet de vie de l'autre etc. Là, j'ai peur qu'il nous soit difficile d'entrer dans le Royaume des Cieux. J'ai peur que qu'il soit difficile pour nous consacrés, lors de la venue du Fils de l'Homme. Difficile parceque nous avons ce qu'il faut pour être raisonnable, juste et religieux mais souvent notre vie semble être loin de cela. Et je me dis que nous avons encore tous, des gros efforts à faire pour être non pas parfait car Dieu seul est parfait, mais au moins cohérent avec notre ministère, avec les exigences de notre vie. Car j'ose le croire, face à des tels comportements, même Satan ne s'en réjouit pas. Le sacerdoce, mieux la Vie consacrée sous la forme que nous avons, est incompatible avec la méchanceté et avec tous les crimes précités auxquels la jalousie, les rivalités et les différentes sortes de complexes nous exposent. "Les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu"( Mt 21, 28-32), nous dira Jésus. Que de fois ne recourons-nous pas parfois aux règlements, aux constitutions et aux lois pour agir contre X ou contre Y? Disons quelques fois, et si on l'appliquait sur moi, comment me sentirai-je? La vraie loi, c'est celle qui prend en compte les recommandations de la raison et du cœur et non seulement de la raison.
Oui chers frères et soeurs en Christ, soyons raisonnables, justes et religieux et c'est là une école de la vie. Le sacerdoce ou la vie religieuse sous la forme que nous avons, n'offre aucune garantie pour la vie éternelle s'ils ne sont pas calqués sur les exigences d'une nouvelle humanité. A qui on a donné plus, on demandera plus. Que Dieu nous en garde.
Le Seigneur soit avec vous !
L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°91 du jeudi 24 décembre 2020. Spécial Noël 2020: Comme Zacharie, rendons grâce au Seigneur pour son amour envers nous
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali.
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve... » (Lc 1,67-79)
Bien-aimés dans le Seigneur, à quelques heures de la commémoration de ce grand événement de notre vie de foi, la naissance de Jésus qui est l'expression totale de l'amour de Dieu envers nous, le grand Zacharie nous souffle l'attitude à avoir devant ce grand événement : l'action de grâce.
C'est l'attitude qui doit être nôtre lorsque nous intériorisons le mystère de Noël du Dieu-fait-homme. Devant la merveille que Dieu lui a faite de la conception de sa femme alors qu'elle était déjà vieille, Zacharie ne peut se taire. Il loue le Seigneur avec ce cantique : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve... ». Combien plus devons-nous le faire pour l'amour dont le Seigneur nous a aimés ?
Il accepte de prendre notre condition humaine, de venir habiter parmi nous. Qu'y a-t-il de mieux que quelqu'un puisse te donner qui dépasse le fait d'accepter de se mettre dans ta peau ? Pour comprendre la valeur de cette incarnation, permettez-nous de recourir à cette réalité de notre vécu quotidien qu’est l’assistance lors des funérailles. Nous avons l'habitude de le voir, lorsqu'un(e) ami(e), une connaissance est endeuillé et que nous allons l’assister ou faire acte de présence, bien souvent les paroles ne servent pas. Ceux qui viennent prennent eux aussi l'habitude de deuil; ils s'assoient sur le tapis ou sur la natte à côté de celui qui a perdu un sien comme pour se mettre dans sa peau et partager sa condition. Au bout de quelques heures, de quelques jours voire semaines, ils retournent chez eux.
Cela, Dieu l’a fait de façon parfaite. Dieu est allé au-delà de cette réalité. Il est venu partager notre condition humaine, faire le deuil de nos péchés avec nous sans nous quitter. Il vient demeurer parmi nous, combattre pour nous afin de nous conduire sur le chemin de la vie éternelle. Comment ne pas lui rendre grâce pour cela ? Noël est un moment commémoratif par excellence de l’amour dont le Dieu nous a aimés et lui rendre grâce comme Zacharie. Conscient que la merveille qui s’est réalisée dans sa vie n’est rien d’autre qu’un don de la grâce de Dieu, il lui rend cette grâce de façon particulière. Et toi, et moi, comment pouvons-nous rester indifférents devant tous les biens que le Seigneur ne cesse de réaliser dans notre vie ?
Oui chers frères et sœurs, éclairés par une telle conscience, Noël prend tout son sens dans notre vie et devient pour nous un moment favorable de rendre grâce à Dieu pour son amour envers chacun de nous. Il est là jour après jour pour nous conduire sur le chemin de la vérité, sur le chemin de la vie éternelle et c’est lorsque nous acceptons de nous inscrire dans sa logique que toute notre vie devient éclairée de sa lumière et prend sens. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique
Paroisse de Dyou
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