Vu au Sud - Vu du Sud

Mali: un rapport de l’ICG prône un dialogue
avec les jihadistes du centre du pays

Dans un rapport publié le 28 mai 2019, l'International Crisis Group prône un dialogue avec les jihadistes du centre du pays.
© Rapport ICG/Capture d'écran

Comment sortir de l'impasse dans le centre du Mali ? Le dialogue avec les jihadistes et ceux qui les soutiennent est une option qui ne doit pas être laissée de côté, estime un rapport de l'International Crisis Group rendu public mardi 28 mai. Ce groupe de recherche et de réflexion international reconnaît que la démarche est compliquée et loin d'être gagnée d'avance, mais il recommande aux autorités d'y penser sérieusement.

C'est parce qu'il n'y a pas de porte de sortie aujourd'hui dans le centre du Mali que l'option d'un dialogue doit être considérée, expliquent les experts de l'International Crisis Group. Et s'ils s'aventurent à prôner cette démarche, expliquent-ils, c'est que certains politiques maliens reconnaissent ouvertement ou à demi-mot qu'elle est envisageable et qu'elle pourrait être un recours face à l'impasse actuelle.

Selon l'ICG, la démarche est double : il faut viser à la fois le dialogue avec Amadou Koufa, le chef de la katiba du Macina qui sème la terreur dans la région et le contact avec ses hommes, mais aussi avec tous ceux qui ont des griefs contre l'État et qui les expriment en soutenant les jihadistes.

La tâche s'annonce difficile

Amadou Koufa a déjà déclaré être prêt à rencontrer des religieux par le passé. On sait aussi que des contacts ponctuels entre l'État et des émissaires de katiba du Macina existent puisque des libérations d'otages maliens ont été obtenues encore récemment. Des signaux parmi d'autres qui laissent penser qu'un dialogue n'est pas impossible, notent les auteurs du rapport.

Les experts suggèrent de ne pas chercher immédiatement à négocier une paix globale, mais de négocier localement des cessez-le-feu ou des accès humanitaires dans un premier temps, pour soulager le quotidien des Maliens.

■ Les trois obstacles au dialogue, selon l'International Crisis Group

Dans une interview à RFI, Ibrahim Yahaya, un des deux auteurs du rapport d'ICG, évoque des obstacles dont les trois principaux sont : la nature des demandes des jihadistes, le lien que ce groupe-là entretient avec d'autres groupes transnationaux ; les pressions, domestiques et des partenaires internationaux, exercées sur certains d’entre eux pour ne pas aller au dialogue.

Ce que les jihadistes veulent, c'est « un changement profond dans le système institutionnel et politique du Mali. Ils sont contre les institutions de l’État, ils sont contre le système démocratique, ils veulent remplacer tous ces systèmes-là par un système théocratique inspiré de la charia, telle qu’eux ils la définissent. Ils veulent aussi couper les liens avec les Occidentaux, en particulier la France. On sait bien que l’État malien est profondément attaché à ses institutions. Il est profondément attaché à la démocratie, à la laïcité et aussi à garder de bonnes relations avec les pays occidentaux, en particulier la France. On voit bien que ça pose un problème », explique Ibrahim Yahaya.

« Le deuxième obstacle est le lien que ce groupe-là entretient avec d’autres groupes transnationaux. On sait que la katiba Macina est juste une katiba d’Ansar Dine et de JNIM. Et ces deux groupes, le JNIM particulièrement, ont prêté allégeance à d’autres groupes jhadistes en Algérie, notamment, à Aqmi et à Ayman al-Zawahiri, qui est le leader d’al-Qaïda », souligne Ibrahim Yahaya.

Cela veut dire qu’Amadou Koufa ne peut peut-être pas décider tout seul de discuter ? Selon L'IGC, «  il se pourrait que d’autres échelons au-dessus de lui fassent partie de la décision de négocier ou pas. Donc sa marche de manoeuvre, d’autonomie à engager ce dialogue est un challenge ».  

Quant au troisième obstacle important, selon l'ICG, il est lié « aux pressions domestiques et aux partenaires internationaux qui font pression certainement sur eux pour ne pas aller au dialogue, pressions qui peuvent réelles ou pas réelles ».

« Il y a des preuves concrètes qu’il y a des pressions qui sont exercées sur l’État malien. On sait que des partenaires clés de l’État malien ont des positions qui sont anti-dialogue. Et à la fin, ce sont les États-Unis qui ont des positions ouvertes, claires qui sont anti-dialogue. Beaucoup de décideurs maliens peuvent se sentir menacés s’ils acceptent de s’engager dans un dialogue qui n’est pas soutenu par leur partenaire-clef », indique à RFI, Ibrahim Yahaya.

Ibrahim Yahaya l'un des auteurs du rapport de l'ICG, qui prône un dialogue avec les jihadistes du centre du Mali
29-05-2019 - Par Marie-Pierre Olphand

[Tribune] Sénégal : la peine de mort
est un crime d’État

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Éditorialiste sénégalais, directeur de publication du site Tract.sn

Après l'assassinat de la jeune Bineta Camara et d'autres faits divers récents, certains Sénégalais ont réclamé le retour de la peine de mort. Mais ne tombons pas dans la sauvagerie dont nous accusons les assassins, ne leur faisons pas ce que nous leur reprochons d’avoir fait.

Ces derniers mois, au Sénégal, l’actualité a été émaillée de faits divers aussi tragiques que sanglants. Pas plus que d’habitude, sans doute, mais la presse et les réseaux sociaux s’en sont repus, alimentant l’indignation et l’émoi. Dernier en date : l’agression et l’assassinat de la jeune Bineta Camara au domicile de ses parents à Tambacounda, dans le sud-est du pays.

Chaque fois que des crimes de sang sont commis et qu’ils trouvent un large écho, les Sénégalais sont très nombreux, sinon majoritaires, à réclamer le retour de la peine de mort dans l’arsenal répressif. Les hommes politiques ne sont pas en reste. À la fin d’avril, pour un cas d’agression à scooter à 5 heures du matin dans le quartier dakarois habituellement calme du Point E (la victime s’était fait arracher son sac et sectionner un pouce), l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, est allé jusqu’à réclamer l’amputation (d’un bras et d’une jambe) du coupable. Il y a un an, en avril 2018, l’opposant Ousmane Sonko avait demandé la peine de mort pour les meurtriers d’un enfant, enlevé puis retrouvé mort à Rufisque. Et en ce mois de mai 2019, c’est au tour de Thierno Bocoum, un proche d’Idrissa Seck, d’en appeler à la plus grande sévérité pour les crimes violents – il ne s’est toutefois pas risqué à parler de « peine de mort ».

On ne perd pas son droit à l’humanité parce que l’on devient un assassin

Un choix de civilisation

Au Sénégal, le débat est récurrent. Les associations islamiques, dont l’ONG Jamra de Mame Mactar Gueye, ne manquent pas une occasion d’exiger le rétablissement de la peine capitale. Celle-ci a été abolie par le Parlement en décembre 2004, sous la présidence d’Abdoulaye Wade. Depuis, Macky Sall, son successeur à la tête du pays, a fait sienne la sanctuarisation de cette abolition dans la Constitution sénégalaise.

Le problème, c’est donc l’opinion publique. Pour un homme d’État, abolir la peine de mort ou refuser son rétablissement, c’est aller précisément à contre-courant de cette opinion publique. Cela n’est pas sans risque politique et exige un certain courage, politique lui aussi.


>>> À LIRE – « Bineta a été le drame de trop » : au Sénégal, une mobilisation pour exiger la criminalisation du viol


À mes compatriotes, je dis ceci : l’abolition de la peine de mort est et doit rester un choix de civilisation, au nom de valeurs universelles qui postulent que la vie humaine est sacrée. On ne perd pas son droit à l’humanité parce que l’on devient un assassin. J’ajoute que, dans le monde, il y a 142 pays abolitionnistes en droit ou en pratique, contre 56 non abolitionnistes : nous sommes donc dans le sens de l’Histoire et du progrès.

Une société se juge à la manière dont elle punit ses condamnés

Une barbarie légalisée

N’oublions pas non plus que, du temps où elle a existé au Sénégal, la peine de mort n’a été appliquée que deux fois : sous le président Léopold Sédar Senghor, en avril 1967, à l’encontre d’Abdou Ndaffa Faye, meurtrier en plein jour du député Demba Diop, et, en juin 1967, à l’encontre de Moustapha Lô, après que ce dernier a voulu attenter à la vie du chef de l’État en pleine prière de Tabaski à la Grande Mosquée de Dakar.

Pourquoi réclamer avec autant de vigueur une sanction qui n’a été appliquée qu’à deux reprises en soixante ans ? Croit-on vraiment qu’elle a eu un effet dissuasif tel qu’aucun crime de sang n’a été commis au Sénégal dans les années 1970, 1980 et 1990 ? Bien évidemment, ce n’est pas le cas.


>>> À LIRE – Infographie : la peine de mort en recul en Afrique


« Une société se juge à la manière dont elle traite ses prisonniers », disait l’écrivain français Albert Camus. Permettez-moi de le paraphraser : « Une société se juge à la manière dont elle punit ses condamnés. » Ne tombons pas dans la sauvagerie dont nous accusons les assassins, ne leur faisons pas ce que nous leur reprochons d’avoir fait. La peine de mort est un crime d’État, une barbarie légalisée qui n’empêchera jamais que d’autres crimes soient commis et qui ne parviendra jamais à apaiser l’infinie souffrance des familles des victimes. Les meurtriers et les assassins ne sont pas des bêtes sauvages qu’il faudrait neutraliser en les mettant à mort. Et si nous pensions malgré tout qu’ils le sont ? « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux », a également dit le Mahatma Gandhi.

[Analyse] En Côte d’Ivoire,
une présidentielle à plusieurs inconnues

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André Silver Konan est un journaliste et éditorialiste ivoirien, collaborateur de Jeune Afrique depuis Abidjan.

 

À dix-sept mois de l’élection présidentielle de 2020, seul Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale, paraît être en précampagne. En face, les trois grands partis ivoiriens – le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo entretiennent l’incertitude.

Se souviennent-ils que cette stratégie de la montre a été le meilleur ennemi d’Emmanuel Ramazani Shadary en RD Congo ? Ouattara, Bédié et Gbagbo ne voient-ils pas que, quels que soient les candidats finalement désignés en Côte d’Ivoire, le temps risque de jouer contre eux ? Au Congo, Joseph Kabila a fait de Ramazani Shadary son dauphin quatre mois seulement avant le scrutin du 30 décembre 2018. Espérait-il mettre les autres candidats potentiels (de son camp) devant le fait accompli et les contraindre à se rassembler autour de celui qu’il avait choisi ? Si c’est le cas, cela a été un échec.

Revenons en Côte d’Ivoire. L’image est quasi unique dans l’album politique du pays. Guillaume Soro, assis sur un banc de fortune, boit du lait dans un modeste kiosque à café de province. Le fait paraît banal, mais la scène est symbolique : le député de Ferkessédougou (Nord), qui a fêté ses 47 ans le 8 mai, est en train de se construire une image d’enfant du pays. Pendant ce temps, tenus dans l’ignorance de la décision qui sera un jour prise, les potentiels candidats des trois principales formations politiques doivent attendre.

Plusieurs personnalités présidentiables

Alassane Ouattara, pourtant, s’est exprimé sur le sujet. « Je crois que je peux prendre ma décision conformément à la Constitution, fin juillet 2020, puisque les élections auront lieu le 28 octobre 2020 », a-t-il déclaré. Autrement dit, il préfère attendre le dernier moment pour annoncer – et peut-être même prendre – sa décision et n’exclut pas de se porter lui-même candidat, au risque de relancer le débat sur la légalité d’un troisième mandat et, partant, une crise politique. Il y a pourtant des personnalités présidentiables au sein du RHDP, comme le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, ou le ministre d’État Hamed Bakayoko. Et, contrairement à Ramazani Shadary, ils peuvent revendiquer une certaine notoriété.

Personne ne part en campagne en ayant peur de recevoir des coups !

Quid de Bédié et de Gbagbo ? Le patron du PDCI aura 86 ans en 2020. Il écrase les ambitions dans son camp et continue de poser des actes qui laissent penser que, s’il ne se lance pas lui-même dans la course, c’est lui qui aura personnellement choisi le candidat du parti. Une stratégie désastreuse pour une formation qui ne part pas avec l’avantage d’être déjà au pouvoir et dont les candidats potentiels (Thierry Tanoh ou Jean-Louis Billon, par exemple) n’ont pas besoin d’être ainsi biberonnés. Personne ne part en campagne en ayant peur de recevoir des coups ! Le PDCI a même tout à gagner à commencer dès maintenant à mobiliser ses ressources financières et humaines.


>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : la présidentielle de 2020, c’est déjà demain


La problématique qui se pose au camp Gbagbo est assez similaire. Depuis Bruxelles, où il est en liberté conditionnelle, l’ancien président ne cache pas à certains de ses visiteurs son envie de se porter lui-même candidat. De ce fait, il n’hésite pas à étouffer les ambitions de sa propre épouse, Simone, et à fragiliser davantage Pascal Affi N’Guessan, le président légal du parti, alors que la procédure judiciaire à la Cour pénale internationale (CPI) n’a pas encore connu son épilogue. Plus le temps passe, plus le camp « Gbagbo ou rien » court le risque de ne pas présenter de candidat en 2020. Comme en 2015.

C’est connu : une précampagne bien menée peut conduire à des surprises si le scrutin est transparent

De par leurs ambitions personnelles ou de par leurs manœuvres pour imposer un de leurs obligés sans prendre la peine de consulter la base, Bédié, Gbagbo et Ouattara sont en train de laisser Soro seul dans la course à la précampagne. C’est connu : une précampagne bien menée peut conduire à des surprises si le scrutin est transparent. François Hollande, qui avait sillonné les provinces françaises bien avant la présidentielle de 2012, reste un exemple parfait !

Burkina : le très discret Moustapha Ould Limam Chafi, ancien conseiller de Blaise Compaoré

Par Jeune Afrique

Moustapha Ould Limam Chafi semble avoir tourné la page de l’Afrique de l’Ouest. Sa dernière apparition publique remonte au 21 avril, au Rwanda.

Sa dernière apparition publique remonte au 21 avril. Le très discret Moustapha Ould Limam Chafi faisait partie du comité chargé d’accueillir à Kigali l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani. Le Mauritanien entretient en effet de bonnes relations avec Paul Kagame, le président rwandais, qu’il connaît de longue date.


>>> À LIRE – Sahel : quels sont les liens entre les jihadistes et Moustapha Chafi, ex-conseiller de Compaoré ?


L’ancien conseiller spécial de Blaise Compaoré semble avoir tourné la page de l’Afrique de l’Ouest.

Certes, Chafi rend encore visite à l’ex-président burkinabè lorsqu’il est de passage à Abidjan, où ce dernier vit depuis sa chute, en 2014. Mais il ne réside plus ni dans la capitale économique ivoirienne ni à Rabat, et s’est installé au Qatar il y a quelques mois.

Il y a introduit plusieurs chefs d’État dont il était proche, dont le Ghanéen Nana Akufo-Addo et l’Ivoirien Alassane Ouattara. Ce dernier lui a d’ailleurs demandé de s’effacer dans son pays devant Nicolas Sarkozy, l’ex-président français représentant officiellement les intérêts de l’émirat du Qatar au sein du groupe AccorHotels, très implanté à Abidjan.

Liaison ferroviaire Abidjan-Ouaga :
Bolloré s’inquiète de la rentabilité du projet

  | Par Jeune Afrique

Face, notamment, à la concurrence du corridor Ouaga-Accra pour le transport de minerais, la filiale locale de Bolloré Transport et Logistique a mis en suspend les travaux de la ligne ferroviaire Abidjan-Ouaga et interpelle les autorités.

Établie en juillet 2016 mais adoptée par le Parlement burkinabé en décembre 2018, la convention de concession révisée (CCR) pour l’exploitation et la gestion du chemin de fer Abidjan-Ouaga prévoit un investissement de 400 millions d’euros pour réhabiliter la liaison ferroviaire (renouvellement complet de 852 km de voies ferrées, sur les 1 260 km reliant Abidjan à Ouagadougou,  et de maintenance des infrastructures du réseau).

Selon des informations obtenues par Jeune Afrique Business +, le groupe français Bolloré Transport et Logistique, chargé de l’investissements et détenteur de cette CCR à travers sa filiale de Sitarail, a récemment formulé des inquiétudes au cours de réunions avec les États. Le groupe aurait ainsi reporté sine die les travaux côté Burkina, qui devaient démarrer le 18 avril dernier pour une durée de cinq ans. Soit un investissement ajourné de 130 millions d’euros équivalent à la première tranche. Côté ivoirien, les travaux sont toujours en cours après avoir débuté en décembre 2017.

Concurrence de la ligne Ouaga-Accra

Dans un document daté du 16 avril, intitulé « Point d’étape pour une entrée en vigueur de la CCR [convention de concession révisée, Ndlr] », Sitarail estime que l’environnement économique du projet a connu une « évolution notable ».  Il cite notamment la concurrence du projet ferroviaire Ouaga-Accra − pour lequel les États sont en train de sélectionner l’entreprise pour les travaux −, l’impact du métro d’Abidjan, ou encore celui de la loi de finances 2018 de la Côte d’Ivoire, qui durcit les conditions d’investissement des opérateurs privés dans le pays de manière générale.

Selon Sitarail, ces nouvelles conditions posent désormais la question de la rentabilisation des investissements et de l’équilibre financier de la concession. Cette dernière repose sur le transport de 3 millions de tonnes de minerai à partir du gisement de manganèse de Tambao et deux autres de marchandises.

« Nous souhaitons porter à l’attention des États concédants les nouveaux événements impactant, pour certains lourdement, le projet pour lequel Sitarail s’est largement mobilisé en engageant 17 milliards de FCFA [26 millions d’euros] en avance de phase », alerte le document signé Quentin Gérard, directeur général de la société.

Objectif : 3 millions t. de minerais et 2 millions de voyageurs

Selon Sitarail, l’entrée en vigueur avec deux années de retard, de la CCR établie en 2016, a renchéri les coûts des travaux de réhabilitation. De plus, la vocation de transport de minerais du projet ferroviaire Ouaga-Accra contrarie les engagements pris par Sitarail dans la CCR qui « reposent sur un équilibre dont l’exportation du minerai est un élément essentiel ».

Pour Sitarail, le transport de trois millions de tonnes de minerais de manganèse par an demeure un élément clé de la viabilité économique de la ligne ferroviaire. Cette CCR devrait à terme permettre à la société de franchir le cap des cinq  millions de tonnes de trafic chaque année, via le chemin de fer.