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Côte d’Ivoire : les procédures judiciaires qui menacent
le retour de Laurent Gbagbo

  | Par Jeune Afrique

Après son acquittement, Laurent Gbagbo espère être libéré par la Cour pénale internationale dans les prochains jours. Mais il n'en aura toujours pas fini avec la justice. En Côte d'Ivoire, il reste menacé par plusieurs procédures judiciaires.

Acquitté le 15 janvier par la CPI, Laurent Gbagbo pourrait ne pas en avoir fini avec la justice. Déjà condamné en 2018, en Côte d’Ivoire, à vingt ans de prison dans l’affaire du casse de la BCEAO, l’ancien président est de surcroît inculpé dans ce pays de « génocide, crime contre les populations civiles et meurtre ».

Ces dernières inculpations, restées secrètes, feraient planer une lourde menace sur son retour à Abidjan.


>>> À LIRE – Acquittés mais toujours prisonniers : quelles seront les prochaines étapes pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ?


Selon nos sources, elles avaient été décidées dans le cadre d’un réquisitoire supplétif que le procureur avait émis en mai 2013, alors qu’à la CPI l’accusation peinait à faire confirmer les charges à son encontre.

Charles Blé Goudé, coaccusé de Gbagbo à la CPI et ancien ministre de la Jeunesse, a été lui aussi inculpé en Côte d’Ivoire pour plusieurs faits, dont celui d’avoir commandité des homicides.

Sénégal: en prison, Khalifa Sall réunit
l'opposition autour de lui

Idrissa Seck, candidat à la présidentielle lors de sa déclaration à la presse après sa rencontre avec Khalifa Sall, lundi 28 janvier 2019.
© RFI/Guillaume Thibault

L’opposition sénégalaise s’était donné rendez-vous à la prison de Dakar lundi autour de Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar qui a vu sa candidature à la présidentielle rejetée. Toute la journée, les cadres des partis de l’opposition, réunis au sein du C25, se sont donc succédé. Si rien n’a été divulgué, l’opposition cherche un consensus pour contrer Macky Sall lors du scrutin du 24 février.

Les allées et venues des pontes de l’opposition lundi ont agacé les forces de l’ordre de la prison de Rebeuss qui ont éloigné la presse de la zone.

Idrissa Seck, visiblement satisfait de son tête-à-tête de 40 minutes avec Khalifa Sall, n’a rien dévoilé, mais indiqué que toute l’opposition était solidaire. « Tous les leaders de l’opposition partagent la même ambition, a-t-il assuré, c’est de mettre un terme, de faire échec à la mauvaise gouvernance, au recul de notre système démocratique, à l’échec de la politique économique qui engendre des souffrances pour les populations. Voilà ce que nous partageons ».

Khalifa Sall en recevant la quasi-totalité des leaders de l’opposition réussit l’exploit de rester au cœur de la vie politique depuis sa cellule.

Idrissa Seck a ainsi indiqué qu’il ferait libérer l’ex-maire de Dakar, condamné pour escroquerie portant sur des deniers publics, s’il est élu président. « Quand je serai président, je viendrai le prendre ici parce que de très importantes responsabilités l’attendent au Sénégal », a déclaré le candidat à la présidentielle.

Ces rencontres doivent permettre à l’opposition de se trouver un socle politique commun pour contrer, pourquoi pas, avec un seul candidat au lieu de quatre, le président sortant Macky Sall.

Côte d’Ivoire: annonce d’une démission prochaine
de Guillaume Soro de l’Assemblée

Guillaume Soro en janvier 2017.
© AFP/Sia Kambou

En Côte d’Ivoire, depuis des semaines, des rumeurs de démission du président de l’Assemblée nationale courent. Ce lundi 28 janvier au matin, dans une déclaration lapidaire à l’occasion des vœux à la presse, le président Alassane Ouattara a clarifié les choses.

« Soro Guillaume démissionnera en février. C’est entendu, c’est acté ». Face à la presse réunie pour les vœux de la nouvelle année, le président a clos la rencontre en répondant à cette question d’un journaliste. Les rumeurs sur la démission du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, couraient depuis des jours, voire des semaines, à Abidjan.

Guillaume Soro et Alassane Ouattara se sont rencontrés en tête-à-tête par deux fois depuis le début de l’année. La dernière fois, c’était jeudi soir et il a été question de cette démission. Ces dernières semaines, les personnalités, figures du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) - le parti présidentiel -, avaient appelé à de nombreuses reprises Guillaume Soro à rendre le tabouret.

Absent du congrès du RHDP

Vendredi, au lendemain de cette rencontre avec le chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale publiait un communiqué indiquant simplement qu’il déléguait ses pouvoirs à son vice-président, Oulla Privat, le temps « de son absence du 25 janvier au 20 février ». Guillaume Soro est-il encore à Abidjan ou a-t-il quitté la Côte d’Ivoire ? En tout cas, il n’est pas apparu samedi au grand congrès du RHDP.

Le RHDP qui, on le sait, depuis ce congrès, désignera son candidat en 2020. Alassane Ouattara a laissé entendre qu’il pourrait s’agir de primaires ouvertes. Tout le monde pourra être candidat, même les absents, avait déclaré Alassane Ouattara dans une allusion claire déjà, à Guillaume Soro.

Tchad: cérémonie en hommage aux dix Casques bleus
tués à Aguelhok

Photo prise lors de la cérémonie à Djamena aux dix militaires tchadiens tués au Mali et publiée sur le compte Twitter de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix, le 28 janvier 2019.
© @UN_MINUSMA

Au Tchad, une cérémonie en hommage aux dix Casques bleus tchadiens tués le 20 janvier au Mali a été organisée à Ndjamena. Les dépouilles de ces dix soldats ont été rapatriées au Tchad, après avoir perdu la vie lors d'une attaque revendiquée par Aqmi, à Aguelhok, au nord du Mali. La cérémonie s'est déroulée en présence du chef de l'Etat Idriss Deby Itno ainsi que des représentants maliens et onusiens.

C'est sous les cris de douleur des familles que les dix cercueils des soldats tués lors de l'attaque d'Aguelhok, au Mali, ont été exposés au cimetière militaire de Ndjamena. Tous ont été décorés par les autorités tchadiennes, mais aussi par le ministre malien de la Défense nationale, Tiémoko Sangaré.

« Militaires du contingent tchadien de la Minusma, au nom du président de la République du Mali et en considération de votre mérite, nous vous conférons la médaille de la Croix de la valeur militaire, à titre posthume et étranger », a déclaré le ministre de la Défense.

Avant l'inhumation des dix soldats, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies leur a rendu un dernier hommage.

« L’attaque du 20 janvier dernier est, à ce jour, la plus meurtrière, mais elle restera avant tout dans les mémoires en raison de l’héroïsme de ces soldats de la paix qui, alors qu’ils venaient d’arriver, il y a moins d’une semaine, on tenu tête à 150 éléments extrémistes jusqu’à ce qu’ils prennent le dessus et les pourchassent hors de la localité d’Aguelhok », a, pour sa part, déclaré le secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies.

Depuis juillet 2013, date du déploiement de la mission de l'ONU au Mali, c'est le contingent tchadien qui a payé le plus lourd tribut avec 61 soldats tués.

Niger: à peine adopté le nouveau code électoral
contesté par l'opposition

Dans un bureau de vote à Niamey, le 20 mars 2016 (illustration).
© AFP/ISSOUF SANOGO

Un nouveau code électoral a été adopté au Niger en l'absence des partis de l'opposition qui en contestent certains articles, notamment l'article 8, qui porte sur l'éligibilité des candidats. Pour l'opposition nigérienne, cet article empêcherait le leader du parti LUMANA FA,  Hama Amadou, en exil en France, de se présenter à la future présidentielle. Les partis au pouvoir et ceux présentés comme non-affiliés, ont cependant voté ce nouveau code.

Le nouveau code électoral a été adopté à l’unanimité des acteurs politiques, présents à la réunion du Conseil national du dialogue politique - le CNDP -. 

Les sept articles qui ont provoqué le départ de l’opposition et qui sont relatifs, entre autres, à l’éligibilité des candidats et à la composition des membres du bureau de la Céni ont trouvé des solutions consensuelles, selon le président du CNDP, le Premier ministre Brigi Rafini. « Les membres du comité ont fait un travail excellent. Notre code électoral fait l’objet d’un consensus parfait », assure le Premier ministre.

La majorité présidentielle et les partis non-affiliés s’en félicitent également. « Notre code va être encore plus consensuel qu’il ne l’était dans sa mouture ancienne. Il vaut mieux que les partis de l’opposition prennent part au processus électoral dès maintenant, plutôt qu’ils aient à le faire plus tard », se félicite le ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed.

Dans une déclaration rendue publique la veille, l’opposition a annoncé qu’elle ne se reconnaît pas dans ce nouveau code. « L’opposition politique nigérienne annonce qu’elle ne participera pas. L’opposition ne fera donc pas de la figuration pour légitimer une telle farce ».

Avec l’adoption de ce nouveau code électoral, nombreux sont les observateurs qui se demandent si l’opposition nigérienne ira bien aux futures élections.