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Burkina : le pari gagnant de Coris Bank en Afrique de l’Ouest

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En moins d’une décennie, Coris Bank s’est développée au Burkina et dans toute l’Afrique de l’Ouest. Souvent critiquée, sa stratégie fondée sur le financement des petites entreprises est-elle précisément la clé de son succès ? Décryptage.

Le basculement est passé inaperçu. À peine quelques amateurs de tableaux financiers s’en sont-ils rendu compte en consultant le dernier rapport de la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) publié en novembre dernier.

À la fin de l’année 2017, Coris Bank International (CBI) a décroché la 7e place du classement des principaux groupes bancaires exerçant dans l’Uemoa, dépassant allègrement BNP Paribas et raflant 5,3 % des actifs du secteur, contre 4,1 % pour son concurrent français, soit 140 points de base gagnés en une seule année.

Le groupe créé en 2008 par Idrissa Nassa sur les cendres de la Financière du Burkina, un établissement de crédit alors en grave difficulté, talonne désormais NSIA Banque, du tycoon ivoirien Jean Kacou Diagou (5,5 % du bilan régional, après le rachat des actifs en Afrique de l’Ouest francophone du nigérian Diamond Bank).

Des revenus multipliés par quatre

En moins d’une décennie, sans tambour ni trompette, depuis son QG avenue Kwamé-Nkrumah, à Ouagadougou, Idrissa Nassa a étendu la toile de Coris Bank International, du Burkina Faso au Bénin, à la Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Togo. Entre 2010 et 2018, son bilan a quintuplé, et ses revenus ont quadruplé, respectivement à 1,75 milliard et 86,2 millions d’euros. CBI a engrangé en moyenne 23,5 millions d’euros de bénéfices par an depuis 2010.

Pour le bonheur des investisseurs de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan – 1,25 million d’actions de CBI proposées à la vente en novembre 2016 ont été écoulées en six heures – et de ses actionnaires institutionnels tels que la BOAD et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Burkina.

« La gouvernance saine et robuste conjuguée à la réorganisation hiérarchique et fonctionnelle permet une plus grande efficacité dans la prise de décision et la conduite des opérations, souligne l’agence de notation Wara dans un récent rapport. Cela devrait permettre à CBI d’envisager la construction d’un véritable groupe bancaire sur la région Uemoa ».

Miser sur les PME

Mais quelle est la stratégie de CBI ? Contrai­rement à celles de certains leaders du secteur qui misent aussi sur des grandes entreprises ou lancent de grands projets de transformation – l’ambition numérique d’Ade Ayeyemi pour Ecobank, le positionnement maroco-subsaharien impulsé par Mohamed el-Kettani avec Attijariwafa Bank ou celui, plus large, s’étendant vers la Méditerranée et l’Asie souhaité par Othman Benjelloun pour BMCE Bank of Africa –, celle d’Idrissa Nassa est concentrée sur les PME.

Comme si, plus colonel que général, plus habile tacticien que stratège d’état-major, le financier burkinabè était resté, au fond, l’entrepreneur et le commerçant qu’il était dans les années 1990 et 2000, opérant par coups, élargissant étape par étape l’envergure de Coris, au rythme de ses besoins et en suivant le flot naturel des échanges – souvent informels – entre le Burkina et ses voisins de la sous-région.

Certains concurrents sont prompts à dénoncer les limites de cette approche, insistant sur les périls de l’informel. « Nos standards internationaux ne nous permettent pas de cibler le type de clientèle que finance Coris Bank dans la région », tranchait récemment un des cadres ouest-africains du français Société générale. Cette clientèle (PME, TPE et commerçants) est « naturellement risquée », relève pour sa part l’agence Wara, qui alerte sur les profils de liquidité et l’écart de maturité entre les ressources et les emplois de Coris Bank International.

Une nouvelle filiale entre microfinance et banque classique

En 2018, son portefeuille de créances représentait 92 % de sa base de dépôts clientèle et 56 % de son bilan. Or, le profil de refinancement de la banque est dominé par des dépôts de courte durée, dont la proportion est en progression (61 % en 2018).

Mais il n’est pas impossible que ce pari risqué soit précisément la source du succès de la banque régionale. « Ce qui fait la notoriété de Coris auprès du secteur informel burkinabè, c’est la vision de son fondateur, axée sur la célérité dans la prise de décision et surtout sur la prise de risque dans le financement des PME-PMI et des très petites entreprises que les autres banques rechignent à soutenir », glisse un banquier de Ouagadougou, fin connaisseur du secteur.

Coris Bank compte en tout cas poursuivre son élan. Selon les informations de Jeune Afrique, elle va lancer en septembre prochain, à Ouagadougou, les activités de Coris Méso Finance. À la limite entre la microfinance et la banque classique, cette filiale entend accompagner le développement des très petites et moyennes entreprises (TPME). Elle est dotée d’un capital de 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros) entièrement souscrit par Coris Holding – qui chapeaute les activités du groupe financier, contrôlé par Idrissa Nassa.

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Idrissa Nassa, président directeur général de Coris Bank. © Sophie Garcia pour JA

 

Coris a su s’adapter à l’environnement parce que son fondateur est d’abord un entrepreneur avant d’être un banquier

Une décision qui s’impose, alors que la part des PME dans le portefeuille de crédit du groupe atteint 60 %. Avec une structure spécialisée, Coris peut poursuivre sa croissance sur ce segment en limitant le risque pour le reste de son activité bancaire classique et en mobilisant moins de provisions et de capitaux.

Développer le marché avec l’arrivée de nouveaux acteurs

« Avec une volonté de créer plus de proximité et de servir les PME, notre cœur de métier, il nous est apparu nécessaire de créer une entité spécialisée à leur financement. Celles-ci représentent pourtant environ 90 % des entreprises en Afrique et constituent ainsi le plus grand potentiel sur notre marché, explique Idrissa Nassa à JA. L’aspect le plus complexe est la maîtrise du risque, or nous avons déjà démontré notre savoir-faire et notre capacité à financer de telles firmes. »

Une analyse que partage Jean-Luc Konan, fondateur de Cofina. Le spécialiste ouest-africain de la mésofinance, avec 158 milliards de F CFA au bilan en 2018, prépare d’ailleurs le démarrage de ses activités au Burkina durant ce mois d’août. « Coris est un groupe qui se développe bien dans notre région. Il a su s’adapter à l’environnement parce que son fondateur est d’abord un entrepreneur ayant une parfaite connaissance du marché avant d’être un banquier. Il connaît les besoins immédiats de la clientèle », explique son confrère ivoirien.

Selon lui, « l’arrivée de nouveaux acteurs est un moyen de développer ce marché, tout comme la multiplicité des opérateurs de téléphonie l’a permis dans le secteur des télécoms ». Au Burkina, ce segment compte déjà un acteur de poids avec Baobab (ex-Microcred), dont l’encours de crédit en Afrique atteignait 850 millions d’euros en 2017.

Vers une baisse du poids du Burkina et un essor des filiales

Avec la mésofinance, Idrissa Nassa ajoute une nouvelle corde à l’arc du groupe. Même si « 60 % à 65 % du bilan proviennent de l’activité bancaire », selon Diakarya Ouattara, patron de CBI Burkina, il s’est déjà diversifié dans d’autres métiers de la finance (assurance, bourse, gestion d’actifs, etc.) et même au-delà. En dix ans, au Burkina Faso, CBI est devenu la première banque en taille de bilan (avec 19,6 % de part de marché) et en ce qui concerne les emplois clientèle (19,4 %).

Dans le même temps, le groupe bancaire continue d’être un acteur majeur du financement de l’économie burkinabè. Ainsi, les crédits nets à la clientèle du groupe ont crû de 18 % sur un an, pour atteindre 637,7 milliards de F CFA, alors que l’encours de dépôts s’établit à 700 milliards, soit une croissance de 13 % sur un an. Pour soutenir cette hausse, la banque a ouvert sept nouvelles agences au Burkina en 2018, en a relocalisé deux autres dans des locaux neufs et a créé deux nouvelles agences dans ses succursales au Bénin et au Sénégal.

Le marché de la mésofinance participe également à contrebalancer le poids de l’activité bancaire au Burkina Faso, alors que le pays des Hommes intègres n’est pas à l’abri des soubresauts – comme la révolution ayant mené au départ, à la fin de 2014, du président Blaise Compaoré – et reste sous la menace du terrorisme jihadiste. En dépit de son expansion dans l’espace Uemoa, CBI reste une banque domestique, ce qui la place « en situation de vulnérabilité vis-à-vis des enjeux macroéconomiques du Burkina, dans un contexte sécuritaire et social incertain », prévient Wara.

Le Niger dans le viseur

Interrogée par JA, la direction du groupe bancaire assure que cette prédominance à vocation à reculer, sinon disparaître. « Nous escomptons, assure Idrissa Nassa, une baisse progressive du poids du Burkina dans le groupe avec la montée en puissance des filiales », notamment ivoirienne, malienne et togolaise. Par ailleurs, le groupe indique avoir transformé des succursales du Bénin et du Sénégal en filiales et avoir investi 10 milliards de F CFA dans chacun de ces marchés.

Presque toutes nos filiales ont atteint leurs objectifs de départ. Cela nous permet d’envisager une sortie hors UEMOA en 2019

Coris garde également dans son viseur le Niger, huit ans après une première tentative malheureuse. Le rachat de 35 % du capital de la Banque internationale pour l’Afrique-Niger, sa première acquisition hors des frontières burkinabè, avait finalement tourné court en raison de l’opposition des employés et des actionnaires privés, contraignant Coris à céder ses parts à Niamey. Toutefois, le groupe bancaire entend, selon nos informations, investir plus de 5 milliards de F CFA dans ce pays, et table sur un démarrage des activités avant la fin de l’année 2019. Pour l’état-major de l’entreprise, cette implantation devrait lui servir de tremplin pour parachever son implantation dans la zone Uemoa.

Celle-ci constituerait, au demeurant, un prélude à une prochaine aventure africaine. Si un de ses responsables assurait à JA, il y a quelques années, qu’une implantation en dehors de la sous-région ne serait envisagée qu’à moyen terme, il semble que cette éventualité soit plus proche qu’escompté.

« Presque toutes nos filiales ont atteint leurs objectifs de départ. Cela nous permet d’envisager une sortie hors Uemoa. Je peux vous affirmer qu’en 2019 nous ferons une expérience », annonce Idrissa Nassa, sans toutefois fournir plus de détails sur ces nouvelles ambitions. Certains proches du dirigeant burkinabè, notant ses nombreux voyages au cours des derniers mois, désignent parmi les cibles prioritaires un tiercé constitué de la Guinée, du Ghana, voire du Gabon.

Échecs des bras de fer, réussite des partenariats

L’incertitude demeure quant à la forme de cette implantation : par le rachat d’une filiale ou par une création en greenfield ? Comme l’a prouvé l’épisode nigérien, Coris Bank peine à s’imposer lors des bras de fer pour la reprise des actifs africains. L’an dernier, Idrissa Nassa avait finalement renoncé à s’emparer de la Banque commerciale du Burkina, détenue à parts égales par Ouagadougou et la Libye, à travers la Libyan Foreign Bank.

En 2017, l’entrepreneur avait aussi jeté l’éponge pour la reprise de la Banque de l’habitat du Burkina Faso, finalement tombée dans l’escarcelle de Mahamadou Bonkoungou, patron du groupe de BTP Ebomaf, qui l’a recapitalisée à hauteur de 23 milliards de F CFA et l’a rebaptisée IB Bank.

Avec l’ouverture par BNP Paribas d’une « réflexion stratégique » en vue de céder sa participation dans le capital de ses banques de détail au Burkina, au Mali et en Guinée, Idrissa Nassa s’était positionné pour la reprise des trois filiales. Mais il a finalement renoncé alors que l’identité de l’acquéreur n’est pas encore connue. « Ces désistements sont à interpréter comme une démarche de prudence et une volonté d’encourager nos compatriotes [burkinabè] à se lancer dans la banque pour créer ensemble un pool fort », insiste Idrissa Nassa.

Mutualiser les capacités

Contraint dans les opérations de fusions-acquisitions, le groupe burkinabè a plus de succès du côté de ses partenariats et des greenfields. Coris Holding a en effet bouclé un accord-cadre de coopération avec le groupe bancaire camerounais Afriland First Bank du financier camerounais Paul Fokam.

« L’enjeu est de mutualiser nos capacités, y compris nos systèmes monétiques, et d’échanger des informations. L’accord prévoit que nous participions au cofinancement de grands projets », explique-t-on à Coris Holding. S’il ne s’agit pas d’une implantation, cette alliance permet à Coris de mettre un pied en Afrique centrale, loin de Ouagadougou, où l’aventure a démarré.


Cap sur les mines

En Guinée, Coris Capital, dévolu aux prises de participation, contrôle depuis 2017 près de 17 % du capital de la société canadienne SRG Graphite Inc, propriétaire d’un projet de graphite. Cette opération, réalisée par le biais de la Bourse de Toronto, permet à Coris Capital d’investir dans des secteurs à fort potentiel en Afrique de l’Ouest.

Gisement de classe mondiale, le site de Lola Graphite est situé à environ 1 000 km à l’est de la capitale guinéenne. Les promoteurs du projet tablent sur une production moyenne de 54 600 tonnes de paillettes de graphite par an sur vingt-neuf années, sa durée de vie prévue.


Virage mobile

Pionnier de la formalisation des acteurs du secteur informel, avec le déploiement à la fin de 2013 de son agence bancaire mobile, un camion de 12 m sillonnant les villes du Burkina à la rencontre des usagers, Coris poursuit sur ce créneau. La banque propose depuis peu une solution de paiement mobile. Sur l’exercice 2018, elle a conquis 41 138 nouveaux clients (+ 15 %) pour atteindre un total de 323 615 personnes. De plus, la banque revendique 320 000 porte-monnaie électroniques avec la mise en place de sa banque digitale.

« Notre objectif est de renforcer cette plateforme en bâtissant un important réseau, de sorte que l’utilisateur arrive à réaliser des opérations bancaires sur son téléphone mobile même sans connexion internet. Nous allons bientôt proposer à nos clients des services d’épargne et de crédit électroniques », explique Diakarya Ouattara, patron de CBI Burkina.

Le développement sur ce segment, « doublé d’un positionnement de banque innovante, défendant des valeurs de proximité, de qualité et d’efficacité, permet à CBI de maintenir sa croissance », souligne l’agence de notation Wara.


La galaxie d’Idrissa Nassa

• Emmanuel Sawadogo, le bras droit

Ce banquier expérimenté, qui a notamment fait ses armes chez Biciab comme directeur commercial adjoint de la filiale locale du groupe français BNP, est le directeur général adjoint de Coris Holding, rassemblant les participations du groupe financier. Bras droit exécutif d’Idrissa Nassa, c’est lui qui pilote et chapeaute l’ensemble des filiales.

• Diakarya Ouattara, le fidèle compagnon

Ce manager de 45 ans est impliqué dans l’aventure de Coris Bank depuis 2008. Diplômé de l’Institut technique de banque de Paris, cet ancien employé de la Biciab a rejoint CBI en tant que directeur du portefeuille des risques, avant d’être nommé directeur général adjoint, en 2013, puis, à la suite de l’expansion géographique du groupe, patron de la filiale burkinabè, en 2017.

• Yacouba Saré, le financier

À la tête de Coris Bourse depuis son lancement en 2010, Yacouba Saré, 47 ans, est l’un des artisans du développement du pôle financier. Diplômé en audit international, contrôle de gestion et finance-comptabilité de l’université de Ouagadougou, l’ancien contrôleur général de Coris fait partie des cadres de la première heure.

• Talkaye Romba, l’expert RH

Ancien directeur du capital humain et des moyens généraux de CBI Burkina, il s’est vu confier la gestion des ressources humaines du groupe. Il travaille et évolue aux côtés d’Idrissa Nassa depuis l’époque de la Financière du Burkina, l’ancêtre de Coris.

• Bolo Sanou, l’œil avisé

Cet ex-banquier central à la retraite, fin connaisseur de l’environnement financier ouest-africain, conseille Idrissa Nassa sur la législation bancaire et le développement du réseau. Il a été directeur national de la BCEAO au Burkina avant d’être nommé secrétaire général de la Commission bancaire de l’Uemoa, le gendarme du secteur.

• Aziz Nassa, la relève

Après avoir suivi un cursus en finances à l’université d’Ottawa, le fils aîné d’Idrissa Nassa, âgé de 31 ans, a rejoint le groupe en 2014. Il a d’abord été nommé directeur du développement commercial au sein de Coris Capital, avant d’être promu administrateur du holding et de certaines filiales, dont celle de la Côte d’Ivoire. Une montée en grade qui pourrait le préparer à piloter le pôle financier.

Mauritanie : des proches d’Aziz reconduits
dans le premier gouvernement de Ghazouani

| Par Jeune Afrique

Mohamed Ould Ghazouani, le nouveau président mauritanien, a nommé son gouvernement. Certains ministres très influents de Mohamed Ould Abdelaziz ont été reconduits.

Le 8 août, pendant que son prédécesseur, Mohamed Ould Abdelaziz, passait ses vacances en famille en Turquie, Mohamed Ould Ghazouani, le nouveau président, a nommé son gouvernement.

Il a d’abord tenu à remercier son équipe de campagne : son directeur, Niang Djibril Hamady, devient secrétaire général du gouvernement avec rang de ministre ; son conseiller politique Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre de l’Intérieur ; et le directeur des opérations électorales, Nani Ould Chrougha, ministre des Pêches. Surprise, Sid’Ahmed Ould Raïss, directeur de campagne adjoint, a été « oublié ».

Des influents reconduits

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Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, le Premier ministre mauritanien. © watt abdel jelil

Certains ministres très influents de Mohamed Ould Abdelaziz, également membres du premier cercle du nouveau chef de l’État, ont été reconduits, dont Mohamed Ould Abdel Vetah (Pétrole) et Ismail Ould Cheikh Ahmed (Affaires étrangères).

Des proches d’« Aziz », Mohamed Lemine Ould Dhehbi et Habib Ould Ham, ont respectivement été nommés ministre des Finances et ministre délégué auprès du ministre de l’Économie.

Enfin, Ould Ghazouani a nommé deux intimes : Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, son cousin, au poste de directeur de cabinet, et Hanena Ould Sidi à la Défense.


La liste complète du gouvernement

Dr. Haïmouda Ould Ramdane, ministre de la Justice

Ismaël Ould Cheikh Ahmed, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens à l’étranger

Hanena Ould Sidi, ministre de la Défense nationale

Dr. Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation,

Ckeikh El Kebir Ould MoulayTaher, ministre de l’Économie et de l’Industrie,

Mohamed Lemine Ould Dhehbi, ministre des Finances

Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb, ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel

Adama Sonko, ministre de l’Enseignement fondamental et de la Réforme de l’Éducation nationale

Mohamed Malaînine Ould Eyih, ministre de l’Enseignement secondaire et de la Formation technique et professionnelle

Mohamed Ould Abdel Vetah, ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie

Dr. Camara Saloum Mohamed, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Modernisation de l’administration

Dr. Nezhirou Ould Hamed, ministre de la Santé

Nani Ould Chrougha, ministre des pêches et de l’Économie maritime

Mahmoud Sid’Ahmed, ministre du Commerce et du Tourisme

Khadijettou Mint Bouka, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire

Dy Ould Zein, ministre du Développement rural

Mohamedou Ould M’Haïmid, ministre de l’Équipement et des Transports

Naha Mint Mouknass, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement

Dr. Sidi Ould Salem, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication,

Dr. Sidi Mohamed Ould Ghaber, ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement

Dr. Taleb Ould Sid’Ahmed, ministre de l’emploi, de la Jeunesse et des Sports,

Dr. Neina Kane, ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille,

Mariem Bekaye, ministre de l’Environnement et du Développement durable,

Niang Djibril, ministre Secrétaire général du gouvernement,

Habib Ould Ham, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et de l’Industrie chargé de la promotion de l’investissement et du développement industriel.

Électricité de Guinée : la présidence anticipe le départ de Veolia…
et place ses hommes

| Par

Comme attendu, le statut juridique d'EDG évolue afin de préparer une gestion par les pouvoirs publics qui s’annonce périlleuse. Le contrat de Veolia arrive à terme en octobre, à l'issue de quatre années de relations compliquées avec Alpha Condé, le président de la République.

Après quatre années de relations tumultueuses avec le président guinéen, Veolia voit son contrat de gestion, d’une valeur totale de 11 millions d’euros -entièrement payé par la Banque mondiale – arriver à terme en octobre prochain. Le géant français des services à l’environnement ne regrettera pas la Guinée, tant les critiques du pouvoir ont plu sur ses performances, malgré des résultats plutôt encourageants sur la période (nombre de clients multipliés par deux, charges de fonctionnement divisés par deux, pertes techniques et commerciales passées de 34 % à 30 %, diminution des délestages…).

Le nouveau décret promulgué par le gouvernement fait d’Électricité de Guinée (EDG), auparavant société d’économie mixte, une société publique anonyme dotée d’un conseil d’administration et d’un président. Le texte la place aussi sous la tutelle technique du ministère de l’Énergie et sous la tutelle financière du Ministère de l’Économie et des Finances.

Alpha Condé a choisi comme président du conseil d’administration Ousmane Bah, ministre d’État, conseiller spécial à la présidence de la République, président du parti UPR (Union pour le progrès et le renouveau). L’homme était auparavant président du comité de suivi d’EDG. Parmi les onze autres membres, un conseiller à la présidence, un conseiller auprès du Premier ministre et deux secrétaires généraux ministériels.

Coupures de courant intempestives

Depuis fin 2015, Veolia, sélectionnée par la Banque mondiale, gérait EDG au quotidien via sa filiale Seureca, avec huit experts sur place, puis seulement quatre, dont l’administrateur général, le Marocain Abdenbi Attou, ancien d’Amendis (filiale de Veolia au Maroc). Selon nos sources, aucune des deux parties ne souhaite renouveler cette gestion pour quatre ans.

À plusieurs reprises depuis le début du contrat, Alpha Condé a exprimé publiquement sa défiance à l’égard de la multinationale française et la jugeait responsable des coupures de courant intempestives dans le pays (238 heures au total en 2018). Des réprimandes que le groupe français s’est toujours refusé à commenter.

Ce changement de statut juridique va permettre notamment à EDG d’emprunter directement auprès des bailleurs de fonds pour financer sa croissance et d’investir dans son réseau de transport et de distribution qui en a désespérément besoin. Malgré les subventions de l’État, la compagnie nationale connaît un déficit de fonctionnement chronique du fait de vendre son électricité à un tarif inférieur au coût de production.

C’est Mamadou Fanta Traoré, nommé administrateur délégué homologue cette année, qui est pressenti pour prendre le relais de d’Abendbi Attou. Selon une source proche du dossier, il n’est cependant pas impossible que le gouvernement demande de prolonger le contrat de gestion de Veolia de quelques mois, voire « peut-être, jusqu’aux élections présidentielles prévues fin 2020… »

Un laps de temps qui permettrait au gouvernement de mieux se préparer à présider seul aux destinées d’EDG, tout en évitant de se retrouver en première ligne avant cette échéance décisive.

Première transition démocratique en Mauritanie:
qui est Mohamed Ghazouani ? | Vatican News

 

Le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a prêté serment jeudi 1er août, marquant la première transition démocratique dans un pays troublé par de nombreux coups d’Etats

Marine Henriot – Cité du Vatican 

Son mandat est déjà historique : avec la passation de pouvoir jeudi 1er août entre le nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son prédecesseur Mohamed Ould Abdel Aziz, la Mauritanie, marquée profondément par de nombreux coup d’Etats, réalise son premier passage de relais entre deux présidents élus. Sous les yeux de 5 000 invités et du président sortant qui en a fait son dauphin, le vainqueur de la présidentielle de juin a été investi. Il a juré de remplir ses fonctions en toute impartialité et dans le respect des lois et de la constitution.

Mohamed Ghazouani, c’est avant tout le général Ghazouani. Militaire de formation, dans l’armée mauritanienne depuis 1970, ancien chef d’Etat major… Il est considéré comme le principal artisan du succès de l’armée contre les djihadistes dans son pays.

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: Première transition démocratique en Mauritanie: qui est Mohamed Ghazouani ? – Vatican News, 02.08.19.

Procès du putsch manqué au Burkina :
les avocats du général Diendéré plaident son acquittement

| Par Jeune Afrique avec AFP

La défense du général Gilbert Diendéré, cerveau présumé du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, a demandé son acquittement au procès des putschistes présumés, a expliqué un de ses avocats jeudi.

« Le parquet militaire n’a pas été capable de nous apporter des preuves qui font du général (Diendéré) l’auteur de tous les crimes qu’on lui impute », a déclaré lors d’une conférence de presse Me Jean Dégli, un des avocats du général Gilbert Diendéré. « Nulle part le parquet ne nous a clarifié le complot sur la base duquel il y a eu exécution » du coup d’État, a-t-il insisté, estimant que « le général a dû assumer une situation déjà en cours ».

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l’armée loyaliste, est poursuivi pour « attentat à la sûreté de l’État », « trahison », « meurtres et coups et blessures ». Le procureur du tribunal militaire de Ouagadougou a requis la prison à vie à son encontre.

 

« Clémence »

Mercredi, lors de sa dernière comparution devant le tribunal, à l’issue des plaidoiries de ses avocats, le général Diendéré a plaidé la « clémence » des juges pour lui et ses coaccusés, se disant toujours disposé à servir le pays, surtout face aux attaques terroristes dont le Burkina est la cible depuis début 2015.
« Du fond de ma cellule, je reste disponible pour la défense de mon pays, car (jamais) au grand jamais, je ne serai un traître pour ma patrie », a-t-il déclaré.

Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé un an plus tôt par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir. Au total, 84 accusés sont jugés depuis février 2018, dont le général Diendéré, principal accusé du force manqué, qui avait fait 14 morts et 270 blessés.