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Nigeria: les partis peinent à s'organiser pour choisir leur candidat à la présidentielle

 

Les partis politiques nigérians sont très loin d'être en ordre de bataille, à l'approche de l'élection présidentielle qui doit se tenir en février 2023. Le parti majoritaire, le Congrès des progressistes (APC) au pouvoir et le Parti des démocrates (PDP) dans l'opposition, ont normalement jusqu'au 3 juin pour organiser ces primaires. Mais les modalités du vote sont encore peu claires et les dates également sujettes à caution.

Avec notre correspondante à LagosLiza Fabbian 

Le grand nombre de candidats et les intrigues en interne semblent mettre en péril la tenue des primaires pour la présidentielle, prévues pour la fin de semaine prochaine.

Ce samedi, l'opposition devait notamment lancer les primaires pour désigner ses futures élus régionaux et les candidats aux postes de gouverneur, mais le processus a finalement pris du retard.

Faute de consensus, certains Etats enregistrent des dizaines de candidatures pour un seul poste de gouverneur, créant de fortes tensions, en particulier dans les régions qui ne sont pas au main du PDP. 

Ces retards risquent bien de compliquer la tenue en temps et en heure des primaires pour désigner les candidats à la présidence. Celles du PDP sont fixées à samedi prochain, et celles de l'APC au dimanche. 

La date limite est normalement fixée au 3 juin, mais des voix se sont élevées récemment pour demander un aménagement du calendrier électoral et un délai supplémentaire. 

Pour ne rien arranger, le président Muhammadu Buhari semble également tarder à approuver un amendement de la loi électorale visant a clarifier les modalités de ces primaires, ajoutant encore à la confusion.

14e Biennale d'art contemporain africain à Dakar: premières visites, premières émotions artistiques

 

La 14e Biennale d’art contemporain africain de Dakar s’est ouverte jeudi 19 mai sur une multitude de sites, dont le nouveau musée des Civilisations noires. C’est là que sont regroupés les pavillons nationaux de Chine, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.  

Avec notre envoyé spécial à Dakar, Sébastien Jédor

Le Sénégal joue à domicile dans le bâtiment du musée des Civilisations noires, construit sur le modèle des cases à impluvium de Casamance.

Le commissaire Massamba Mbaye a choisi un élément important du patrimoine, le « fagot de bois », « loositoo » en mandingue, comme base de réflexion pour les artistes, explique-t-il : « Le fagot de bois renvoie à quelque chose de naturel parce que c’est du bois mort qui est recyclé pour régénérer la vie par la cuisson. Donc, en fait, traditionnellement, les gens ne choisissaient pas du bois vert. Ils prenaient du bois rejeté par l’arbre. Et donc, par ce système-là, on renouvelle également le cycle de la vie. »

► À lire : Fer de lance de la créativité africaine, la Biennale de Dakar fait son retour

Abdarahmane N'Gaidé, lui, travaille le bois au sens propre. Jardinier et professeur d’histoire à l’université, il sculpte du bougainvillier pour en faire des formes modulables à l’infini : « L’exceptionnalité du bougainvillier, c’est qu’il est venu avec la colonisation, affirme l'artiste. Il vient du Brésil. Il était venu pour embellir les petites maisons des anciens colons. Tout à coup, après l’indépendance, le bougainvillier s’est développé dans les maisons des classes moyennes. Le bougainvillier peut être planté n'importe où. Il est très beau et il embellit un peu partout. »

Intarissable, Abdarahmane N'Gaidé ne révèle pas, toutefois, le lieu où il coupe du bois. Il avoue seulement s’introduire, discrètement, dans des concessions.

« C'est le chasseur qui raconte l'histoire du lion et il est temps que le lion reprenne son histoire en main »

Parmi les artistes incontournables de l’exposition internationale de la Biennale, il y a également le Béninois Roméo Mivekannin, né en 1986. Sur de grands draps, il réinterprète les peintures des maîtres occidentaux, comme Titien ou Géricault en s’interrogeant sur la place des Noirs à leur époque. Comme d’autres artistes de sa génération, il interroge le passé pour penser l’avenir.

« Moi, j’aime bien dire qu’on est tous le produit d’une histoire, d’un chaos qui dure depuis 2 000 ans, commence Roméo Mivekannin. En même temps, cette génération dont vous parlez, ce sont des gens qui sont nés après les années 1960. Nous, on est complètement décomplexés avec l’histoire, nous on parle du temps d’après. Mais on ne peut pas interroger le temps d’après sans rejouer le rituel du trauma, de là où, quelque part, ça a flanché. Donc, c’est tout à fait normal qu’on soit toute cette génération qui prend toutes les histoires. C’est une manière de raconter de nouveaux récits, puisque, jusque-là, ceux qui racontaient les récits officiels ou en tout cas les histoires qui étaient racontées dans les livres officiels n’étaient pas écrites par nous. Et comme on dit souvent en Afrique, c’est le chasseur qui raconte l’histoire du lion et il est temps que le lion reprenne son histoire en main. »

► À écouter : Noir Concept: l’art et le design africains à l’honneur

Mali : qui est derrière le Collectif de défense des militaires, mouvement anti-France et pro-junte ?

Communiqués incendiaires visant l’Hexagone, la Cedeao ou les médias occidentaux, manifestations d’encouragement aux Forces armées maliennes… Depuis des mois, le CDM s’est placé aux avant-postes des combats pour la « souveraineté » du pays et le soutien au régime d’Assimi Goïta.

Mis à jour le 19 mai 2022 à 19:05
 

 

Plusieurs centaines de Maliens se sont rassemblés à Bamako pour soutenir la junte, l’armée et la coopération militaire avec les Russes, le 13 mai 2022. © OUSMANE MAKAVELI/AFP

 

En ce vendredi 13 mai, le boulevard de l’Indépendance de Bamako est animé. Des barricades ont été dressées par les forces de l’ordre pour empêcher l’accès au lieu, qui fut l’épicentre de la contestation qui a précédé la chute d’Ibrahim Boubacar Keita. Sous la tente qui trône devant le monument, des baffles crachent les notes de reggae du morceau Armée française d’Alpha Blondy.

Brandissant des drapeaux aux couleurs du Mali ou de la Russie, entonnant des slogans hostiles à la France ou à la Cedeao, des manifestants arborent les couleurs d’une initiative qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines : « Opération Espoir Tous Fama ». Une opération de soutien à l’armée malienne, lancée par le Collectif pour la défense des militaires (CDM), nébuleuse qui a une influence grandissante au sein du microcosme bamakois.

CDM : trois lettres, derrière lesquelles se cache une organisation érigée en défenseuse inconditionnelle des autorités de transition et des forces armées maliennes (Fama). De ce collectif, on ne sait presque rien. Même la date de sa naissance donne lieu à des réponses divergentes de la part de ses membres. Son président et co-fondateur, Sanoussi Tangara, fait remonter sa création à 2016, avec un début d’activité en 2018. Pour Mohamed Dembélé, porte-parole du collectif, les débuts dateraient plutôt du 15 mars 2020.

Contre les « ennemis du Mali »

Fraîchement créé ou non, c’est à partir de mai 2021, à la suite du second coup d’État qui installe le colonel Assimi Goïta au pouvoir, que le collectif, bâti autour d’un bureau de 17 membres, gagne en vigueur. Véritable sniper verbal, le CDM pointe à tour de bras les « ennemis internes et externes du Mali ». RFI, France 24 et leurs journalistes, figurent parmi les premiers dans son viseur. À grand renfort de communiqués explosifs, le CDM dénonce un « acharnement contre [les] forces armées » et des « ​​informations sans fondement » visant à « terroriser » les Fama, suite à la diffusion de reportages relayant des accusations d’exactions.

Puis le 14 mars, vient une menace. Le CDM donne « jusqu’au 31 mars à France 24 et RFI pour quitter le sol malien. [Passé] ce délai, le peuple souverain du Mali prendra toutes ses responsabilités ». « France 24 et RFI ont publié des reportages accusant l’armée d’avoir calciné des civils à Diabaly, sans aucune preuve. Nous avons enquêté dans la zone avec des journalistes sur place et des membres du CDM qui vivent dans la région, nous avons même envoyé des huissiers : personne n’a eu connaissance de ce massacre », justifie Sassouni Tangara, dit Baba, président du collectif qui se présente comme un commerçant.

Trois jours après le communiqué, la sentence tombe : les deux médias hexagonaux sont suspendus par les autorités. Avec eux, dans le collimateur du CDM, apparaissent pêle-mêle l’opération Barkhane, la France et ses « provocations », la Cedeao, la Minusma ou encore les groupes armés signataires de l’Accord de paix, dont le collectif désapprouve les communications « terroristes ».

Dernier coup d’éclat dont le collectif se prévaut : la dissolution par la cour d’appel, jeudi 17 mai, du parti Mouvement pour la République (MR) d’Ainea Ibrahim Camara, qui s’était autoproclamé président de la transition en février dernier. Une mesure qui était réclamée par le CDM depuis des mois.

Objectifs communs avec la junte

Autant de cibles qui recoupent celles des autorités de Bamako. Faut-il pour autant y voir une forme de collusion ? « Au sein du CDM, il n’y a que des civils. On n’accepterait pas qu’un militaire soit parmi nous, parce que nous souhaitons être libres de nos mouvements », balaie Sassouni Toungara.

« Nous ne sommes pas de mèche avec les autorités. Beaucoup pensent que nous sommes des militaires ou que ce sont ces derniers qui sont derrière. Nous partageons avec les militaires les mêmes idéaux de la défense et de la restauration de la patrie. Mais le CDM est composé à 99 % de civils. Je suis, par exemple, professeur d’enseignement secondaire général », renchérit Mohamed Dembélé, habitant de Kati, ville garnison surplombant Bamako d’où sont partis la plupart des coups d’État de ces dernières années. « Des civils qui défendent des militaires. Du jamais-vu », commente, ironique, un jeune bamakois habitué des manifestations sur le boulevard de l’Indépendance.

« On est la branche politique des militaires, des forces de défense et de sécurité », clame pourtant un panéliste, non identifié, lors d’une conférence de presse du CDM. « Nous ne sommes pas un mouvement politique et n’avons pas vocation à devenir un parti politique. Nous nous concentrons uniquement sur la défense des militaires », rétorque le président du collectif.

Et qu’importe si Mohamed Dembélé détaille des objectifs un brin plus politiques tels que la « défense des droits humains », la lutte contre le « changement climatique » ou celle « contre le terrorisme et tous les maux qui minent le Sahel ».

Les « petits » d’Ismaël Wagué ?

Selon une source, le collectif serait déjà en proie à des turbulences. « Ils traversent une crise de leadership : chacun veut se faire bien voir auprès du commanditaire, ce qui a poussé Yerewolo à prendre ses distances », confie notre interlocuteur, selon lequel le collectif panafricaniste Yerewolo-Debout sur les remparts, dirigé par Adama Diarra, dit « Ben le cerveau », ferait partie des initiateurs du CDM.

Quel serait ce mystérieux « commanditaire » ? Quelques indiscrétions pointent en direction du colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation et ancien porte-parole charismatique de l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP), tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. « Wagué est le colonel qui a le moins d’influence. Comme Yerewolo est proche de Sadio Camara, il essaie de rassembler le CDM afin d’avoir plus de poids. C’est lui qui est derrière l’opération Espoir tous Fama, portée par le CDM », croit savoir notre source.

Des allégations impossibles à vérifier et vivement contestées par le CDM. « Il n’y a rien qui nous lie à Wagué, balaie Mohamed Dembélé, porte-parole du collectif. Même si nous sommes là pour les porteurs d’uniformes, l’initiative d’Espoir tous Fama est venue de nous. »

Une indépendance sur laquelle insiste également le président Sanoussi Tangara. « Nous n’avons aucun lien avec les militaires au pouvoir et ne sommes financés que par les cotisations de nos 3 000 membres. La preuve : nos activités sont parfois annulées et je dirais que les autorités ne mènent à bien que 20 % de nos combats, comme ce fut le cas pour RFI et France 24 », assure-t-il.

Armée de journalistes

Aux côtés de Sanoussi Tangara, Mohamed Dembélé et Younouss Soumaré, secrétaire général du collectif en charge des relations extérieures, les journalistes devenus les porte-voix du collectif, sans pour autant en être membres, sont légion. Parmi eux, le très actif Boubou Mabel Diawara. Un temps président par intérim de l’Association des médias sociaux du Mali (AMS), Diawara fut le secrétaire général de la section Commune VI de l’Asma-CFP, parti de feu Soumeylou Boubeye Maïga (SBM). Ce journaliste au parcours « illisible et opportuniste », selon un ancien collaborateur de SBM, aurait démissionné de l’Asma-CFP au début du mois de mai, quelques mois après l’avoir « complètement lâché afin de s’aligner sur la transition ».

Chroniqueur, journaliste, animateur radio et chantre des Fama, Boubou Mabel Diawara intervient très régulièrement sur les plateaux de médias maliens tels que Gandhi Malien ou Bamada.net, où il discute essentiellement de l’actualité militaire et politique. Sollicité par Jeune Afrique, il n’a pas donné suite. Avec lui, les journalistes Amadou Niambélé et Brahima Dembélé sont régulièrement « sollicités afin de véhiculer les vraies informations », fait savoir Mohamed Dembélé.

De « vraies informations » en opposition à la « propagande » et aux « manipulations » des médias occidentaux régulièrement dénoncées par Bamako. Initiative autonome ou cheville ouvrière de la communication gouvernementale, le Collectif pour la défense des militaires est devenu, en quelques mois seulement, la vitrine du « journalisme patriotique » appelé de ses vœux par les autorités maliennes.

Burkina Faso: dans le village de Perkoa, le sort des mineurs disparus a tout figé

 

Le temps semble s’être arrêté à Perkoa, le village qui abrite le site de la mine de zinc où huit personnes sont toujours portées disparues. Toutes les activités récréatives sont suspendues. Tous les regards sont tournés vers la mine, d'où tout le monde attend des nouvelles. Dans les écoles, les enseignants doivent faire face aux questions de leurs élèves. 

Avec notre correspondant au Burkina Faso, Yaya Boudani

À Perkoa, le village qui abrite la mine de zinc, la vie tourne au ralenti depuis le 16 avril, quand une inondation s'est produite, bloquant à près de 720 mètres de profondeur huit mineurs : six Burkinabè, un Tanzanien et un Zambien. Dans le village, plus de réjouissance ni d’activités récréatives.

À l’école, les enseignants font face aux questions des élèves sur la situation des mineurs portés disparus. Madame Tondé, née Assita Sangaré, enseignante, confie : « C'est la désolation. Nous sommes dans le cadre scolaire. D'une manière ou d'une autre, cet événement ne peut pas ne pas jouer sur le travail. On essaie de leur remonter le moral, de faire revenir les esprits en classe parce que ce n'est pas encore la fin de l'année. »

► À lire aussi : Burkina Faso : émotion et colère au village des mineurs disparus de Perkoa

Pour les personnes très âgées habitant les villages autour de la mine, c’est la première fois qu’un tel drame se produit sur un site d’exploitation de minerais. Philipe Bayala, l'un d'eux, explique : « L’inondation nous a surpris. On a été vraiment surpris. Il peut y avoir des éboulements, des explosions sur les sites miniers. Mais c’est la première fois que nous assistons à un tel phénomène, même nos ancêtres ne l’ont jamais vécu. » 

Qu’elles soient de Perkoa, Sanguié ou Bonyolo, les populations attendent toujours des réponses. Pendant ce temps, l’évacuation de l’eau se poursuit du côté de la mine, où les secours ont retrouvé une chambre de refuge vide mardi 17 mai.

 

perkoa


Localisation de la mine de Perkoa
 

 

New World TV, le groupe togolais qui fait trembler les géants de l’audiovisuel

Depuis qu’elle a acquis les droits de diffusion en Afrique francophone de la Coupe du monde 2022, cette chaîne à péage créée à Lomé alimente tous les fantasmes. Promoteurs, financement, stratégie… Jeune Afrique a mené l’enquête.

Mis à jour le 17 mai 2022 à 18:0
 

 

 

Le PDG de New World TV, Nimonka Kolani et la ministre togolaise des Sports, Lidi Bessi-Kama, Passage du trophée Jules Rimet à Lomé, le 6 septembre 2021 © New World TV

 

En mars 2021, New World TV (NWT) a réalisé une entrée remarquée dans le petit monde des diffuseurs de manifestations sportives en acquérant, pour environ 15 millions d’euros, les droits de diffusion en Afrique francophone de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Et depuis, la chaîne à péage créée en 2015 à Lomé continue de faire ses courses dans ce marché très fermé. Elle s’est en effet octroyé les droits UEFA de la Nations League, la dernière-née des compétitions de football européennes, pour les éditions de 2022 à 2028, ainsi que les droits de diffusion en Afrique francophone de l’Euro 2024 et 2028.

Se positionnant en télévision premium, la chaîne a embauché l’ex-présentateur vedette de TF1 Christian Jeanpierre, futur manitou de l’éditorial, et une brochette de consultants pour assurer le commentaire des matchs diffusés en français mais, aussi, en langue locale.

La curiosité des milieux d’affaires se cristallise non seulement sur la personnalité de ses promoteurs, mais surtout sur le financement de la chaîne, qui semble disposer de larges marges de manœuvres.

Une équipe à Paris

« Il n’y a pas du tout d’argent public dans New World TV », assurent les proches du directeur général, Kolani Nimonka. Cet avocat de 54 ans, titulaire d’un master en droit des affaires obtenu à l’université de Lomé, est passé par la division juridique de la Banque populaire pour l’épargne et le crédit (BPEC). Il est surtout le visage de New World TV, dont le promoteur est Marc Adissou, un ingénieur en télécommunications de 46 ans, directeur général et principal actionnaire depuis 2016 de SKA Telecom, également détenue par Rotimi Matthias Ibrahim et Olugbenga Omeiza Adebayo. SKA Telecom est par ailleurs le principal partenaire technique de NWT.

Au cœur de la stratégie se trouve une équipe basée à Paris, avenue de la Grande armée, dirigée par un avocat, Louis Biyao, spécialisé dans le droit de la propriété intellectuelle. Ce dernier a recruté un partenaire technique pour le montage des dossiers d’appels d’offres, le cabinet londonien Media Business Solutions (MBS), fondé en 2012 par Richard Dimosi, un ancien journaliste franco-congolais.

Financement de l’État togolais ?

Depuis que la chaîne a invité, en marge du passage du trophée Jules Rimet à Lomé en septembre dernier, plusieurs anciennes gloires du football (Emmanuel Petit, Marcel Desailly, Emmanuel Adebayor et Basile Boli) avec le concours logistique et sécuritaire de l’État togolais, des rumeurs associent ce dernier au financement de l’essor de la jeune entreprise. Les promoteurs eux, assurent bénéficier du concours de plusieurs banques locales, dont la filiale togolaise du groupe burkinabè Coris Bank International.

S’agissant de son plan de développement, NWT ambitionne de s’implanter dans toute l’Afrique subsaharienne. Mais pour aller titiller le géant français Canal+ International, elle joue sur la solidité de son offre (un bouquet composé d’une centaine de chaînes dont celles des Français M6, TF1 et France Télévisions et celle du Chinois Startimes) et sur la diffusion en langues locales de la Ligue 1 française déjà commentée en evé, en kotokoli et en kabyè. Elle mise aussi sur ses coûts d’abonnement (de 3000 à 7000 F CFA), plus bas que ceux de ses concurrents. Revendiquant un parc de 100 000 abonnés au Togo, elle vise dans les trois prochaines années 7 à 10 millions d’abonnés en Afrique subsaharienne.