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Burkina Faso: les augmentations de salaires des ministres font polémique

 

Cinq partis et mouvements politiques regroupés au sein d’une alliance dénommée « Ensemble pour le Faso » donne de la voix face aux nouveaux salaires des membres gouvernement de la transition. La rémunération des ministres est ainsi passée de 973 320 à 2 386 256  et celle du Premier ministre, Albert Ouedraogo, de 1 089 720 à 2 782 717 francs CFA. Soit des augmentations respectives de 145 % et 155 %, selon le journal L’Événement.

Avec notre correspondante à Ouagadougou, Yaya Boudani

À l’occasion du 31e anniversaire de l’adoption de la Constitution de la 4e République, Maitre Guy Hervé Kam, Abdoul Karim Sango et leurs camarades dénoncent l’irrégularité dans la fixation de ces salaires et face au « péril démocratique » qui frappe le Burkina, l’alliance invite les militaires à regagner les casernes et à « démilitariser l’administration publique ».

Pour les cinq conférenciers, l’augmentation du salaire des membres du gouvernement de la transition est irrégulière. Maître Guy Herve Kam, le président du mois de l’alliance « Ensemble pour le Faso », estime que le décret qui a permis cette hausse est « irrégulier ». « La question de rémunération des hauts fonctionnaires des gouvernants est une question d’intérêt public. Et devrait faire l’objet d’un débat national avant son adoption », a-t-il martelé.

Selon les cinq partis politiques pendant que la vie chère bat son plein et que le panier de la ménagère se vide désespérément, les gouvernants ne manquent pas de créativité pour augmenter ostensiblement et sans aucune gêne leurs salaires. Pour  les conférenciers, cette augmentation de salaire découle de la légèreté avec laquelle cette transition gère le pouvoir. Ils exigent donc l’abrogation du décret « illégal, illégitime et inopportun » sur la rémunération des ministres.

L’Alliance « Ensemble pour le Faso » invite le Mouvement patriotique pour le sauvegarde et la restauration à « rectifié le tir », sans quoi, « ce sera au tour du peuple de prendre ses responsabilités ».

Guinée : 55 millions de dollars levés pour le projet aurifère de Bankan

Après la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, la société d’exploration australienne Predictive Discovery met un pied en Guinée. Les ressources en or de la mine de Bankan sont estimées à 3,65 millions d’onces.

Par Jeune Afrique - avec Reuters
Mis à jour le 1 juin 2022 à 15:14
 

 

Premiers forages sur la site minier de Bankan, en Guinée. © DR

 

La société d’exploration australienne Predictive Discovery a réussi à lever quelque 55 millions de dollars auprès d’investisseurs institutionnels pour développer son projet de mines d’or de Bankan en Guinée, a-t-elle déclaré le 30 mai. L’opération sera concrétisée par le biais d’un placement d’actions.

La junior minière utilisera les fonds pour achever les études environnementales de base et poursuivre le forage en vue d’augmenter les ressources présumées de Bankan, soit 3,65 millions d’onces d’or (environ 114 tonnes).

Le projet Bankan se situe dans la zone tampon extérieure du parc national du Haut-Niger. Des discussions sont actuellement en cours avec les autorités guinéennes quant aux possibilités d’extraction. L’entreprise australienne prévoit également de financer des activités de conservation dans le parc national.

Retrait de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso

Andrew Pardey a assuré que la collecte de fonds – la plus importante de l’année pour une société d’exploration aurifère axée sur l’Afrique – a été « fortement » sursouscrite. Les actions seront émises à 0,18 dollar australien (0,12 euro), soit une décote de 10 % par rapport au dernier cours négocié. La première tranche du placement devrait se terminer le 6 juin, tandis que la seconde sera émise sous réserve de l’approbation des actionnaires lors d’une réunion prévue début juillet. Predictive Discovery vise également à lever 5 millions de dollars supplémentaires auprès d’investisseurs individuels par le biais d’un plan d’achat d’actions.

Bankan doit être mis en production en 2025 et Predictive prévoit de se concentrer sur la Guinée, après avoir exploré les sols en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. La société prévoit de vendre ses permis d’exploration au Burkina Faso ou de les laisser arriver à expiration. Ces permis se trouvent dans le nord du pays, une région à haut risque, où les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont gagné du terrain.

« Je ne suis pas prêt à y aller et je ne suis pas prêt à y envoyer quelqu’un d’autre », a déclaré Andrew Pardey. Predictive est également en train de se retirer de ses joint-venture en Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté.

Nigeria-Maroc : le projet de gazoduc franchit une étape décisive

Alors que la situation en Ukraine a rendu incertains les approvisionnements énergétiques du Vieux Continent, le projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc obtient un soutien de poids.

Par Jeune Afrique - avec Reuters
Mis à jour le 2 juin 2022 à 12:57
 

 

Gazoduc de la centrale électrique Afam VI de Port Harcourt, au Nigeria, en septembre 2015. Le pays est le plus grand producteur d’Afrique, avec environ deux millions de barils de brut par jour. © FLORIAN PLAUCHEUR / AFP

 

La construction du futur gazoduc qui doit relier l’Afrique à l’Europe a franchi une nouvelle étape mercredi 1er juin. Le Nigeria a en effet donné le feu vert à sa compagnie pétrolière publique NNPC pour signer un protocole d’accord avec l’organisation régionale ouest-africaine Cedeao dans le cadre du projet de construction du gazoduc avec le Maroc. Une décision qui intervient alors que l’approvisionnement de l’Europe en gaz africain gagne en importance, la guerre en Ukraine laissant peser des incertitudes sur les exportations énergétiques russes. L’Algérie a déjà accepté d’augmenter son approvisionnement vers l’Italie.

Le Nigeria et le Maroc ont signé une joint-venture en 2016 pour la construction d’un gazoduc qui acheminera le gaz à travers quinze pays d’Afrique de l’Ouest et, via le Maroc, vers l’Espagne et l’Europe, a déclaré le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, lors d’une réunion du cabinet à Abuja tout en présentant la demande d’approbation.

Recherche d’investisseurs

« Nous en sommes encore au stade de la conception technique préliminaire », a encore déclaré M. Sylva, à la suite de quoi le coût et le financement du gazoduc seront déterminés. Le ministre n’a pas précisé quand la construction commencerait ni quand elle serait achevée. La Banque islamique de développement (BID) a apporté son soutien à deux nouveaux contrats autour de ce projet. L’institution, dont le siège est en Arabie saoudite, avait déjà engagé 15,5 millions de dollars pour des études de conception technique préliminaires, à la mi-2021.

Pour l’heure, aucun investisseur sur le projet n’a été officiellement annoncé, bien que Timipre Sylva ait affirmé début mai que « beaucoup de personnes manifest[ai]ent leur intérêt ».

L’an dernier, le Nigeria et le Maroc ont déclaré que l’oléoduc aurait une longueur de 5 660 km et que la construction se ferait par étapes, sur vingt-cinq ans. De plus, des études de faisabilité ont été engagées en vue de construire le gazoduc à la fois sur terre et en mer. Le Nigeria, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dispose d’énormes réserves en gaz, les premières en Afrique et les septièmes au niveau mondial. Présenté comme propice à l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest, le projet viendrait également s’ajouter au réseau de gazoducs existants qui approvisionnent l’Europe via la mer Méditerranée.

LE PÈRE STANLEY LUBUNGO EST RÉÉLU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL.


DES MISSIONNAIRES D’AFRIQUE

 

AUJOURD’HUI, VERS 17 HEURES

 

Communiqué du Chapitre – 26 mai 2022 – Nouveau Supérieur Général

Chapter Communication - 26 May 2022 - New Superior General

 

Le jeudi 26 mai 2022, le 29e Chapitre général de la Société des Missionnaires d’Afrique a réélu le Père Stanley LUBUNGO Supérieur général. 

Nos sincères félicitations fraternelles et nos remerciements à Stan pour avoir accepté de continuer à servir la Société et l’Eglise

comme Supérieur général pour l’Afrique et le Monde africain.

Rome, 26th May 2022
André-L. Simonart,
Secretary General

 

 

Offrons au Seigneur notre prière d’action de grâce car l’Esprit Saint a inspiré nos confrères dans l’élection du supérieur général. Que notre supérieur général demeure la personne dont la mission a besoin, la personne dont l’Église d’Afrique a besoin, la personne dont l’Église universelle a besoin et finalement le confrère dont la société des missionnaires d’Afrique a besoin.

Accueillons-le avec joie comme un don du Seigneur à notre égard. Puisse le Seigneur le soutenir dans l’accomplissement de sa mission.

Stan, nous tous tes confrères, nous te remercions d’avoir accepté la responsabilité de conduire la société des Missionnaires d’Afrique pour un second terme. Nous t’assurons de notre amitié, de notre soutien et de notre prière pour toi. Puisse le Seigneur t’accompagner, te partager sa sagesse, et te guider dans l’exercice de tes responsabilités. Qu’il te bénisse et t’accorde sa paix et sa joie dans ton ministère.

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur… »

 

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara choisit Adama Bictogo pour diriger l’Assemblée nationale

Ces derniers mois, le député d’Agboville avait assuré l’interim d’Amadou Soumahoro, souffrant, au perchoir. Après son élection, Adama Bictogo devra quitter ses fonctions de secrétaire exécutif du RHDP.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 31 mai 2022 à 10:07

 

Adama Bictogo dans son bureau à Abidjan, le 12 septembre 2019. © Issam Zejly pour JA

Les hésitations ont tant duré que la date de clôture de dépôt des candidatures a été reportée. Initialement prévue le 24 mai, elle a finalement été fixée au 31 mai et c’est ce mardi, à la dernière minute donc, qu’Adama Bictogo va déposer son dossier.

Il va ainsi devenir officiellement le prétendant au perchoir du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), majoritaire au sein de l’hémicycle (il compte 137 des 255 députés). Il part grand favori du vote du 7 juin où les députés désigneront le successeur d’Amadou Soumahoro, décédé le 7 mai dernier, même si Naya Jarvis Zamblé, une jeune députée de 26 ans élue sous l’étiquette RHDP a annoncé qu’elle souhaitait présenter sa candidature.

Relations tendues

Sauf revirement de dernière minute, Alassane Ouattara a donc préféré Adama Bictogo à d’autres caciques de la formation présidentielle, comme Kandia Kamissoko-Camara, la ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, ou Kobenan Kouassi Adjoumani, le ministre de l’Agriculture et de Développement durable.

Le président ivoirien a tranché ce samedi 28 mai, à son retour d’un séjour de deux semaines en France, et l’a dit à son cercle restreint, notamment à Gilbert Koné Kafana, le patron du parti présidentiel. Le lendemain, celui-ci s’est chargé d’annoncer la nouvelle à Adama Bictogo.

Ce choix permet notamment au chef de l’État ivoirien de s’épargner un ajustement au sein de l’exécutif – les autres prétendants étaient titulaires de portefeuilles ministériels de premier plan. Il évite aussi tout conflit de compétences au sein du RHDP entre Adama Bictogo et Patrick Achi, le Premier ministre, alors que les relations entre les deux hommes sont notoirement tendues.

L’omnipotence du premier au sein du parti avait contribué à sa relégation de la direction exécutive au secrétariat exécutif, en février dernier. Alassane Ouattara a en effet demandé à Adama Bictogo de quitter ses fonctions au sein du RHDP après son élection au perchoir. Il occupera ensuite un poste moins opérationnel et plus compatible avec la direction de l’Assemblée nationale.

Intérimaire

La nomination d’Adama Bictogo suit une certaine logique. Ces derniers mois, l’homme d’affaires avait assuré à plusieurs reprises l’interim d’Amadou Soumahoro, souffrant, et s’était imposé comme le nouveau patron de l’Assemblée nationale. Officiellement élu à ce poste, il devra y faire ses preuves et notamment prouver sa loyauté, alors que l’affichage de ses ambitions présidentielles pour 2025 ont agacé au plus haut niveau du camp présidentiel. Sans doute ne doit-il pas oublier que pareille soif a coûté à Guillaume Soro, l’un de ses prédecesseurs au perchoir (de 2012 à 2019), son poste – et son alliance – avec Alassane Ouattara.