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Air France redouble d’ambition pour le cargo en Afrique

| Par - À Abidjan
Mis à jour le 15 juillet 2021 à 18h51
Arrivée d’un vol Air France, vue de la tour de contrôle de l’aéroport International Leopold Sedar Senghor, à Dakar.
Arrivée d'un vol Air France, vue de la tour de contrôle de l'aéroport International Leopold Sedar Senghor, à Dakar. © Guillaume BASSINET pour JA

 

Le fret a décollé durant la crise du Covid-19. La compagnie aérienne veut maintenir cette avancée tout en accélérant sur le segment passagers.

Air France compte bien maintenir son trafic de cargo sur le continent.  Durant toute la pandémie, cette activité a connu une hausse notable contrairement aux vols commerciaux de voyageurs très sérieusement impactés.  En Côte d’Ivoire, les vols cargos opérés par la compagnie ont bien évolué.

« Certaines compagnies ont décidé de ne plus avoir d’activité cargo. Pendant la crise, il y a eu une demande forte dans ce domaine et cela a créé une activité génératrice de recettes. Sur le continent et Abidjan, nous avons une belle offre que nous continuerons », explique Henri De Peyrelongue, le directeur général adjoint commercial et ventes d’Air France, venu à Abidjan en compagnie d’Henri Hourcade, le directeur général adjoint. Objectif de cette visite :  célébrer les 80 ans d’implantation en Côte d’Ivoire et surtout le déménagement du siège traditionnel de la compagnie du quartier des affaires du Plateau pour la commune de Cocody.

À l’heure de la reprise, Air France veut miser sur deux segments :  « sur le transport de vaccin et les autres [marchandises] nous sommes bien présents », ajoute Henri De Peyrelongue. La compagnie n’a pas transporté que du fret en lien avec le Covid-19 : le transporteur tricolore a aussi pris en charge les exportations de mangues et d’attiéké (semoule de manioc) vers l’Europe. Ainsi que des produits de pêche, comme le thon, transportés à destination du Japon.

Abidjan, première destination africaine

Le segment passagers n’est pas en reste. La Côte d’Ivoire est la première destination africaine en termes de trafic passagers avec  plus de 580 sièges quotidiens sur la ligne. Abidjan est suivi par Dakar, Bamako et Johannesburg. Sur la ligne Paris-Abidjan-Abidjan, Air France assure une fréquence quotidienne de deux vols, avec un Boeing 777 et un Airbus A350. « Nous sentons une reprise et la tendance est bonne. Nous avons enregistré une hausse de 10 % par rapport à l’année 2020. Les réservations reprennent », explique Jean-Luc Mevallec, le directeur régional Afrique de l’Ouest d’Air France qui révèle que la destination Abidjan est l’une de celles qui a le mieux résisté.

La compagnie française maintient son accord avec Air Côte d’Ivoire, dont elle est l’un des actionnaires, en attendant la signature d’une convention de partage de code entre les deux opérateurs. Air France affirme avoir une bonne coopération et un accord interlignes avec Air Côte d’Ivoire. Le groupe français rappelle que le transporteur ivoirien avait une coopération sur la maintenance des A320 avec Air France Industrie. Sans en dire plus pour le moment sur le démarrage du long courrier par Air Côte d’Ivoire.

Cacao : pour Cargill, une responsabilité toute tracée

| Par - à Abidjan
Mis à jour le 15 juillet 2021 à 11h57
Le géant américain peut retracer la provenance des fèves grâce à sa plateforme Cocoawise.
Le géant américain peut retracer la provenance des fèves grâce à sa plateforme Cocoawise. © Cargill

 

Associé à une centaine de coopératives, le géant américain certifie les fèves de cacao récoltées et redistribue en moyenne 20 millions de dollars par an aux planteurs de son réseau.

Plus de neuf ans, après le lancement de son initiative dénommée Cargill Cocoa Promise, son programme phare de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), le géant américain du négoce de cacao poursuit ses activités auprès des planteurs.

Cette initiative veut changer la donne sur cinq sujets jugés prioritaires par la firme cacaoyère : l’amélioration des revenus des planteurs avec l’instauration d’une prime, le bien-être des communautés villageoises, la sauvegarde de la forêt, la traçabilité de la production et enfin la bonne coordination au sein de la filière.

Cargill a intégré les femmes productrices dans sa chaîne de valeur afin qu’elles bénéficient du même soutien que les hommes.

L’entreprise a mis en place une communauté de plus d’une centaine de coopératives de paysans, la Coop Academy, dont les exploitations sont répertoriées digitalement et accessibles aux chocolatiers via une plateforme dénommée Cocoawise. Ce système permet de tracer la récolte et prouve ainsi que les fèves n’ont pas été le fruit du travail d’enfants ou produites dans les forêts classées ou protégées.

Pression des lobbies de consommateurs

Comme ses concurrents, Cargill subit la pression, depuis plusieurs années, des lobbies de consommateurs sur l’origine de leurs approvisionnements suspectés d’être l’objet de nombreuses infractions aux lois.

En février dernier, l’ONG International Rights Advocates a porté plainte devant les tribunaux américains contre Cargill, Nestlé et plusieurs autres chocolatiers. L’ONG agissait pour le compte des familles de six enfants enlevés quand ils étaient mineurs pour venir travailler dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire.

Depuis la campagne 2013-2014, Cargill distribue en moyenne 20 millions de dollars de primes aux agriculteurs membres de son réseau. L’entreprise achète environ plus de 400 000 tonnes de fèves par an, dont 250 000 tonnes sont exportées. Cargill souhaitait atteindre 100 % de fèves certifiées, mais l’entreprise stagne entre 55 % et 60 %.

Au Mali, l'abbé Léon Dougnon a été libéré

A village in the Mopti region, central Mali (illustration)
A village in the Mopti region, central Mali (illustration) news.un.org

Au Mali, l’abbé Léon Dougnon a été libéré mardi 13 juillet dans l'après-midi. Le curé du village de Ségué, dans la région de Mopti, avait été enlevé le 21 juin dernier, il y a trois semaines et demie, alors qu’il voyageait en compagnie de quatre autres fidèles chrétiens. C’était à proximité de la ville de Bandiagara.

L'abbé Léon Dougnon et quatre fidèles avaient été enlevés alors qu'ils se rendaient à des obsèques dans la région de Ségou. L'acte n'a jamais été revendiqué, mais des sources locales pointent les jihadistes de la katiba Macina, affilée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Aqmi, et qui est notoirement active dans la zone. Les ravisseurs avaient rapidement libéré ses compagnons de route, mais pas l’abbé Léon. Cette libération est évidemment un soulagement immense pour ses proches. 

Il va bien, il est en bonne santé, il a été bien traité, et il est évidemment heureux de sa liberté retrouvée. L’abbé Léon préfère ne pas s’exprimer à l’antenne, mais il confirme avoir été libéré ce mardi après-midi. C’est ce qu’avait dans un premier temps indiqué le gouvernorat de Mopti. 

Ses ravisseurs l’ont déposé au bord de la route, entre Mopti et Koro. Il a passé la nuit dans un village près de Bandiagara, chez des proches, où il compte rester quelque temps pour se reposer, avant de reprendre son poste de curé dans le village de Ségué. Et aujourd’hui, l’abbé Léon tient à remercier toutes les personnes qui ont prié pour lui et qui ont œuvré pour sa libération.

Médiation de chefs communautaires

Lorsque ses ravisseurs avaient libéré les autres fidèles qui l’accompagnaient, ils avaient aussi expliqué qu’ils gardaient avec eux l’abbé Léon pour qu’il répare sa voiture, tombée en panne, afin qu'il puisse rentrer chez lui avec. Trois semaines plus tard, l’abbé Léon est reparti sans sa voiture, qui n’a pas pu être réparée.

Il a malgré tout été libéré grâce à la médiation de chefs communautaires de la zone, de représentants de la société civile et de la communauté chrétienne. Une source impliquée dans ces discussions assure qu’il n’y a pas eu de contrepartie. L’abbé Léon lui-même affirme que c’est bien cette question de voiture qui a retardé sa libération. Aucun détail supplémentaire.  

Mines : ces Burkinabè aux manettes d’Iamgold 

| Par 
Mis à jour le 13 juillet 2021 à 18h03
Iamgold détient 90% de la mine d’Essakane au Burkina Faso.
Iamgold détient 90% de la mine d'Essakane au Burkina Faso. © www.iamgold.com

Depuis plus de dix ans le minier canadien a mis en place un programme qui permet aux citoyens du pays de gravir les échelons et d’occuper des positions stratégiques.

Située à 330 km au nord-est de Ouagadougou, la mine d’Essakane emploie quelque 2 500 agents dont 97 % sont d’origine burkinabè. Alors que la société civile burkinabè critique régulièrement les groupes miniers pour leurs recours à des cadres expatriés, Iamgold a mis en place depuis plus d’une décennie un programme offrant une opportunité aux citoyens du pays de gravir les échelons et d’occuper in fine des positions stratégiques.

« Au début du boom minier burkinabè à la fin des années 2000, nous avions des géologues uniquement qualifiés pour l’exploration et très peu d’expertise dans l’exploitation. En 2012 à mon arrivée au sein de la mine, 95 % du personnel était certes local mais très peu d’employés occupaient des postes managériaux », se souvient Oumar Toguyeni, vice-président principal du groupe canadien Iamgold, en charge des affaires internationales et du développement durable.

Repérer les agents à fort potentiel

Dès lors, en accord avec la direction support d’entreprises, implantée à Toronto, un plan de relève (PDR), s’appuyant sur un plan individuel de développement, a vu le jour pour donner les outils et les formations additionnelles aux agents considérés à haut potentiel. Pas moins de 168 salariés sont inscrits dans ce programme pour l’année 2021. Les candidats sont évalués en permanence pour s’assurer de leurs progrès.

« Pour nous, le bilan est satisfaisant car désormais les nationaux occupent les postes de direction comme ceux de surintendants ou de coordonnateurs. Nous sommes même fiers d’avoir grâce à ce programme, pu expatrier des cadres burkinabè au siège de la société à Montréal ou au Suriname », explique William Kader Ouédraogo. Directeur des ressources humaines. Lui-même, arrivé en 2008 comme assistant des ressources humaines, a été promu il y a quatre ans grâce au PDR.



À 59 ans, le Burkinabé Oumar Toguyeni, vice-président principal du groupe canadien Iamgold. © DR

 

Expérience concluante

Résultat : si au début du programme en 2012, les postes de contremaîtres, de superviseurs, de surintendants étaient occupés par des expatriés, ils sont désormais quasiment tous assumés par des Burkinabè. Essakane indique avoir ainsi pourvu 83 % des postes de direction à des nationaux contre seulement 17 % pour les travailleurs expatriés. Il ne reste plus que 63 postes tenus par des expatriés.

« Nous sommes heureux des résultats satisfaisants de cette politique. Je veux dupliquer la même chose au Sénégal avec le projet Boto pour lequel les travaux d’infrastructures sont en cours, notamment la route d’accès de 70 km », assure Oumar Toguyeni.

Qualifiant l’expérience du PDR de concluante, le minier canadien explique qu’il lui a permis de faire mieux connaître l’entreprise et d’attirer non seulement des résidents locaux, mais aussi une dizaine de cadres de la diaspora dans son management.