→ LES FAITS. À la veille du Ramadan, la menace contre les lieux de culte et les musulmans persiste
D’ici là, en raison de l’interdiction des rassemblements, le repas quotidien de rupture du jeûne (iftar), à la tombée du jour, se prendra seul ou en cercle restreint, chez soi. La dimension sociale et conviviale est pourtant centrale dans ce mois sacré pendant lequel les musulmans sont invités à s’abstenir - de l’aube jusqu’au coucher du soleil - de boire, manger, fumer et avoir des relations sexuelles.
Une vaccination licite
Quant à la traditionnelle prière nocturne du Ramadan (tarawih), après la rupture du jeûne, elle ne pourra pas avoir lieu à la mosquée, les lieux de culte étant fermés après 19 heures en raison du couvre-feu.
Pendant la journée, les fidèles qui le souhaitent pourront néanmoins se rendre à la mosquée dans leur département de résidence - ou dans une limite de 30 km pour ceux qui habitent en limitrophe d’autres départements.
Plus solitaire que d’ordinaire, ce mois sacré sera aussi marqué par la poursuite de la campagne de vaccination. Une vaccination tout à fait licite, ont insisté différentes instances religieuses musulmanes face aux inquiétudes quant à la dimension « nutritive » de l’injection. Celle-ci « n’invalide pas le jeûne », ont affirmé la Grande mosquée de Paris (GMP) et le Conseil français du culte musulman (CFCM) dans deux textes publiés respectivement le 29 et le 31 mars.
Dissensions internes
C’est aussi séparément que ces deux organisations ont annoncé que le Ramadan débuterait le 13 avril cette année. Le CFCM, instance représentative du culte musulman auprès des pouvoirs publics, avait déterminé cette date dans un communiqué publié dès le jeudi 1er avril.
Quant à la GMP, elle ne l’a confirmée que dimanche 11 avril lors d’une « nuit du doute » organisée à Paris pour observer le ciel. Y participaient également le Rassemblement des musulmans de France (RMF), Musulmans de France (MF) et la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA).
Menées par la Grande mosquée de Paris, ces quatre fédérations ont annoncé leur retrait du bureau exécutif du CFCM le 17 mars, en raison de dissensions internes relatives notamment à la « charte des principes pour l’islam de France ».