La chaîne diffuse depuis dimanche la troisième saison de sa série de documentaires « Les trésors perdus de la vallée des rois ». Au plus près du travail des archéologues sur le terrain.
Il est encore loin le temps où tous les mystères de l’Égypte antique auront été percés à jour. Enfouis dans le sable, cachés sous des tonnes de roches, protégés par plus de 5000 ans de poussière, ils attendent encore les pillards les plus malins ou les archéologues les plus aguerris qui parviendront à les dénicher. Si les premiers ne cherchent que des trésors sonnants et trébuchants, les seconds s’attellent à faire avancer le savoir sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire humaine.
C’est à eux que s’intéresse Les trésors perdus de la vallée des rois, troisième saison, proposée par la chaîne National Geographic. Il s’agit d’une série documentaire de huit épisodes qui suit au plus près les travaux actuels de différents archéologues sur différents sites égyptiens. Ainsi peut on accompagner Mohamed Megahed quand il pénètre, à Saqqara, dans la grande pyramide de la reine Setibhor et parvient à atteindre la chambre funéraire – ce que personne n’avait fait depuis sa construction il y a plus de 4 000 ans !
Et si c’était la tombe de Cléopâtre ?
Dans un épisode spécialement dédié à Cléopâtre, compagne de César puis de Marc-Antoine avant d’être défaite par les armées d’Octave, c’est l’archéologue Kathleen Martinez que l’on suit, participant à ses recherches dans le temple de Taposiris Magna. Elle y explore pour la première fois un réseau de tunnels secrets situés sous le temple et y trouve une porte cachée qui pourrait la conduire à la tombe perdue du dernier pharaon d’Égypte…
LES HUIT ÉPISODES S’INTÉRESSENT À L’ACCESSION DE RAMSÈS AU POUVOIR, AUX REINES ÉGYPTIENNES OU AUX PILLEURS DE TOMBES
Au cœur du pays, non loin de Philadelphie, près de l’Oasis du Fayoum, l’équipe de Basem Gehad travaille, elle, dans le vent et la poussière, fouillant d’anciennes tombes pour essayer d’en savoir plus sur l’Égypte hellénistique et cette période où les civilisations s’imprègnent et se mélangent…
Les huit épisodes de cette troisième saison s’intéressent à de nombreux sujets comme l’évolution de la momification, la tombe perdue de Cléopâtre, l’accession de Ramsès au pouvoir, les reines égyptiennes, les pilleurs de tombes… mais surtout à la manière dont les hommes d’aujourd’hui exhument leur passé. Chaque épisode suit plusieurs archéologues sur différents sites répartis à travers toute l’Égypte en ménageant – parfois de manière très artificielle – le suspense. Que va-t-on trouver derrière cette minuscule ouverture souterraine ? Que va nous révéler cette radiographie du corps de la momie ? Qu’abrite donc ce sarcophage encore intact ?
Conditions extrêmes
Claire et pédagogique, la série entend – selon le communiqué de presse qui l’accompagne – montrer des hommes et des femmes « utilisant tous les outils de pointe de la technologie moderne pour leurs fouilles ». Les films montrent en réalité exactement le contraire : contraints par des permis de courte durée, les archéologues travaillent dans des conditions extrêmes, le plus vite possible, sans toujours disposer de moyens techniques vraiment modernes. S’ils peuvent obtenir des photos satellitaires ou des relevés numériques précis, les archéologues doivent la plupart du temps se contenter de pioches, de truelles, de vielles cordes, de brouettes et d’échafaudages branlants pour tenter d’exploiter leurs découvertes.
CETTE SÉRIE PASSIONNANTE MONTRE AUSSI LE CRUEL MANQUE DE MOYENS DE LA RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE ÉGYPTIENNE
L’épisode sur la momification montre ainsi des hommes portant une momie comme un vieux sac de jute et l’extirpant de sa tombe millénaire entre quatre planches soulevées à la verticale. Les zones de fouilles sont déblayées de manière approximative et les archéologues eux-mêmes prennent des risques pour leur vie en descendant dans de profondes cavités avec des équipements rudimentaires. En creux, cette série passionnante montre aussi le cruel manque de moyens de la recherche archéologique égyptienne. Alors qu’il y a encore tant à découvrir !