" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. "(Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :
En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée. Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun. Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.
Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
Magistrats en colère au Burkina
Sur le site "Afrik.com" cet article datant du 16 juin
Burkina Faso : les magistrats en colère contre le nouveau régime
Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso
Au Burkina Faso, nombre d’actes posés par le tribunal militaire, notamment les mises en liberté provisoire de personnes interpellées dans le cadre du putsch manqué et l’annulation du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, ont fini par déclencher la colère des syndicats de magistrats.
La justice burkinabè est-elle indépendante ? Cette question se pose avec acuité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, compte tenu de nombre d’actes posés par le tribunal militaire. C’est le cas notamment des mises en liberté provisoire de personnes interpellées dans le cadre du putsch de septembre 2015 et l’annulation du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro. Ces décisions ayant entraîné une manifestation de la société civile devant le palais de justice de Ouagadougou, les déclarations du Président du Burkina Faso et celles du président de l’Assemblée nationale sur l’indépendance de la justice ont déclenché la colère des syndicats de magistrats, relève RFI. Le site ajoute que s’adressant aux jeunes de son parti, Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, a tout bonnement servi qu’« on ne quittera pas le pouvoir des armes pour tomber dans le pouvoir des juges ». Comme si cette déclaration ne suffisait pas, le Président Roch Marc Christian Kaboré est venu mettre de l’huile sur le feu en déclarant que « si vous avez un Etat où la magistrature est son propre patron, cela peut créer beaucoup de problèmes », précisant que ces questions seront revues au cours des discussions sur le passage à la Ve République. Suffisant pour déclencher la colère des magistrats qui sont d’avis que toutes ces déclarations tendent à remettre en cause l’indépendance de la justice acquise sous la Transition.
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En effet, selon Antoine Kaboré, secrétaire général du syndicat autonome des magistrats du Burkina, « les autorités politiques n’ont rien à faire au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Pendant près de trente ans, ils n’ont fait que diviser les magistrats et plomber l’indépendance de la magistrature. On ne peut pas revenir sur les acquis. Nous trouvons que c’est un net recul de voir le président au sein du CSM. » Un combat pour l’indépendance de la justice enclenché par les magistrats réunis au sein de leurs syndicats, et qui comptent expliquer leur position aux Burkinabè, afin d’obtenir leur soutien.
A l'aube d'un nouveau moyen-âge ?
Nicolas Hulot : « avec les migrants, où est passée notre humanité ? »
Cinq ans de conflits en Syrie, 5 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, 1 million de personnes ayant traversé l’Europe, et cela s’ajoute à l’inexorable exode des damnés de la terre qui fuient l’Afrique, ses conflits et la désertification. Derrière les chiffres qui effraient et qui effacent les hommes et leurs souffrances, peut-on mettre des visages et des histoires ? Peut-on surtout réaliser que cela pourrait être chacun d’entre nous si le hasard de la loterie génétique et géographique ne nous avait pas fait naître du bon côté de la barrière ?
Le pire n’est pas dans l’incapacité de l’Europe à faire face à cette tragédie ordinaire, mais dans l’absence de l’expression d’une simple volonté. Pas la moindre organisation humanitaire digne de ce nom face à des horreurs annoncées et si prévisibles. L’Europe démontre, si besoin était, sa faiblesse politique et le peu de cas que nous faisons de nos valeurs.(Source: Le Monde 30.04.2016 Par Nicolas Hulot (Producteur, écrivain et président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme)
Comme il y a mille ans, notre continent est confronté au problème identitaire. Certains ont décidé de le nier. D’autres d’en faire le cheval de bataille de leur campagne.
Dans son merveilleux Bilan de l’histoire, René Grousset avait défini le haut Moyen Âge comme une période liée au déclin de l’Empire romain d’Occident et marquée par la baisse de la démographie, d’importants phénomènes migratoires, avec notamment l’invasion du sud de l’Europe par l’islam et le morcellement des empires, se traduisant par un violent affrontement des identités.
Curieusement, il y a quelques années, l’essayiste Alain Minc a produit un livre intitulé le Nouveau Moyen Âge. Ouvrage ô combien prémonitoire dans lequel il laissait envisager l’arrêt et le refus de la notion de progrès, et la fin de l’ordre. Aussi bien l’ordre du monde, résultant des traités de Westphalie, du congrès de Vienne et des accords de Yalta, que l’ordre propre au bon fonctionnement de chaque État-nation
Ces deux visions émanant de deux personnages très différents nous conduisent à la même conclusion : nous voici aujourd’hui à l’aube d’un nouveau Moyen Âge. Tous les ingrédients sont malheureusement réunis pour que nous renouions avec cette période sombre de notre histoire : la fin de l’Occident, la montée d’un islam conquérant, une démographie faible, des phénomènes migratoires incontrôlés et dangereux, la défiance généralisée envers le progrès, et une forme de désordre mondial, européen, national et sociétal.
(Source: Valeurs actuelles/ 23.06.16/Yves de Kerdrel)
Niger : les dirigeants de l'hebdomadaire «Le Courrier» devant la justice
Par RFIPublié le 11-06-2016Modifié le 11-06-2016 à 08:34
Au Niger, les dirigeants de l'hebdomadaire Le Courrier et leur imprimeur, placés en détention le 8 juin, ont comparu le 10 juin devant un tribunal de Niamey. Le parquet leur reproche la divulgation de documents liés à une affaire de fraude et de trafic d'influence concernant des concours administratifs. Le procureur a requis un an de prison ferme et 300 000 euros d'amende contre deux d'entre eux et la relaxe pour le troisième.
Il y avait du monde dans la salle d’audience du tribunal ce vendredi 10 juin à Niamey pour assister au procès. Des membres de la famille étaient présents, mais aussi des leaders de la société civile ou de simples confrères journalistes.
D’entrée de jeu, les trois prévenus, Moussa Dodo et Ali Soumana, respectivement directeur de publication et promoteur du journal Le Courrier, et Idrissa Maiga, l’imprimeur, ont tous plaidé non coupable. Deux faits leur sont reprochés : « divulgation des documents scellés provenant d’une perquisition » et « commentaires tendant à influencer la décision du juge ».
Verdict le 16 juin
Pour Me Mossi Boubacar, membre du collectif des avocats qui défendent les journalistes, ces derniers « sont poursuivis, non pas parce qu’ils ont contrevenu à la loi, non pas parce qu’ils ont diffamé, non pas parce qu’ils ont diffusé de fausses informations, mais simplement parce qu’ils ont plutôt dénoncé des contrevenants, des gens qui ont fait du trafic d’influence, qui ont organisé de la fraude, des grandes personnalités dont on ne veut pas écorner l’image. Ce sont ces gens qui ont été dénoncés. »
A ces critiques, le procureur répond que les documents en question sont déjà devant le juge. Il n’y a donc pas matière à dénoncer, selon lui. Le verdict est mis en délibéré pour le 16 juin prochain.
Classement RSF : la liberté de la presse régresse en Afrique
Par Amélie TuletPublié le 12-02-2015Modifié le 13-02-2015 à 17:30
Reporters sans frontières a publié ce jeudi 12 février son classement annuel de la liberté de la presse. Dans le monde, les conditions de travail des journalistes se sont dégradées en 2014. L'Afrique n'échappe pas à ce constat. Nouveaux conflits, épidémie d'Ebola, échéances électorales... autant de facteurs de régression pour la liberté de la presse sur le continent.
Au Congo-Brazzaville (107e), l'année 2014 a été marquée par des expulsions de journalistes. Ce fut le cas de Elie Smith. Reporters sans frontières redoute une crispation des autorités à l'égard de toute parole critique à l'approche de la présidentielle de 2016. La situation en République démocratique du Congo voisine (150e) préoccupe également l’ONG de défense de la liberté de la presse. En RDC, de nombreux médias ont été fermés l'an passé. Des médias accusés, notamment, de soutenir des rebelles.
L'usage de l'argument sécuritaire
Arrestations, mises en demeure ou fermeture d'organes de presse... L'argument sécuritaire est de plus en plus utilisé comme prétexte pour faire taire les journalistes au niveau mondial et cela s'illustre sur le continent africain. Au Soudan du Sud (125e au classement RSF) où un conflit s'est déclenché à la fin de l'année 2013, les journalistes ont ainsi été menacés de sanctions s'ils traitaient de question sécuritaire.
RSF s'inquiète également de la situation au Cameroun où une loi antiterrorisme a été récemment adoptée. Selon RSF, les contours du texte sont trop flous pour protéger le travail des journalistes.
RSF dénonce aussi l'usage abusif des poursuites en justice, notamment en Ethiopie (142e), où six blogueurs et trois journalistes indépendants sont poursuivis pour des faits de terrorisme alors leurs dossiers ne contiennent pas d'éléments suffisants pour corroborer ces accusations.
Ebola, prétexte pour limiter l'accès à certaines zones
Autre constat : l'impact en 2014 de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola. Après le lynchage de trois journalistes embarqués dans une mission de sensibilisation en Guinée-forestière par des habitants paniqués, l'accès à la zone a été interdit. Et RSF craint qu'il n'y ait eu des exactions commises par les forces de l'ordre à l'abri des regards.
Au Liberia (89e), autre pays durement touché par l'épidémie, des mesures ont été prises pour limiter l'accès aux centres de soins après que des médias ont critiqué l'usage des fonds internationaux.
Quelques améliorations
Parmi les rares améliorations à noter concernant la liberté de la presse, les situations à Madagascar et en Côte d'Ivoire. Dans les deux cas, l'effet de la sortie d'une crise politique permet aux journalistes de travailler dans de meilleures conditions. A Madagascar (64e), la transition démocratique permet l'apaisement d'une situation jusque-là très polarisée et qui fait gagner 17 places au pays. Malgré tout, des sujets restent tabous, notamment les monopoles économiques d'acteurs politiques de premier plan. Ainsi, récemment, deux journalistes ont été détenus pour avoir publié un courrier des lecteurs critiquant les liens entre autorités et trafic de bois de rose
A la 86e place, la Côte d’Ivoire (+15) continue de s’extraire d’une crise politique et sociale qui avait plongé le pays en pleine guerre civile en 2010. La situation demeure néanmoins contrastée dans un pays où la libéralisation de l’audiovisuel est attendue pour 2015.
Erythrée, toujours dernier du classement
L'Erythrée (180e) figure à la dernière place du classement RSF pour la septième année consécutive. Selon RSF, la situation ne s'améliore pas dans ce pays. Elle se dégrade même de façon préoccupante. Les Nations unies estiment que 4 000 personnes essaient de quitter l'Erythrée chaque mois. Rien que pour l'année 2014, RSF a reçu 30 demandes d'asile de la part de journalistes.
En janvier, les autorités érythréennes ont eu beau libérer six journalistes, « pour nous à RSF, ce n'est pas suffisant. Ces journalistes ont été arrêtés sans motif, ils ont été libérés sans explication », dénonce Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique. Dans ce pays de la Corne de l'Afrique, où il n'existe aucune presse indépendante, les journalistes, même s'ils travaillent pour des organes d'Etat, vivent sous la menace de persécutions au moindre commentaire jugé controversé par les autorités. La situation en Erythrée reste à ce jour la situation la plus préoccupante dans le monde pour RSF.
Par RFIPublié le 28-05-2016Modifié le 28-05-2016 à 12:31
La journaliste du magazine Le Point, Claire Meynial, a remporté le prix Albert Londres vendredi 27 mai, dans la catégorie presse écrite. Elle a été récompensée pour ses reportages sur les migrants ouest-africains, dont elle a suivi le périple depuis la Gambie jusqu'à la Libye. Un prix symbolique pour la journaliste qui a voulu raconter ces migrants dont on parle peu.
« Je suis extrêmement fière et extrêmement émue. Cela prouve que le reportage reste une discipline nécessaire et reconnue également puisque la série que j’ai proposée parle des migrants ouest-africains dont on parle assez peu finalement », explique Claire Meynial à RFI. Ces réfugiés-là ne fuient pas la guerre, mais la misère.
« J’étais très frappée parce que l’on parle toujours des réfugiés en évoquant ceux qui fuient une guerre mais quand on regarde les chiffres de l’OIM [Office internationale des Migrations] on voit qu’il y a un flux presque ininterrompu de migrants qui viennent d’Afrique de l’Ouest ; qui ne fuient pas une guerre mais veulent survivre tout simplement et qui tentent de rejoindre l’Europe dans des conditions absolument dramatiques. Je voulais mettre ce problème en lumière ». Claire Meynial a donc suivi leur route depuis la Gambie qui voit partir sa jeunesse -quelque 90 000 Gambiens ont migré en 2015, sur une population de moins de 2 millions d'habitants - jusqu'à Agadez, au Niger, et ses ghettos de migrants.
La périlleuse traversée du désert
C'est à Agadez que l'on peut commencer à parler de véritable trafic, explique la lauréate. A la porte du Sahara les bus ne suffisent plus ; il faut pouvoir monter dans un pick-up, et payer des intermédiaires pour parvenir jusqu'en Libye, la dernière étape avant l'Europe. « A Agadez, au Niger, les conditions sont vraiment insalubres et surtout tout le monde a assisté à un départ de pick-up pour la Libye, en pleine nuit, tous feux éteints pour ne pas être repérés dans le désert ; et là vous voyez des gamins, des mineurs de 15-16 ans et on sait très bien que le Sahara est jonché de cadavres… Sur ce pick-up de 30 jeunes garçons qui partent, combien arriveront effectivement ? »
La journaliste a voulu comprendre et, aujourd'hui, elle dénonce l'image déformée de la vie de ce côté-ci de la Méditerranée qui anime ces candidats au départ. Son empathie à l'égard des migrants a touché les membres du jury qui ont également récompensé la cohérence du travail de Claire Meynial. La journaliste de son côté s'est référée à Albert Londres : raconter ce qui fait mal, mettre la plume dans la plaie.
Nigériens d'Algérie : expulsion ou départ volontaire ? (lire la suite)
Femmes en résistance
Ces quelques lignes trouvées dans la lettre d'information de Pouria Amirshahi, député socialiste de la neuvième circonscription des Français établis hors de France.