Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Sur le site du journal "La Croix" le 18 novembre 2016

La retransmission du discours improvisé du pape François auux responsables de Caritas hier, a été soudainement coupée au moment où il abordait ses lliens avec la Curie.

 Caritas

Mgr Tagle, président de Caritas Internationalis, en visite auprès des survivants du tremblement de terre à Kitar (Népal), en avril dernier. / Trócaire/Shahid Khan/Caritas Internationalis

Rome

De notre envoyé spécial permanent

« Vous pouvez écouter sagement mon discours puis je pars, ou je peux entendre d’abord ce qui est dans vos esprits et parler. » Laissant le discours qu’il avait préparé, le pape François a créé la surprise, hier, lors de sa rencontre au Vatican avec les responsables mondiaux de Caritas. Engageant un dialogue libre et ouvert avec eux, comme il aime à le faire régulièrement, le pape s’est alors lancé dans une conversation à bâtons rompus. « Que le plus courageux commence », a-t-il lancé, alors que les participants semblaient hésiter à le questionner.

Au fil de ses réponses, le pape a parlé de « laboratoire de la cruauté » à propos de la situation en Syrie. Il a appelé, comme il l’avait fait en Suède, déjà devant Caritas, à une « révolution de la tendresse ». « Face à la culture du déchet, à l’idéologie du dieu argent, je crois que la grande maladie est la sclérose du cœur », a-t-il affirmé.

Puis le pape François s’est exprimé sur le statut de Caritas Internationalis, sujet qui avait été à l’origine d’une crise entre la fédération et la Curie sous le pontificat de Benoît XVI. « Je ne voudrais pas que Caritas soit une institution dépendant du pape, du Saint-Siège, de Cor unum, de Justice et Paix. Non, a-t-il lancé. C’est une fédération de Caritas diocésaines, liée au Saint-Siège, aux côtés du Saint-Siège… »

La suite des propos de François, le Vatican ne l’a pas diffusée, la retransmission entre la Salle clémentine du Palais apostolique, où se tenait la rencontre, et la Salle de presse ayant alors été brutalement coupée. Aucun texte du pape n’a ensuite été diffusé pour la raison que cette audience, pourtant annoncée dès la veille dans l’agenda officiel du pape s’était soudainement transformée en « audience privée » dont la Secrétairerie d’État, a-t-on fait savoir aux journalistes, ne souhaitait pas diffuser le texte. Seul celui que devait prononcer le pape, mais qu’il avait renoncé à lire, a été diffusé, considéré comme « remis » aux participants, ce qui dans le langage du Vatican signifie qu’il doit être considéré comme lu.

C’est que, en s’exprimant comme il l’a fait, le pape François s’est exprimé à rebours de son prédécesseur Benoît XVI qui avait tenu à renforcer les liens entre la Curie romaine et Caritas Internationalis. En 2011, le Saint-Siège avait même refusé de renouveler le mandat de la secrétaire général, l’Américaine Lesley-Ann Knight.

À l’époque, une sourde rivalité opposait le cardinal Oscar Maradiaga, président de Caritas, au cardinal Robert Sarah, alors président du Conseil pontifical « Cor unum ». Celui-ci souhaitait que Caritas affirme plus clairement son identité catholique. Il l’avait alors emporté et, en mai 2012, un décret du secrétaire d’État avait précisé l’articulation entre la fédération et le gouvernement de l’Église. Le Conseil pontifical « Cor unum » avait alors reçu une véritable tutelle sur Caritas. Celle-ci sera prochainement exercée par le futur dicastère pour le développement humain intégral.

Sans aller aussi loin que dans son libre propos, le pape François rappelait d’ailleurs, dans son texte initial, que les Caritas « ne sont pas des organismes sociaux, mais des organisations ecclésiales qui partagent la mission de l’Église » et dont la mission est d’« aider le pape et les évêques dans leur ministère de la charité ». Il les appelait alors non seulement à « l’efficacité des aides », « mais surtout à se faire proche, à accompagner, avec une attitude fraternelle et de partage, les plus défavorisés ».

Nicolas Senèze

Cette année encore l’Institut français de Ouagadougou accueille le festival Ciné Droit Libre, festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression. La 12ème édition aura lieu du 10 au 17 décembre. le thème de cette année est « Le droit de vivre : luttons contre l’extrémisme violent ! »

L’artiste musicienne Angélique Kidjo, lauréate du prix Amnesty International pour son engagement pour la paix et la cause des droits humains en Afrique sera la marraine cette édition 2016.

Initié en 2005 par l’association Semfilms, cette 12ème édition porte un regard particulier sur l’extrémisme violent en Afrique et les questions d’intolérance religieuse et de rejet de la diversité. Des cinéastes, des journalistes, des politiciens, des chercheurs mais aussi de « simples citoyens » qui font avancer les droits humains sont attendus. Parmi eux, Mahamat Saleh Haroun (réalisateur, Tchad), Ousmane William Mbaye (cinéaste, Sénégal), Keur Gui (rappeurs, Sénégal),
Issiaka Diaby (président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire), Alioune Tine (directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre), Gilles Yabi (chercheur, Bénin), Jean-Pierre Rehm (directeur du festival FID Marseille), etc.

Plus d’informations sur le site de l’Institut français de Ouagadougou

Sur le site de "Jeune Afrique"

Peine de mort au Mali : un châtiment applaudi dans les rues bamakoises

 

La peine capitale est toujours d’actualité au Mali, un pays de confession musulmane à plus de 90%. Les rares volontés politiques manifestées pour l’abolir butent encore sur une opinion publique opposée à la question.

Lassa, quartier périphérique de Bamako. Sur la route de Kati. Pratiquement tous les habitants sont cloîtrés chez eux. Seuls quelques enfants, torse nu ou déchaussés, courent derrière un petit ballon rouge sous une fine pluie.

Ici, presque tout le monde connaît la famille Keïta. Ou du moins « la femme dont le fils a été condamné à mort ». « Se réveiller chaque matin avec ce sentiment est pénible ». Entre les murmures et le fait de penser à « son fils » dans le couloir de la mort, l’épreuve est à peine supportable pour Mariétou, 67 ans. « Je fais de mon mieux pour… ».

Des larmes le long de ses joues l’interrompent. Elle tente désespérément de les dissimuler avec le bout de son pagne. Au même moment, un petit garçon lui apporte un sachet. Immobile, la tête baissée, elle met plusieurs secondes avant de saisir le sachet du bout des doigts. « Je dois prendre mes comprimés », affirme-t-elle d’une voix à peine perceptible.

Vendredi 13 mai 2016, elle « s’est écroulée » à la Cour d’appel de Bamako. Son fils, Konkou, venait d’écoper de la peine capitale, car reconnu coupable des crimes d’association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures volontaires et tentative d’assassinat. « Avant de rejoindre Déguedamou, il était chauffeur à Bamako, mais il n’arrivait plus à entretenir le véhicule », se rappelle Mariétou. Déguedamou est un site d’orpaillage du cercle de Kangaba, dans la région de Koulikoro. C’est là-bas que Konkou a été arrêté lors d’une tentative de braquage en décembre 2014.

Selon la Cour d’appel de Bamako, il a « asséné un coup de bâton à la nuque de sa victime et l’a blessée avec un couteau ». Avant de tenter de s’accaparer de sa moto.

Le 13 mai était donc son jugement. « En larmes », Konkou, né en Guinée, a reconnu partiellement les faits. Le parquet a requis une condamnation de dix ans de réclusion criminelle plus dix ans d’interdiction de séjour. Mais la décision de la cour est sans appel : il écope de la peine de mort.

A 29 ans, il venait de compléter la liste de trente condamnations à mort lors de la première session de la cour d’assises 2016. La plupart par contumace, généralement pour des crimes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’État.

 Si vous revenez me poser cette question, je vous tire la barbe

L’épreuve est dure pour les habitants du quartier. À commencer par sa famille. « C’est quand tu tues quelqu’un qu’on doit te tuer… En tout cas, c’est ce qu’on connaît », affirme Fatou, venue rendre visite à Mariétou.

Paradoxe. À Lassa, on « partage la douleur » de la famille. Mais ils sont rares ceux qui sont « abolitionnistes ». L’air placide et doux, Hamidou devient forcené quand il s’agit d’aborder la question. « Pourquoi faut-il mettre fin à ça ? Quand une personne tue son camarade, il est normal qu’elle soit tuée aussi… C’est cela la justice », s’écrie-t-il. Avant de se désintéresser complètement de la discussion.

Ici, les dernières gouttes de pluie continuent encore de tomber. Himmo et ses amis ont élu domicile sous une petite tente. Autour du thé, ils ricanent. « Cette question d’abolir la peine de mort est l’une des choses que les toubabs (les Blancs, ndlr) veulent nous  imposer. Malgré les contraintes religieuses et traditionnelles », lance l’un d’eux. « Bien dit mon frère », se réjouit un autre en train de procéder à des ablutions. Il est 13h passées.

Parmi eux, un étudiant en première année de la faculté de droit privé de Bamako. Pour lui, la peine de mort « constitue un frein à la justice populaire ». « Je vois ça comme une sorte d’équilibre social. Le simple fait de prononcer cette peine contre l’assassin de ton proche peut te donner une certaine satisfaction », affirme-t-il, tenant entre ses mains le livret de la Constitution malienne.

Le ton monte même d’un cran quand la question est soumise à certains leaders religieux. A Lassa, comme dans plusieurs quartiers bamakois, le nom d’un « guide spirituel » revient sur les lèvres de milliers de personnes : El hadj Bandiougou Doumbia, jeune prêcheur et leader de l’association Nourredine. Dans la levée de boucliers contre le Code de la famille en 2009, il avait traité, sur une cassette audio, les députés et le président ATT de « mécréants ». Et sur l’abolition de la peine de mort, son point de vue est connu et est inflexible : « Il n’en est pas question ». Contacté, rendez-vous pris, il annule notre entretien à la dernière minute.

Mahamoud Dicko, un autre leader religieux apprécié par certains pour ses coups de gueule contre l’Occident et les forces étrangères présentes au Mali, esquive, lui aussi, la question. L’assimilant à de la « provocation ». « Notre position est connue sur cette question. Depuis plus de 20 ans nous avons toujours dit non », s’insurge-t-il. Avant d’ajouter : « Il faut donc cesser de provoquer les gens ». Il devient même plus clair : « Si vous venez me revoir pour cette question, je vous tire la barbe ». Président du Haut Conseil islamique du Mali, il est également l’un des artisans des manifestations contre le Code de la famille.

Manque de courage politique

Dans la pratique, le Mali a ratifié pratiquement tous les engagements internationaux abolissant la peine de mort. Selon Amnesty international, la dernière application remonte au 21 août 1980, sous le régime dictatorial de Moussa Traoré. Deux coupables de meurtre et de vol à main armée ont été « fusillés ». Depuis, certaines condamnations ont même été commuées en prison à perpétuité.

Cependant, la peine de mort existe toujours dans le Code pénal. « Il y a une volonté politique, mais qui tient compte de beaucoup d’entraves. Sur le plan humain, il faut préparer les gens sans oublier l’argument religieux qui exerce  une très grande pression », affirme Me Mahamadou Sylla, ancien membre de la commission juridique de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH).

Pour Béchir Singaré, coordinateur national pour l’abolition de la peine de mort au sein d’Amnesty Mali, le problème est ailleurs. « Il s’agit tout simplement d’un manque de courage politique. Dans tous les pays où elle  été abolie, l’opinion publique était défavorable et le Mali n’est pas un pays plus musulman qu’un pays comme le Sénégal ».

Pourtant des volontés politiques, il y en a eues. En 2007, le président Amadou Toumani Touré avait déposé un projet de loi devant l’Assemblée nationale. « Oui, mais ça a vite été récupéré par une partie de la classe politique qui en a fait un thème très mobilisateur », affirme un ancien membre de la commission Loi de l’Assemblée nationale, sous le couvert de l’anonymat.

Un débat absent des médias

Face à des pressions perceptibles de la rue, le projet est rangé dans les tiroirs. « Il s’y trouve encore ». « Au Mali, l’État s’est fragilisé et les hommes politiques se sont discrédités auprès de l’opinion publique. Ils se réfugient donc derrière les religieux. Ils passent par eux pour accéder au pouvoir. Ensuite, ils restent toujours sous leur diktat », analyse Béchir Singaré.

Dans les médias, le débat sur la peine de mort est quasi absent. La couverture médiatique se limite aux cérémonies de présentation de rapports des différentes organisations des droits de l’homme. « Chaque fois que nous les avons sollicités, ils sont venus. Mais il est très rare que des journalistes viennent à nous pour aborder la question. Ça arrive, mais très rarement », indique un responsable d’Amnesty International au Mali.

« La presse doit en parler, mais il faut souligner que ce silence peut aussi s’expliquer. Les questions relatives aux droits de l’homme de manière générale sont en concurrence avec le reste de l’actualité. Surtout dans le contexte sécuritaire actuel du Mali », estime Abdoulaye Diarra, journaliste au quotidien L’Indépendant.

Une « simple » logique d’audience ou de lectorat est insuffisante, selon Cheick Amadou, pour expliquer le silence des médias. « Il faut être sincère aussi, ce n’est pas un sujet facile à traiter dans ce pays où tant les gens éludent la question », affirme-t-il. Journaliste indépendant, Amadou indique avoir failli être « tabassé lors d’un reportage sur le sujet ».

Pour inverser cette tendance, selon lui, les organisations de droits de l’homme doivent, elles-mêmes, avoir plus de courage d’en parler. « En misant par exemple sur les radios de proximité et en s’adressant aux populations dans les langues nationales », propose-t-il.

Un point de vue partagé par Amnesty International : « C’est tout un processus. Il y a encore quelques années, il était impensable d’en parler publiquement, mais aujourd’hui ça va de mieux en mieux ». Mariétou, elle, n’a que ses yeux pour pleurer et espère que le débat soit mieux ouvert.

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Cet article a remporté le Premier prix presse écrite du concours lancé par le Ministère français des Affaires étrangères et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort.

Trafic d’êtres humains: un réveil des consciences

Rapport du « Groupe Sainte-Marthe » après deux ans de travaux

 
Conférence du Groupe Ste-Marthe contre le trafic d'êtres humains, capture CTV

Conférence du Groupe Ste-Marthe contre le trafic d'êtres humains, capture CTV

 

Une meilleure prise de conscience et plus d’attention aux voix des victimes : ce sont les résultats « encourageants » du rapport du “Groupe Sainte-Marthe” contre le trafic des êtres humains, présenté le 27 octobre 2016, au Vatican.

Au terme de la quatrième rencontre de l’organisme international lancé en 2014 par le pape François, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster et président du groupe, a dressé le bilan des travaux.

Dans la matinée les participants provenant de 30 nations ont présenté au pape le rapport des deux années d’activité du groupe. Des résultats « encourageants », selon le président du réseau : le rapport « montre que l’esclavage humain et le trafic n’est plus autant caché. Il y a une prise de conscience grandissante, des voix qui étaient complètement ignorées sont aujourd’hui entendues et une misère qui était méconnue est aujourd’hui reconnue ».

Le rapport pointe aussi le lien entre la vulnérabilité des personnes et la crise des migrations, a précisé le président de la Conférence épiscopale d’Angleterre et du pays de Galles.

Parmi les participants à la réunion : d’anciennes victimes de trafic d’êtres humains, des représentantes des forces de l’ordre de divers pays et des religieuses impliquées dans l’aide aux victimes.

Devant les journalistes, la Nigériane Princess, ancienne victime de prostitution aujourd’hui mariée, a témoigné qu’il était possible d’échapper aux réseaux de trafiquants.

Le Guinéen Al Bangura a raconté son « cauchemar » après avoir été attiré au Royaume-Uni par des trafiquants lui faisant croire qu’il y jouerait au football. Tous deux sont à présents engagés dans l’aide aux victimes et dans la prévention, promouvant l’éducation et la sensibilisation notamment des enfants.

Mines au Burkina Faso: une commission d'enquête pointe des faits de corruption

La mine d'or d'Essakane, au Burkina Faso.
© Crédit: Lamgold/Wikimedia commons
 

Le Burkina a perdu entre 2005 et 2015, plus de 551 milliards de FCFA, dans le cadre de l’exploitation minière. Un manque à gagner lié à une mauvaise gestion des titres miniers et aux dommages causés à l’environnement par l’exploitation minière, c’est ce qui ressort d’un rapport d’enquête parlementaire publié mardi 25 octobre à Ouagadougou. Face à cette situation, la commission d’enquête recommande une mise en accusation du dernier ministre des Mines de Blaise Compaoré et des poursuites judiciaires contre certains conseillers de l’ex-président, notamment François Compaoré, son frère cadet.

Ces pertes sont essentiellement liées à la mauvaise gouvernance du secteur minier, la mauvaise organisation de l’administration minière et à certaines failles du code minier de l’époque selon les enquêteurs.

« En ce qui concerne les compagnies minières, [il apparaît] que dans la processus de production de l’or de ces compagnies, les services de l’Etat burkinabè, la douane, les impôts, n’ont pas accès aux opérations de coulée de l'or, explique Ousseni Tamboura, qui a présidé cette commission d’enquête parlementaire sur le secteur minier. Ils assistent cependant à la pesée et, avant les expéditions d’or à l’étranger, il est procédé à la vérification des documents à signer et pendant que toute la production est mise sous scellés. L’absence de représentant de l’Etat lors de la coulée et du raffinage à l’étranger permettent d’émettre des doutes sur la quantité et la qualité de l’or telles qu’elles sont présentées au fisc burkinabè ».

En moins de cinq ans, trois sociétés se sont succédées à la mine de manganèse à Tambao au nord du pays. Avec chaque fois de fortes sommes versées aux différentes sociétés au titre des dommages et intérêts. On sent une forte odeur de « corruption et de trafic d’influence » poursuit Ousseni Tamboura, qui explique que des informations « récurrentes » sont parvenues à la commission sur des faits de corruption. Ainsi, « des versements d’importantes sommes d’argent, jusqu’à 5 milliards de FCFA » versés à des personnalités, dont des ministres.

La commission d’enquête recommande alors la mise en accusation du dernier ministre des Mines de Blaise Compaoré et deux autres anciens ministres et d’engager des poursuites judiciaires contre François Compaoré, frère cadet de l’ex-président, et pour des faits de corruption.

 
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