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Niger: l’opposition manifeste à nouveau contre le régime

Manifestation de l’opposition, à Niamey, le 4 mars 2017, pour protester contre le régime du président Mahamadou Issoufou.
© BOUREIMA HAMA / AFP
 

Au Niger, l’opposition était à nouveau dans la rue, samedi 4 mars, à Niamey. Des milliers de sympathisants de Hama Amadou et de Mahamane Ousmane ont manifesté pour réclamer plus de transparence dans la gestion du pays. Ils accusent le pouvoir de Niamey de dilapider les ressources du pays.

La marche pacifique a conduit les militants de la place Toumo à celle de l’Assemblée nationale. Tout au long du parcours, des slogans hostiles au régime de Niamey ont été scandés.

« Où sont passés nos 200 milliards ? », « Gouvernance liberticide », « six ans de cafouillage » ou encore « Le Niger assiégé par les forces étrangères ».

Seydou Aboubacar Tanguy ne comprend pas.

Ecoutez le reportage dans la manifestation de notre correspondant à Niamey
05-03-2017 - Par Moussa Kaka
 

« Nous ne pouvons pas comprendre. Malgré toutes les richesses que possède notre pays, le peuple nigérien continue encore à croupir dans la misère. Trop c’est trop ! », s’indigne-t-il.

Le député de l’opposition, Nassirou Halidou, a épluché la presse. Selon lui, le régime comptabilise plusieurs scandales.

« Des scandales à répétition. Nous avons comptabilisé au moins 41 scandales au Niger », affirme-t-il.

A l’image du Balai citoyen burkinabè, des centaines de femmes sont munies de balais. Abiba Abdou et ses camarades entendent balayer le pouvoir.

« Le pouvoir est très sale. Le Niger est sale et on veut le balayer. Et c’est aux femmes de balayer les saletés ! », explique-t-elle.

Une absence très remarquée, au cours de ce meeting, celle de Mahamane Ousmane qui n’était pas au rendez-vous.

 

Burkina Faso: émotion et colère des enseignants après la tuerie dans le Soum

Le département du Soum, dans le nord du Burkina Faso, a été le théâtre d'attaques terroristes ces derniers mois.
© Wikimedia Commons
 

Au Burkina Faso, les syndicats de l’enseignement, réunis à Ouagadougou, ont dénoncé le double assassinat, vendredi 3 mars, du directeur d'école et d'un habitant, à Kourfayel, dans la province du Soum, près de la frontière avec le Mali. Selon les syndicats d'enseignants, l'Etat n'a pas assumé ses responsabilités. Ils demandent au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des agents qui travaillent dans cette partie du pays.

Tout en condamnant les assassinats de Kourfayel, Mamadou Barro, secrétaire général de la Fédération des syndicats des travailleurs de l'Education et de la Recherche qualifie la situation des enseignants de la province du Soum de « non assistance » à personne en danger.

« Les syndicats d’enseignants, quand ils se sont retrouvés, ont estimé que ce n’était ni plus ni moins qu’un assassinat prémédité, sans assistance des enseignants, puisque tout le monde voyait la chose venir », a-t-il déclaré.

Plusieurs enseignants ont déjà abandonné leur poste dans les villages de la province. De leur côté, les syndicats de l'Education demandent à l'Etat d'assumer ses responsabilités.

« Ce sont des mesures de survie que ces camaradas, ces collègues, sont obligés de prendre. On ne peut pas demander à ces agents de rester pour attendre la mort. C’est aussi le droit à l’éducation qui est effectivement posé dans une zone où auparavant c’était déjà difficile de réunir les élèves en classe. Dans cette zone, c’est donc le droit à l’éducation qui est aujourd’hui complètement remis en cause ! », a souligné Mamadou Barro.

Une délégation gouvernementale se rendra sur place, lundi 6 mars, mais les syndicats entendent donner de la voix pour que des mesures soient prises pour protéger tous les travailleurs de la région.

Les casques bleus de l'Onuci ont quitté la Côte d'Ivoire

Des soldats de l'ONUCI patrouillent avec des masques à Kandopleu, en Côte d'Ivoire, le 14 août 2014, pendant l'épidémie d'Ebola.
© AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
 

Il n'y a plus de casques bleus sur le sol ivoirien. Les derniers contingents ont quitté le pays cette semaine, dans la nuit de mercredi à jeudi, après quatorze ans de présence. L'opération des Nations unies fermera, elle, définitivement le 30 juin prochain. Un départ qui marque un retour durable de la stabilité et de la paix en Côte d'Ivoire, selon l’ONU. Même si les défis sécuritaires restent importants.

C'est au milieu de la nuit que l'ultime contingent a pris la route pour quitter la Côte d'Ivoire. Ces soldats togolais sont partis en toute discrétion. Mais leur départ, celui des derniers casques bleus, est bien symbolique. Désormais, il ne reste plus que quelques dizaines d'employés des Nations unies, chargés de fermer définitivement la mission d'ici au 30 juin.

Créée en 2003, au lendemain des accords de Linas Marcoussis entre Laurent Gbagbo et la rébellion des forces nouvelles, l'opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) est arrivée dans un pays coupé en deux. Sa présence a plusieurs fois été critiquée par le président d'alors et ses partisans, notamment lors de la crise post-électorale en 2010/2011. Ils dénoncent son ingérence quand aux côtés de la France, l'ONU apporte un soutien militaire au camp d'Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par la communauté internationale.

Sur le sol ivoirien, il y a alors quelque 7 000 militaires onusiens. Selon les Nations unies, le départ des casques bleus marque le retour à la stabilité et à la paix du pays, notamment après le bon déroulement de l'élection présidentielle de 2015. Mais depuis, les récentes mutineries ont rappelé que le défi sécuritaire n'était pas encore totalement relevé.

Chronologie et chiffres clés
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Mali : les autorités intérimaires installées dans le Nord à partir du 18 février

Par Jeune Afrique avec AFP
 
 

Les présidents des autorités intérimaires du nord du Mali, prévues par l'accord de paix de 2015, ont été désignés. Leur installation débutera ce samedi à Kidal, selon le ministère malien de l'Administration territoriale.

« Sur proposition du gouvernement malien, Hassan Ag Fagaga, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), a été nommé président des autorités intérimaires dans la région de Kidal », précise un communiqué du ministère de l’Administration territoriale diffusé ce jeudi 16 février.

Hassan Ag Fagaga, colonel et ex-déserteur de l’armée régulière, sera ainsi installé samedi 18 février par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf.

À Gao, Djibrila Maïga, de la coalition des groupes armés pro-gouvernementaux, a été désigné président, tandis que Boubacar Ould Hamadi, de la CMA, a été choisi pour Tombouctou.

Dans les régions administratives récemment créés de Ménaka (nord-est) et de Taoudénit, ce sont respectivement Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu d’une scission d’un groupe de la CMA) et Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, qui doivent en prendre les rênes.

Objectif  : préparer l’élection des assemblées

La nomination de ce dernier, homme d’affaires résidant à Bamako, a néanmoins été contestée par la branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) au sein de l’ex-rébellion, ainsi que par des associations et chefs de tribus de la région de Tombouctou. « Le MAA rejette catégoriquement toute tentative d’imposer un président au collège transitoire » de la région de Taoudénit, proteste même le groupe dans un communiqué relayé par l’AFP.

En vertu de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, les autorités intérimaires devront gérer ces cinq régions, en attendant l’élection par la population d’assemblées. Leur mission sera notamment de préparer ces élections, et de favoriser le retour des déplacés.

La calendrier adopté le 10 février, prévoyant la mise en place des autorités intérimaires « du 13 au 20 février » et le lancement des patrouilles mixtes à partir du 20 février, sera respecté, a-t-on assuré au ministère. Ces patrouilles mixtes entre militaires maliens, combattants des groupes pro-gouvernementaux et de la CMA, sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire.

Dans le dernier numéro de "Voix d'Afrique", cet article du père Joël Ouedraogo au sujet d'un projet réalisé au Soudan grâce à l'activité des AAPB (Associations des Amis des Pères Blancs) - (lire la suite)