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Mali: l'armée française «neutralise» une vingtaine de «terroristes»

Des soldats français de l'opération Barkhane, le 7 mars 2016. (Photo d'illustration).
© PASCAL GUYOT / AFP
 

L'armée française annonce avoir « neutralisé » samedi 29 avril près d'une vingtaine de « terroristes » au cours d'une opération de la force Barkhane dans la forêt de Foulsaré, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Une opération qui a combiné des frappes aériennes et une attaque au sol menée par les commandos. C'est dans cette zone que seraient repliés depuis des mois les hommes d'un groupe terroriste burkinabè appelé Ansarul Islam.

L'opération baptisée « Bayard » par l'armée française a débuté par des frappes aériennes, menées par des Mirage 2000 venus de Niamey. Après le passage des avions de chasse, ce sont les hélicoptères Tigre qui ont sécurisé la zone, avant que les commandos montagne et les commandos parachutistes se déploient au sol.

Cette opération a permis de « neutraliser », selon la terminologie employée par l'armée française, près d'une vingtaine de « terroristes ». Les commandos ont par ailleurs récupéré de l'armement, des munitions, des lance-roquettes et du matériel destiné à fabriquer des engins piégés.

Selon Barkhane, ce sont les renseignements collectés durant l'opération Panga, menée fin mars début avril dans la région de Gao au Mali, qui ont permis de lancer l'opération Bayard. C'est durant cette opération Panga, qui avait mobilisé 1 200 hommes, qu'un militaire français avait trouvé la mort.

L'intervention de ce week-end s'est déroulée dans la forêt de Foulsaré au sud de la ville de Hombori, dans une zone à cheval entre le Mali et le Burkina Faso. L’endroit mesure 45 kilomètres de long et 20 kilomètres de large. Il devenait le nouveau sanctuaire du groupe Ansarul Islam, dirigé par le prédicateur radical du Burkina Faso, Malam Ibrahim Dicko. Un groupe qui a revendiqué en décembre dernier la mort de douze soldats burkinabè.

 

Une forêt stratégique pour les jihadistes

Selon les experts, des jihadistes du Burkina Faso, du Mali, mais également d’autres nationalités ont investi les lieux. Objectif : mener des opérations dans les deux pays voisins.

L’endroit est difficile d’accès. Les occupants auraient déjà construit sur place des tranchées. Les boules de feu qui se sont abattues sur la forêt lors de l’intervention militaire française ont permis de découvrir des caches de fabriques d’explosifs.

Une source sécuritaire sous-régionale explique que la forêt occupe une position stratégique. Le jour, les jihadistes peuvent se rendre dans les villages avoisinants en passant pour des civils, et la nuit pour des combattants.

La force française Barkhane, qui vient de porter un coup dur à ces jihadistes, a-t-elle totalement détruit cette forêt ? Non, selon plusieurs interlocuteurs.

Mali : levée du plus long mouvement de grève du pays, dans le secteur de la Santé

Par Jeune Afrique avec AFP
 
 

Les syndicats du secteur de la Santé ont levé dimanche leur mouvement de grève illimitée, lancé le 9 mars et qui a paralysé hôpitaux et centres de santé publics, affirmant que leurs revendications avaient été satisfaites.

« Le mot d’ordre de grève est levé, parce que nous avons obtenu satisfaction. Sur neuf points de revendication, nous avons huit point d’accord et un point sur lequel nous avons un accord partiel », a déclaré à l’AFP, Yssouf Maïga, secrétaire général adjoint du Syndicat national de la Santé.

Fin de la paralysie 

« Nous réclamions une prime spéciale de fonction. Nous avons obtenu à 100% satisfaction sur ce point (…) Sur la prime de garde et l’intégration de certains contractuels, le principe est acquis », a-t-il détaillé.

Le ministre du Commerce et porte parole du gouvernement malien, Abdel Karim Konaté, a confirmé à l’AFP la fin de la grève. « Les grévistes et le gouvernement malien se sont entendus et le mot d’ordre de grève est levé », a-t-il déclaré.

Cette grève dans le secteur de la Santé, la plus longue de l’histoire du Mali, a paralysé les hôpitaux et centre de santé publics du pays, malgré un service minimum.

Dans plusieurs établissements publics, des malades se plaignaient de ne pas pouvoir bénéficier de soins à cause de la grève.

Certains patients n’ayant pas les moyens de se faire soigner dans les cabinets médicaux privés se sont tournés vers la médecine traditionnelle.

Exclusif : le Burkina Faso se dote d’un fonds de 10 milliards de francs CFA pour financer ses entrepreneurs

 

Selon les informations de Jeune Afrique, l'exécutif burkinabè a entériné la création d'un fonds annuel de deux milliards de francs CFA sur cinq ans pour financer les start-up du pays. Il espère doper l'innovation et créer in fine environ 500 petites et moyennes entreprises.

C’est un ballon d’essai que le gouvernement du Premier ministre Paul Kaba Thiéba lance et qui pourrait révolutionner l’accès des start-up aux ressources financières. Désormais, l’exécutif va consacrer deux milliards de francs CFA par an au financement des jeunes pousses.

Au total, Burkina Start Up, comme est surnommé ce fonds qui sera lancé en mai, va apporter au cours des cinq prochaines années un concours de 10 milliards de francs CFA (15,2 millions d’euros) pour faciliter l’éclosion d’au moins 500 petites et moyennes entreprises. Le programme cible tous les secteurs d’activité, avec une attention particulière accordée à l’innovation et au potentiel de croissance.

L’initiative gouvernementale tâchera de répondre à l’un des défis majeurs des entrepreneurs africains : l’accès à des financements à un stade précoce de développement, des apports en capital-risque encore très peu fréquents sur le continent. Si l’initiative du gouvernement de Ouagadougou s’avère porteuse, elle pourrait réduire le taux d’échec, très important, des entrepreneurs burkinabè.

« Le financement concernera les entreprises en cours de création ou celles déjà en activité de moins de cinq ans avec pour objectif de consolider leur croissance », explique à Jeune Afrique Blaise Parfait Kemdé, directeur du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), agence publique à laquelle sera confiée la gestion de Burkina Start Up.

Candidature via une plateforme internet

D’après nos informations, une plateforme internet sera ouverte pour choisir les 100 premiers bénéficiaires. « Le recrutement se fera sous forme de compétition sur la plateforme où chaque candidat pourra soumettre son projet. Un comité d’experts va sélectionner les meilleurs candidats, qui devront défendre devant lui leur projet », explique Blaise Parfait Kemdé.

Le FBDES cible deux modes de financement pour accompagner les start-up : soit il le fera via une prise de participation qui lui permet d’entrer au capital avec une part minoritaire n’excédant pas 10% des parts totales – dans ce cas, le Fonds investira un montant compris entre 2 et 40 millions de F CFA par entreprise -, soit il interviendra par le biais de prêts. « Nous ciblons par exemple les dépenses d’équipements, et notre plafond de financement s’établit à 10 millions de FCFA [par société, ndlr] », explique l’économiste de formation, également inspecteur des Impôts.

Mécanisme public de prise de participation

Doté de 5 milliards de FCFA cette année, le FBDES agit comme un mécanisme public de financement de la petite entreprise depuis une trentaine d’années. Il est présent au tour de table de plusieurs sociétés — publiques et privées  — comme la Société des fibres textiles (Sofitex), la Banque commerciale du Burkina ou la Banque de l’Habitat. Le Fonds estime le volume total de ses prises de participation à plus de 16 milliards de francs CFA. Et revendique 4,5 milliards injectés pour le développement de 150 PME.

Famine en Afrique: l'ONU alerte sur le risque d'un nombre de morts «massif»

Des femmes et des enfants font la queue pour une distribution de nourriture par le Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan du Sud, le 26 février 2017.
© REUTERS/Siegfried Modola
 

Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés tire la sonnette d'alarme. Le nombre de morts provoqués par la famine en Afrique s'accroît de plus en plus. Il faut une aide urgente. La crise humanitaire qui sévit dans la Corne de l'Afrique est l'un des facteurs de cette situation dramatique.

Les inquiétudes du Haut-commissariat pour les réfugiés se portent essentiellement sur la Somalie, le Soudan du Sud, le Nigeria et le Yémen. Le drame pourrait être accéléré par la sécheresse, mais aussi par des violences et conflits armés dans ces pays. Au Soudan du Sud, par exemple, 100 000 personnes sont déjà confrontées à la famine.

L’institution onusienne craint que la situation soit pire que lors de la famine de 2011 où 260 000 personnes ont perdu la vie dans la corne de l’Afrique, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans.

Les Nations unies réclament à la communauté internationale 4,4 milliards de dollars d’ici juillet pour acheminer l’aide dans ces quatre pays. La famine ainsi déclarée menace désormais 20 millions de personnes, d’où la nécessité d’une aide pressante. L’ONU n’a reçu, pour l’instant, que 21% de ces fonds, soit 984 millions de dollars. Une goutte d’eau pour les organisations humanitaires.

Je prends l'exemple de nos opérations au Soudan du Sud, au Yémen ou en Somalie. Ce sont des opérations qui en ce moment ne sont malheureusement financées qu'à hauteur de 3 à 11%.
Vannina Maestracci
11-04-2017 - Par Hélène Naah

 

 

Le HCR revoit à la hausse le nombre de réfugiés sud-soudanais

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a revu ses chiffres à la hausse concernant le nombre estimé des réfugiés qui fuient la famine et la guerre au Soudan du Sud pour se réfugier dans les pays voisins. Selon l'organisation, il y aurait 800 000 réfugiés en Ouganda, 380 000 en Ethiopie, mais ils sont aussi dans d'autres pays comme le Soudan.

Vannina Maestracci, porte-parole de L'Office des Nations unies pour les réfugiés au Soudan, estime le chiffre de réfugiés du Soudan du Sud qui ont fui leur pays vers le Soudan depuis le début de l’année à 85 000. Ce chiffre risque de doubler avant la fin de l’année.

Selon les estimations, il y a 85000 réfugiés sud-soudanais qui sont arrivés au Soudan dans les trois derniers mois. Cela représente à peu près 1000 personnes par jour depuis le début de l'année. Et en tout, nous avons enregistré 380000 réfugiés du Soudan du Sud au Soudan.
Vannina Maestracci, porte-parole de L'Office des Nations unies pour les réfugiés au Soudan
12-04-2017 - Par Houda Ibrahim
 

L'UE nie tout financement des forces d'intervention rapide au Soudan

Par ailleurs, au Soudan, l’Union européenne nie toute implication dans le financement des forces d’intervention rapide au Soudan. Ces forces sont chargées de garder la frontière au nord du pays, commune avec la Libye, et surtout contre le flux migratoire, car le Soudan tout comme la Libye est un pays de transit pour les migrants de la corne d’Afrique.

Récemment, des parlementaires européens ainsi que des ONG ont dénoncé dans des rapports le financement de l’Union européenne de ces forces rapides au Soudan. Des indices ont montré que la milice de Janjawid fait partie de ces forces, garde-frontière. Cette milice qui était un bras non officiel du régime Omar el-Béchir, est surtout connue pour les exactions qu’elle a commises contre des civils au Darfour.

Cette affirmation est parfaitement erronée, car l'Union européenne ne pourvoit en aucune façon de fonds au gouvernement soudanais. [...] Toutes les activités financées sur place par l'Union européenne sont au bénéfice de la population soudanaise et passent uniquement par les canaux de nos partenaires européens et de nos Etats membres, ONG, ou organismes issus du secteur privé.

Maga Kocijancic, porte-parole de la politique étrangère de l'Union européenne
12-04-2017 - Par Houda Ibrahim

Mali: un nouveau gouvernement et quelques surprises

Le nouveau Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maïga lors de la cérémonie de passation du pouvoir à Bamako, le 10 avril 2017.
© HABIBOU KOUYATE / AFP
 

Après la nomination du nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, la liste des membres du nouveau gouvernement malien a été rendue publique mardi 11 avril. Très peu de changement au niveau des principaux portefeuilles, le ministère des Affaires étrangères, de la Justice et de la Sécurité publique. La Coordination des mouvements de l'Azawad ne fait pas partie du nouveau gouvernement.

Une décision n'a pas surpris : l'éviction de la ministre de la Santé. Les hôpitaux publics sont paralysés depuis un mois, on s'attendait à une telle mesure.

Le nouveau gouvernement malien d'Abdoulaye Idrissa Maïga voit une dizaine d'entrées. Et dans cette équipe pléthorique de 36 membres, on compte huit femmes.

La véritable surprise se situe au niveau de l’Administration territoriale. Mohamed Ag Erlaf, qui a eu la lourde tâche d'installer les autorités intérimaires au Mali, et l'a fait non sans peine à Kidal, Ménaka et Gao, a été débarqué de ce ministère pourtant clef au sein du gouvernement malien. La situation toujours bloquée au niveau de Tombouctou et Taoudéni et la lenteur du processus pourrait bien avoir joué dans son éviction en forme de désaveu. A sa place, on note le retour remarqué de Hubert Tiéman Coulibaly. Ancien ministre de la Défense, il avait dû quitter ce poste il y a quelques mois après une défaite de l'armée sur le terrain. Proche du président malien, réputé rigoureux, il est l'homme qui organisera la prochaine élection présidentielle.

Le ministère de la Communication et celui de la Défense changent de titulaires.

L'ancien titulaire de de l’Administration territoriale devient ministre de l’Education.

L'avocat et ancien bâtonnier Kassoum Tapo hérite du ministère des Droits de l’homme et de la Réforme de l'Etat.

Dans la nouvelle équipe, des portefeuilles régaliens comme les Affaires étrangères et la Sécurité ne changent pas de titulaires.

Parmi les départs, deux grandes figures du parti au pouvoir, le RPM : Ousmane Koné et Mahamane Baby, qui étaient respectivement en charge de l'Environnement et de l'Emploi.

Enfin, le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, considéré comme l'un des plus performants du gouvernement, selon les dernières évaluations officielles, a désormais une autre casquette, celle de porte-parole du gouvernement.

 

La CMA absente

La Coordination des mouvements de l’Azawad, elle, ne figure pas dans ce nouveau casting. Elle explique avoir été approchée par le nouveau Premier ministre, mais que les propositions « n’étaient pas de bonne foi », selon Ilad Ag Mohamed, porte-parole des ex-rebelles. Ils revendiquaient notamment le ministère de l'Elévage, qu'ils n'ont donc pas obtenu.

Nous avons espoir qu'il puisse faire beaucoup mieux que le gouvernement précédent. Maintenant, quant à nous, nous pensons que la ligne directrice pour un gouvernement aujourd'hui, c'est un gouvernement qui saura se concentrer sur la mise en œuvre du processus d'Alger, parce que pour nous c'est la mise en œuvre de cet accord qui est primordiale.
Ilad Ag Mohamed
12-04-2017 - Par Esdras Ndikumana

 

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