Alors que la situation sécuritaire se dégrade et que les conséquences de la guerre en Ukraine se font durement ressentir, le FMI vient d’accorder au Bénin une enveloppe de 484,058 millions de DTS (équivalant à 391 % de la quote-part du pays), soit 638 millions de dollars. Selon les termes du communiqué officiel, ce programme doit permettre au pays de « répondre aux besoins de financement urgents, de mobiliser davantage les ressources auprès des donateurs, et d’ancrer le plan national de développement du pays axé sur la réalisation des objectifs de développement durable ».
Elaboré dans le cadre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit (FCE), le programme prévoit une certaine flexibilité pour permettre au pays de faire face à court terme aux dépenses urgentes. De fait, un décaissement de 143 millions de dollars qui sera utilisé à des fins d’appui budgétaire, est prévu dans l’immédiat. À partir de 2023, c’est un assainissement budgétaire qui devra être soutenu par les recettes fiscales afin d’assurer la soutenabilité de la dette à moyen terme. Selon le FMI, le pays doit rationaliser ses « dépenses fiscales » à court terme, « tout en continuant à élargir l’assiette et à améliorer l’efficacité du système fiscal à moyen terme ».
Des défis importants…
Cette aide intervient alors que le Bénin fait face à des défis importants « dus à la détérioration de la situation sécuritaire dans le Nord du pays, les répercussions induites par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui pourraient éroder les progrès économiques durement acquis ces dernières années», comme l’a indiqué Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI, suite aux délibérations du Conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods. Pour rappel, le Bénin est le pays africain le plus dépendant de la Russie pour son approvisionnement en blé.
… mais de nombreux efforts
L’accord de financement succède aux consultations au titre de l’article IV pour le compte de l’année 2022, à l’issue desquelles le Bénin a obtenu l’un des scores les plus élevés du continent en termes de normes et de transparence budgétaire.
Par ailleurs, le Bénin devrait réaliser une croissance de 6,2 % en 2023 et de 6 % à l’horizon 2025, d’après les estimations du ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni lors d’une allocution parlementaire.
Ces bons chiffres sont le résultat du vaste programme de réformes économiques adoptées par le Bénin. En l’espace de cinq ans, la pays a fait d’importants progrès en matière de gestion macroéconomique et de transparence budgétaire, ce qui lui a permis de regagner la confiance des investisseurs.