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Le président du Niger en visite en Côte d'Ivoire, en amont du sommet de la Cédéao à Accra

 

Mohamed Bazoum est arrivé ce jeudi 23 juin pour une visite d’État de 48h en Côte d’Ivoire. Une visite qui intervient alors que la Cédéao tient un sommet à Accra le 3 juillet lors duquel il sera question notamment de la situation dans les pays qui ont connu des coups d’État ces derniers temps : Mali, Burkina Faso, et Guinée

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Quelle attitude adopter face aux juntes malienne, burkinabè et guinéenne ? Au dernier sommet d’Accra le 4 juin, les pays de la Cédéao ont décidé de se laisser du temps. Mais l’heure tourne et la date fatidique du nouveau sommet, le 3 juillet, approche. Il y a donc urgence à rapprocher les positions.

« Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir, développer des relations de confiance, mais souhaiter que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuent pas de souffrir de l'environnement actuel. Il s'agit non seulement de nos frères des pays voisins, mais également de la sécurité dans nos propres pays », a déclaré Alassane Ouattara.

Sur le Mali, face aux voix qui demandent la levée des sanctions, le Niger est apparu à Accra comme l’un des partisans de la fermeté. Mohamed Bazoum est-il prêt à lâcher du lest ? En tout cas, il faut que le Mali coopère avec ses voisins dans la lutte antiterroriste, plaide le chef de l'État nigérien.

« Il y a une situation au Mali qui est loin d'être confortable. Il faut souhaiter que nous ayons les convergences nécessaires avec nos frères du Mali pour nous permettre de coordonner notre action et faire en sorte que nous mutualisions nos moyens en vue de faire face à un ennemi commun. » 

Ce jeudi, le médiateur ouest-africain sur le Mali, Goodluck Jonathan était quant à lui à Bamako pour discuter avec la junte.

Mali : que s’est-il passé dans le cercle de Bankass, où plus de 130 civils ont été tués ?

Si les massacres perpétrés ce week-end dans le centre du Mali n’ont pas encore été revendiqués, Bamako pointe la responsabilité de la katiba Macina, groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Mis à jour le 22 juin 2022 à 14:28
 

 

Le massacre du 18 et 19 juin a eu lieu dans la région de Bandiagara, en pays dogon (photo d’illustration) © FRANCESCO TOMASINELLI/AGF / Photononstop via AFP

 

Ce samedi 18 juin, une centaine de motos a fondu sur les villages de Diallassagou, Diamweli, Dessagou, dans le cercle de Bankass, au centre du pays. Selon une source sécuritaire, les premiers signalements auraient été donnés en début de soirée. Il était environ 16 heures, selon des sources locales, lorsque des hommes armés (deux par véhicule) ont ouvert le feu sur les villageois. Les massacres se sont poursuivis jusque dans la nuit.

« Selon certains témoignages, une quarantaine d’hommes ont d’abord été emmenés dans la brousse, y compris le chef du village, afin d’y être exécutés. À partir de là, le nombre de morts n’aurait fait qu’augmenter, confie notre source. Mais ce que l’on sait des événements reste flou. Les assaillants ont aussi brûlé boutiques, maisons, et véhicules et volé du bétail. »

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Après cette première salve d’attaques, les assaillants ont poursuivi leur chemin vers la commune de Ségué, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Diallassagou. Selon les témoignages qui nous parviennent, aux abords de la cette localité, ils se seraient trouvés face à des chasseurs dozos, combattants de milices d’autodéfense locales, et des affrontements auraient alors éclaté.

Au moins 132 morts

Encore imprécis, le récit des massacres s’accompagne d’un bilan, toujours provisoire, qui ne cesse d’augmenter. Les chiffres publiés par le gouvernement malien font état de 132 victimes civiles. Mais des sources locales estiment qu’il pourrait y en avoir près de 200.

La Minusma, qui a facilité la venue sur place d’une mission des autorités à partir du lundi 20 juin, n’a procédé à l’évacuation que d’une poignée de blessés vers la ville de Sévaré, ce qui laisse supposer que l’essentiel des victimes sont décédées. La force onusienne a annoncé l’ouverture d’une enquête de sa division des droits humains.

Si les villages touchés sont, à l’image du centre du Mali, peuplés essentiellement de Peuls et de Dogons, des listes de noms circulant sur les réseaux sociaux indiquent qu’une majorité de victimes (tous des hommes) appartiendraient à la seconde ethnie. « Mais des Peuls ont forcément été tués aussi dans le lot », indique notre source sécuritaire.

La katiba Macina pointée du doigt

Alors qu’elles ont déclaré, ce lundi 20 juin, un deuil national de trois jours, les autorités maliennes pointent la responsabilité de Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), filière sahélienne d’Al-Qaïda au Magreb islamique (AQMI). Bamako accuse plus particulièrement la katiba Macina, groupe mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, très actif dans le centre du pays et historiquement en conflit avec les milices auto-proclamées d’autodéfense composées de Dogons.

Si l’attaque n’a pas été revendiquée, un audio, attribué au GSIM, est apparu sur les réseaux sociaux. « Il mentionne l’attaque. L’homme qui parle évoque une opération ayant ciblé “des miliciens alliés” », précise une source sécuritaire. Le terme renvoie à des hommes ayant collaboré avec les forces armées maliennes mais surtout avec les milices locales, au premier rang desquels la milice de chasseurs dozos Dan Na Ambassagou, suspectée d’être responsable du massacre perpétré contre le village peul d’Ogossagou en 2019, qui a fait plus de 160 morts. Une manière pour les assaillants de nier avoir tué de simples civils.

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Représailles à l’opération Fama ?

Depuis 2015, date de la création de la katiba Macina, le centre du Mali est le théâtre d’attaques jihadistes, d’exactions imputées aux milices d’autodéfense ainsi que d’importants affrontements intercommunautaires. Si l’État est très largement absent de la zone, plusieurs opérations militaires y ont été menées ces derniers mois. Des interventions souvent suivies d’accusations d’exactions visant les Forces armées maliennes (Fama) et les paramilitaires russes du groupe Wagner, qui les accompagnent dans le centre. Les massacres de ce week-end pourraient avoir été menés en représailles à ces opérations de l’armée malienne.

Après les massacres imputés à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la région de Ménaka (nord-est du pays), les attaques des groupes terroristes dans le centre, et les accusations d’exactions visant l’armée malienne et ses supplétifs russes, ce nouvel épisode sanglant vient en tout cas alourdir le bilan déjà très lourd des pertes civiles depuis le début de l’année. Au total, Acled (The Armed Conflict Location & Event Data Project) dénombre déjà 2 856 morts en 2022, qu’ils soient civils, membres des forces de sécurité ou de groupes armés. Parmi eux, l’ONG dénombre 1585 civils tués depuis le mois de janvier contre 533 sur toute l’année 2021 et 961 en 2020. L’année 2022 s’annonce ainsi comme la plus sanglante qu’ait connu le pays depuis le début de la crise en 2012.

Nigeria : Bola Tinubu contre Atiku Abubakar, duel de vétérans en vue de la présidentielle de 2023

L’ancien gouverneur de Lagos, Bola Ahmed Tinubu, portera les couleurs du parti au pouvoir à la présidentielle de février 2023. Il affrontera un autre cacique de la politique nigériane, Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire (PDP).

Mis à jour le 20 juin 2022 à 17:31
 

Bola Tinubu (à g.), candidat de l’APC (le parti au pouvoir), et Atiku Abubakar, candidat du PDP. © Stefan Heunis /

AFP – Afolabi Sotunde/REUTERS – Montage JA

 

Avec déjà cinq tentatives au compteur, on pourrait croire qu’Atiku Abubakar a une longueur d’avance. En février 2023, l’éternel opposant, qui fut tout de même vice-président du Nigeria entre 1999 et 2007, s’élancera pour la sixième fois à l’assaut d’Aso Rock, le palais présidentiel d’Abuja. Face à lui, Bola Ahmed Tinubu, vainqueur de la primaire du Congrès des progressistes (APC) au début de juin, ferait presque figure de novice : cette campagne sera pour lui une première. Considéré comme le godfather (« parrain ») ou le « boss » de Lagos, la capitale économique, dont il fut sénateur puis gouverneur (1999-2007), il ambitionne de succéder à Muhammadu Buhari, lui aussi issu des rangs de l’APC. Au terme de deux mandats, le président en exercice a en effet décidé de ne pas se représenter, se conformant à la Constitution.

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L’alternance ?

Dos à dos pour la première fois, Abubakar et Tinubu vont rejouer le match qui, depuis l’avènement de la démocratie, oppose les deux formations habituées à se disputer la tête de l’État.

Arrivé au pouvoir en 1999, au lendemain de la mort du dictateur Sani Abacha, le Parti démocratique populaire (PDP) cherche à reconquérir la magistrature suprême de laquelle Muhammadu Buhari l’avait évincé en 2015. S’il y parvenait, Atiku Abubakar pourrait ainsi incarner la deuxième alternance démocratique du pays.

JE N’AI VU ÉCRIT NULLE PART QU’UN FAISEUR DE ROIS NE POUVAIT PAS ÊTRE ROI

Mais cette figure de l’opposition fait face à un homme d’influence. Réputé pour son entregent et décrit comme un faiseur de rois par ses soutiens comme par ses détracteurs, Bola Tinubu ne manque jamais une occasion de souligner le rôle qu’il a joué dans la carrière et les nominations politiques de certains de ses compagnons.

Il rappelle par exemple à l’envi ce que lui doit l’actuel vice-président, Yemi Osinbajo, qui s’est pourtant présenté contre lui lors de la primaire de l’APC. Tinubu se vante aussi d’avoir porté au pouvoir Muhammadu Buhari en s’associant, en 2013, à la création du Congrès des progressistes. « Je n’ai vu écrit nulle part qu’un faiseur de rois ne pouvait pas être roi », a-t-il d’ailleurs glissé devant la presse en janvier dernier.

Aujourd’hui, Tinubu sort de son fief de Lagos pour ferrailler sur le terrain d’Atiku Abubakar. Lors du scrutin présidentiel de 2019, celui-ci avait en effet emporté l’adhésion d’une importante partie des États du Sud dans son duel contre Muhammadu Buhari, populaire, lui, dans le Nord musulman. Ce dernier avait néanmoins gagné l’élection avec plus de 55% des voix.

« Machines à cash »

Comme son adversaire, Atiku Abubakar sait pouvoir compter sur une manne financière pour faire campagne. Tous deux à la tête d’une fortune colossale, véritables « machines à cash », ils tirent leurs revenus de secteurs tels que l’hôtellerie, l’aviation, l’immobilier. Bola Tinubu est également présent dans les médias. Atiku Abubakar, lui, évolue dans le secteur pétrolier.

La provenance de leur fortune alimente tous les soupçons. Tinubu a plusieurs fois été accusé de corruption et de blanchiment d’argent. Il a toutefois toujours été innocenté. Le nom d’Atiku Abubakar a, lui, été cité par l’Agence gouvernementale de lutte contre la corruption en 2007, ainsi que dans les Panama Papers, en 2016.

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Au-delà de leurs moyens financiers, l’origine des candidats pourrait devenir un argument de campagne. Au Nigeria, une règle tacite prévoit en effet une alternance de présidents entre ceux originaires du Nord et ceux originaires du Sud, afin de maintenir l’unité du pays le plus peuplé d’Afrique. Muhammadu Buhari étant un « nordiste », ce principe pourrait jouer en faveur de Bola Tinubu, natif du Sud-Ouest, alors qu’Atiku Abubakar lui, est issu de l’État d’Adamawa, dans le Nord-Est.

« La tradition voudrait qu’un candidat du Sud succède à Buhari. En choisissant Abubakar comme candidat, le PDP a pris un risque, mais les deux hommes jouissent d’une très forte influence dans le pays. Rien n’est donc joué », explique Teniola Tayo, chercheuse à l’Institut d’étude et de sécurité (ISS), au Nigeria. « L’origine des candidats ne fera pas tout. Si Tinubu est très fort dans le Sud, il n’en jouit pas moins d’importants soutiens dans le Nord. Et l’inverse est tout aussi vrai pour Abubakar », ajoute cette spécialiste de la politique nigériane.

Pour le choix de leur colistier, les deux hommes devront aussi tenir compte du facteur religieux. Par tradition, des candidats musulmans désignent des vice-présidents chrétiens. Abubakar aura donc le choix entre plusieurs profils de chrétiens du Sud (région majoritairement chrétienne). La tâche devrait se révéler moins aisée pour Tinubu, qui aura plus de peine à trouver un numéro deux chrétien issu du Nord, à majorité musulmane.

La jeunesse comme arbitre

Quels que soient les profils vers lesquels se tourneront les candidats, la campagne qui les opposera s’annonce musclée. Abubakar, qui promet un gouvernement plus décentralisé et la privatisation des raffineries de pétrole en difficulté, critique déjà le bilan contesté de Buhari. « Le gouvernement APC a divisé le Nigeria, tant sur le plan régional que sur le plan religieux », a-t-il affirmé en mai à Abuja, lors de son élection à la primaire du PDP, promettant « des changements radicaux ». En réponse, son rival attaque le bilan des seize années de pouvoir du PDP.

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À l’issue du scrutin, le vainqueur se trouvera devant des défis immenses, aussi bien sur le plan économique qu’en matière de sécurité, à l’heure où le Nigeria est confronté à une montée des violences sur plusieurs fronts : insurrection jihadiste dans le Nord-Est depuis plus de dix ans, banditisme, tentations séparatistes dans le Sud.

Respectivement âgés de 75 et 70 ans, Abubakar et Tinubu devront surtout convaincre la jeunesse, fortement touchée par le chômage. Dans ce pays où 60% de la population a moins de 25 ans, une partie de l’électorat pourrait préférer un outsider à la vieille garde politique qu’ils incarnent.

Mali: au moins vingt civils tués dans une attaque au nord de Gao, de nombreux déplacés

 

Au moins 20 civils ont été tués samedi 18 juin au nord de Gao, principale ville du nord du Mali, par des hommes armés, de présumés jihadistes. Cette nouvelle attaque de population civile a entraîné de nouveaux déplacements de populations.

Selon les témoignages recueillis, des hommes armés ont débarqué à moto samedi dans la localité de Ebak et ses environs, des localités situées à quelques dizaines de kilomètres au nord de Gao, principale ville du nord du Mali. Les hommes armés sont descendus de leurs engins, ont été rejoints par d’autres hommes armés et des coups de feu ont été entendus.

Au moins 20 civils ont été tués et six autres sont portés disparus. Les assaillants sont ensuite repartis avec du bétail appartenant à des habitants. Le lendemain, dans la crainte d’une nouvelle attaque, une partie de la population civile a pris la direction du Sud.

Plusieurs centaines de personnes sont désormais regroupées sans défense sur un site d’hébergement, des élus de la région lancent un appel au gouvernement malien afin d’assurer leur sécurité. Car les groupes de criminels, les groupes armés et les jihadistes circulent librement dans une bonne partie de la région.

Législatives au Sénégal : sur qui compte Macky Sall pour s’assurer la victoire ?

Dernier scrutin avant la présidentielle de 2024, les élections du 31 juillet se préparent dans un climat politique très tendu. Candidats, alliés, proches conseillers… Quelle est l’équipe mobilisée autour du président pour l’aider à conforter sa majorité ?

Mis à jour le 19 juin 2022 à 20:05
 

L’équipe électorale de Macky Sall. © Montage JA

Avant même le début effectif de la campagne électorale, le climat politique a brusquement empiré ce  17 juin au Sénégal. Des heurts ont éclaté à Dakar et en Casamance entre forces de l’ordre et manifestants, alors que la principale coalition d’opposition Yewwi Askan Wi appelait à une mobilisation populaire (non autorisée) contre l’invalidation des candidats titulaires de sa liste nationale. Au moins trois personnes sont mortes, et plusieurs leaders de l’opposition ont été arrêtés, a annoncé Ousmane Sonko vendredi soir. Le député a directement interpellé Macky Sall, qu’il accuse de vouloir écarter ses adversaires politiques de la compétition.

De ce scrutin législatif, le président a dit attendre « une nette victoire ». À un an et demi de l’élection présidentielle, à laquelle il refuse encore de dire s’il compte se présenter, le chef de l’État sénégalais entend quoi qu’il en soit conserver une majorité confortable à l’Assemblée nationale. En 2017, sa coalition, Benno Bokk Yakaar (BBY), avait remporté 125 sièges sur 165, lui ouvrant ainsi une voie royale pour développer son programme.

Macky Sall et ses alliés parviendront-il à se maintenir à un tel niveau à l’issue du scrutin du 31 juillet ? L’enjeu est de taille pour le camp présidentiel, après les résultats mitigés des élections locales du 23 janvier, où il a remporté le plus grand nombre de communes mais a été défait dans les principales villes du pays.

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Pour s’assurer une majorité de députés à l’Assemblée, Macky Sall s’est entouré des poids lourds de son propre parti, ainsi que d’anciens alliés fidèles. Tour d’horizon.

Aminata Touré

Un an et demi après avoir été écartée de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au profit d’Idrissa Seck, celle qu’on surnomme Mimi Touré a été désignée tête de liste nationale de la coalition BBY. À 59 ans, cette proche de Macky Sall fait donc son grand retour dans le cercle présidentiel.

À LIRESénégal : Mimi Touré, la dame de pique de Macky Sall

Ex-Première ministre (2013-2014), ancienne haute fonctionnaire des Nations unies, elle chemine depuis 2010 aux côtés du chef de l’État, dont elle a aussi été la ministre de la Justice et la directrice du « cabinet de campagne ». Figure majeure de l’Alliance pour la république (APR), le parti présidentiel, elle se dit prête à « se battre » pour la victoire de son camp. Et n’exclut pas de devenir la première femme à accéder au perchoir.

Amadou Ba

Également investi sur la liste BBY, l’ancien ministre des Finances puis des Affaires étrangères de Macky Sall avait un temps été pressenti pour devenir Premier ministre. Le poste convoité, que le chef de l’État a ressuscité en urgence en décembre 2021, demeure vacant, et devrait le rester jusqu’aux résultats des élections.

Écarté du gouvernement lors du remaniement du 1er novembre 2020, ce technocrate a déjà joué un rôle essentiel lors des élections locales de janvier, en tant que coordinateur national de BBY. Le chef de l’État lui renouvelle sa confiance à l’occasion de ce scrutin législatif. Cet homme de réseaux, natif de Dakar, parviendra-t-il à tirer son épingle du jeu ?

Aly Ngouille Ndiaye

Ancien ministre de l’Intérieur de Macky Sall, le maire de Linguère (Ferlo, Nord) fait partie de ces poids lourds du gouvernement débarqués par le chef de l’État à la surprise générale en novembre 2020. Ex-responsable du Mouvement pour la renaissance du Djolof (MRD), Aly Ngouille Ndiaye avait par la suite fait fusionner son parti avec l’APR.

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Sa longévité au sein de l’APR et sa proximité avec le président en font une personnalité clé de ces législatives. Fin connaisseur du système électoral sénégalais pour avoir lui-même organisé certains scrutins, dont la présidentielle de 2019, cet ingénieur de formation a également été investi sur la liste nationale de BBY.

Mor Ngom

Membre fondateur de l’APR aux côtés de Macky Sall, le ministre-conseiller a été de toutes les batailles. Ce fervent talibé mouride a été réélu, en janvier, maire de Dangalma, dans son fief du Baol.

Ancien directeur de cabinet du chef de l’État, dont il jouit de toute la confiance, Mor Ngom est un homme clé du dispositif, à l’instar de son successeur, Mahmoud Saleh. Aujourd’hui, il dirige l’administration de BBY, véritable « machine de guerre » du camp présidentiel.

Ousmane Seye

Déjà avocat de l’État du Sénégal sous Abdoulaye Wade, lorsque celui-ci s’opposait à Idrissa Seck, son Premier ministre d’alors, Ousmane Seye est membre de la conférence des leaders de la coalition BBY. Nommé vice-président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCT) par Macky Sall en 2016, ce ténor du barreau est chargé des problèmes juridiques de la coalition.

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Il a ainsi géré les divers recours déposés par BBY devant le Conseil constitutionnel. Le dernier en date, le 31 mai, n’a toutefois pas permis à la majorité d’empêcher que la liste des candidats suppléants de BBY soit invalidée.

Alioune Ndoye

Le ministre de la Pêche se voit chargé d’une tâche hautement symbolique : celle de mener la coalition présidentielle à la victoire à Dakar, dont la mairie a été remportée en janvier par l’ex-socialiste Barthélémy Dias. Ce dernier entend bien faire mentir les leçons du passé, qui veulent que Macky Sall, depuis son arrivée au pouvoir, a toujours gagné les élections nationales dans la capitale.

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Alioune Ndoye peut néanmoins se targuer d’avoir été l’un des rares candidats de la majorité à résister au raz-de-marée de Yewwi Askan Wi en janvier dernier. Réélu maire de la commune de Dakar-Plateau, il dirigera une liste où les édiles socialistes sont en bonne place, tout comme les transhumants Bamba Fall et Djibril Wade, récompensés pour avoir quitté (respectivement) Khalifa Sall et Abdoulaye Wade, et rejoint la majorité.

Pape Mahawa Diouf

Ce quadragénaire formé en France a milité aux côtés de Macky Sall au sein du Parti démocratique sénégalais, d’Abdoulaye Wade, avant d’en claquer la porte en 2007. Il rallie finalement Macky Sall grâce à l’entremise du porte-parole de la présidence, Seydou Guèye, dont il rejoint l’équipe de communication en 2010.

Porte-parole officiel de la coalition BBY depuis 2017, il travaille avec El Hadj Hamidou Kassé, qui conserve (sans fonction officielle) un rôle actif dans la communication présidentielle, et avec Ousmane Thiongane, conseiller spécial de Macky Sall et coordonnateur de la cellule digitale de la présidence.