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Mali : les défauts de paiement passent le cap des 80 millions d’euros

Mis à jour le 14 février 2022 à 18:34
 

 

Le Mali n’arrive plus émettre ou à lever de la dette sur le marché CFA. © Jeune Afrique

 

Exclu des plateformes financières régionales en raison des sanctions de la Cedeao, Bamako accumule les défauts de paiement de dette. Le dernier non-remboursement – une créance de 27,5 milliards de F CFA – a fait doubler le montant des défauts de paiement enregistrés depuis janvier.

Par cinq « notes aux investisseurs », publiées depuis la fin de janvier et dont la dernière est datée du 10 février, UMOA-Titres, l’agence de coordination régionale des émissions de dettes dans les pays ouest-africains de la zone CFA, a alerté les acteurs du marché de l’incapacité du gouvernement malien à s’acquitter des « sommes dues » pour divers emprunts.

Le 28 janvier, les sommes que Bamako n’a pas pu rembourser n’atteignaient que 2,7 milliards de dollars, sur deux « Obligations assimilables au Trésor ». Le 31 janvier, c’était cette fois 15,61 milliards de F CFA que le Mali ne pouvait débourser. Les 2, 7 et 10 février, l’exécutif malien s’est retrouvé incapable de verser respectivement 5,55 milliards, 1,68 milliard et 27,5 milliards de F CFA. Cela porte à 53 milliards de F CFA (81,6 millions d’euros) le montant total des sommes non versées par le Mali depuis la fin de janvier.

BAMAKO ASSURE LES INVESTISSEURS DE SA VOLONTÉ ET DE SA CAPACITÉ À FAIRE FACE AUX ENGAGEMENTS

Impossibilité de rembourser ou d’émettre les créances

L’exécutif malien est sous le coup des sanctions économiques et financières décrétées par la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), à la suite de l’annonce par Bamako de son intention de rallonger radicalement la durée de la transition avant le retour à l’ordre constitutionnel.

Début février, les autorités maliennes, qui dénoncent depuis plusieurs semaines des sanctions « illégitimes et illégales », avaient rappelé que le Mali avait « toujours honoré ses engagements sur le marché financier » et assurait les investisseurs « de sa volonté et de sa capacité à faire face aux engagements », comme le rappelle l’AFP.

Outre l’impossibilité de rembourser ses créances, le Mali ne peut émettre de nouveaux titres de dette pour financer le fonctionnement de l’État. Le 12  anvier dernier, le pays a dû renoncer à l’émission de 30 milliards de F CFA de dette. Un an plus tôt, au premier trimestre de 2021, les besoins de financements du Mali sur le marché régional représentaient pas moins  de 235 milliards de F CFA d’émissions de dettes.

Le Mali ne doit pas devenir un nouveau terrain d’affrontement entre grandes puissances

Mis à jour le 11 février 2022 à 11:15
 
Adam Dicko
 

Par Adam Dicko

Directrice exécutive de l'Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie, qui intervient au Mali pour promouvoir la justice sociale et les valeurs démocratiques.

 

Des civils réfugiés dans un camp à Bamako après avoir fui Diallassagou, dans la région de Mopti – février 2022. © NACER TALEL/Anadolu Agency via AFP

 

Expulsion de l’ambassadeur de France, escalades verbales à propos de Wagner… Les tensions entre Bamako et Paris ne baissent pas, au risque d’affaiblir la lutte contre le terrorisme. Un spectacle qui afflige la jeunesse malienne, persuadée que les intérêts des populations ne sont pas réellement pris en compte.

Au début du mois de janvier, j’ai eu le plaisir d’intervenir devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Depuis dix ans que mon pays connaît les conflits, la violence et l’instabilité, des dizaines de conférences et de sommets internationaux se sont tenus sans jamais vraiment faire de place à celles et ceux qui se mobilisent au quotidien pour plus de justice sociale, défendre les droits humains et construire un Mali en paix. Être invité à cet événement était donc bienvenu.

IL EST TEMPS DE CHANGER DE STRATÉGIE […], DE DÉVELOPPER DES SOLUTIONS DANS LESQUELLES LES POPULATIONS LOCALES SE SENTENT RÉELLEMENT ÉCOUTÉES

Car mon pays et le Sahel dans son ensemble sont riches de leurs sociétés civiles et d’une jeunesse dynamique et innovante. Après dix ans d’échecs des politiques mises en œuvre pour résoudre les crises sahéliennes, il est temps de changer de stratégie, de faire preuve de plus d’humilité et de développer des solutions communes dans lesquelles les populations locales se sentent réellement écoutées.

Au nom de la jeunesse malienne

J’ai souhaité alerter la communauté internationale au nom d’Anta, une jeune fille du centre du Mali qui a été la première victime de la crise sécuritaire. Obligée de fuir son village pour trouver refuge dans un camp de déplacés, elle a été témoin du meurtre de ses parents par des groupes terroristes. Mais aussi au nom d’Amadou, un jeune homme du sud du pays à la recherche d’opportunités économiques, à peine sorti de l’adolescence, et qui doit quitter sa terre natale et s’aventurer en mer, risquant sa propre vie pour chercher une existence meilleure. Finalement, au nom d’une jeunesse malienne qui aspire à un avenir meilleur.

LE VIRUS DES INÉGALITÉS SOCIALES, ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET ENVIRONNEMENTALES ALIMENTE DANGEREUSEMENT LES CRISES

Après deux ans de lutte contre le Covid-19, un autre virus s’est propagé au Mali et au Sahel et ses nombreux variants alimentent dangereusement les crises et l’instabilité qui bouleversent notre région : le virus des inégalités sociales, économiques, politiques et environnementales. Il a provoqué des disparités flagrantes, notamment dans l’accès aux services essentiels. Rien qu’au Mali, seuls 2 % à 3 % des enfants des pasteurs nomades sont scolarisés et l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 50 ans.

Ce virus prive des millions de jeunes Maliens du bonheur et contraint la plupart d’entre eux à vivre dans la pauvreté. Il mute et s’adapte en profitant d’un système corrompu par la mauvaise gouvernance politique, le manque de transparence et l’absence de démocratie. Ce qui signifie que beaucoup de mes compatriotes maliens ne se sentent pas partie prenante d’une société qui, au mieux, les ignore et, au pire, les exclut.

LA DÉTÉRIORATION DE LA CRISE MALIENNE A MIS EN ÉVIDENCE L’INADÉQUATION DE LA RÉPONSE MILITAIRE ACTUELLE, QUI N’A PAS ÉTÉ EN MESURE DE SURMONTER, NI MÊME DE CONTENIR, LES MENACES

Le virus des inégalités est sournois. Lorsque les pouvoirs et les richesses sont monopolisés par une petite minorité, la confiance dans le système qui permet cette situation est brisée. La détérioration de la crise malienne a mis en évidence l’inadéquation de la réponse militaire actuelle, qui n’a pas été en mesure de surmonter, ni même de contenir, les menaces. Les jeunes se retournent contre l’État, les plus fragiles rejoignent les groupes extrémistes pour des raisons financières et sécuritaires.

Contrat rompu

Les jeunes Maliens regardent les médias avec perplexité en voyant les dirigeants prétendre soutenir le Mali tout en agissant dans leur propre intérêt, comme cela a été le cas en Syrie, en Afghanistan ou en Libye. Le Mali ne doit pas devenir un nouveau terrain d’affrontement entre grandes puissances – et le Conseil de sécurité de l’ONU a la responsabilité d’y veiller. Le Mali mérite mieux que de devenir un lieu de règlement de comptes politiques.

Malheureusement, le Mali est aujourd’hui confronté aux conséquences d’une mauvaise gouvernance politique et économique qui alimente le désespoir, la faim et la pauvreté, et les jeunes en sont les principales victimes. Cette question cruciale de la gouvernance a été trop longtemps minimisée par ceux qui prétendent vouloir résoudre les crises sahéliennes. Pourtant, elle est au cœur des défis auxquels nous sommes confrontés au Sahel.

EST-CE VRAIMENT UNE SOLUTION DE FAIRE REVENIR UN ÉTAT SOUVENT PERÇU PAR LES POPULATIONS COMME INDIFFÉRENT À LEUR SORT, VOIRE COMME PRÉDATEUR ?

On parle aujourd’hui de faire revenir l’État dans des régions dont il a été absent pendant des années et qui ont été reprises aux groupes dits jihadistes. Mais on ne s’interroge jamais sur la nature de ce que l’on parle de rétablir. Est-ce vraiment une solution de faire revenir un État souvent perçu par les populations comme indifférent à leur sort, voire comme prédateur ? Le Mali souffre d’un contrat social rompu. Notre défi n’est pas seulement de faire revenir l’État, mais de le transformer, ainsi que son action publique, pour qu’elle bénéficie à tous.

Nos problèmes trouvent leur source dans cette pyramide d’inégalités, qui sont comme un virus qui se propage, mute et tue. Pourtant, il existe des vaccins pour combattre cette épidémie. Combattre ces inégalités est tout à fait à notre portée, il n’y a pas de fatalité, juste des choix politiques qui ont été faits au bénéfice de certains et au détriment de l’immense majorité. Il s’agit notamment de réinvestir massivement dans des politiques sociales de qualité profitables à tous à travers une meilleure répartition des richesses et des pouvoirs.

Solutions locales

La communauté internationale a, à cet égard, un rôle important à jouer, à condition qu’elle intègre les solutions locales de gestion des conflits, de construction de la paix et de reconstruction d’un contrat social qui soit réellement inclusif. Il est temps d’en finir avec les décisions top down : des politiques et des budgets décidés à des milliers de kilomètres de Bamako, Niamey ou Ouagadougou et qui continuent de déterminer les besoins sur le terrain.

Compte tenu de la situation politique qui prévaut dans mon pays, j’en appelle au Conseil de sécurité de l’ONU et à l’Union africaine pour qu’elles prennent l’initiative de trouver des solutions rapides à la situation politique entre le gouvernement malien et la Cedeao dans l’intérêt des citoyens, en particulier des jeunes, dont l’avenir semble de plus en plus sombre. La population malienne est la première victime des sanctions décidées le 9 janvier par la Cedeao, et pourtant, elle a déjà assez souffert. La jeunesse malienne est déjà engagée dans la refondation des mentalités et des comportements afin de faire renaître un véritable espoir et un renouveau dans notre pays.

Delta du Niger: la gestion de la pollution dans l'État de Bayelsa (3/3)

 

Plusieurs villes et villages de l'État de Bayelsa sont actuellement ravagés par une marée noire et une pollution de gaz. Notre correspondant est allé à Nembe, à une cinquantaine de kilomètres de Yenagoa, la capitale l'État de Bayelsa, puis a pris un bateau à moteur pour se rendre dans des communautés de plusieurs centaines de pêcheurs vivant le long de la rivière Santa Barbara.

Malgré le désastre écologique, cette zone n'a pas été déclarée en urgence environnementale par Abuja. Le gouverneur de l'État de Bayelsa menace de poursuivre en justice des agences fédérales pour leur manque de neutralité. Et les communautés locales se sentent démunies face à la toute-puissance de la compagnie pétrolière nigériane AITEO, responsable présumée de la marée noire.

Assis sur son fauteuil, la main droite agrippée sur la canne dont il ne se sépare jamais, Chief Oringo préside le conseil libre des chefs de Nembe. Ce retraité de l'enseignement était parmi les premières personnes à constater les dégâts causés par le puit Santa Barbara n°1. Depuis ce jour, une colère froide ne quitte pas Chief Oringo.

« Nous sommes comme emprisonnés ici, piégés. Et les gaz sont partout. Et il n'y a aucune issue de secours. On ne peut pas fuir cet environnement. »

Avec les autres membres de son conseil des chefs, Chief Oringo participe à toutes les réunions de crise en lien avec la pollution de la rivière Santa Barbara. Pourtant, Chief Oringo ne se fait pas d'illusion. Car la compagnie pétrolière AITEO met en avant la thèse du sabotage de son installation.

« AITEO, on ne peut pas aller les combattre. Si nous les combattons, la marée noire va continuer avec tous ses effets secondaires. Nous prions pour une seule chose : que AITEO fasse venir les bonnes personnes pour arrêter la pollution. C'est le préalable avant d'envisager autre chose. »

Contacté pour expliciter la position de son entreprise, le porte-parole d'AITEO décline poliment.

Des régulateurs qui s'alignent sur les compagnies pétrolières

De son côté, l'État de Bayelsa compte demander en justice des dédommagements. À Yenagoa, au ministère de l'Environnement, l'ingénieur Unai Reuben est à la tête du département pollution. À chaque marée noire, les agences fédérales en charge des enquêtes s'alignent systématiquement sur les compagnies pétrolières privées. Et pour Unai Reuben, c'est un manque flagrant de neutralité.

« Les représentants de l'agence en charge de la dépollution et ceux de la commission de régulation de l'industrie pétrolière pensent que le Nigeria leur appartient. Mais c'est une question environnementale et l'État de Bayelsa a aussi compétence à la traiter. Comment un régulateur peut-il dire qu'il parle au nom d'une compagnie pétrolière ? C'est incroyable, mais j'ai des preuves. »

Cette possible bataille judiciaire devrait être longue. Et pour l'heure, aucune autorité n'a demandé aux populations de quitter la zone de la marée noire alors que des gaz toxiques restent suspendus dans l'air.

La Tunisie asphyxiée par sa dette extérieure 

Analyse

L’État tunisien n’arrive plus à verser à temps les salaires de ses fonctionnaires. Le pays espère obtenir une nouvelle aide du Fonds monétaire international (FMI), mais n’a jamais réussi à redresser ses finances depuis la révolution. Or la paralysie politique retarde les négociations avec le FMI.

  • Oumeïma Nechi, correspondante en Tunisie, 
La Tunisie asphyxiée par sa dette extérieure
 
La Tunisie peine à redresser ses finances depuis la révolution (photo d’illustration).DIONY TEIXEIRA/STOCK.ADOBE

Les finances publiques de la Tunisie sont au plus bas. Fin janvier, pour le deuxième mois consécutif, l’État tunisien a versé les salaires des fonctionnaires avec plusieurs jours de retard. Pour faire face à ses besoins de financement, le gouvernement a eu recours à un emprunt obligataire auprès des Tunisiens, y compris ceux qui vivent à l’étranger. Il a également instauré une nouvelle taxe de 30 centimes sur tous les tickets de caisse de supermarchés et décrété une hausse du carburant, deux mesures très impopulaires.

→ ANALYSE. La Tunisie reste dans l’attente d’une politique économique

Depuis 2011, année de la révolution tunisienne, le pays n’a jamais réussi à stabiliser ses finances publiques. Il a vécu grâce à l’argent du Fonds monétaire international (FMI), auquel se sont ajoutés des prêts bilatéraux. Mais la Tunisie doit faire face à plusieurs échéances : le remboursement de 250 millions de dollars (219 millions d’euros) au Qatar mi-avril, puis un remboursement au FMI en m

La Tunisie endettée à 100 % du PIB

Depuis la « révolution » de 2011, le FMI a accordé trois prêts à la Tunisie pour un montant global de 3,6 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros).Le gouvernement tunisien espère aujourd’hui conclure un quatrième prêt en avril, selon la ministre des finances Siham Boughdiri. Mais les négociations sont au point mort, du fait de la paralysie politique actuelle. Or cette nouvelle aide paraît indispensable pour éviter un défaut de paiement et exécuter le budget 2022, le premier à ne pas avoir été voté par le Parlement puisque son activité est suspendue depuis fin juillet…

Ce budget prévoit un déficit de 6,2 % du PIB, alors que l’endettement du pays est déjà proche des 100 % du PIB. Signe de la gravité de la situation, le directeur du Trésor français et président du Club de Paris, Emmanuel Moulin, était récemment à Tunis pour tenter d’accélérer l’aide du FMI.

En attendant de bénéficier d’une nouvelle aide du Fonds, le président Kaïs Saïed a ordonné un audit pour savoir comment a été dépensé l’argent du FMI durant les dix dernières années. Les ministères qui ont le plus bénéficié d’augmentations de crédits sont l’intérieur et la justice, qui ont vu leur budget multiplié par deux et ont massivement recruté. L’éducation et la santé ne peuvent en dire autant…

Inefficacité bureaucratique, corruption et clientélisme

La gestion des dix dernières années a été marquée par « l’inefficacité bureaucratique, la corruption et le clientélisme », résume l’économiste Fadhel Kaboub, professeur à l’université Denison aux États-Unis.Amine Bouzaiene, économiste à l’ONG Marsad Budget, décrit de son côté « un modèle de développement néolibéral qui a failli ».

→ REPORTAGE. En Tunisie, la grande fatigue des ménages asphyxiés par la crise

D’après les dernières données du ministère des finances, les crédits étrangers ont majoritairement servi, en 2019, à faire les fins de mois du gouvernement en toute opacité. Seule une toute petite partie des crédits, soit 210 millions d’euros, est allée à des projets d’infrastructure, au secteur agricole et à l’éducation.

La Cour des comptes tunisienne faisait la même critique dans un rapport publié en 2018. Elle soulignait la trop grande part de prêts qui est allée au budget de fonctionnement durant la période 2011-2016, au détriment de l’investissement. La Commission européenne, dans un audit réalisé en 2017, constatait que les fonds prêtés à la Tunisie avaient « été répartis entre un trop grand nombre de domaines », et que le gouvernement tunisien n’avait pas élaboré « un plan global de développement national qui soit fiable ».

« Un cercle vicieux depuis trente-cinq ans »

Le pays était déjà endetté à hauteur de 50 % de son PIB en 2011. Les dettes héritées de la dictature n’ont pas été annulées et, depuis, l’État tunisien n’a cessé de vivre en creusant sa dette. Face à cette détérioration des finances publiques, Marsad Budget alerte : « On est dans un cercle vicieux depuis trente-cinq ans : les prêts servent à rembourser la dette extérieure et non à financer les services publics », accuse Amine Bouzaiene.

L’économiste Fadhel Kaboub va dans le même sens, invitant les Tunisiens à se suffire à eux-mêmes : « Les bailleurs de fonds n’aident pas à la transition démocratique », dit-il. La dépendance aux crédits extérieurs contribue au contraire à perpétuer « un modèle économique néocolonial » produisant « un chômage de masse, une exclusion socio-économique et une plus grande dépendance aux importations et à la dette ».

Reste que pour éviter l’asphyxie, l’État tunisien a besoin d’urgence d’une nouvelle bouffée d’oxygène, ne serait-ce que pour pouvoir payer à temps les salaires des fonctionnaires dans les prochains mois…

Cet article a été réalisé dans le cadre d’une initiative soutenue par PAGOF, un projet CFI – Agence française de développement médias, sous l’égide du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères ;

Burkina Faso: installation de la Commission technique chargée de la Transition

 

Au Burkina Faso, ce mardi 8 février a été mise en place la commission technique qui doit tracer les contours de la transition.

Cette commission doit proposer dans les quinze prochains jours, un projet de charte pour la transition, un agenda et la durée de la transition. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a appelé les membres de cette commission à faire preuve de patriotisme et mettre au centre de leurs travaux l’intérêt supérieur de la nation. 

avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a rappelé aux membres  la commission, l’importance de leur mission. « Les sillons que vous allez tracer, sont les premières esquisses du portrait du futur Burkina Faso », a précisé le chef de la junte. 

Les travaux de la commission technique vont s’articuler autour de la restauration de l’intégrité du territoire, la consolidation de la paix par le retour progressif des déplacés internes, la bonne gouvernance et le retour à un ordre constitutionnel nouveau.

La lutte contre la corruption et l’assainissement de la vie politique constituent des clés pour la construction de ce Burkina nouveau, a fait savoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, et les récents événements offrent aux Burkinabè cette formidable opportunité de repenser ses fondements, a souligné le chef de l’Etat.

 À peine installée, les membres de la commission ont entamé leurs travaux, sous le sceau de la confidentialité.

Créée le 3 février dernier, cette commission de 15 membres parmi lesquels des journalistes, des juristes, enseignants-chercheurs, anthropologues, économistes et militaires, devra -entre autres choses- élaborer une proposition de Charte de la Transition en indiquant les organes et les modalités concrètes de conduite de cette transition. Les membres auront également à proposer à un agenda et la durée de la transition.

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