Dans le camp de réfugiés de Faladié, à Bamako, au Mali. © Kemal Ceylan / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Le nombre de personnes tuées en 2022 (1 277) a enregistré une hausse de 118% par rapport à 2021 (584), a assuré, mercredi 22 mars, la Mission de l’Onu au Mali (Minusma). Un rapport – non publié encore – qui « ne donne aucune précision sur les sources de vérifications des cas rapportés » et ne permet pas au gouvernement de mener « au besoin une confrontation et des enquêtes », a répliqué le ministère des Affaires étrangères en réponse à cette note trimestrielle de l’ONU sur les violations des droits humains, portant sur la période d’octobre à décembre 2022.
Selon les autorités maliennes, certains cas de violations des droits de l’homme rapportés par l’ONU ont été vérifiés sur la base de « documents publiés par des organisations étatiques et non étatiques » et d’entretiens menés à distance. Cette méthode « amène à poser la question de la crédibilité de toutes les informations recueillies dans ces conditions », estime Bamako.
Blocage des investigations de la Minusma
« D’une manière générale, 2 001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1 277 tués, 372 enlevés/disparus et 352 blessés) », a précisé l’ONU. Les groupes jihadistes sont les principaux responsables des violences, avec 56% des violations enregistrées.
Mais selon l’ONU, « 694 violations des droits de l’homme, soit 35% du nombre total de violations, sont imputables » aussi à des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), « quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger ». Ces données n’incluent pas les violations commises à Moura où, selon l’ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés à la fin de mars 2022 par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes. L’armée malienne a démenti, revendiquant l’élimination de plus de 200 jihadistes.
Le régime de Bamako s’est tourné en 2022 vers la Russie, des « instructeurs », selon la junte – des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions, selon plusieurs pays occidentaux. Bamako fait en outre ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains, et a expulsé en février le chef de la division des droits de l’Homme de la mission de l’ONU.
(Avec AFP)