Préalable à tout débat sur la vie des musulmans en France, la première séance a posé le cadre institutionnel du culte musulman. Chiheb Mnasser, conseiller technique de Jean-Pierre Chevènement, a rappelé les ambitions culturelles de la Fondation de l’islam de France et son rôle dans la diffusion de la culture islamique, tandis que Mohammed Moussaoui, président d’honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM), est intervenu sur le rôle de l'instance en tant qu’interface entre les lieux de culte et les autorités de l'État (préfectures, ministères, gouvernement). Fatima Khemilat, doctorante spécialiste des rapports entre autorités françaises et le culte musulman, s’est, quant à elle, interrogée sur la représentation de la communauté musulmane en France et la nécessité d’un dialogue entre ses représentants et ladite base musulmane.
Le pluralisme, une force à cultiver chez les musulmans de France
Afin de parvenir à un pluralisme apaisé, Karim Ifrak préconise de « rompre avec la tutelle intellectuelle étrangère », estimant que les musulmans en France ont « assez d’outils et de ressources pour cultiver leur propre pensée ». Un islam de France qui, comme l’a souligné l'étudiante-chercheuse sur le féminisme Leila Alaouf, doit être fait par les intellectuels musulmans mais aussi par les musulmans eux-mêmes, en développant « l’accès à des espaces d’expression ». Abdelhafid Benchouk, représentant de la confrérie soufie Naqshbandiyya, a rappelé que la diversité est une exigence : « Il faut se rappeler pourquoi nous avons été créés en diversité : c’est afin que nous nous connaissions. Et Dieu nous pousse à la conscience avec cette entreconnaissance. C’est Dieu qui a voulu que nous soyons différents. Donc il faut l’accepter et vouloir connaître l’autre. »
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Comment contribuer à la société ?
Alors que Sofiane Meziani, professeur d’éthique musulmane au lycée Averroès à Lille, invite les musulmans à revitaliser leur foi et la spiritualité en France, Ghaleb Bencheikh se félicite de l’intégration des musulmans en Europe, « malgré les discriminations ». Rappelant un rapport indiquant que 76 % des musulmans ont confiance dans les principes démocratiques du pays dans lequel ils vivent, le théologien explique que cela est « un bon élément de base pour consolider une société solidaire et fraternelle ».
Dans un contexte de méfiance à l’égard de l’islam de France, Ghaleb Bencheikh considère qu’« il y a ce sentiment d’appartenance qu’il faut cultiver et sur lequel il faut agir pour les générations à venir pour faire partie d’une même société et d’une même nation solidaire, fraternelle et prospère pour tous ».
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