Au Bénin, les partis pro-Patrice Talon en tête des législatives
Selon les résultats provisoires annoncés par la commission électorale, la mouvance présidentielle obtiendrait 81 sièges, contre 28 pour le parti d’opposition de Thomas Boni Yayi, qui fait néanmoins sont retour à l’Assemblée.
Ce sont des résultats provisoires que la Commission électorale nationale autonome (Cena) du Bénin a rendu publics ce mercredi 11 janvier. Ils doivent encore être approuvés par la Cour constitutionnelle.
Jusqu’ici uniquement composée de députés issus de la mouvance présidentielle et critiquée pour son aspect « monocolore », la législature béninoise s’ouvre de nouveau à l’opposition. À l’issue des élections législatives organisées le 8 janvier, le parti Les Démocrates, dont le président d’honneur est l’ancien chef de l’État Thomas Boni Yayi, remporte 28 des 109 sièges qui composeront la nouvelle Assemblée nationale.
C’est l’exact même nombre de députés que pour le Bloc républicain (BR), parti de la mouvance présidentielle. La formation d’Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination, qui comptait jusqu’à présent 36 élus, perd huit sièges et est donc en léger recul.
L’UPR, grand vainqueur
Le grand vainqueur de ce scrutin, c’est l’Union progressiste, récemment devenu Union progressiste le renouveau (UPR). Déjà majoritaire depuis 2019, le parti remporte 37,56 % des voix, contre 29,17 % pour le Bloc républicain et 24,2 % pour les Démocrates, selon la Cena. L’UPR, qui confirme sa position en tant que première formation politique du pays, a bénéficié de plusieurs ralliements, comme celui du Parti du renouveau démocratique (PRD) d’Adrien Houngbédji.
Sur les sept formations en lice, quatre n’ont pas passé la barre des 10 % des suffrages exprimés sur le plan national, chiffre requis pour entrer à l’Assemblée nationale. C’est le cas du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), acquis à la mouvance présidentielle, qui n’a obtenu que 2,28 % des voix, et des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), formation d’opposition qu’avait fondée Thomas Boni Yayi en 2003 avant de la quitter en 2020 – elle ne recueille pas plus de 4,5 %.
L’opposition n’a pas encore officiellement réagi à ces résultats provisoires ; certains cadres des Démocrates promettent, en off, que des recours seront introduits. « En compilant les chiffres qui nous revenaient du terrain, nous pensions avoir obtenu entre 29 et 32 sièges. Les résultats rendus par la Cena ne sont donc pas très éloignés des nôtres, confie une figure du parti. Mais nos observateurs déployés dans les bureaux de vote nous ont rapporté des bourrages d’urnes, souvent au profit de l’UPR. »
Malaise au Nigéria
Au Nigeria, le malaise économique au menu de la présidentielle
Lors du scrutin du 25 février, qui de Bola Tinubu, d’Atiku Abubakar ou du challenger de gauche Peter Obi convaincra une population très jeune, souvent pauvre et presque toujours exaspérée par la corruption endémique ?
Il y a huit ans, l’élection présidentielle au Nigeria avait été marquée par l’enlèvement de 250 jeunes filles d’une école de Chibok par les jihadistes de Boko Haram. Cette catastrophe avait ému le monde entier, de Michelle Obama à Puff Daddy en passant par le tapis rouge du Festival de Cannes 2014 où Mel Gibson, Wesley Snipes ou Sylvester Stallone brandissaient le mot d’ordre de la campagne #BringBackOurGirls.
Buhari, qui s’était déjà présenté trois fois sans succès, a été vu comme le messie qui sortirait le Nigeria du marasme. Il promit de sauver les jeunes filles et de vaincre les militants islamistes de Boko Haram. Il affirma également qu’il s’attaquerait à la corruption qui avait caractérisé l’administration précédente, notamment à travers la mise en place d’un système de subventions de l’essence, et qu’il relancerait l’économie essorée par la chute des prix du pétrole.
Sa victoire s’explique aussi par le facteur ethno-religieux, central quand on parle de politique au Nigeria, et représenté par le gentlemen’s agreement connu sous le nom de « zonage », qui définit l’alternance du pouvoir entre le Nord et le Sud.
Le Nord avait été écarté du pouvoir pendant trop longtemps et ses dirigeants ont estimé qu’il était grand temps qu’un nordiste devienne président. Puis il y a eu une révolte des gouverneurs, au cours de laquelle Goodluck Jonathan a perdu le soutien de la plupart des États du Nord. Le Sud-Ouest, dirigé par Bola Tinubu, a également apporté ses voix pour que Buhari l’emporte.
Pauvreté, chômage des jeunes, naira faible…
Qu’en sera-t-il pour le prochain scrutin ? Le candidat du Parti travailliste Peter Obi soutient que le facteur ethno-religieux ne sera plus le sujet : « Je pense que cette élection sera davantage une question de caractère, de compétence, de capacité et d’engagement. Il n’est plus question de parti, d’ethnie, de religion ou de quoi que ce soit d’autre que la nécessité de sauver ce pays. » Obi a raison dans le sens où aucune élection ne se ressemble. De manière inhabituelle, celle-ci est une course à trois chevaux. Obi est opposé aux candidats des deux principaux partis – Bola Tinubu pour l’All People’s Congress (APC) au pouvoir, et Atiku Abubakar du People’s Democratic Party (PDP). Tous ont leurs chances.
En dehors des problèmes de sécurité permanents, l’économie nigériane est en lambeaux. Ce problème est au premier plan de chaque discours de campagne des principaux prétendants.
Bien que l’administration Buhari ait consacré plus de 7 milliards de dollars à des programmes d’investissement social, au moins 133 millions de Nigérians vivent aujourd’hui dans une pauvreté extrême. Le taux de chômage est de 33 % et atteint près de 50 % chez les jeunes. Le naira stagne à un niveau historiquement bas, tandis que la subvention à l’essence n’a jamais été aussi élevée, avec plus de 40 millions de dollars dépensés quotidiennement de manière opaque.
L’énergie devrait être le moteur de l’économie d’un producteur de pétrole et de gaz comme le Nigeria. En réalité, on en est loin. Selon la Banque mondiale, les dysfonctionnements de l’alimentation électrique coûtent aux entreprises nigérianes près de 30 milliards de dollars par an. Seul 1 % de l’installation électrique totale de l’Afrique se trouve au Nigeria, et à peine 4 à 5 GW atteignent la population.
La plaie du pétrole
Les raffineries de pétrole de l’État restent comateuses, alors même que le pays souffre de pénuries d’essence périodiques ; la construction de la raffinerie promise depuis longtemps par le milliardaire Aliko Dangote n’a toujours pas démarré, les derniers rapports donnant la date de démarrage comme début 2023. Le gouvernement a présenté l’initiative de Dangote comme un signe de progrès tangible, mais dans la pratique, il a été beaucoup plus enclin à utiliser le pouvoir de l’État pour façonner la trajectoire économique du pays qu’à faire confiance au secteur privé. Un cadre de Dangote a déclaré à Jeune Afrique/The Africa Report, sous couvert d’anonymat, que l’administration Buhari n’avait jamais été hostile, mais qu’elle s’était parfois montrée peu utile, notamment en semblant soutenir une série de raffineries publiques concurrentes au lieu d’aider Dangote à terminer la sienne.
Le 7e train de liquéfaction de gaz est en construction – géré par des actionnaires occidentaux – et devrait être aidé par la demande de gaz européenne, mais la signature par Buhari de la loi sur l’industrie pétrolière en 2021 arrive 20 ans trop tard, compte tenu des tendances actuelles en matière d’énergie verte. Le projet Bonga South West Aparo de Shell, par exemple, pourrait ne jamais voir le jour, tandis que TotalEnergies minimise les nouveaux investissements dans la prospection.
Le pays ne gagne pas d’argent avec le pétrole, selon la Banque centrale. On a récemment découvert de mystérieux pipelines qui siphonnent 400 000 barils de pétrole par jour. Par ailleurs, la dette n’a jamais été aussi élevée : le Nigeria paie désormais plus pour son service que pour ses revenus et emprunte plus mais uniquement pour la rembourser. Conséquence logique : les investissements directs étrangers ont fortement chuté tandis que la corruption s’est aggravée, malgré une augmentation des condamnations. À son crédit, Muhammadu Buhari a investi massivement dans les infrastructures, en construisant de nouvelles routes, des terminaux d’aéroport et des chemins de fer.
Il a également augmenté les recettes fiscales, ce qui a permis d’amortir l’effet des faibles recettes pétrolières. La production de riz a augmenté, mais le coût de cette denrée alimentaire de base aussi. L’inflation dépasse désormais 21 %.
Le parrain de Lagos
Comment les candidats se positionnent-ils sur l’économie ? Conscient des défis à relever, mais désireux de ne pas critiquer le bilan d’un président issu de son propre parti, Bola Tinubu mène une campagne de « regain d’espoir ». Il promet d’augmenter les recettes en utilisant le modèle qu’il a créé à Lagos, qui a permis de multiplier par 10 les recettes de l’État sous sa direction.
Il ne promet pas d’emprisonner les personnes corrompues. Au contraire, il affirme qu’il mettra en place un système de crédit qui améliorera l’accès au financement et réduira la tendance à la corruption. Il prévoit également de supprimer la subvention de l’essence et d’augmenter le recrutement dans l’armée pour résoudre le problème de la sécurité. De nombreux Nigérians restent toutefois méfiants à l’idée de réélire le candidat d’un parti qui n’a pas répondu aux attentes.
Le candidat des jeunes
Peter Obi se présente comme un candidat anti-establishment. L’ancien gouverneur de l’État d’Anambra est connu pour sa prudence dans l’exercice de ses fonctions et espère reproduire cela au niveau fédéral. Son mantra est « de la consommation à la production », ce qui signifie qu’il espère réduire les importations en stimulant la fabrication locale. Selon lui, cela permettra de créer davantage d’emplois et de réduire la pression sur les réserves de change du Nigeria, ce qui stabilisera la monnaie locale.
Il prévoit également d’investir massivement dans la sécurité afin que les agriculteurs puissent retourner sur leurs terres et augmenter la production et l’exportation de denrées alimentaires.
Jouissant d’une grande popularité auprès des jeunes urbains, membre de l’ethnie Igbo et seul chrétien à briguer la magistrature suprême, sa stratégie d’Obi vise à recueillir les suffrages dans les 11 États du sud-est et du delta du Niger dominés par les chrétiens. Il vise également les jeunes urbains et libéraux de Lagos, ainsi que la région chrétienne de la Middle Belt dans le nord et la capitale fédérale, Abuja. Cette démarche est très similaire au chemin parcouru par Jonathan vers la victoire lors du scrutin de 2011.
« Si vous allez dans tous les villages chrétiens du Nigeria, ils vous diront qu’ils soutiennent Peter Obi. On en parle dans toutes les églises », affirme Babachir Lawal, un ancien allié de Tinubu qui a été secrétaire de Buhari. Cependant, il aura du mal à s’imposer dans le noyau musulman du nord et dans les zones rurales du sud-ouest. Il ne dispose pas non plus d’une base populaire dans plusieurs États, et son parti n’est pas bien connu au niveau national.
Le vétéran
À 76 ans, l’ancien vice-président Atiku Abubakar est le plus âgé des candidats, et se présente pour la sixième fois, un record. Il dit avoir l’intention d’unifier le pays, qui a été le théâtre d’agitations sécessionnistes dans le Sud. Atiku prévoit également de vendre les installations gouvernementales délabrées, comme les raffineries de pétrole, et de privatiser purement et simplement la compagnie pétrolière nationale.
Pour lui, les régions devraient avoir davantage de contrôle sur leurs ressources, tandis que le secteur privé gèrerait l’économie laissant le gouvernement se charger de la régulation. Il pense que cela permettra de plus que doubler le PIB du Nigeria en quatre ans.
Du côté des pronostics, la popularité croissante de Peter Obi dans le sud chrétien, ainsi que la force de l’APC dans le nord musulman, restent des défis importants pour Atiku. Cette situation est aggravée par un sentiment largement répandu selon lequel le pouvoir devrait revenir au sud dans un esprit d’équité. « La politique est un jeu de chiffres. Chaque fois qu’il y a deux candidats principaux du Sud contre un candidat du Nord, le candidat du Nord gagne toujours. Et 2023 ne sera pas différent », affirme le journaliste Dele Momodu également porte-parole de la campagne d’Atiku.
Russes au Burkina ?
Des mercenaires de Wagner ont-ils débarqué au Burkina Faso ?
L’arrivée, fin décembre, à Ouagadougou, d’une petite dizaine d’individus parlant russe a relancé les spéculations sur les tractations en cours entre les autorités burkinabè et la société militaire privée proche du Kremlin
Dans un pays régulièrement cité comme prochain théâtre des mercenaires de Wagner en Afrique, leur présence alimente bien des interrogations. Selon nos informations, le 24 décembre, sept individus blancs sont arrivés à la base aérienne 511 qui jouxte l’aéroport de Ouagadougou. Logés dans un hôtel de Ouaga 2000, un des quartiers huppés de la capitale burkinabè, ces hommes parlent russe entre eux – ce qui ne laisserait donc guère de doutes sur leur nationalité.
Reste maintenant à savoir pour qui ils travaillent et ce qu’ils sont venus faire au Burkina Faso. Selon certaines sources sécuritaires, ils seraient là pour faire de l’instruction et assurer la maintenance des hélicoptères de fabrication russe Mi-8 et Mi-35 récemment acquis par l’armée burkinabè. Pour d’autres, ils seraient les premiers membres de Wagner à débarquer en « éclaireurs ».
Or l’un n’empêche pas l’autre : outre des mercenaires, la société militaire privée dirigée par Evgueni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine, compte en effet des techniciens et des pilotes qui opèrent sur des aéronefs russes.
Exemple à suivre
Le Burkina Faso est dans le viseur de Wagner depuis des mois, mais depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le 2 octobre, il s’est nettement rapproché des réseaux russes. Avec, dans le rôle des intermédiaires, les autorités de transition maliennes qui font tout pour convaincre leurs homologues burkinabè de suivre leur exemple et de s’entendre avec le groupe paramilitaire.
Mi-décembre, elles ont ainsi facilité le voyage en catimini du Premier ministre burkinabè, Kyélem Apollinaire de Tambèla, en Russie. Sur place, ce dernier a rencontré Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre des Affaires étrangères en charge de l’Afrique. Mais certaines sources proches des services de renseignement français sont convaincues que le chef du gouvernement a effectué ce déplacement pour négocier un contrat avec Wagner.
10 000 dollars par mercenaire
Selon des sources burkinabè, jusqu’à 500 hommes pourraient prochainement rallier Ouagadougou. Mais le capitaine Traoré aurait jugé exorbitant le tarif mensuel de 10 000 dollars par mercenaire demandé par les Russes. « Ce montant est jugé trop élevé, indique une source militaire. Une délégation serait actuellement à Moscou pour se mettre d’accord sur le tarif. »
Difficile, pour l’instant, d’en savoir beaucoup plus sur cet accord. D’autant que les rumeurs sur l’arrivée prochaine de mercenaires de Wagner, alimentées par des groupuscules pro-russes, vont bon train sur les réseaux sociaux burkinabè. Nestor Poodasse, président de la Fédération des mouvements panafricanistes et proche du régime de transition, soutient ouvertement l’arrivée de Wagner dans son pays. « Nous validons la proposition de Moscou pour la venue de centaines de mercenaires Wagner qui arrivent très prochainement au Faso. Ces forces de libération et d’émancipation viennent remplacer les forces impérialistes actuelles », écrit-il dans une déclaration datée du 5 janvier.
« Il y a beaucoup de bruit mais nous n’avons encore aucune preuve de leur déploiement, indique de son côté un officier. Il y a quand même une tendance lourde qui semble se préciser… » Mi-décembre, Nana Akufo-Addo, le président ghanéen, n’avait lui pas hésité à déclarer, depuis Washington, que ses voisins avaient « conclu un accord avec Wagner ».
Scénario malien
Depuis le coup d’État d’Ibrahim Traoré, un scénario malien semble se répéter au Burkina Faso. Manifestations pro-russes et anti-françaises, rupture progressive avec la France, rapprochement avec la Russie, voyages de différentes délégations à Moscou… Le capitaine Traoré a-t-il fait le choix de s’adjuger les services de Wagner pour parer toute tentative de déstabilisation ? Certains le pensent. « Lors de leur rencontre à Bamako [le 2 novembre], Assimi Goïta a fait comprendre à “IB” que le seul moyen de protéger son régime était de s’entourer des Russes », affirme une source militaire burkinabè.
Les conseils du colonel malien auraient déjà été suivis : l’un de nos interlocuteurs affirme qu’une centaine de mercenaires est attendue dès la mi-janvier pour assurer la sécurité rapprochée du président de transition. « Si c’est le cas, c’est le meilleur moyen de précipiter une prochaine crise, conclut une source sécuritaire. Nombre d’officiers ne veulent pas entendre parler de la présence de mercenaires étrangers sur leur sol. »
Mort de Benoît XVI
Mort de Benoît XVI : hommage du pape François, réactions, organisation des funérailles… Les temps forts de la journée du 31 décembre
Live
Benoît XVI, pape émérite depuis sa renonciation en 2013, est mort ce samedi 31 décembre 2022. Retrouvez dans ce direct les réactions et les hommages qui lui sont rendus dans le monde entier.
Loup Besmond de Senneville (à Rome), Matthieu Lasserre, Esther Serrajordia, Juliette Paquier, Léa Perez, Théo Moy, Charlotte Martin de Frémont et Cécile Casciano,
⇒ 18 h 50 [RÉCAP] Ce qu’il faut retenir de la journée
• Le pape émérite Benoît XVI, dont la renonciation en 2013 avait pris le monde entier par surprise, s’est éteint samedi 31 décembre à 95 ans dans le monastère des jardins du Vatican où il s’était retiré.
• Après l’annonce de sa mort, les dirigeants du monde entier ont salué sa mémoire. Une « figure marquante » de l’Église catholique selon le chancelier allemand Olaf Scholz, « un grand de l’histoire » pour la première ministre italienne Giorgia Meloni… Les responsables religieux de toutes confessions ont également rendu hommage au pape émérite.
• Le pape François présidera les obsèques du pape émérite, jeudi 5 janvier sur la place Saint-Pierre, à Rome. Sa dépouille sera exposée dans la basilique Saint-Pierre à partir du lundi 2 janvier et jusqu’au mercredi 4 janvier.
• François a présidé la célébration des vêpres et du Te Deum, samedi en fin d’après-midi. Au cours de la célébration, il a salué la « bonté » de Benoît XVI, un homme « si noble, si aimable », qui a accompli des « sacrifices pour le bien de l’Église ». Il a ensuite prié en silence, le visage marqué.
⇒ 18 h 45 : [REPORTAGE] L’hommage de François « à notre cher pape émérite »
Lors du Te Deum célébré à Saint Pierre de Rome, le pape François a salué en Benoît XVI, mort quelques heures plus tôt, un homme « si noble » qui a accompli des « sacrifices pour le bien de l’Église ».
⇒ 18 h 35 : [RÉACTIONS] Benyamin Netanyahou salue l’engagement de Benoît XVI dans la « réconciliation de l’Église catholique avec le peuple juif »
Le chef d’État israélien a également rendu hommage au pape émérite décédé ce samedi, saluant un « grand chef spirituel, pleinement engagé dans la réconciliation historique entre l’Église catholique et le peuple juif ».
Benoît XVI s’était rendu en Israël en 2009. « Lors de ma rencontre avec lui, il a parlé avec chaleur de l’héritage commun du christianisme et du judaïsme et des valeurs que cet héritage a donné à toute l’humanité, a écrit Benyamin Netanyahou. Nous nous souviendrons de lui comme d’un véritable ami de l’État d’Israël et du peuple juif. »
⇒ 18 h 15 : [RÉACTIONS] Joe Biden salue la « dévotion envers l’Église » d’un « théologien réputé »
Le président américain Joe Biden, lui-même catholique, a réagi à la mort du pape émérite Benoît XVI en saluant la « dévotion envers l’Église » d’un « théologien réputé ».
⇒ 17 h 55 : [CÉLÉBRATION] Le pape François a prié en silence, le visage marqué
La célébration des vêpres et du traditionnel Te Deum touche à sa fin à la basilique Saint-Pierre. Le pape François, visage marqué, a prié en silence, les yeux clos, penché dans son fauteuil blanc. Une trentaine de cardinaux étaient présents, dont Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Au terme de la cérémonie, le pape a enlevé ses habits liturgiques et s’est dirigé vers la crèche de la place Saint-Pierre, en fauteuil roulant.
Alors que les chœurs chantent Venite Adoremus, le pape François a vénéré l’enfant Jésus devant l’autel, l’a embrassé, avant de faire demi-tour en direction de la place. Il a traversé l’allée centrale de la basilique, au milieu des nuées de téléphone portable.
⇒ 17 h 25 : [CÉLÉBRATION] Le pape François rend hommage à Benoît XVI
Peu après le début de la célébration du Te Deum, le pape François a salué la « bonté » de Benoît XVI. « Et en parlant de bonté, en ce moment, nos pensées vont spontanément à notre cher pape émérite Benoît XVI, qui nous a quittés ce matin », a prononcé le pape.
« C’est avec émotion que nous nous souvenons de sa personne si noble, si aimable. Et nous ressentons tant de gratitude dans nos cœurs : gratitude envers Dieu pour l’avoir donné à l’Église et au monde ; gratitude envers lui, pour tout le bien qu’il a accompli, et surtout pour son témoignage de foi et de prière, surtout dans ces dernières années de sa vie de retraité », a-t-il poursuivi. « Dieu seul connaît la valeur et la force de son intercession, de ses sacrifices offerts pour le bien de l’Église. »
⇒ 17 h 10 : [CÉLÉBRATION] Le pape François est entré dans la basilique Saint-Pierre
Le pape François est entré dans la basilique pour présider le Te Deum. Il semble marqué, les traits tirés. Il est entré dans un silence complet, l’un de ses majordomes poussant son fauteuil roulant. Puis il a pris place dans le siège blanc d’où il préside la célébration. Une trentaine de cardinaux sont présents. La basilique accueille environ 8 000 personnes.
⇒ 17 h 05 : [RÉACTIONS] Le président ukrainien Volodymyr Zelensky salue Benoît XVI, « éminent théologien »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adressé ses « sincères condoléances » au pape François, ainsi qu’à « la hiérarchie et les fidèles de l’Église catholique du monde entier », à l’occasion du décès du pape Benoît XVI, « un éminent théologien, un intellectuel et un promoteur des valeurs universelles », selon ses mots.
⇒ 16 h 45 : [OBSÈQUES] La dépouille de Benoît XVI exposée à partir de lundi 2 janvier
Actuellement, le corps de Benoît XVI repose au monastère Mater Ecclesiae, où il est mort ce matin. La dépouille de l’ancien pape sera exposée à partir du lundi 2 janvier, 9 heures, dans la basilique Saint-Pierre, pour que les fidèles puissent lui rendre hommage. Lundi, la basilique sera ouverte de 9 heures à 19 heures, mardi et mercredi, elle sera ouverte de 7 heures à 19 heures.
Tous les fidèles pourront accéder aux funérailles de Benoît XVI, célébrées place Saint Pierre à 9 h 30, jeudi 5 janvier. Aucune distribution de billets n’est prévue. La célébration sera présidée par le pape François. À la fin de la célébration, le cercueil de Benoît XVI sera porté dans la basilique, puis sera enfin déposé dans les grottes vaticanes pour y être enterré.
⇒ 16 h 40 : [TRIBUNE] Le dernier grand intellectuel européen du XXe siècle
Pour Jean-Pierre Denis, Benoît XVI restera dans les mémoires comme « le dernier grand intellectuel européen du XXe siècle ». Un intellectuel qui laisse un héritage fécond, une pensée qui permet d’appréhender les dangers du relativisme ou encore de comprendre les subtilités du dialogue entre foi et raison.
⇒ 16 h 30 : [CÉLÉBRATION] Le pape François présidera le traditionnel Te Deum
Le pape François a assuré qu’il célébrerait le Te Deum aujourd’hui à 17 heures en la basilique Saint-Pierre, malgré le décès du pape émérite Benoît XVI dans la matinée. Ce sera sa première apparition publique depuis la mort de Benoit XVI.
⇒ 16 h 20 : [ROYAUME-UNI] Le roi Charles III salue les « efforts constants » de Benoît XVI pour rapprocher catholiques et protestants
Le roi Charles III, chef de l’Église anglicane, a salué samedi les « efforts constants » du pape émérite Benoît XVI pour la paix et le rapprochement des catholiques et des protestants, disant accueillir la nouvelle de sa mort avec une « profonde tristesse ».
« Je me souviens également de ses efforts constants pour promouvoir la paix et la bonne volonté auprès de tous les peuples, et pour renforcer les relations entre la Communauté anglicane mondiale et l’Église catholique romaine », a déclaré le souverain de 15 États dont le Royaume-Uni, qui a connu 30 ans de conflit intercommunautaire en Irlande du Nord jusqu’à l’accord de 1998 et où Benoît XVI avait fait une visite historique en 2010.
⇒ 16 h 15 : [BOUDDHISME] L’Union bouddhiste de France présente ses condoléances aux catholiques
« L’Union Bouddhiste de France présente ses plus sincères condoléances à tous les Catholiques qui aujourd’hui pleurent la disparition du pape émérite Benoit XVI, a écrit dans un message publié sur Facebook l’instance de représentation de dialogue entre le culte bouddhiste et l’État. La perte est irremplaçable, mais la foi vous donnera la force de surmonter ce chagrin. »
⇒ 16 h 10 : [RÉACTIONS] Mort de Benoît XVI : Emmanuel Macron, Rishi Sunak, Olaf Scholz… des hommages dans le monde entier
Une « figure marquante » de l’Église catholique selon le chancelier allemand Olaf Scholz, « un grand de l’histoire » pour la première ministre italienne Giorgia Meloni… Après l’annonce de la mort de Benoît XVI, les dirigeants du monde entier saluent sa mémoire.
⇒ 16 h 00 : [VERBATIM] Elisabetta et Giuseppe, habitants de Rome, sont venus rendre hommage au pape émérite
« Dès que l’on a entendu la nouvelle, on est venu sur la place. Pour nous, Benoît XVI reste le pape que nous avons rencontré en 2005, lorsque notre fils, qui a aujourd’hui 27 ans, a fait sa première communion. À l’époque, nous étions allés à l’audience générale, et le pape était passé tout près de nous. Depuis, à chaque fois que nous nous rendons sur cette place, nous repensons à ce moment qui a été important pour notre famille. Nous voulions simplement lui rendre hommage, en souvenir de cette belle émotion. Hélas, nous ne pourrons pas participer aux obsèques, mais nous les suivrons à la télévision. »
⇒ 15 h 55 : [VATICAN] La Garde suisse rend hommage à Benoît XVI
La Garde suisse pontificale a rendu hommage samedi à l’ancien pape Benoît XVI assurant que le servir avait été un grand honneur. « C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la nouvelle du décès de notre pape émérite, Benoît XVI », a déclaré dans un message publié sur les réseaux sociaux la plus ancienne armée du monde, créée en 1506 par le pape Jules II et composée de 135 hommes au total.
« Cela a été un grand honneur pour tous les gardes qui ont servi durant ses huit ans à la tête de l’Église catholique de pouvoir être à son service. Requiem », ajoute le message.
⇒ 15 h 45 : [RÉACTIONS] Mort de Benoit XVI : les responsables religieux regrettent « un grand théologien » et un homme « humble »
« Un grand théologien », « un serviteur humble et fidèle »… Après la mort de Benoît XVI, les responsables religieux lui rendent hommage.
⇒ 15 h 40 : [FUNÉRAILLES] L’Allemagne et l’Italie seront les deux seules nations formellement invitées aux obsèques de Benoit XVI
D’après les informations de La Croix, deux pays seront officiellement invités aux obsèques de Benoît XVI : l’Allemagne et l’Italie. Les dirigeants des autres pays du monde seront les bienvenus, mais ne bénéficieront pas du même statut. « À l’exception des délégations de l’Allemagne et de l’Italie, la présence d’autres délégations officielles n’est pas prévue, détaille la note verbale envoyée par la Secrétairie d’État du Vatican aux ambassades près le Saint-Siège. Les autorités des autres États qui le souhaitent peuvent assister à titre privé. »
C’est une différence notable par rapport aux obsèques d’un pape en exercice, pour lesquelles sont officiellement invités tous les chefs d’État et de gouvernement du monde.
⇒ 15 h 30 [ISLAM] Les représentants du culte musulman en France offrent leurs condoléances aux catholiques
Plusieurs responsables du culte musulmans ont également réagi à la mort du pape émérite. « À la suite du décès du pape Benoît XVI, l’Union des Mosquées de France exprime ses sincères condoléances au pape François et aux catholiques du monde », a tweeté Mohammed Moussaoui, président l’UMF et du Conseil français du culte musulman.
« Pensée pour tous les catholiques à l’annonce du décès du pape émérite. Paix à son âme », a de son côté partagé le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz.
⇒ 15 h 20 [VERBATIM] Ebere, 34 ans, est venue remercier Benoît XVI
« J’ai entendu que le pape était mort, alors je suis venue sur la place pour montrer ma solidarité et remercier Benoît XVI. Lorsqu’il est devenu pape, j’étais toute petite, mais je m’en souviens très bien. Je me souviens d’un pape fort, qui a soutenu ma foi et l’Eglise. Mais je voulais aussi venir pour lui demander de prier pour l’Église du Nigeria, dont je viens. Je me souviens que lors de sa démission, j’étais à Lagos et cette annonce m’avait bouleversée. »
Ebere, 34 ans, est venue remercier Benoît XVI sur la place Saint-Pierre. / La Croix
⇒ 15 h 10 [ANALYSE]Benoît XVI, une exigence de dialogue entre les Églises chrétiennes
Au début de son pontificat, un des premiers engagements de Benoît XVI fut de « travailler sans épargner ses forces à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les fidèles du Christ ». Rapprochement avec les orthodoxes, difficultés avec les anglicans… La Croix revient sur l’œcuménisme prôné par Benoît XVI.
⇒ 14 h 50 : [ONU] Antonio Guterres salue l’engagement de Benoit XVI « pour la non-violence et la paix »
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué la mémoire du pape émérite Benoît XVI en louant dans un communiqué son « engagement tenace pour la non-violence et la paix ». « Ses puissants appels à la solidarité avec les populations marginalisées partout et ses exhortations à rétrécir l’écart croissant entre riches et pauvres sont plus pertinents que jamais », a souligné le chef de l’ONU.
⇒ 14 h 40 [CHRONIQUE] Une figure de pauvreté et d’humilité
Le chroniqueur de La Croix Jean de Saint-Cheron voit en Benoît XVI une figure de pauvreté, au sens du dévouement total à Dieu, à l’image de Thérèse de Lisieux que le pape émérite aimait citer. Benoît XVI accepta ainsi « humblement » la charge de pape, à laquelle il ne se destinait pas.
⇒ 14 h 20 [FRANCE] L’archevêque de Lyon célèbre « un serviteur humble et fidèle »
L’archevêque de Lyon et primat des Gaules, Mgr Olivier de Germay, a déploré la mort de Benoit XVI, « un serviteur » de l’Église. « J’ai eu la chance de vivre une visite ad limina avec lui en 2013, quelques mois avant sa renonciation. Je conserve le souvenir d’un serviteur humble et fidèle, un des plus grands théologiens de notre temps, un homme d’une grande humilité, humble devant les autres, humble devant la vérité et humble devant le Mystère de l’Église », s’est-il souvenu. « Nous le portons dans notre prière », a-t-il ajouté.
« À l’occasion des messes d’action de grâce pour l’année écoulée célébrées en plusieurs églises de notre diocèse ce soir, la mémoire de Benoit XVI sera évoquée, a-t-il évoqué. Une messe sera célébrée en sa mémoire mardi prochain en présence de l’archevêque de Lyon à 19 heures en la cathédrale Saint Jean-Baptiste ».
⇒ 14 h 15 [PORTRAIT] Benoît XVI, lucidité et humilité
« Jamais pape ne fut plus lucide sur les maladies et faiblesses qui rongent l’institution » écrit Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef à La Croix, dans notre édition spéciale consacrée à la mort de Benoît XVI. Elle rappelle que ce pape a notamment pris le contre-pied de son prédécesseur sur la question des abus sexuels.
⇒ 14 h 05 [ROME] La place Saint-Pierre évacuée par la police
La police a évacué la place Saint-Pierre, remplie de touristes et fidèles venus rendre hommage à Benoît XVI.
⇒ 13 h 45 [RUSSIE] Vladimir Poutine salue « un défenseur des valeurs chrétiennes traditionnelles »
Le président russe Vladimir Poutine a salué la mémoire de l’ancien pape, Benoît XVI après son décès, saluant un « défenseur des valeurs traditionnelles chrétiennes » dont le président russe se veut également l’apôtre. « Benoît XVI était une personnalité religieuse et d’État éminente, un défenseur convaincu des valeurs traditionnelles chrétiennes », a-t-il écrit dans un message de condoléances au pape François, diffusé par le Kremlin.
⇒ 13 h 35 [RÉACTIONS] Les évêques italiens expriment leur « tristesse » et leur « reconnaissance » envers le pape émérite
« L’Église en Italie exprime sa profonde tristesse à l’occasion du décès du Pape émérite Benoît XVI », a déclaré la présidence de la Conférence épiscopale italienne (CEI). Évoquant sa renonciation en 2013, les évêques italiens ont salué un pape qui, « même à un moment de faiblesse humaine (…) a démontré la force qui vient de la foi dans le Christ ».
« L’Église en Italie lui est reconnaissante pour l’impulsion qu’il a donnée à la nouvelle évangélisation : nous nous souvenons de son exhortation (adressée à Vérone en 2006, NDLR) à apporter “avec un élan renouvelé à cette Nation bien-aimée, et à chaque coin de la terre, le témoignage joyeux de Jésus ressuscité, l’espérance de l’Italie et du monde”, a ajouté la CEI. (…) Nous invitons les communautés locales à se rassembler dans la prière et à célébrer la messe en suffrage du Pape émérite Benoît XVI ».
⇒ 13 h 25 [ANALYSE] Le bilan du pontificat de Benoît XVI
L’héritage de Vatican II, ses encycliques et ses livres, l’œcuménisme, le dialogue interreligieux et la pédocriminalité… Durant ses huit années de pontificat, Benoît XVI a mis en œuvre son programme basé sur « trois missions essentielles ».
⇒ 13 h 15 [RÉACTIONS] Nicolas Sarkozy rend hommage à un « immense théologien »
Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, rend hommage au pape Benoît XVI qu’il avait reçu en septembre 2008 en France. Il salue la mémoire d’un « immense théologien, dont la pensée et les écrits irrigueront pour longtemps la vie de l’Église » et adresse ses condoléances à son successeur, le pape François.
⇒ 13 h 05 [ORTHODOXIE] Le patriarche de Moscou salue un défenseur des « valeurs traditionnelles »
Le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill a salué la mémoire de l’ancien pape Benoît XVI, célébrant un « éminent théologien » et défenseur des « valeurs traditionnelles », un concept cher au président Vladimir Poutine. « L’autorité incontestable de Benoît XVI en tant que théologien éminent lui a permis d’apporter une contribution significative au développement de la coopération interchrétienne, au témoignage du Christ face à un monde sécularisé et à la défense des valeurs morales traditionnelles », a indiqué le patriarche dans un communiqué.
⇒ 12 h 55 [ANGLETERRE] Le primat anglican décrit « l’un des plus grands théologiens de son temps »
Mgr Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef spirituel de l’Église anglicane, a salué la mémoire du pape émérite Benoît XVI comme celle de l’« un des plus grands théologiens de son temps ».
« Le pape Benoît XVI était (…) attaché à la foi de l’Église et fidèle à sa défense. En toutes choses, et notamment dans ses écrits et sa prédication, il regardait Jésus-Christ, l’image du Dieu invisible. Le Christ était clairement la racine de sa pensée et le fondement de sa prière », a déclaré Mgr Welby dans un communiqué, saluant la démission « courageuse et humble » de Benoît XVI qui « reconnaissait la fragilité humaine qui nous affecte tous. »
⇒ 12 h 45 [PODCAST] Le regard de nos anciens correspondants à Rome sur Benoît XVI
Benoît XVI, un pape méconnu : dans ce podcast de La Croix, redécouvrez le regard de nos anciens correspondants à Rome sur celui qui fut préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pape et enfin pape émérite.
⇒ 12 h 40 [VATICAN] Le pape François célébrera le Te Deum ce soir, malgré la mort de Benoît XVI Le pape François devrait s’exprimer pour la première fois depuis la mort de son prédécesseur lors du Te Deum célébré ce soir à 17 heures en la basilique Saint-Pierre, qui a été maintenu, a annoncé le Vatican. Le pape y évoquera le décès du pape émérite Benoît XVI.
Outre le Te Deum de 17 heures ce soir, le pape a prévu de présider demain à 10 heures la messe de la solennité de sainte Marie mère de Dieu, comme chaque 1er janvier, puis l’angélus à 12 heures.
⇒ 12 h 25 [RÉACTIONS] Les évêques européens louent le « magistère européen » développé par Benoît XVI
Le conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE) a déclaré « s’associer à la prière du monde entier pour l’âme » du pape émérite Benoît XVI. Le président du CCEE, Mgr Gintaras Grušas, a rappelé dans un communiqué « le magistère européen que Benoît XVI a développé au cours de son pontificat, soulignant l’importance des racines chrétiennes de l’Europe et mettant en lumière le nécessaire retour au Christ et à l’évangélisation pour la construction d’une civilisation de l’amour ».
⇒ 12 h 20 [CHRÉTIENS D’ORIENT] Mgr Gollnisch se souvient d’un pape ayant cherché à « approfondir les liens avec les Églises orientales »
Le directeur de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch a tenu samedi matin à « rendre grâce pour la fécondité » du pontificat de Benoît XVI et « le souci constant qui a été le sien à l’égard des fidèles catholiques d’Orient ».
« Benoît XVI considère les communautés catholiques orientales, à la suite de Jean-Paul II, comme un des “deux poumons”, sans lequel l’Église universelle ne peut vivre sa pleine catholicité », loue Mgr Gollnisch, qui salue également l’ouverture prônée par le pape émérite notamment en enrichissant « le collège des cardinaux par la présence de nombreux prélats orientaux ».
« En plaçant son pontificat sous le signe de la communion, le pape Benoît (a cherché) à approfondir les liens entre l’Église catholique et les diverses Églises orientales séparées. À cet égard, ses nombreux voyages, correspondances, rencontres œcuméniques et déclarations communes ont manifesté cette soif d’unité qui le caractérise tant », a rappelé Mgr Pascal Gollnisch.
⇒ 12 h 15 [ÉDITO] Benoît XVI, le pape des paradoxes
Retrouvez l’édito de Jérôme Chapuis, directeur de la rédaction de La Croix.
⇒ 12 h 10 [FUNÉRAILLES] Les obsèques de Benoît XVI auront lieu jeudi 5 janvier
Les funérailles de Benoît XVI se dérouleront jeudi 5 janvier à 9 h 30, place Saint-Pierre. Elles seront célébrées par le pape François, a annoncé le Vatican.
⇒ 12 h 05 [ROME] Les fidèles arrivent place Saint-Pierre pour prier
« C’est le pape de mon adolescence qui s’en est allé. Moi, j’étais à l’école chez les salésiens, et je me souviens très bien du jour de son élection », explique frère Kevin Gabriel, 31 ans, dans son habit de franciscain. Dès qu’il a appris la mort du pape émérite, le jeune frère s’est rendu sur la place pour venir y prier.
De la terrasse de son couvent, ce religieux originaire du Nicaragua peut d’ailleurs distinguer le « Monastère », où Benoît XVI est mort quelques minutes plus tôt. « Pour moi, il a été un référent, il m’a fait grandir dans la foi. Je suis triste, mais aussi heureux qu’il puisse rencontrer enfin Celui à qui il a consacré sa vie. Il a eu un pontificat controversé, mais le temps dira quel sera son héritage. »
⇒ 12 h 00 [RÉACTIONS] Rishi Sunak « attristé », Giorgia Meloni salue « un géant de la foi et de la raison »
Le premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit « attristé » par la mort du pape émérite Benoît XVI. « C’était un grand théologien dont la visite au Royaume-Uni en 2010 avait constitué un moment historique pour les catholiques et les non-catholiques de notre pays », a-t-il déclaré, tandis que l’Église anglicane a indiqué prier en mémoire de l’ancien pape.
Dans un communiqué, la première ministre italienne Giorgia Meloni a déclaré que le pape émérite était « un géant de la foi et de la raison », ainsi « qu’un grand de l’histoire que l’histoire n’oubliera pas ». « J’ai exprimé au Saint-Père François ma participation et celle du gouvernement à sa douleur et à celle de l’entière communauté ecclésiale », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
⇒ 11 h 55 : [ÉGLISE] La prière du cardinal Sarah pour Benoît XVI
L’hommage du cardinal Robert Sarah au pape émérite Benoît XVI. Les deux hommes avaient coécrit en 2020 le livre Des profondeurs de nos cœurs dans lequel ils partageaient leur vision de la prêtrise et affirmaient l’importance du célibat sacerdotal.
⇒ 11 h 50 [DOCUMENTATION] Le pape Benoît XVI au travers de ses textes
Lors de son pontificat, le pape Benoît XVI a écrit plusieurs lettres encycliques, exhortations apostoliques ou lettres apostoliques en forme de motu proprio. La Documentation catholique en propose la lecture ou la relecture.
⇒ 11 h 45 : [RÉACTIONS] Emmanuel Macron salue les efforts de Benoît XVI « pour un monde plus fraternel »
« Mes pensées vont aux catholiques de France et du monde, endeuillés » par la mort de Benoit XVI, déclaré le président français sur son compte Twitter. Emmanuel Macron a également souligné un pape « qui œuvra avec âme et intelligence pour un monde plus fraternel ».
⇒ 11 h 40 [ROME] Les journalistes du monde entier se pressent sur la place Saint-Pierre
Notre envoyé spécial à Rome est en direct de la place Saint-Pierre, remplie de touristes très présents à Rome à cette période de l’année. Peu d’entre eux ont pris connaissance de la nouvelle, alors que des caméras du monde entier s’installent aux abords de la place.
« Je suis pris d’une grande tristesse », explique Mirko, venu de Vicenza, une ville du nord de l’Italie, passer quelques jours en famille avec sa femme Marta et ses deux enfants, Lucca, 8 ans, et Alessandro, 12 ans. « C’était un grand pape, car c’est celui qui est venu après Jean-Paul II. Il a eu un rôle très important pour moi. Ce matin, en se réveillant, Lucca nous avait dit qu’il était persuadé que le pape allait mourir aujourd’hui, il avait raison. C’est une journée qui sera voilée de tristesse. »
⇒ 11 h 35 : [ALLEMAGNE] Le chancelier Olaf Scholz déplore la perte d’une « figure marque » de l’Église
Le monde perd une « figure marquante » de l’Église catholique après le décès samedi à 95 ans de l’ancien pape Benoît XVI, a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. « En tant que pape allemand, Benoît XVI était pour beaucoup, et pas seulement dans ce pays, un dirigeant de l’église particulier », a-t-il déclaré sur son compte Twitter, le qualifiant aussi de « personnalité combative » et de « théologien intelligent ».
⇒ 11 h 20 : [CEF] Les évêques de France saluent « un grand théologien » et un pape « exigeant quant à la vérité »
« Nous venons d’apprendre avec une grande tristesse le décès du pape émérite Benoît XVI », a regretté ce samedi matin la Conférence des évêques de France, en annonçant « des messes et des célébrations dans les diocèses et les paroisses pour rendre grâce pour ce qu’il a apporté à l’Église et au monde, et pour intercéder pour lui comme il le souhaitait. »
La CEF salue ainsi « un grand théologien », un homme « lucide et courageux, exigeant quant à la vérité, fidèle à la Tradition mais libre de toute nostalgie ». « Il a voulu servir l’unité de l’Église en la fondant sur la vérité la plus précise, tant dans les relations œcuméniques que dans son approche des groupes dits traditionalistes dans l’Église catholique. »
« Les Français se souviennent avec émotion du magnifique voyage de Benoît XVI en France en 2008, à Paris et à Lourdes, à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes », poursuivent les évêques de France, qui soulignent également l’importance du discours de Benoit XVI au Collège des Bernardins à destination du monde de la culture.
⇒ 11 h 05 [MORT DE BENOÎT XVI] Le corps du pape émérite sera exposé à la Basilique Saint-Pierre
À partir de lundi 2 janvier, le corps du pape émérite Benoît XVI sera exposé à la basilique Saint-Pierre, a annoncé le Vatican.
Les funérailles du 265e pape devraient être célébrées par son successeur François à Rome, un événement inédit dans l’histoire de l’Église catholique auquel des dizaines de milliers de personnes pourraient assister, dont des chefs d’États.
⇒ 10 h 45 : [BENOÎT XVI] Joseph Ratzinger est mort
Le pape émérite Benoît XVI, dont la renonciation en 2013 avait pris le monde entier par surprise, s’est éteint samedi 31 décembre à 95 ans dans le monastère des jardins du Vatican où il s’était retiré.
« J’ai la douleur de vous annoncer que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 09 h 34, au monastère Mater Ecclesiae, au Vatican », a annoncé dans un communiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
La santé du théologien allemand s’était dégradée ces derniers jours, mais le Vatican avait indiqué vendredi que son état était « stationnaire » et qu’il avait participé à la célébration de la messe dans sa chambre jeudi.
« Loups combattants » contre « panafripons », par François Soudan
Depuis le voyage d’Emmanuel Macron fin juillet 2022 au Cameroun et au Bénin, et son discours devant les ambassadeurs, le 1er septembre, Paris a totalement changé de stratégie pour riposter aux attaques des cyberinfluenceurs francophobes. Avec des résultats pour le moins mitigés.
ÉDITORIAL – Dévoilé par JA début décembre, le programme africain d’Emmanuel Macron en 2023 s’inscrit encore en pointillés : Maroc en début d’année, Afrique centrale en mars-avril (Gabon, Angola et possiblement les deux Congos), Kenya, chez son nouvel ami William Ruto, au cours du second semestre. Des déplacements a priori sans grands risques – même si l’étape marocaine sera particulièrement scrutée après deux années de glaciation – dans des pays moins affectés que ne le sont ceux d’Afrique de l’Ouest par le désormais viral « sentiment anti-français ». Qu’adviendra-t-il de ce dernier au cours de l’année qui s’ouvre ?
Ja
Siro vs Catherine Colonna
Si l’on en juge par les propos imagés du chanteur ivoirien Siro adressés à la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’occasion de son passage à Abidjan début décembre, cette hantise de la diplomatie hexagonale en Afrique n’est pas près de s’atténuer : « Le crapaud dans votre maison coasse ; ça vous gêne, mais ça finit par vous endormir. Tant qu’on n’a pas entendu le contraire, on reste sur ce qu’on entend », ce à quoi la patronne du Quai d’Orsay a répondu d’un péremptoire « vous avez le devoir de ne pas vous faire prendre pour des imbéciles ».
Un dialogue roboratif, à l’image de l’argumentaire pugnace que les ambassadeurs de France sur le continent sont désormais priés de développer. Pendant des mois, le mot d’ordre à Paris a été de minimiser le phénomène anti-français et de le qualifier de minoritaire, voire de négligeable, quitte à laisser le ministère de la Défense mener en sous-main une petite cyberguérilla informationnelle.
Ce n’est qu’à partir du voyage d’Emmanuel Macron fin juillet 2022 au Cameroun et au Bénin, et de son discours devant les ambassadeurs, le 1er septembre, qu’est réellement mesurée l’ampleur du malaise et que l’on assiste à un changement de stratégie. Virage à 180 degrés : il s’agit maintenant de muscler la communication, de riposter aux attaques des influenceurs de réseaux sociaux, de traquer les fake news et d’alimenter un contre-narratif mettant en valeur ce que la France fait de positif.
Consigne est donc donnée aux diplomates en poste sur le continent de se muer en « loups combattants » sous la coordination de l’une d’entre eux, l’énarque Anne-Sophie Avé, nommée « ambassadeur pour la diplomatie publique de la France en Afrique », et à l’image du très mordant Sylvain Itté, représentant de l’ex-puissance coloniale au Niger, qui n’hésite pas à ferrailler en direct avec ses contradicteurs.
Diffamation et désinformation
Disons-le tout net : sur le ring des réseaux sociaux, où aucune règle n’est de mise, les cyberfighters du Quai d’Orsay ne partent pas à armes égales. Face à un commando d’activistes du web mélangeant habilement violence du discours et narcissisme pathologique, obsession de la visibilité, autoglorification, mégalomanie paranoïaque et sens aigu des pulsions d’une communauté qui les adule, se nourrit de leur haine et se construit à travers eux un modèle toxique au point de croire qu’ils sont la réincarnation des héros de la lutte de libération, l’amusant néologisme de « panafripons » dont les gratifie Anne-Sophie Avé a autant d’effet qu’un placebo sur une plaie ouverte.
Si le summum du propos polémique soulevé par cette dernière consiste à brocarder la vraie-fausse Rolex de l’influenceur Kémi Seba, ce n’est pas parce que, telle Alice au Far West, elle ne sait point comment faire le buzz, mais parce que les Français hésitent beaucoup à employer les mêmes moyens que leurs adversaires, à savoir la diffamation et la désinformation. Non qu’ils en ignorent le mode d’emploi, ni qu’ils ne les aient jamais pratiquées – loin de là. Mais parce qu’il est tout de même assez difficile d’utiliser les armes que l’on s’est donné pour objectif de combattre.
Les stratégies de séduction ayant échoué – le sommet de Montpellier en octobre 2021, dont l’objectif était de gagner l’adhésion des faiseurs d’opinion africains n’a pas empêché la montée dudit sentiment –, place au « on ne lâche rien » et au combat contre ce que Catherine Colonna, dans sa réplique à l’icône du zouglou, a qualifié de « sornettes » anti-françaises.
Le moins que l’on puisse dire est que la tâche est complexe. D’abord parce que, comme l’ont souligné les universitaires Achille Mbembe et Felwine Sarr – d’autant plus vilipendés par les influenceurs souverainistes qu’ils n’évoluent pas dans le même couloir intellectuel qu’eux –, le sentiment anti-français prospère sur le vide, l’absence de propositions de la part des partis et mouvements politiques classiques, l’atonie des forces sociales et les carences d’une société civile en mal d’autonomie.
D’où la facilité avec laquelle une poignée d’activistes, dont la francophobie plonge parfois ses racines dans des itinéraires personnels confrontés au racisme et au malaise identitaire, parviennent à manipuler leurs milliers de followers et à leur faire avaler que tous leurs problèmes seront résolus le jour où la France – ses militaires, ses diplomates et ses hommes d’affaires – aura plié bagage.
La dénonciation répétitive de l’ex-puissance coloniale perçue comme l’explication universelle de tous les déboires tient lieu de programme unique, quitte à se jeter dans les bras de nouveaux maîtres, quitte à applaudir à tout rompre la première junte putschiste venue, pourvu qu’elle contrevienne aux intérêts français.
Fixation sur la personnalité de Macron
Tâche complexe donc, d’autant que lier l’apparition du « sentiment anti-français » à la profonde dégradation des relations entre Paris et Moscou due à l’intrusion du groupe mercenaire Wagner en Centrafrique, au Mali et au Burkina Faso ainsi qu’à l’invasion de l’Ukraine, est une facilité qui occulte une partie de la réalité.
Certes et sans jamais que ses propres diplomates sur le continent apparaissent directement, la Russie (mais aussi, à un degré moindre, l’Iran et la Turquie) encourage et accompagne la propagation de ce sentiment, via notamment la galaxie de l’oligarque Evgueni Prigojine à laquelle certains de ces influenceurs se rattachent.
Mais cette stratégie, aussi low cost qu’efficace à court terme, ne fait qu’exacerber les ressentiments et les rancœurs bien antérieurs d’une partie de l’opinion africaine. Entre autres griefs, la chute de Kadhafi, celle de Laurent Gbagbo, le procès récurrent du franc CFA, le soutien de la France à un certain nombre de chefs d’État ou la position jugée monopolistique de quelques grands groupes privés.
À cette spécificité – parfois malsaine, il faut le reconnaître – des relations entre Paris et ses anciennes colonies s’ajoute l’incarnation presque obsessionnelle du « combat » des activistes autour de la personnalité d’Emmanuel Macron – une monomanie phobique qui n’est pas sans rappeler celle des Gilets jaunes il y a quatre ans.
Ersatz 2.0 de Sankara et Lumumba
Le problème pour la France, c’est que l’idée simpliste et purement émotionnelle, qui n’est porteuse d’aucune réflexion ni solution transformatrice, selon laquelle soixante ans après les indépendances la plupart des pays d’Afrique francophone sont encore des colonies dirigées par des gouverneurs, est en passe de devenir une sorte de pensée unique auprès d’intellectuels tétanisés par l’extrême violence des réactions accueillant sur les réseaux sociaux toute expression d’une pensée déviante.
Prompts à mettre en scène les menaces imaginaires, mais combien valorisantes aux yeux de leur communauté, que ferait peser sur leur sécurité physique un Emmanuel Macron qu’ils « empêchent de dormir » (sic !), les ersatz 2.0 de Sankara, Lumumba et Winnie Mandela dépeignent la Françafrique comme une hydre à l’adaptabilité infinie, alors qu’elle n’est plus qu’un concept anachronique à bout de souffle.
Un tableau autoréalisateur qui a un avantage : si le monstre est toujours en vie, toutes les conclusions réductrices sont possibles. La junte malienne l’a bien compris, qui dénonce la pseudo complicité de l’armée française avec les groupes terroristes, sans jamais produire la moindre preuve de cette accusation. La spéculation devient réalité, l’hypothèse même la plus farfelue a valeur de fait, le possible est certain et la crédulité des consommateurs est sans limites. Autant dire qu’en cette année 2023 où l’Élysée les appelle à monter au front pour défendre l’image brouillée de la France en Afrique, les « loups combattants » des rives de la Seine auront besoin d’un stage commando.