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FESPACO 2023 : Le Mali, pays invité d’honneur en lieu et place du Togo

Accueil > Actualités > Culture • Lefaso.net • jeudi 2 février 2023 à 22h40min 

 
FESPACO 2023 : Le Mali, pays invité d’honneur en lieu et place du Togo

 

Le comité national d’organisation du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a été installé ce jeudi 2 février 2023. La cérémonie d’installation a été présidée par le ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo. Fidèle Tamini, secrétaire général du ministère en charge de la culture et par ailleurs président du comité national d’organisation, a précisé que le Mali est le nouveau pays invité d’honneur en lieu et place du Togo.

La biennale du cinéma africain se déroulera du 25 février au 4 mars 2023 à Ouagadougou. Elle est placée sur le thème : « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ». Le Burkina Faso se prépare à relever de nouveau cet énorme défi malgré la crise multidimensionnelle à laquelle il fait face depuis plus de sept ans. Après la publication des films en compétition et les membres du jury, c’est autour du comité national d’organisation d’être mis sur pied pour conduire la barque du FESPACO 2023 dans sa dernière ligne.

En effet, les membres qui vont veiller au bon déroulement de la 28e édition du FESPACO ont été installés par le ministre en charge de la culture. Fidèle Tamini, secrétaire général du ministère de la culture est le président du comité national d’organisation du FESPACO 2023. Un comité placé sous la supervision du ministre en charge de la culture.

 

Fidèle Tamini a profité de l’occasion pour préciser que le Mali est le pays invité d’honneur en lieu et place du Togo, précédemment annoncé. Il soutient qu’il n’y a pas de problèmes avec le Togo mais au regard des défis du moment, « il n’y a pas meilleur partenaire que le Mali pour être pays invité d’honneur ». Pour lui, le Mali est également un pays de cinéma et partage des visions communes avec le Burkina Faso.
C’est un comité composé de plus d’une cinquantaine de membres, choisis notamment sur la base de leurs expériences, selon Fidèle Tamini. Le comité d’organisation est subdivisé en plusieurs commissions. Chaque commission aura des membres qui seront choisis ultérieurement. Le président du comité national d’organisation appelle les différents membres à plus d’engagement afin de relever le défi d’organisation de cette 28e édition du FESPACO.

Lors de son discours d’installation, le ministre en charge de la culture, Jean Emmanuel Ouédraogo a rappelé que le Burkina Faso fera étalage de sa capacité d’organisation. Pour lui, l’édition 2023 de la biennale du cinéma africain sera célébrée sous le signe de la résilience et sera à la hauteur des ambitions du Burkina Faso. Il a tenu à féliciter et encourager les membres du comité national d’organisation et les acteurs du cinéma pour les efforts consentis pour faire du FESPACO 2023, un véritable succès.

« Votre engagement sans faille et l’engouement des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel et des festivaliers prouvent que le Burkina Faso est et demeure, une terre où les expressions culturelles du monde entier peuvent s’exprimer librement dans une dynamique de paix et de cohésion », précise-t-il.

Jean Emmanuel Ouédraogo rassure les festivaliers de tous les horizons que le gouvernent de la transition prendra toutes les dispositions sécuritaires et sanitaires nécessaires pour un bon déroulement de la 28e édition de la biennale du cinéma et de l’audiovisuel africains. « Je puis vous rassurer que tout sera mis en œuvre pour que les festivaliers viennent dans la paix, séjournent dans la sécurité et regagnent leurs pays respectifs en toute quiétude », a-t-il déclaré.

Le ministre en charge de la culture a saisi l’occasion pour exprimer la gratitude du Burkina Faso au « pays frère et ami, la République du Mali » qui a accepté d’associer son image (pays invité d’honneur) à ce grand rendez-vous panafricain du 7e art.

 

Pour Moussa Alex Sawadogo, délégué général du FESPACO, cette édition 2023 constitue un cadre pour opérer des changements pour plus de maturité et d’efficacité de ce festival panafricain. Il s’agit aussi de faire du FESPACO, une véritable plaque tournante du cinéma africain avec des retombées multiformes pour le Burkina Faso. Plus d’une cinquantaine de pays à travers des films et des acteurs ou actrices compétiront au FESPACO 2023, selon le délégué général du FESPACO. Pour lui, le FESPACO demeure le creuset pour la promotion du cinéma africain.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

RDC: à Kinshasa, le pape François dénonce le «colonialisme économique» qui «se déchaîne» en Afrique

 
pape

Le pape François a atterri, mardi 31 janvier en début d’après-midi, à l’aéroport de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Le souverain pontife est dans le pays pour une visite de quatre jours, avant de se rendre au Soudan du Sud. Dans sa première prise de parole, le pape a dénoncé le « colonialisme économique » qui « se déchaîne » en Afrique

François, souriant, sur le tarmac de l’aéroport international de Kinshasa, en République démocratique du Congo : ce sont les premières images de la visite du pape en RDC qui démarre ce mardi 31 janvier et doit durer quatre jours. Son avion, parti mardi matin de Rome, a atterri peu après 15h30, heure locale à Kinshasa. À la descente de l’appareil, le pape, en fauteuil roulant, en raison de ses problèmes de santé, a été salué par le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

La foule a commencé à se réunir dès le matin aux abords de l’aéroport pour célébrer la venue du souverain pontife. Des habitants de la capitale, mais aussi certains venus de loin, s’étaient massés pour recevoir la bénédiction du pape sur les grands axes.

Après une cérémonie d’accueil à l’aéroport, François s'est rendu au palais de la Nation, dans la capitale congolaise, pour être reçu par le président Félix Tshisekedi. Un tête-à-tête qui a duré une vingtaine de minutes
 

« Ôtez vos mains de la République démocratique du Congo, ôtez vos mains de l'Afrique ! »

C’est donc au palais présidentiel que le pape a prononcé son premier discours. C’est d’abord le président Félix Tshisekedi qui a prononcé un discours de bienvenue, très politique, centré sur la situation dans l’est du pays, une zone de rupture de paix, a-t-il dit où « outre des groupes armés, les puissances étrangères avides de minerais contenus dans notre sous-sol, commettent avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités ». Il a remercié le pape pour son intérêt pour la paix dans l’est du pays, rapporte notre envoyée spéciale Véronique Gaymard.  

Je saisis cette occasion pour vous remercier de vive voix, au nom de l'ensemble de la population congolaise, pour l'intérêt que vous avez toujours accordé à la situation sécuritaire de notre pays, dans vos prières ferventes pour la paix dans sa partie Est.

Félix Tshisekedi, président de la RDC

De son côté, le pape François a prononcé des paroles fortes, comparant le pays et ses habitants à un « diamant précieux d’une valeur inestimable », un pays immense et plein de vie, « diaphragme de l'Afrique ». Il a dénoncé un « génocide oublié dont souffrent le Congo » et les populations de l’est depuis plusieurs années. Enfin, il a plaidé pour la convergence des forces pour parvenir à la paix. 

Un discours très politique devant les autorités et le corps diplomatique, où le pape François a dénoncé avec force « colonialisme économique » qui « se déchaîne » en Afrique et en République démocratique du Congo.

Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources : on en est arrivé au paradoxe que les fruits de sa terre le rendent “étranger” à ses habitants. Le poison de la cupidité a ensanglanté ses diamants. C’est un drame devant lequel le monde économiquement plus avancé ferme souvent les yeux, les oreilles et la bouche.

Le pape François

« Après le colonialisme politique, un colonialisme économique tout aussi asservissant s'est déchaîné. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources », a-t-il déploré, sous les applaudissements, lors d'un discours très politique devant les autorités et le corps diplomatique.

 « Ôtez vos mains de la République démocratique du Congo, ôtez vos mains de l'Afrique ! Cessez d'étouffer l'Afrique : elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser », a lancé le pape sous les applaudissements, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel.

Un appel qui résonne tout particulièrement dans un pays au sous-sol d'une immense richesse et à la terre fertile, dont les deux tiers des quelque 100 millions d'habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.

« En regardant ce peuple, on a l’impression que la communauté internationale s’est presque résignée à la violence qui le dévore. Nous ne pouvons pas nous habituer au sang qui coule dans ce pays, depuis des décennies désormais, faisant des millions de morts à l’insu de beaucoup. Il faut que l’on sache ce qui se passe ici, que les processus de paix en cours, - que j’encourage de toutes mes forces - soient soutenus dans les faits et que les engagements soient tenus », a également martelé le pape.

Mardi soir, des milliers de personnes devraient se réunir à l’aéroport de Ndolo pour une veillée de prière avant la messe mercredi matin. Un million de fidèles y sont attendus.

(Avec AFP)

► À lire aussi : Le pape, son histoire, son rôle, son pouvoir

Au Burkina, le CDP d’Eddie Komboïgo en opération reconquête

Vainqueur du duel fratricide qui l’opposait à Achille Tapsoba pour la présidence du parti, l’homme d’affaires entend rebâtir sa formation et jouer les premiers rôles à la prochaine présidentielle.

Par  - à Ouagadougou
Mis à jour le 1 février 2023 à 15:28

 

cdp

 

 

Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dans son bureau, à Ouagadougou, le 23 mars 2019. © Sophie Garcia pour JA

 

À en croire le comité technique chargé de rédiger le chronogramme de la transition, qui a remis son rapport au gouvernement le 26 janvier, le premier tour de la prochaine élection présidentielle se tiendra en avril 2024. Une échéance à laquelle le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) entend bien participer.

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Le 28 janvier, le parti de Blaise Compaoré a tenu son bureau exécutif national pour tenter d’unifier ses cadres et de dégager une stratégie de relance après des mois de guerres intestines. Dans le costume du chef d’orchestre : Eddie Komboïgo.

Main tendue

Le 16 décembre, ce dernier a été confirmé à la tête du CDP par le juge des référés, mettant fin à l’âpre bataille l’opposant à Achille Tapsoba pour la présidence du parti. Depuis 2021, les deux hommes et leurs clans se livraient une guerre fratricide. D’un côté, l’aile dite « historique », conduite par Tapsoba, qui prône une fidélité absolue à Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute, en 2014. De l’autre, celle dite des « rénovateurs », menée par Komboïgo.

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Les 18 et 19 décembre 2021, Eddie Komboïgo, alors président du CDP, avait organisé un congrès à l’issue duquel il avait été reconduit à la tête du parti. Mais ses adversaires ont contesté sa désignation, affirmant que les textes du CDP n’avaient pas été respectés et que les résultats dudit congrès n’étaient donc pas valables. Depuis, Achille Tapsoba n’a cessé de réclamer le départ d’Eddie Komboïgo.

NOUS AVONS DEMANDÉ À NOS CAMARADES PLAIGNANTS DE REVENIR AU SEIN DU PARTI POUR APLANIR NOS DIFFÉRENDS

L’épilogue de ce feuilleton judiciaire va-t-il ramener un peu de sérénité dans les rangs de la famille politique de Compaoré ? Face aux militants, Eddie Komboïgo a déclaré avoir reçu son récépissé avec humilité et les a appelés à « se réunir autour de la direction du parti pour reconstruire un CDP fort et conquérant ». Et d’ajouter : « Nous avons demandé à nos camarades plaignants de revenir au sein du parti pour aplanir nos différends ». Une main tendue à laquelle Achille Tapsoba et six autres vice-présidents du CDP suspendus de leurs fonctions n’ont pas donné suite.

Changement de nom et de logo ?

Pour demeurer « grand et fort », selon les mots de son président, le CDP n’exclut pas de nouer des alliances ou de fusionner avec d’autres formations politiques. « Le bureau politique a arrêté le principe d’une ouverture à d’autres partis. Nous allons entamer le processus de négociation, notamment avec les partis de l’ex-opposition, pour convenir des modalités de leur intégration au parti ou décider si nous devons changer d’identité et adopter une nouvelle appellation », explique le vice-président du CDP, Boubacar Sannou.

Selon nos sources, ces pourparlers seront pilotés par le vice-président du parti chargé des relations avec les formations politiques, Me Bouba Yaguibou. Une réflexion est par ailleurs en cours sur le maintien ou la nécessité de faire évoluer la dénomination et le logo du CDP.

ACCOMPAGNER LA TRANSITION POUR ORGANISER DES ÉLECTIONS LIBRES, TRANSPARENTES ET INCLUSIVES POUR UN RETOUR À L’ORDRE CONSTITUTIONNEL

En attendant, Komboïgo demeure, malgré l’interdiction des activités politiques décrétée par les autorités de transition, un soutien indéfectible au régime du capitaine Ibrahim Traoré. Le 28 janvier, devant ses militants, le président du CDP a redit qu’il comptait « accompagner » la transition pour « vaincre le terrorisme » et « organiser des élections libres, transparentes et inclusives pour un retour à l’ordre constitutionnel. »

Au Liberia, George Weah candidat à un second mandat

Arrivé au pouvoir en 2017, le chef de l’État a annoncé qu’il se présente à l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 31 janvier 2023 à 10:37
 
 

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L’opposition libérienne reproche à George Weah (ici en novembre 2021 à Paris) de n’avoir tenu que très peu de ses promesses de campagne. © Photo by Ludovic MARIN / AFP.

 

Il a promis un second « mandat riche d’opportunités, un mandat pour la transformation, un mandat pour le développement », mais aussi pour « la consolidation » des acquis. Le président du Liberia George Weah a annoncé le 30 janvier qu’il briguerait un deuxième mandat consécutif à la tête du pays lors de l’élection prévue en octobre.

« Mes chers concitoyens, je viendrai sous peu vers vous pour vous demander de renouveler […] pour la deuxième fois le mandat que vous m’avez accordé il y a six ans », a déclaré l’ancienne gloire du football dans un grand tumulte approbateur à la fin du discours annuel et solennel sur la situation du pays.

Très peu de promesses tenues

Dans ce discours qu’il est tenu par la Constitution de délivrer chaque année devant les chambres du Parlement, Weah, 56 ans, a défendu son bilan. « Permettez-moi de vous assurer que notre nation est forte, notre nation est stable, notre nation est pleine de vie […] notre nation est en paix et en sécurité, et nous entendons qu’elle le reste », a-t-il dit.

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Seul Ballon d’or africain à ce jour et reconverti en politique après la fin de sa carrière sportive, Weah a été élu au second tour de la présidentielle de décembre 2017 et a pris ses fonctions en janvier de l’année suivante. L’ancienne star du foot du Milan AC et du PSG a accédé à la présidence en promettant de créer des emplois et d’investir dans l’éducation. De nombreux pauvres adulaient l’ancien gamin des bidonvilles devenu vedette planétaire, puis chef d’État.

Ses détracteurs lui reprochent de n’avoir tenu que très peu de ses promesses. Ils l’accusent d’être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent entre hausse des prix et pénurie de produits comme le carburant et de services de première nécessité.

Absence prolongée pendant la Coupe du monde

George Weah reste en butte au soupçon de n’être pas à sa place à la tête de l’État. Dernièrement, il a été attaqué pour son absence prolongée en dehors du pays, une quarantaine de jours passés de conférences en sommets, mais aussi à la Coupe du monde de foot au Qatar où son fils défendait les couleurs des États-Unis.

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La présidence a invoqué le bien-fondé de ces déplacements dans l’intérêt national. Elle évoque aussi communément la lourdeur de l’héritage reçu par Weah. L’opposition impute à ce dernier la persistance d’une corruption réputée endémique qu’il s’était engagé à combattre. Il est à cet égard sous la pression du grand allié américain : Washington a sanctionné cinq hauts responsables libériens pour corruption présumée en trois ans. Les appels régulièrement lancés en faveur de la création d’un tribunal des crimes de guerre au Liberia sont jusqu’ici restés lettre morte.

(avec AFP)