Du 1er au 8 octobre se déroule le festival Écrans Noirs à Yaoundé. La 26 édition se tient au Musée National et au Palais des Congrès de la capitale camerounaise, avec une décentralisation à Douala du 2 au 4 novembre 2022. Cette année, cette rencontre entre le grand public, les comédiens, les réalisateurs, les techniciens et producteurs de films a comme thème « Cinéma : un art total » et sera accompagnée aussi par le marché international du film de l’Afrique centrale. Les 28 films de la catégorie Long métrage fiction Afrique centrale viennent du Cameroun, du Gabon, de la RDC et du Congo-Brazzaville.
Le 3 octobre, le centre culturel belge Bozar à Bruxelles présente dans le cadre d'Afropolitan Forum la première des Gestes de Saint-Louis, un film belge sans dialogue dont les seules composantes sont la danse, les sons de la ville de Saint-Louis (Sénégal) et la musique. Cette production est le résultat d’une collaboration entre la compagnie de danse contemporaine sénégalaise Diagn’art et les artistes belges et suisses Kita Bauchet et Stéphanie Pfister. La projection du film sera précédée du spectacle de danse contemporaine Siki du performeur Alioune Diagne, chorégraphe et danseur autodidacte qui vit et travaille à Saint-Louis.
À partir du 3 octobre, le Musée du Quai Branly à Paris nous fait découvrir les Black Indians de la Nouvelle Orléans. Au programme de cette exposition exceptionnelle : des costumes éblouissants, rythmiques saccadées et joutes chantées. Un hommage à l’extraordinaire créativité des Africains-Américains de Louisiane à travers les défilés de Black Indians. Quand la mémoire des ancêtres esclaves croise celle des communautés amérindiennes.
Le 6 octobre sera décerné par l’Académie suédoise le prix Nobel de littérature. En 2021, l’écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah est devenu en 2021, après le Nigérian Wole Soyinka en 1986, le deuxième écrivain d’Afrique noire à avoir reçu le prix littéraire le plus prestigieux au monde. Qui sera en 2022 son successeur ?
Ci-dessous : Pauline et sa fille devant la bibliothèque. « Ciel de saison », portfolio de Baudouin Mouanda, lauréat du prix Roger Pic 2022. © Baudouin Mouanda
To What End. Le Centre for the Less Good Idea est un espace d’incubation interdisciplinaire pour les arts basé à Maboneng, Johannesburg. Du 6 au 9 octobre, ce centre créé par William Kentridge présente pour la première fois au Barbican Centre à Londres six performances créées par treize artistes sud-africains. Le programme comprend un chœur féminin captivant, des danses rythmées, des solos utilisant le multimédia pour explorer les thèmes du changement social et politique en Afrique du Sud.
Dans le cadre de son exposition Globalisto, le MAMC+ à Saint-Étienne invite le 6 et 7 octobre à un colloque international sur L’Art et la (dé)colonisation. Comment créer une nouvelle philosophie ? Comment (dé)coloniser la société ? Comment l'art éclaire-t-il ces débats, défait-il les discours officiels et propose-t-il d'autres lectures du monde ? Alors que le monde poursuit sa (dé)colonisation, une nouvelle philosophie émerge, inspirée par le transitionnalisme post-apartheid et les principes humanistes du Botho, basée sur la culture sud-africaine du respect. La philosophie de Globalisto est un appel à l’hospitalité radicale, à l’idée d’un monde sans frontières.
Le 8 octobre, le centre culture belge Bozar montre dans le cadre de l’Afropolitan Forum la première de Taamaden. Le cinéaste malien Seydou Cissé y accompagne trois hommes, originaires de l’Afrique de l’Ouest, pendant leur traversée de la Méditerranée. Chaque jour, ces jeunes accomplissent des rituels, prient et écoutent les conseils du marabout à travers leur smartphone. Une plongée dans l’univers de la spiritualité africaine à l’heure des nouvelles technologies.
Le 12 octobre sort Aya, la « première héroïne avikam du cinéma ». Le réalisateur belge Simon Coulibaly Gillard nous amène sur Lahou-Kpanda, une petite presqu’île en train d’être engloutie par la mer. Le film raconte l’histoire d’une fille de 14 ans qui vit la disparition de son paradis au large de la Côte d’Ivoire. C’est à la fois un portrait des dangers du changement climatique et d’une fille en train de devenir adulte.
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Une marchande de rue de médicaments sous le joug des eaux de pluie. « Ciel de saison », portfolio de Baudouin Mouanda, lauréat du prix Roger Pic 2022. © Baudouin Mouanda
À partir du 13 octobre, le lauréat du prix Roger Pic 2022 expose ses œuvres à la galerie de la Scam, à Paris, en partenariat avec le magazine Fisheye. Photographe congolais, membre d’Afrique in visu, Baudouin Mouanda vit et travaille à Brazzaville. Son travail sur l’histoire et les guerres à répétition de son pays a été déjà plusieurs fois récompensé, par exemple aux Rencontres de Bamako. Son portfolio Ciel de saison se distingue par son style qui interroge et documente autrement le réel et ses désastres avec humanité, singularité et humour : « Ce projet est né des intempéries dues au changement climatique que connaît ces dernières années l’Afrique. Cette série a été réalisée d’après des faits réels, pendant les inondations qu’ont subies de nombreuses familles à Brazzaville, en République du Congo, en pleine période de confinement. Ces photographies rappellent à tout un chacun, la nécessité de préserver et respecter l’environnement, sous peine de représailles naturelles. »
Du 13 au 16 octobre, la Foire d’art africain contemporain 1-54 fête son 10e anniversaire à Londres. 50 exposants internationaux venant de 21 pays seront présents à Somerset House. 16 galeries sont originaires du continent africain. La galerie sénégalaise Selebe Yoon de Dakar figure parmi les nouveaux venus à la foire. La galerie ivoirienne Gazelle Guirandou d’Abidjan y présentera le travail de Ange Dakouo et Pedro Pires.
Du 20 octobre au 4 décembre, le photographe Pascal Maitre expose ses photographies sur les Peuls du Sahel à l’Académie des beaux-arts à Paris. Le lauréat de la dernière édition du Prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière travaille depuis deux ans sur cette aventure en traversant le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin.
Du 20 au 22 octobre, le Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris accueille un colloque international d’une très grande envergure. Au cœur de cette rencontre intitulée Sharing museums / Musées partagés, seront abordés les défis auxquels font face les musées de migrations, les enjeux de la diversité et les implications des restitutions.
La chorégraphe Bintou Dembélé présente du 20 au 22 octobre au Théâtre de Gennevilliers sa pièce Rite de passage – solo II, pensée pour le danseur Michel « Meech » Onomo. Nourrie du hip-hop avant d’évoluer vers une esthétique transdisciplinaire, Dembélé questionne ici entre autres l’existence d’une danse « marronne ». « Si le marronnage a historiquement qualifié la fuite des esclaves africains loin des maîtres qui les maintenaient en captivité, le terme en est venu à désigner, en art, la conquête d’un espace de liberté face aux contraintes imposées par un système ».
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Moukarata et ses deux enfants observent les nuages dans la cour inondée d’eaux de pluie. « Ciel de saison », portfolio de Baudouin Mouanda, lauréat du prix Roger Pic 2022. © Baudouin Mouanda
Du 21 au 23 octobre se tient la 7e édition d’AKAA. La principale foire dédiée aux scènes artistiques d’Afrique et de ses diasporas en France réunit 38 galeries internationales sous les verrières du Carreau du Temple au cœur de Paris. Une invitation à la découverte d’artistes qui revendiquent un lien dans leur pratique au continent africain.
Les peintures de Yannick Ackah seront exposées jusqu’au 20 novembre sous le titre La Poésie d'existence à la Galerie Melbye-Konan, à Hambourg, en Allemagne. L’œuvre de cet artiste ivoirien émergent est enracinée dans les cultures visuelles de l'Afrique, enrichie par des matériaux très divers comme le papier, des articles de journaux ou des tissus faisant entrer des aspects de la vie quotidienne et de la culture pop.
Is it morning for you yet? s’intitule la 54e édition internationale du Carnegie Museum of Art à Pittsburgh. Créée en 1896, elle se déroule tous les trois ou quatre ans. Il s’agit de la plus ancienne exposition d'art international en Amérique du Nord. Cette année, elle présente jusqu’au 2 avril entre autres l’œuvre de Sanaa Gateja. L’artiste ougandais, né en 1950, vit à Kampala et consacre son travail aux communautés, aux matériaux et aux traditions. Il est connu pour l'incorporation de déchets artificiels recyclés dans sa pratique, en particulier pour ses perles fabriquées à partir de papier jeté, qui lui ont valu le surnom de « roi des perles » en Ouganda.
Écoutez les voix des fleuves. Le 27 octobre, en écho à l’exposition temporaire Nous, les fleuves, le musée des Confluences à Lyon propose en partenariat avec Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), Erik Orsenna de l’Académie française, et plusieurs experts et artistes un plaidoyer universel pour les fleuves sous forme d’une conférence-projection. L’évènement nous emmène du Rhône vers le Saint-Laurent et le fleuve Sénégal afin de nous alerter sur le rôle fondamental des fleuves et sur la nécessité impérieuse de les protéger.
Du 29 octobre jusqu’au 5 novembre les Récréâtrales à Ouagadougou, au Burkina Faso, nous donnent rendez-vous sous le thème « Faire visage », titre emprunté du roman Silence du chœur de l’écrivain sénégalais et prix Goncourt Mohamed Sarr. La 12e édition des Résistances Panafricaines d’écritures, de création et de recherche théâtrales marque en même temps les 20 ans de cette aventure théâtrale pionnière sur le continent africain. Les créations de plus qu’une quinzaine de pays d’Afrique et d’ailleurs sont attendues.