Dimanche 16 octobre, une chapelle chrétienne évangélique a été attaquée dans l’État de Kogi, dans le centre-nord du Nigeria. Deux femmes ont été tuées dans ce nouvel épisode de violences contre un lieu de culte, le septième depuis le début de l’année.
Une nouvelle attaque au Nigeria et cette fois-ci, c’est un lieu de culte évangélique qui a été visé. Dimanche 16 octobre, des assaillants à moto ont attaqué un lieu de prière appartenant à l’Église du christianisme céleste dans l’État de Kogi, à 105 kilomètres de la capitale nigériane, Abuja. Cette attaque qui a été perpétrée en plein culte a fait deux morts : une femme et sa fille.
Selon Jerry Omodara, le plus haut responsable de la sécurité de l’État de Kogi, l’hypothèse privilégiée à cette étape de l’enquête est celle d’une attaque préméditée. « Il semble que cela avait été organisé contre cette église en particulier, car leur autel a été brûlé avec de l’essence apportée à cet effet », a-t-il souligné. L’Église évangélique du christianisme céleste a été fondée en 1947 au Bénin, par le pasteur Samuel Biléhou Oshoffa qui en fut également le premier responsable mondial. Elle est également présente en Côte d’Ivoire et au Nigeria où elle compte de nombreux adeptes.
Tous les cultes visés
L’attaque de ce lieu de culte est la septième répertoriée au Nigeria depuis le début de l’année. La plus meurtrière cette année est celle de la Pentecôte, à l’église catholique Saint-Francis à Owo, dans l’État d’Ondo, dans le sud-ouest du pays. Quelque 40 personnes avaient perdu la vie dans cette tuerie attribuée aux djihadistes.
En réalité, les attaques dans les lieux de culte ont commencé depuis une douzaine d’années et touchent aussi bien les mosquées que les églises. « Ils tuent aussi dans les mosquées, les écoles et les villages, la question est plus que religieuse », avait ainsi rappelé le cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque émérite d’Abuja au lendemain de l’attaque de la Pentecôte.
«Plus aucun endroit ne semble sûr »
Mi-septembre, à l’ouverture de la deuxième assemblée plénière de l’épiscopat nigérian, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji, président de la Conférence épiscopale, avait une fois de plus sonné l’alarme sur l’insécurité qui n’épargne pas les lieux de culte. « Plus aucun endroit ne semble sûr, avait-il déploré. Les maisons, les terres agricoles, les marchés, les autoroutes, les lieux de culte et les presbytères ont tous été transformés en territoires d’enlèvement et de meurtre. »
Concernant les lieux de culte catholiques en particulier, ceux-ci ont été victimes de graves attaques ces dernières années. Parmi les principales, celle du 1er janvier 2018 à la cathédrale d’Ilorin, au cours de laquelle 17 personnes ont perdu la vie. La même année au mois d’avril, dans le diocèse de Markudi, au centre du Nigeria, deux prêtres et au moins seize fidèles étaient en pleine célébration eucharistique. Le 24 décembre 2011, 44 personnes étaient tuées au cours d’une attaque de Boko Haram à l’église Sainte-Thérèse de Madalla, dans les environs d’Abuja.