Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États et chef de la délégation du Saint-Siège, a prononcé un long discours à la soixante-douzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée “Mettre l’accent sur les personnes : lutter pour la paix et pour une vie décente sur une planète durable”, le lundi 25 septembre 2017 dans la Salle des assemblées générales des Nations Unies.
Monsieur le Président,
Au nom de Sa Sainteté le pape François, je suis heureux de féliciter Votre Excellence pour votre élection en tant que Président de cette vénérable Assemblée et de vous remercier pour le choix du sujet de ce débat général : « Mettre l’accent sur les personnes : lutter pour la paix et pour une vie décente sur une planète durable ».
C’est un sujet pertinent pour le Saint-Siège. Le pape François ne se lasse jamais d’insister sur les personnes d’abord, surtout celles qui souffrent, celles qui sont exclues, marginalisées et laissées de côté. L’Église catholique exprime par ces mots ce que signifie se concentrer sur les personnes : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » parce qu’ « il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »
Lire la suite de la traduction du discours complet par Hélène Ginabat : « ONU : « Nous sommes aussi capables du meilleur », affirme Mgr Gallagher« , Zenit, 29/09/17.
Justice et Paix
" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
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Macron et la migration ?
Quelle politique migratoire pour la France
après les annonces de Macron?
Lundi, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé l’intention des autorités d’envoyer des missions d’identifications de demandeurs d’asile au Tchad et au Niger pour permettre d’ici deux ans à 3 000 réfugiés de rejoindre la France. Une nouvelle politique de relocalisation dont les contreparties pour les pays tiers ne sont pas encore connues.
La France s’est engagée lundi à offrir 3 000 places aux réfugiés du Niger et du Tchad. Une nouvelle politique de réinstallation qui est amenée à se développer en Europe, selon le chercheur Yves Pascouau : « La logique qui aujourd’hui est en train de se développer est celle de considérer qu’il importe désormais que les pays tiers prennent une part beaucoup plus importante dans la gestion des phénomènes migratoires ».
Contreparties financières
Des contreparties financières seraient alors envisagées, l’idée de conditionner l’aide au développement à l’obtention de résultats est aussi avancée, mais les pays africains concernés ont-ils réellement envie de prendre à leur charge la gestion de ces flux migratoires ?
Yves Pascouau est sceptique : « Les pays africains n’y voient peut-être pas non plus un véritable intérêt, ces pays tiers bénéficient aussi beaucoup dans l’immigration, puisque ce que l’on appelle les envois de fonds, donc des familles vers leurs pays d’origine sont bien plus important en termes de valeur monétaire que l’aide publique au développement ».
« Externaliser » la politique d’asile ?
Et pour le chercheur, à terme, l’objectif des Européens semble être de forcer les candidats africains à l’asile à faire exclusivement leur demande depuis le continent : « Je suis quasiment convaincu qu’un certain nombre de dirigeants européens ont cette idée-là en tête. On peut avoir pour volonté politique "d’externaliser" la politique d’asile et c’est un sens qui est en train d’être pris par un certain nombre d’Etats membres de l’UE. Mais cette externalisation ne pourra pas se faire au détriment du respect des droits fondamentaux ».
Cette question migratoire sera à l’ordre du jour du sommet Union européenne-Afrique, prévu fin novembre à Abidjan.
Mgr Gallagher à l'ONU
« Mettre l’accent sur les personnes » (Mgr Gallagher à l’ONU)
La migration vue de la Mauritanie
La Mauritanie se situe à la fois en face des Iles Canaries, porte vers l’Europe, et en lisière du Sahara, porte vers l’Afrique du Nord. Depuis de nombreuses années, elle sert de zone de transit pour des migrants venant de différents pays d’Afrique qui cherchent à rejoindre l’Europe. Leur arrivée est souvent liée à des évènements politiques ou à des situations de guerre de leurs pays respectifs. C’est ainsi qu’ils arrivent par vagues originaires de RDC, du Nigeria, du Cameroun ou (au moment de la crise Gbagbo) de Côte d’Ivoire. La liste n’est pas exhaustive !
Quand je suis arrivé dans le pays en 1995, il y avait encore des possibilités de départs vers l’Europe ou l’Amérique sur des bateaux, avec des papiers en règle, à partir de Nouadhibou, ville portuaire et capitale économique. Puis, ce fut, pendant plusieurs années, la période terrible des départ en pirogues, petites embarcations conçues pour la pêche côtière. Selon nos estimations, une pirogue sur deux n’a jamais atteint les îles Canaries ! La présence de FRONTEX (l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne) à Nouadhibou a mis un terme à cette hécatombe.
Depuis, nous sommes confrontés à une nouvelle situation : les migrants continuent à venir, mais se trouvent dans un cul de sac en Mauritanie où ils cherchent donc à s’installer pour y travailler.
L’Eglise, surtout la paroisse de Nouadhibou tenue par des Spiritains, a toujours su être aux côtés de cette population de migrants, aussi bien du temps où ils pouvaient espérer de continuer leur voyage qu’à l’heure actuelle.
Petit à petit les choses se sont organisées. Des associations de res sortissants de différents pays furent créées sur initiative du curé de l’époque. Celles-ci se chargent d’accueillir les nouveaux venus.
Un dispensaire, tenu par une religieuse, est à leur disposition, ainsi qu’une assistance juridique et surtout un programme de formation : langues, informatique, maintenance de matériel informatique, coupe et couture, teinture, cuisine et pâtisserie… pour énumérer les plus importantes.
Une conséquence inattendue, mais bienvenue de ce programme : la population autochtone, hommes et femmes, s’inscrit et profite de cette opportunité, surtout pour les cours de langues étrangères (anglais, fran- çais et espagnol), ce qui favorise l’intégration.
La même chose est valable pour la bibliothèque où notre confrère Georges Salles s’est beaucoup investi depuis son arrivée en Mauritanie l’an dernier. Il en a fait un vrai bijou ! D’ailleurs, c’est lui qui coordonne le programme de formation. Les autres formateurs sont des religieu- ses ou des migrants, dont beaucoup ont pas mal de cordes à leur arc.
Nous ne faisons et n’avons jamais fait aucune pression sur les candidats au départ pour les décourager de cette aventure. Par contre, un certain nombre parmi eux renonce à chercher à aller plus loin, car grâce à la qualification obtenue suite à la formation, ils trouvent un emploi sur place ou à Nouakchott. D’autres disent qu’avec l’attestation obtenue au bout de la formation ils pourront rentrer chez eux, sans pour autant perdre la face.
Tout cela sonne plutôt positif, mais nous ne voulons pas cacher laréalité, que la situation des étrangers en Mauritanie devient de plus en plus difficile. Comme beaucoup de pays, la Mauritanie veut privilégier ses propres ressortissants pour l’accès au marché du travail. Pour y parvenir, les autorités administratives ont rendu très difficile et couteuse l’obtention des permis de séjour.
Pour terminer, je voudrais dire un mot sur notre petite Eglise en République Islamique de Mauritanie qui est exclusivement composée de non-Mauritaniens, depuis l’évêque jusqu’au dernier fidèle. En somme, nous sommes tous des migrants ! Quelques-uns sont là à la troisième génération, d’autres pour quelques jours ou quelques semaines.
En ces temps de pression massive sur le pays de l’Islam fondamentaliste d’obédience wahhabite, dont même les représentants de l’Islam traditionnel (sunnite d’obédience malékite) ont peur, il me semble que notre présence dans la coexistence pacifique et dans un esprit de dialogue est plus importante que jamais ! La présence d’une communauté de Pères Blancs y aurait toute sa place !
Mgr Martin Happe, évêque de Nouakchott (article paru dans le Petit Echo n°1082)
Le pape et le Congo (RDC)
RDC: Pas de visite du Pape avant la tenue d’élections!
[…] « Pourquoi le pape doit-il appeler à sauver des enfants au Kasaï ? », s’est interrogé le nonce fustigeant le manque d’implication ou de mobilisation du pouvoir et des partis politiques congolais pour venir en aide à cette région.
Le nonce a aussi dénoncé une « tradition d’Etat prédateur de son peuple »[…] Lire « RDC: le nonce apostolique dénonce un «Etat prédateur», RFI Afrique, 15/09/17.
Pour rappel:
[…] La visite aurait pu se dérouler entre le mois de juillet et d’août prochain, mais aucune délégation du Vatican n’avait jusqu’ici été envoyée à Kinshasa pour préparer une visite pontificale, comme c’est la tradition.
Dans les couloirs de la secrétairerie d’Etat, le cœur de la diplomatie du Saint-Siège, on ne fait aucun commentaire, mais une chose est sûre, le pape ne veut pas donner l’impression d’appuyer un président devenu illégitime pour de nombreux Congolais, et qui devrait quitter le pouvoir après la prochaine élection présidentielle, d’ici la fin de l’année […] Lire l’article complet: « Le pape François annule un projet de visite en RDC« , RFI Afrique, 14/03/17
Pour en savoir plus sur les violences au Grand Kasaï, voir le dossier présenté par RFI dont voici l’index
Atelier JPIC au Bénin
Atelier de formation JPIC au Bénin
Plusieurs Missionnaires D’Afrique ont participé à l’atelier de formation JPIC (Justice et Paix, et Intégrité de la Création) qui a eu lieu du 16 au 29 Juillet 2017 à Cotonou – Calavi au Bénin. Cette session a été organisée par le groupe d’Afrique de la commission JPIC à Rome et a rassemblé des participants de différentes congrégations religieuses engagées au Bénin, Togo, Niger, Mali, Ghana et Liberia.
Les objectifs de l’atelier étaient :
- Promouvoir une compréhension de la Mission qui considère JPIC comme faisant partie intégrante des charismes de nos Congrégations et de l'Evangélisation.
- Aider nos membres en Afrique à parvenir à une meilleure prise de conscience, à une analyse plus claire et à une action plus efficace dans les domaines de JPIC.
- Faire connaître les récentes encycliques publiées sur l'enseignement social : "Caritas in Veritate", "Evangelii Gaudium", "Laudato Si", ...
- Pour une plus grande efficacité, encourager la mise en réseau de JPIC à tous les niveaux : au sein et au-delà des institutions religieuses, parmi les congrégations, à l'échelle nationale et internationale.
Dans le programme il était prévu de rencontrer un membre de l’équipe AEFJN de Brussel et de faire une découverte du centre « Songhaï » qui fait la promotion d’une agriculture écologique et durable.
Le groupe de participants
Pendant une conférence
Visite de l'évêque
Ouidah 1
Ouidah 2
Voici un vidéo clip sur le centre.
En Francais : https://www.youtube.com/watch?v=jpwhDI686VU
En English: https://www.youtube.com/watch?v=2jSeGgKAOFo