Le 9 octobre ’17 a été publié un bilan des actes anti-musulmans du 1er janvier au 30 octobre 2017 par Le Président de l’Observatoire National contre l’Islamophobie, Abdallah ZEKRI.
Un autre rapport, publié par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), donne des chiffres légèrement différents, mais ceci peut être assez facilement expliqué.
[…] Les chiffres de l’Observatoire sont par exemple très inférieurs à ceux du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui a lui choisi de recenser les actes sur la base de déclarations de citoyens ou de remontées médiatiques. Ainsi, en 2012, le CCIF avait-il colligé 469 actes islamophobes, tandis que l’Observatoire en avait relevé 201.Ces divergences sur les chiffres reflètent aussi les divisions politiques entre l’Observatoire et le CCIF. Emanation du Conseil français du culte musulman (CFCM), l’Observatoire a été créé en juin 2011, quelques mois après la signature d’une convention entre le ministre de l’intérieur de l’époque, Brice Hortefeux, et le CFCM pour « mieux suivre » les actes islamophobes. « Nous avions parlé de ces problèmes avec Brice Hortefeux en août 2010 au moment de la signature de la convention. Quand une enquête parlementaire nous a été refusée en 2011 sur ce sujet, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes en créant notre propre structure », se souvient Abdallah Zekri.
Une proximité avec le pouvoir régulièrement dénoncée par le CCIF.[…] Extrait de « Comment mesure-t-on l’islamophobie en France ?« , par Matthieu Goar, Le Monde, 28/01/14.
Qu’en est-il du côté chrétien?
La lutte contre la christianophobie étant délaissée par l’Église, certains sites de l’extrême-droite catholique ou traditionalistes s’en sont emparée.
Recenser les actes anti-chrétiensDu côté du gouvernement, la christianophobie n’est pas prise en compte. Du moins pas sous ce terme. Si le ministère de l’Intérieur comptabilise, depuis 2002, les actes antisémites et, depuis 2010, les actes islamophobes, « il est toutefois impossible de disposer de statistiques similaires pour les actes anti-chrétiens », soulignait, en décembre 2012, Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d’Armor, dans une question écrite au gouvernement. « Le gouvernement entend-il, dans un souci de pluralisme et de réciprocité, recenser également les actes anti-chrétiens ?», demandait ce dernier. Pour ce qui est d’une « éventuelle recension des actes anti-chrétiens à l’instar de celles qui sont effectuées pour les actes antisémites et les actes anti-musulmans », le ministère précise que « les responsables des différentes Églises et confessions chrétiennes n’ont jamais fait part de la demande d’un indicateur spécifique auprès des pouvoirs publics. » […]
Extrait de Mikael Corre: « La nouvelle croisade des catholiques intégristes« , Le Monde des Religions, 04/10/13.
Pour 2016, voici les chiffres gouvernementaux:
Les atteintes aux lieux de culte et sépulturesDepuis 2008, un bilan périodique des atteintes aux lieux de culte en France, perpétrées à l’encontre des religions chrétiennes, israélite et musulmane, est réalisé grâce à la mise enplace d’une méthode de recensement constante, permettant de quantifier et d’analyser l’évolution de ces exactions.De 2008 à 2016, il a été constaté une augmentation constante du nombre de faits visant les édifices religieux et les sépultures.Le bilan 2016 marque ainsi une nouvelle augmentation du volume global des actes commis par rapport à l’année précédente, avec 1057 faits recensés soit une augmentation de 6,4 %par rapport à l’année 2015 (993 faits).Avec 949 faits constatés en 2016, les atteintes aux symboles chrétiens ont augmenté de 17,6 % comparativement à 2015 (807 faits).Les atteintes aux sites musulmans ont connu, quant à eux, une baisse de 37,5 %, avec 85 faits recensés en 2016, contre 136 faits en 2015.Les atteintes aux lieux de culte et sépultures de la communauté juive (23 faits) enregistrent une baisse significative de 54 % par rapport à 2015 (50 faits constatés). Extrait du Rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie de la CNCDH, 2016 (pdf), p.13.