" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. "(Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :
En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée. Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun. Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.
Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
Maire de Bamako écroué
Mali: le maire de Bamako écroué dans le cadre d'une enquête anticorruption
Par RFIPublié le 24-10-2019Modifié le 24-10-2019 à 00:01
Le maire de Bamako a été inculpé pour faux et infraction aux biens publics. Adama Sangaré est la dernière personnalité malienne en date à avoir été mise en cause dans une affaire de corruption présumée.
Adama Sangaré a été écroué dans le cadre d’une enquête sur l’attribution d’un contrat d’éclairage public entre la mairie et deux sociétés, une affaire qui remonte au cinquantenaire de l’indépendance du Mali, en 2010.
Les lampadaires du cinquantenaire ont coûté cher au district de Bamako, mais nul ne sait combien. Pas même l’avocate du maire, maître Nadia Myriam Biouelé. « Tantôt on parle de 4 millions de francs CFA, tantôt on parle de 900 millions et l’inculpation nous sort un montant de 1 milliard et quelques millions. Je ne saurais vous dire quel montant exact on recherche, en fait. »
Quoi qu’il en soit, le maire et deux responsables des sociétés maliennes qui ont signé le contrat tripartite avec lui ont été placés sous mandat de dépôt. Ce sont les derniers responsables à avoir été mis en cause pour malversations présumées. Depuis le début d’une opération mains propres, en septembre, 20 personnalités ont été écrouées et 7 placées sous contrôle judiciaire.
Clément Mahamadou Dembelé, le président de la Plateforme contre la corruption et le chômage, fait valoir que plus personne n’est au-dessus des lois anticorruption au Mali. « Il y a d’autres barons maliens qui vont tomber encore, qui sont plus ou moins proches du régime. Aujourd’hui, il faut partir dans l’idée qu’il n’y a plus d’intouchables au Mali. »
Adama Sangaré, un cadre de l’Adema, l’Alliance pour la démocratie au Mali, qui a soutenu le président IBK, passait pour un proche de ce qu’on appelle la famille présidentielle – jusqu’à son interpellation.
Par RFIPublié le 22-10-2019Modifié le 22-10-2019 à 17:42
En Guinée, cinq responsables du Front national de défense de la Constitution ont été condamnés à des peines allant de six mois à un an de prison ferme. Un jugement rendu ce mardi matin au tribunal de Dixiin, moins sévère que ce qu'avait demandé le procureur.
Lors de son réquisitoire, le procureur avait demandé cinq ans de prison ferme pour sept des huit prévenus. Les responsables du FNDC étaient poursuivis pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public ». Des faits finalement requalifiés par le président du tribunal en « provocation directe à un attroupement (non armé) par des écrits et des déclarations ».
Et c’est donc pour sur ce motif qu’Abdourahamane Sanoh, ancien ministre et figure de la société civile guinéenne, écope d’un an d’emprisonnement. Sont condamné à six mois fermes le chanteur Bill de Sam, le chargé des opérations du FNDC Ibrahim Diallo, le leader du Balai citoyen Sékou Koundouno et Mamadou Bailo Barry de l’ONG Destin en main. Mamadou Bob Bah, Mamadou Sanoh et Abdoulaye Oumou Sow, qui est journaliste et président de l’association de blogueurs Ablogui, ont en revanche été déclarés « non coupables ».
À l’annonce du verdict, brisant un lourd silence, la salle s’est mise à entonner « l’hymne » du FNDC, puis l’hymne national. Me Salifou Beavogui a lu une déclaration au nom du collectif des avocats. « La bataille judiciaire sera longue et ardue, a-t-il déclaré, mais nous ne baisserons pas les bras. » Les avocats ont annoncé qu’ils relèvent immédiatement appel. Malgré l’appel du FNDC, il n’y a pas eu de mobilisation devant le tribunal de Dixinn toujours gardé par un important dispositif policier.
Un frère de Taizé arrêté pour viol et agression sexuelle
Un frère de la communauté de Taizé a été arrêté, présenté devant un juge d’instruction et placé en détention provisoire, vendredi 18 octobre, pour des faits de viol et d’agression sexuelle.
La « manipulation » et le « harcèlement » de ce frère sur la victime présumée auraient commencé il y a plus de quinze ans.
Mélinée Le Priol,
12 Juillet 2015 : La Communauté de Taizé accueille chaque semaine des milliers de jeunes du monde entier. Jeoffrey GUILLEMARD/CIRIC/Jeoffrey Guillemard
Un frère de la communauté œcuménique de Taizé, basée dans le village bourguignon du même nom (Saône-et-Loire), a été arrêté jeudi 17 octobre et présenté le lendemain à un juge d’instruction pour des faits de « viol et agression sexuelle ». C’est ce qu’a indiqué Damien Savarzeix, le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, à l’AFP.
Le religieux se trouve désormais en détention provisoire près de Chalon-sur-Saône, précise frère Jasper, chargé de la communication de la communauté de Taizé.
Ce même vendredi 18 octobre, alors que le religieux était encore en garde à vue, la communauté avait présenté sa version des faits dans un bref communiqué publié sur son site. Il y était question d’une femme « décrivant une forte emprise de la part d’un frère et l’accusant de manipulation et de harcèlement spirituel, psychologique et sexuel ».
Le témoignage de cette femme a été entendu au cours de l’été par frère Alois, prieur de Taizé, qui a « immédiatement averti les autorités compétentes ». La victime présumée a précisé que la situation aurait débuté en 2003.
« Avec mes frères, nous sommes sous le choc, poursuit frère Alois dans ce texte. Nous voulons que toute la lumière soit faite. Une telle emprise est complètement incompatible avec notre vie.»
En juin, une démarche judiciaire
Le 3 juin, frère Alois avait signalé au procureur cinq accusations d’agressions à caractère sexuel qui auraient été commises sur des mineurs par trois frères, dans les années 1950 à 1980. Une enquête est en cours.
« Les jeunes nous font confiance : c’est une immense responsabilité et il ne faudrait pas qu’un non-dit flotte sur la colline », avait alors déclaré le prieur dans un entretien à La Croix.
Des « règles strictes »
Depuis qu’elle a reçu des signalements d’agressions sexuelles, la communauté œcuménique fondée en 1940 par frère Roger Schutz s’interroge avec plus d’acuité sur « la juste distance » à établir avec les jeunes. Chaque année, ils sont environ 60 000 à défiler à Taizé pour une semaine, un mois ou un an.
La communauté se donne donc des règles strictes, pour respecter leur intégrité et leur liberté. Une ligne téléphonique (03.85.50.30.60) a par ailleurs été mise en place pour « répondre aux questions de tous ceux qui souhaiteraient contacter les frères » à ce sujet.
Cocaïne à Dakar
Sur la piste des narcotrafiquants : récit d’une saisie record de cocaïne au port de Dakar
16 octobre 2019 à 16h57 |Par Benjamin Roger - Envoyé spécial à Dakar
Après la saisie d’une tonne de drogue dans le port de Dakar, JA est allé mener l’enquête sur un trafic en pleine expansion malgré les progrès réalisés par les autorités ouest-africaines en matière de lutte antidrogue.
C’est le genre de tuyau qui ne se présente pas souvent dans une carrière. Alors, quand ils ont eu l’information, le 26 juin, les chefs de la douane du port de Dakar sont immédiatement passés à l’action. Ils viennent d’apprendre qu’une importante quantité de cocaïne est cachée dans des Renault Kwid arrivées quarante-huit heures plus tôt à bord du Grande Africa, un « Ro-Ro » de la compagnie italienne Grimaldi parti de Paranagua, dans le sud du Brésil.
Un de leur collègue en a été informé par un « passeur de pièces », ces intermédiaires chargés de faciliter les interminables démarches d’import-export. L’homme, surnommé « Vieux Diop », lui a assuré qu’il avait été embauché pour « sortir » des téléphones portables du port. Mais lorsqu’il a constaté que les sacs cachés dans les coffres des voitures contenaient des briques de poudre blanche, il a pris peur et décidé de tout avouer aux autorités.
Une équipe est envoyée en urgence au Môle 1 du terminal, où stationnent les Renault débarquées du Grande Africa. Sur cette vingtaine de véhicules neufs en transit vers Luanda, quatre sont « infectés » : dans leurs coffres, les douaniers découvrent huit sacs de sport remplis de cocaïne. Il y en a pour 238 kg. « Il y avait des traces de farine dans un cinquième véhicule, mais la marchandise avait disparu », confie une source douanière. La prise est tout de même importante. D’autant qu’elle débouchera sur une seconde saisie, trois jours plus tard, qui fera basculer l’enquête dans une autre dimension.
Dès le lendemain, tous les navires en provenance d’Amérique du Sud et leurs manifestes de cargaison sont répertoriés. Rapidement, un nom ressort : le Grande Nigeria, un autre porte-conteneurs de la compagnie Grimaldi. Lui aussi vient de Paranagua et lui aussi transporte des Renault Kwid, destinées à la même entreprise angolaise que celles du Grande Africa. Il est encore en mer et son arrivée à Dakar est prévue le 29 juin. Le jour J, tandis que le soleil plonge dans l’océan, l’immense roulier blanc et jaune pointe sa proue derrière l’île de Gorée.
Une patrouille de la douane l’attend à quai. Cinq premières Renault sont déchargées. Rien. Ordre est alors donné à trois gabelous de monter à bord pour contrôler les autres véhicules. Dans un coffre, ils trouvent deux sacs remplis de cocaïne. Des renforts sont appelés pour les aider à inspecter l’ensemble des véhicules.
C’est le même réseau, avec la même drogue, le même emballage et le même mode opératoire
Ils découvrent de la poudre blanche dans une quinzaine d’entre eux. Cette fois, la prise est inédite : 798 kg. « C’est le même réseau, avec la même drogue, le même emballage et le même mode opératoire », explique une source policière. Au total, plus d’1 t saisie en quatre jours et un butin estimé entre 70 millions et 120 millions d’euros. Soit la plus grosse prise jamais effectuée au port de Dakar.
Très vite, les policiers de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) se mettent sur le coup. Plusieurs personnes sont arrêtées et interrogées, notamment des transitaires, des travailleurs du port, ainsi que le commandant italien du Grande Nigeria, un membre de l’équipage et un couple de jeunes Allemands qui voyageaient à bord. À partir de ces auditions et de numéros issus de téléphones qu’ils ont exploités, les agents de l’OCRTIS identifient trois hommes qu’ils considèrent comme les têtes du réseau au Sénégal : Amadou Gueye (le nom a été changé), Ismaïla Ousmane Ba et Ibrahima Thiam, dit « Toubey ».
Tous étaient présents à proximité du port le soir de la première saisie. Le premier, un Sénégalais installé en Italie, a repris l’avion dès le lendemain et est toujours recherché. Le second, un Français d’origine sénégalaise qui fait de l’import-export entre les deux pays, est cueilli le 20 août dans le quartier dakarois de Yoff après la filature d’un de ses « petits ».
Vu la quantité de cocaïne saisie, il ne fait aucun doute qu’elle devait finir sur le marché européen
Le troisième, déjà connu des services de police pour son implication dans des trafics de voitures volées, a fini par se rendre quelques jours plus tard après une cavale qui l’a mené en Gambie et en Guinée-Bissau. Finalement, une enquête hors norme, dans les méandres d’un vaste réseau de trafic international de cocaïne qui s’étend du Sénégal à l’Europe en passant par le Brésil. Alertées par Interpol, qui a envoyé une mission à Dakar fin juillet, les polices de plusieurs pays travaillent aujourd’hui sur cette affaire.
« Vu la quantité de cocaïne saisie, il ne fait aucun doute qu’elle devait finir sur le marché européen, probablement en remontant par les différentes routes sahéliennes, poursuit notre source policière. Cela étant, il ne faut pas exclure qu’une petite partie pouvait être destinée au marché sénégalais ou ouest-africain. »
Une consommation en augmentation en Afrique de l’Ouest
Car l’époque où l’Afrique de l’Ouest n’était qu’une plaque tournante est terminée. En dix ans, la consommation de cocaïne y a fortement augmenté, même si la demande y reste bien moindre que dans les pays européens.
Parfois vendue pure, mais le plus souvent sous la forme plus économique de crack, ces petits cailloux jaunâtres obtenus en mélangeant la cocaïne à du bicarbonate de soude, que l’on retrouve désormais dans les banlieues de Dakar, d’Abidjan ou de Lagos. « Les marchés nord-américain et européen arrivent à saturation. Les producteurs et trafiquants latino-américains cherchent donc de nouveaux marchés. Et l’Afrique en fait évidemment partie », analyse un expert de l’ONU.
Signe que ce stupéfiant circule abondamment sur les côtes ouest-africaines, plusieurs saisies records ont eu lieu ces derniers mois dans la région. À la fin de 2018, 1,2 t de cocaïne cachée dans des engins de chantiers à destination d’Abidjan était découverte dans les soutes d’un bateau à Santos, au Brésil. à la fin de janvier, 9,5 t, dans un bateau panaméen à Praia, au Cap-Vert. Plus récemment, en septembre, la police bissau-guinéenne a annoncé la saisie, en deux temps, de 1,8 tonne.
Tout au long de cette chaîne de complicité, chacun prend son pourcentage sur la cargaison, en cash ou en nature
Selon le dernier rapport annuel de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la production mondiale de cocaïne n’a jamais été aussi importante : près de 2 000 t en 2017, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2016 ; 70 % de cette cocaïne est produite en Colombie. Le reste vient du Pérou et de la Bolivie.
Dans l’affaire du port de Dakar, les enquêteurs estiment que la poudre est bolivienne et qu’elle est arrivée à Paranagua par l’intermédiaire du Paraguay. « Tout au long de cette chaîne de complicité, chacun prend son pourcentage sur la cargaison, en cash ou en nature, détaille encore l’expert onusien. Une fois au Brésil, la cocaïne est prise en charge par des réseaux criminels très structurés et spécialisés dans le trafic, qui s’occupent de l’acheminer à l’étape d’après. »
Un contrôle difficile
La traversée de l’Atlantique est l’un des principaux défis pour ces entrepreneurs de la drogue. S’ils rivalisent d’imagination pour convoyer leur marchandise en Afrique de l’Ouest ou en Europe, ils ont tendance à privilégier les porte-conteneurs, car ils présentent le triple avantage de la quantité, de la rapidité et de la sûreté. Des monstres des mers, capables de transporter jusqu’à 20 000 conteneurs et de rallier le Brésil au Sénégal en une dizaine de jours.
Nos effectifs ont été un peu renforcés mais, globalement, nous n’avons que nos torches, nos têtes et la baraka
Les trafiquants cachent la poudre dans la marchandise chargée à bord ou utilisent la technique du « rip off », qui consiste à ouvrir un conteneur frauduleusement pour y déposer leurs paquets. « Le défi du contrôle de flux de marchandises par voie maritime est immense, analyse un spécialiste du transport marin. Les bateaux sont de plus en plus gros et de plus en plus nombreux. Les contrôles sont aléatoires et ne portent que sur une infime minorité de conteneurs. Tout le reste passe au travers. »
« Nous ne contrôlons que ce qui descend à Dakar, sauf si nous avons un renseignement sur une marchandise suspecte, comme cela a été le cas avec le Grande Nigeria », abonde un douanier sénégalais.
Face à cette masse de conteneurs qui débarquent chaque jour dans leurs ports, les services de douane et de police font comme ils peuvent. En ciblant les navires grâce à un important travail documentaire réalisé en amont – port de départ, route maritime, pavillon, marchandises transportées… – mais aussi en procédant à des contrôles humains, cynophiles ou techniques, quand c’est possible. « Nos effectifs ont été un peu renforcés mais, globalement, nous n’avons que nos torches, nos têtes et la baraka », ironise un douanier sénégalais qui déplore le manque de scanners mobiles au port de Dakar.
Redoutable corruption
Comme partout ailleurs, la corruption est un autre problème de taille. Et est l’une des armes les plus redoutables des trafiquants. « Il leur suffit de lâcher quelques milliers d’euros pour que les douaniers ferment les yeux sur tel ou tel conteneur, explique un spécialiste de la lutte contre la drogue. Quand on sait l’argent qu’ils brassent, pour eux, ce sont des cacahuètes. »
Les services ont peu de leviers pour contrer ce fléau. Ces dernières années, la DEA, la puissante agence américaine antidrogue, a fait passer au polygraphe les hommes qu’elle formait au Ghana, au Nigeria ou encore au Sénégal. « Cela donne des résultats et aide à faire le ménage. Il y en a qui avouent tout avant même d’avoir été branchés », confie un formateur occidental.
À cela s’ajoute l’absence de pôles judiciaires spécialisés dans le crime organisé, inexistants dans la plupart des capitales ouest-africaines et pourtant déterminants pour lutter efficacement contre ces réseaux mafieux.
Malgré ces nombreux défis, la plupart des observateurs saluent les efforts accomplis par les gouvernements ouest-africains en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants. Renforcement des unités spécialisées, meilleure maîtrise des techniques d’enquête, coopération policière et judiciaire accrue entre les pays de la région sur ces affaires… Les progrès sont notables.
« Les récentes saisies montrent que les capacités d’intervention sont là. Chaque tonne de cocaïne interceptée est un grand coup de poing dans la figure des trafiquants, qui leur fait perdre des dizaines de millions d’euros », explique une source haut placée à l’ONUDC. Pour autant, il en faudra plus pour mettre K.-O. les cartels sud-américains.
Tous les moyens sont bons
Les trafiquants sud- américains utilisent de nombreux moyens pour convoyer leur cocaïne de l’autre côté de l’Atlantique : outre les « mules », l’un des plus connus est le système du « mothership » : un grand bateau, qui mouille au large des côtes, dans les eaux internationales, et auprès duquel des petits bateaux de pêche, de tourisme ou des pirogues viennent s’approvisionner.
Les voiliers de plaisance, sur lesquels peuvent être chargés plusieurs centaines de kilos, sont aussi utilisés. Une autre technique est la dissimulation de la cocaïne par des plongeurs contre la coque des bateaux, dans des contenants étanches, qui sont récupérés par d’autres plongeurs au port d’arrivée. Surtout utilisées pour du cabotage le long des côtes, ces cachettes sous-marines le sont moins pour la traversée de l’Atlantique.
Traite femmes en Côte d'Ivoire
Migrations: de plus en plus d’Ivoiriennes victimes de traite d’êtres humains
Par RFIPublié le 19-10-2019Modifié le 19-10-2019 à 07:12
Le nombre de femmes venues de Côte d’Ivoire qui se retrouvent réduites en esclavage dans des pays d’Afrique du Nord et d’Europe est en hausse, alerte l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Joséphine pensait devenir serveuse en Tunisie. Mais à l'arrivée, c'est l'enfer qui attend cette Ivoirienne de 28 ans : surexploitée dans une maison de 4h du matin à 11h du soir, mal nourrie, privée de liberté et de son passeport, victime également de violences sexuelles.
Comme Joséphine, combien sont-elles à subir ces sévices en Tunisie, en Libye mais aussi en Europe ? Au moins plusieurs centaines d'après le communiqué publié vendredi par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui s'inquiète de l'explosion du nombre de ces Ivoiriennes. Cette année, et malgré une diminution du nombres de migrants originaires de Côte d'Ivoire arrivés par la mer, elles sont plus que les hommes à débarquer sur les côtes italiennes. En 2015, elles n'étaient que 8%, contre 46% en 2019.
Une proportion d'autant plus préoccupante que l'immense majorité tombe dans des réseaux mafieux. Au départ, des recruteurs leur promettent du travail avec un faux contrat. Comme Jospéhine, elles quittent facilement et légalement la Côte d'Ivoire. Mais au bout de trois mois, elles se retrouvent sans papiers et doivent s'acquitter de fortes amendes pour rentrer chez elles.
C'est là que le piège se referme : de nouveaux intermédiaires ou des passeurs leur proposent soi-disant de sortir de cet enfer. Deux options : la Libye ou la mer. Très souvent au péril de leur vie. En juillet, une embarcation a fait naufrage. Parmi les victimes, il y avait des Ivoiriennes enceintes ou avec elles des bébés.