Témoignages

 

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Un article publié dans le dernier numéro de Voix d'Afrique et qui nous parle de ce confrère qui a vécu de très nombreuses années au Burkina Faso et se trouve présentement à notre maison de Billère, près de Pau. Il aura 91 ans le 15 juillet !

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Amnesty International France _ Indépendant grâce à vous, efficace avec vous !

Bonjour
 
Un nouvel et dernier rebondissement dans l’affaire Martine Landry. A moins de 24 heures de l’audience, le Parquet s’est désisté marquant ainsi la fin des poursuites absurdes contre Martine Landry.  

A 76 ans, Martine, militante d’Amnesty International France et de l’Anafé, était poursuivie injustement pour avoir aidé deux enfants à la frontière franco-italienne. Elle est maintenant définitivement relaxée.

« Cette décision est un grand soulagement. J’étais convaincue que j’étais dans mon droit d’aider ces enfants. Face aux violations des droits des réfugiés et migrants, j’ai fait et je ferai mon devoir de citoyenne de les aider comme je peux. Aujourd’hui, la fraternité l’a emporté » explique Martine Landry.

PLUS D'INFORMATIONS

En tant que défenseure des droits humains, Martine n’aurait jamais dû faire l’objet de poursuites. Cette décision de désistement s’imposait. Il faut aller plus loin et supprimer une fois pour toute le « délit de solidarité » et rendre ainsi impossible les poursuites pénales à l’encontre de personnes dont les actions ne sont motivées que par un élan de fraternité.

Merci pour votre soutien !

Lola Schulmann 


Lola Schulmann,
Chargée de plaidoyer "Protection des populations"
pour Amnesty International France

Jean-Pascal Zadi : « Tout simplement noir est un film français, voire franchouillard,
avec des acteurs noirs »

| Par
Jean-Pascal Zadi interprète le personnage principal de la comédie française « Tout simplement noir », dont il est aussi le coréalisateur.

Dans un faux documentaire trash et jubilatoire, l’humoriste français Jean-Pascal Zadi s’interroge sur l’identité des afrodescendants de l’Hexagone. Et donne un grand coup de pied dans la fourmilière communautaire.

«JP » est en colère : « La situation des Noirs en France est catastrophique. On n’est nulle part. On n’est pas au cinéma, on n’est pas dans les médias, on n’est pas en politique, et j’ai l’impression que ça ne gêne personne ! » La parade ? « Organiser une grosse marche de protestation noire place de la République. »

Mais JP, comédien raté approchant de la quarantaine, a besoin de rallier à lui des personnalités noires pour médiatiser sa manifestation… Le scénario de Tout simplement noir (clin d’œil à un groupe de rap né à la fin des années 1980) pourrait laisser penser que ce long-métrage a été réalisé par un Noir – et pour les Noirs –… alors qu’il s’agit d’une comédie décapante contre le communautarisme. Entretien avec Jean-Pascal Zadi, coréalisateur du film avec John Wax, et acteur principal de ce faux documentaire.

Jeune Afrique : Comment l’idée de ce long-métrage vous est-elle venue ?

Jean-Pascal Zadi : Je la porte depuis au moins cinq ans. Je me suis rendu compte que pour voir des films avec des acteurs qui nous ressemblent, nous, les Noirs français, n’avions que des films américains sur les discriminations ou sud-africains sur l’apartheid. Français né à Bondy [banlieue parisienne] en 1980, je me sentais invisible dans ce paysage cinématographique. Surtout, aucun film ne me parlait de l’identité noire française. Je m’y suis donc collé… mais avec la volonté de traiter de l’universel à travers la situation des Noirs.

On vous reproche un film communautariste fait par un Noir, avec des Noirs…

… alors que je critique le communautarisme et que je développe des thèmes très français. Je ne suis pas sûr que le film serait compris à l’étranger. C’est un film français, voire franchouillard, avec des acteurs noirs.

La forme du faux documentaire et votre personnage, maladroit et provocateur, rappellent le film Borat. Vous en êtes-vous inspiré ?

Pas vraiment. John Wax et moi voulions trouver une façon de raconter l’histoire qui implique le spectateur. Là, avec ce cameraman qui suit le personnage, on a l’impression de vivre en même temps que lui ce qui lui arrive. J’interprète un héros proche du Candide de Voltaire, un naïf qui révèle les failles de la société. À travers lui, on soulève les questions qui nous intéressent : qu’est-ce qu’une communauté, qu’est-ce qu’être noir ? Et puis, avec John, on aime les losers, les éternels seconds… Avec eux, il est plus facile d’aller vers la comédie.

Dans une scène, Fadily Camara reproche aux Noirs qui réussissent de sortir avec des Blanches… avant de repartir elle-même avec un compagnon blanc.

La rage des afroféministes n’empêche pas qu’elles aient parfois des compagnons blancs… Ce qui ne retire rien à la sincérité de leur engagement. Tout n’est pas blanc ou noir, tout est dans la nuance.

Quand un Noir meurt entre les mains de la police, on préfère s’intéresser à son casier judiciaire. »

Fabrice Eboué, Claudia Tagbo, Fary, Stéfi Celma, JoeyStarr, Lilian Thuram, Soprano apparaissent aussi dans le film. Comment les avez-vous convaincus de vous rejoindre ?

Il n’y a pas énormément d’acteurs afrodescendants en France, mais les personnalités à qui on a proposé le scénario l’ont aimé et ont voulu participer. Cela prouve au moins que les Noirs sont solidaires !

Ces personnalités ont accepté de jouer leur propre rôle et d’affronter les piques de votre personnage. Vous faites remarquer à Claudia Tagbo, par exemple, qu’elle exploite les clichés de la femme noire (accent, grosses fesses…) avant de vous faire rosser !

Le film lui a permis de répondre aux critiques dégueulasses auxquelles elle est confrontée. Elle n’a pas à payer les frustrations des uns et des autres, elle assume sa culture. Avoir ce regard et ce recul sur elle-même est une grande preuve d’intelligence.

Votre personnage semble parfois davantage intéressé par le rayonnement que lui confère sa démarche que mû par un militantisme authentique. Doutez-vous de la sincérité de certains afromilitants ?

Non. Et quand bien même certains luttent juste pour se mettre en avant, ce n’est pas grave car ils servent la cause. L’important est qu’on mette les problèmes sur la table. En France, on a beaucoup de retard. Sur les plateaux de télévision, quand un Noir meurt entre les mains de la police, on préfère s’intéresser à son casier judiciaire.

Le film est très politiquement incorrect. Vous êtes-vous censuré sur certaines scènes ?

Non, j’ai dit tout ce que j’avais à dire. Je remercie d’ailleurs Gaumont, le producteur, qui ne m’a jamais demandé d’enlever des scènes, même lorsque je parle de violence policière.

Quand j’étais jeune, ma mère me disait déjà de faire attention à la police. »

Justement, on ne peut pas s’empêcher de penser à la mort de George Floyd, que certains rapprochent de celle d’Adama Traoré, en France.

Rapprochement normal : dans les deux cas, de jeunes Noirs sont arrêtés par la police et meurent entre ses mains. Il y a un vrai sentiment d’insécurité. Quand j’étais jeune et que je sortais le soir, ma mère me disait déjà de faire attention à la police.

Un extrait du film « Tout simplement noir », de Jean-Pascal Zadi et John Wax, sorti dans les salles françaises début juillet.

Le film pose la question de ce que qu’est être un Noir. Il y a le Noir fantasmé par Mathieu Kassovitz dans une scène trash, le Noir fantasmé par les afrodescendants, le noir qui n’est pas un Noir, comme Vikash Dhorasoo, à qui vous refusez ce statut…

On essaie de montrer qu’être noir ou blanc ça ne veut rien dire. Tout est question de perception. On devient un Noir dans le regard de certains policiers ou hommes politiques, alors que nous devrions simplement être considérés comme des êtres humains !

Dans une scène hallucinante, où Lucien Jean-Baptiste vous menace avec une machette, vous rappelez les divisions qui existent entre Noirs africains et antillais.

Des haines et divisions ont été cultivées et subsistent. Par exemple, de la part d’Antillais chez qui on a encouragé un ressentiment à l’égard des Africains qui les ont « vendus ». Entretenir ces divisions permet de faire taire les rébellions. Aux Antilles, les békés blancs contrôlent encore l’économie.

Fabrice Eboué, Lucien Jean-Baptiste, vous-même… Les réalisateurs noirs sont-ils condamnés à faire des films qui ont trait à leur couleur de peau ?

Quoi que l’on fasse, on est toujours ramenés à ça. Si on ne parle pas assez de notre identité, on nous le reproche, si on en parle trop, on nous le reproche aussi. Et puis, on évoque ce qu’on a vécu dans notre vie personnelle et professionnelle, où l’on a souvent été réduits à notre couleur de peau. La question de l’identité cristallise des crispations et des frustrations très contemporaines. Ce film parle de notre époque.

Burkina – Zéphirin Diabré : « Je suis le seul à pouvoir rassembler tous les bords politiques »

| Par
Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition au Burkina Faso, président de l’UPC, le 9 mars 2020.

À moins de six mois de la présidentielle, le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti d’opposition, est en campagne. Il prône la réconciliation avec l’ancien régime, dans le cadre d’un dialogue national inclusif.

Jeune Afrique : Compte tenu de la crise sanitaire, le maintien des élections en novembre n’est-il pas risqué ?

Zéphirin Diabré : Pour nous, le calendrier électoral doit être maintenu. Plusieurs indices laissent à penser que la crise sanitaire n’est pas de nature à remettre en cause les scrutins. Les gens se rendent au travail, les marchés ont rouvert, et ce sera bientôt au tour des écoles. Si on peut faire tout cela, on peut aller voter un dimanche.

La Commission électorale nationale indépendante a recommencé l’enrôlement des électeurs depuis le 8 mai en prenant les mesures nécessaires – distanciation sociale, gel hydroalcoolique –, et les opérations se déroulent bien. Le même dispositif pourrait être mis en place le jour des élections.

Sur quel thème allez-vous faire campagne ?

Nous avons eu une alternance en 2015, mais elle n’a pas apporté de réel changement. Ce thème reste donc d’actualité, même si de nouveaux défis sont apparus : celui de la sécurité, du vivre-ensemble, etc.

Aujourd’hui, je suis le seul candidat à pouvoir rassembler tous les bords politiques. Avec moi, la réconciliation est possible. Demain, je peux gouverner en invitant à mes côtés le MPP [Mouvement du peuple pour le progrès] et le CDP [Congrès pour la démocratie et le progrès].

Pourquoi faut-il une réconciliation ?

Notre pays traîne nombre de vieux contentieux. Certains se sont sentis lésés par l’ancien régime et d’autres par l’insurrection. Dans le contexte actuel d’insécurité, des pans entiers de nos populations, tels les Peuls, s’estiment stigmatisés. Beaucoup de raisons nous obligent donc à aller vers cette réconciliation. Pour l’opposition, c’est une question éminemment politique, qui conditionne l’avenir du pays.

Un pays ne peut pas vivre dans la sérénité quand deux de ses anciens présidents sont exilés

Comment y parvenir ?

Cette démarche doit être largement inclusive et associer toutes les forces vives. L’opposition à fait des propositions en ce sens. Il faut que l’on s’asseye entre Burkinabè, y compris avec les anciens chefs d’État en exil, Blaise Compaoré et Yacouba Isaac Zida, sinon cela n’aura pas de sens. Un pays ne peut pas vivre dans la sérénité quand deux de ses anciens présidents sont exilés.

Il est clair que la fracture entre l’ancien système en exil et l’actuel exécutif est importante, le second passant son temps à accuser le premier d’être de connivence avec les terroristes. Ce sera l’occasion d’un grand déballage, afin que l’on sache la vérité. Et à toutes les étapes, il faudra que tous les acteurs qui ont joué un rôle important dans ce pays soient présents.

Vous êtes-vous réconciliés avec le CDP et d’autres partis de l’ex-majorité, qui étaient vos adversaires en 2014 ?

Le conflit autour de l’ancien article 37 de la Constitution fait désormais partie du passé. Des partis de l’ancien régime siègent aujourd’hui avec l’UPC au sein de l’opposition. D’autres partis de l’ex-majorité sont aux côtés du MPP et gèrent le pouvoir. Cela veut dire que le pardon et la réconciliation sont bel et bien possibles.

Alors que le vote de la diaspora a cristallisé le débat pendant des mois, comment expliquez-vous le faible taux d’enrôlement ?

Les documents demandés aux Burkinabè établis à l’étranger étaient difficiles à obtenir pour la plupart d’entre eux, qui n’avaient pas la possibilité de revenir au pays. Nous pensons que cela était volontaire pour qu’il n’y ait pas une grosse affluence. Et 50 000 personnes enrôlées sur un potentiel de 2 millions d’électeurs, c’est très faible. Le pouvoir en place pensait peut-être que leur vote allait lui être défavorable.

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)