Abidjan – Les participants aux travaux du colloque international du Dialogue interreligieux, organisé conjointement par le Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques de Côte d’Ivoire (COSIM) et la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, ont adopté une ’’Déclaration de paix’’, dite ’’Déclaration d’Abidjan’’.
Dans cette déclaration dont lecture a été donnée, vendredi à Abidjan, à l’issue des travaux du colloque, les signataires réaffirment leur pleine adhésion aux conclusions relatives aux cinq thématiques analysées et débattues lors de ce colloque international.
De même, ils ont tenu à souligner les valeurs universelles prônées par les religions, à savoir le dialogue inter-religieux, la solidarité, la fraternité, la tolérance, l’ouverture sur l’autre et le respect de la dignité humaine, lesquelles valeurs sont la base du dialogue entre les civilisations, comme le sont celles des droits humains universellement reconnus.
Dans la Déclaration, les signataires s’engagent solennellement à veiller à ce que le dialogue, propice au vivre ensemble entre toutes les religions, soit instauré d’une manière durable, dans le respect de la loi, de tous les dogmes et pratiques religieux, ainsi que la liberté d’exercice du culte et de conscience.
Ils prennent unanimement acte de leur condamnation, avec la plus grande vigueur, de tous les discours de haine et de discrimination, et tous actes de violence, quelle qu’en soit la provenance, qui mettraient en danger, au nom de la religion, le vivre ensemble, la sécurité des sociétés, des biens et des personnes, indique le texte de la Déclaration d’Abidjan.
Et de poursuivre que les participants appellent toutes les forces vives des pays africains à rester unies et solidaires face à tous les dangers de la division, à ne pas céder aux menaces, ni aux amalgames, sciemment propagées, pour porter atteinte à l’unité des rangs.
Ils réaffirment ainsi, au nom des principes et des engagements qu’ils partagent, que chaque être humain d’où qu’il vienne et quelles que soient ses appartenances religieuses, est un citoyen jouissant de l’égalité que lui garantit la loi.
Les participants lancent également un appel unanime, empreint de l’attention la plus pressante, au besoin urgent d’une coopération panafricaine sans faille entre les religions pour faire face aux crises multiples, secouant le continent, notamment sanitaires, alimentaires, environnementales, économiques et sociales.
En outre, ils exhortent à l’éthique de la responsabilité pour se mobiliser et faire face aux changements climatiques néfastes, à jouer chacun son rôle dans la protection de la biodiversité, de l’environnement en Côte d’Ivoire et dans tous les pays africains, à y consentir des sacrifices significatifs pour le bien des générations futures, en travaillant ensemble.
Les participants, signataires de la Déclaration considèrent que la solidarité, la fraternité et le dialogue entre toutes les religions, doivent être toujours la base même de la paix sociale et constituer la seule voie possible du présent et de l’avenir.
Ils réitèrent que ’’la paix, dont dépend notre maison africaine commune, exige que nous en préversions l’édifice et la protégions ensemble’’. La véritable paix, durable, soulignent-ils, est celle ’’rassurante pour nos familles, nos voisinages et l’ensemble de la Nation ivoirienne et africaine’’.
Le colloque international sur le Dialogue interreligieux sous le thème ’’Le Message éternel des Religions’’ a rassemblé des chercheurs et experts de tous les horizons africains de confession musulmane et chrétienne.
Il a connu la présence de plus de 600 participants parmi lesquels figurent des personnalités de notoriété nationale ivoirienne et internationale, dont les présidents et membres des 34 sections de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains.
Le colloque a été ponctué par plusieurs interventions traitant de cinq thématiques, à savoir “la famille et l’école”, “la société civile ivoirienne et africaine”, “la formation et la sensibilisation des cadres religieux”, “religions, communication et prédication” et “pouvoirs publics et acteurs religieux face au phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme religieux violent”.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence notamment du ministre ivoirien de l’Intérieur et de Sécurité, Vagondo Diomande, représentant le président de la République, du Conseiller spécial du président de la République chargé des cultes et des affaires sociales, Drissa Koné, du secrétaire général de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, Mohamed Rifki, du président du COSIM, Cheikhoul Aïma Ousmane Diakité, du chargé d’affaires à l’ambassade du Maroc à Abidjan, Salah Zaroual El Idrissi, et de plusieurs autres personnalités.
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