Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

« L’histoire du Proche Orient » 10 000 ans de civilisation

 

couv histoire proche orent GILLESNous ne pouvons pas rester ignorants ou passifs devant tous ces événements qui ensanglantent non seulement le Proche Orient mais aussi bien des pays d’Europe Occidentale. Notre premier devoir est donc de chercher à mieux connaître ces peuples qui nous font face au-delà de la Méditerranée. C’est pourquoi nous ne pouvons qu’accueillir favorablement de hors-série qui sort de presse.

L’histoire du Proche Orient, d’hier et d’aujourd’hui, nous est présentée en 6 tableaux, très riches et très bien illustrés.

1 – De quel Orient parle-t-on ? Le Proche ou le Moyen Orient ? Un Proche Orient qui reste au cœur de notre histoire.

2 – Un berceau de civilisation : nous sommes véritablement face aux sources de notre patrimoine culturel. On y relate la naissance de l’écriture, une évolution vers le monothéisme. On y évoque les Assyriens et Babyloniens, les Perses, Darius le grand . . . .

3 – Et le Proche orient devint arabo-musulman : L’Islam réveille les rivalités séculaires. On fait mention du Califat, des croisades, des Mamelouks, de l’Empire Ottoman sans oublier les génocides arméniens et assyro-chaldéens.

4 – Présence occidentale et rêve panarabe. C’est toute l’époque de la colonisation qui y est évoquée avec le personnage emblématique de Lawrence d’Arabie. Ce sera aussi une révolution culturelle avec la fin du nomadisme mais la permanence de l’esprit bédouin. C’est aussi à cette période que se noue l’engrenage de la violence.

5 – Le coup de tonnerre islamiste. Cela concerne le choc et l’échec de l’Islam politique. Nous passons des « Frères Musulmans » au djihadisme en trois générations.

6 – Décomposition ou recomposition : demain sera-t-il meilleur, une région apaisée ou non ? Des échos sur la Syrie, Turquie, Israël/Palestine, Iran.

La revue s’achève ensuite sur un grand entretien avec le bien connu Amin Maalouf, de la page 178 à 182. L’ensemble se conclut avec 2 pages de bibliographie complémentaire.

Un numéro à ne pas manquer par tous ceux et celles qui veulent vibrer en communion avec tous ces peuples qui ont déjà beaucoup souffert et dont le destin reste encore problématique. Gilles Mathorel

L’histoire du Proche Orient, 10 000 ans de civilisation. Hors-série : Le Monde La Vie – juillet 2016 – 186 pages – 12.00€

 

L’obsession des droits de l’homme, arme pour l’islamisme

 

XVMfc27a850-4cfe-11e6-bee6-a9412e1d6494pour faire progresser leur projet politique, estime le professeur Jean-Louis Harouel. Par-delà les massacres perpétrés par les djihadistes, l’islamisme dispose d’un outil de combat moins spectaculaire mais aux effets immenses: les droits de l’homme. Alors qu’ils sont sa fierté et constituent la seule identité qu’elle revendique aujourd’hui, la France se trouve mortellement handicapée par eux dans sa confrontation avec l’islamisme. En effet, un système de droits individuels jadis conçu pour protéger un peuple contre les excès d’autorité de son État devient dangereux pour ce peuple dans le contexte actuel.

Cela vaut d’ailleurs pour l’ensemble de l’Europe occidentale. Elle est visée par une guerre de civilisations, ce que même des hommes d’État français de gauche ont fini par reconnaître. Dans cette guerre, l’islamisme espère s’appuyer sur les populations musulmanes installées sur le sol européen. Cette immigration musulmane concerne des territoires entiers et y installe sa civilisation, ses minarets, ses modes de vie, ses prescriptions et interdits alimentaires, ses comportements vestimentaires. Avec pour conséquence de pousser les autochtones à déménager vers d’autres zones. Toutes les personnes originaires de pays musulmans ne sont évidemment pas des terroristes en puissance, bien loin de là. Mais un grand nombre d’entre elles sont en situation de conflit civilisationnel avec l’Europe. Le port systématique du voile ou du foulard (hidjab) en est un signe majeur. Or les revendications identitaires arabo-musulmanes sont le terreau où se nourrit l’extrémisme islamiste.

Les droits de l’homme, désormais obsédés de non-discrimination, sont devenus une religion séculière fonctionnant comme une machine de guerre contre les nations.(Source : Le Figaro/18.07.16/ Par Jean-Louis Harouel)

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Le paradoxe de devenir chrétiens

 

untitledDes milliers de réfugiés musulmans arrivés en Europe depuis octobre dernier se sont convertis au christianisme dans les différents pays d’accueil. Parvenus dans un pays européen, beaucoup de ces musulmans de Syrie, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan,  découvrent que, dans le christianisme, « Dieu est amour, et un amour miséricordieux », capable de pardonner à l’infini à ceux qui se repentent de leurs péchés et le trouvent « révolutionnaire”, selon le journaliste libanais, Camille Eid, correspondant pour la presse italienne au Moyen-Orient.(…)

Dans une récente interview accordée au magazine italien Tempi, le journaliste a développé son point de vue : il y a une dizaine d’années encore, de nombreux musulmans cohabitaient avec les chrétiens dans leur pays d’origine, mais sans avoir accès à la Bible. Avec la découverte de l’Évangile, ils cherchent des réponses ailleurs que dans un islam de plus en plus répressif. Interrogé sur le paradoxe qu’il y ait en Occident des conversions à l’islam, alors qu’on enregistre des milliers de conversions de l’islam au christianisme (au catholicisme et à d’autres églises chrétiennes), Camille Eid répond :

« C’est paradoxal à double titre : de nombreux Occidentaux sont attirés par l’idéologie de la mort au point de tout quitter pour aller se battre aux côtés de l’État islamique, tandis que ceux qui ont subi la violence du fondamentalisme islamique et la soumission, sans raison, aux ordres de la loi coranique, changent en découvrant les commandements de l’amour. Mais beaucoup le font précisément à partir du Coran. En effet, percevant que Jésus ne peut pas être seulement un prophète et poussés par la curiosité, ils le redécouvrent comme le “Dieu de l’Évangile”. »….

On pourrait citer des chiffres dans d’autres pays : Italie, Grèce, Espagne, Malte, Chypre, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Pologne,  République tchèque, etc. Souvent, les statistiques manquent, car pour les baptêmes on n’indique pas la « provenance » religieuse du catéchumène, ou parce que les baptêmes n’ont pas été enregistrés. Dans les cas de l’Allemagne et de l’Autriche, les autorités religieuses font preuve de prudence devant les conversions de musulmans, car celles-ci doivent être authentiques, et non une manière de s’intégrer dans le pays. (Source : Aleteia/12.07.16/Salvador Aragonés)

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  Le mois de Ramadan se termine par la "petite fête", l'Aïd el Fithr, la fête de la rupture du jeûne.

Comment se prépare l'Aïd dans les pays musulmans ?

L'Aïd El Fitr est de loin la fête la plus populaire de l'Islam.


Elle est précédée, la nuit du 26 au 27 Ramadan, par Lailat al qadr, "la nuit du destin" : célébration de la révélation du Coran à Mohammed.
" En vérité nous l'avons révélé en la nuit de la destinée ! - c'est une nuit de paix jusqu'au lever du jour".
(Sourate 97)
C'est une "nuit bénie", une nuit de grande ferveur religieuse que les musulmans pieux passent à la mosquée en psalmodiant le texte coranique.

Vous verrez aussi qu'en cette période de l'année un vent de solidarité souffle sur le monde musulman.

Au Maghreb, par exemple, voisins, cousins et amis, se réunissent pour mettre la main à la pâte et préparer des gâteaux ! Enfants et maris aident aux préparatifs en amenant les immenses plateaux remplis de pâtisseries orientales dans les grandes boulangeries de quartier qui louent leurs fours. Par ailleurs, les hommes sont chargés de faire les courses (amande, miel, farine pistache...) et supervisent les opérations entre deux parties de dominos sur le trottoir de l'épicier du quartier !


Mosquée de BobodioulassoEn Afrique Occidentale, au Burkina Faso par exemple, où vivent en paix les 40% de musulmans que compte la population avec les 20% de chrétiens et les 40% de religion traditionnelle, les musulmans envoient des plats de nourriture aux familles amies, chrétiennes ou autres, et celles-ci viennent les saluer pour leur souhaiter «  Bonne Fête ».

Les enfants musulmans se promènent tout l’après-midi, visitent d’autres familles, de toute religion, chantent une petite chanson et reçoivent quelques sous ou friandises.

L’Evêque du lieu écrit une lettre de félicitations et, avec une délégation, va la remettre au grand Imam.


La fête commence par des prières en commun tôt le matin à la mosquée. Elle sont suivies par un sermon prononcé par l'Imam.

Puis après cette longue période de jeûne, c'est l'occasion de faire des repas plus abondants, en famille, de visiter les siens pour leur présenter ses vœux.

C'est aussi la fête des enfants qui arborent des habits neufs et à qui l'on offre des cadeaux.
Toute la vie sociale se colore alors de gaieté et de joie.

Il est aussi du devoir religieux de tout musulman de penser à la part du pauvre en aumône (Zakat) et en nourriture.

 


 

Le 6 Juillet 2016

Père Claude RAULT
évêque du Sahara
VŒUX DE L’AID EL FITR 2016/ 1437 H.



VŒUX DE L’AID EL FITR 2016 / 1437 H.
AUX MUSULMANS ET MUSULMANES
AMIS DE NOTRE EGLISE CATHOLIQUE DU SUD DE L’ALGERIE

Bien chers Amis, Frères et Soeurs musulmans.

Vous avez passé des journées parfois éprouvantes de jeûne et de privation,
mais aussi de prière et de joies familiales.
Vous allez dans la joie fêter l’Aïd el Fitr et reprendre la vie ordinaire :
Que Dieu vous bénisse, et qu’Il bénisse vos familles et vos proches.
Notre monde a encore été atteint
par des violences aveugles et intolérables
Un grand nombre d’innocents : musulmans, musulmanes,
hommes et de femmes de confessions diverses ont été aussi frappés.
Nous partageons la tristesse des victimes et des familles
quelle que soit leur appartenance :
nous sommes tous égaux devant l’épreuve comme devant la mort.
Mais cette tristesse est accompagnée de profondes joies.
A travers le monde, des maisons se sont ouvertes
pour inviter des étrangers à la table du ftour.
Des mosquées ont accueilli des chrétiens,
des églises ont ouvert leurs portes à des musulmans
en signe de partage et d’amitié.
La solidarité s’est manifestée, les cœurs se sont ouverts.
Ces gestes font reculer la méfiance qui peut détruire le respect mutuel.
Ils sont des signes d’espérance dans notre monde en souffrance.
Ensemble, construisons la paix
par les armes de l’amitié, de la convivialité et de la confiance mutuelle
Au nom de la Communauté Chrétienne du Sud Algérien,
je vous exprime mes vœux de paix, de santé et de fraternité.
Que Dieu vous bénisse, vous tous, chers amis du Sud Algérien.

P. Claude Rault

Evêque catholique de Laghouat-Ghardaia (Sud Algérie)


lever de soleil sur Ghardaïa

Etant donné les sujets développés dans les trois articles ci-dessous, on peut se demander dans quel mesure le dialogue pourra véritablement exister entre les éléments concernés.

 

La principale conquête de daech est celle du territoire des esprits

RoubaixSamedi soir 21 mai, dans un message audio d’une trentaine de minutes, l’organisation Etat islamique [EI] a appelé à des attaques contre les Etats-Unis et l’Europe durant le mois de ramadan, qui commence début juin. Attribué au porte-parole de l’EI, Abou Mohammed Al-Adnani, cet appel intervient à un moment difficile pour cette organisation, puisque la coalition antidjihadistes dirigée par les Etats-Unis est en voie de reconquérir toute une partie du territoire contrôlé par les partisans du « califat » d’Abou Bakr Al-Baghdadi.

Le message a pour vocation de remonter le moral de ces derniers. Il dit notamment ceci : « Serionsnous défaits si nous perdions Mossoul, ou Syrte, ou Rakka, ou toutes les villes pour retourner là où nous étions auparavant ? Non, car la défaite, c’est perdre le désir et la volonté de se battre. »

Les succès militaires de la coalition anti-Daech [acronyme arabe de l’EI] ne sont pas négligeables. L’organisation « Etat islamique en Irak et dans le Cham » [une des appellations de Daech] est devenue une réalité importante car elle a su se donner un territoire et, plus encore, un territoire administré comme un Etat, ce que n’avait jamais réalisé Al-Qaida, même dans ses sanctuaires afghans. La perte d’une large part de ses conquêtes territoriales est donc, pour Daech, un sérieux revers.

Il y a néanmoins une limite à cette reconquête territoriale : en Irak, les tribus sunnites veulent pouvoir exister dans un pays maintenant majoritairement chiite, où le pouvoir qu’elles ont longtemps détenu leur est désormais refusé. Daech, certes, s’est largement imposé par la terreur mais, en même temps, il a répondu et continue de répondre à l’aspiration d’une sorte de « Sunnistan » que personne d’autre n’avait autorisé, depuis la chute du régime de Saddam Hussein. Le recul de Daech ne signifie donc pas automatiquement le retour de la paix dans ces régions jetées dans le chaosdepuis la deuxième guerre du Golfe.

Mais, surtout, il serait faux de croire que nous assistons au crépuscule de Daech. Car l’Etat islamique n’est pas d’abord un territoire : c’est une idéologie. Et la principale conquête territoriale qu’il a déjà réussie, c’est la conquête du territoire des esprits de centaines de milliers, peut-être de millions de personnes à travers le monde. Daech c’est une vision en cours de réalisation, un rêve en train de se concrétiser, une promesse de réel bouleversement du monde, qui « parle » – au moins partiellement – à des centaines de milliers, voire des millions de personnes aux quatre coins de laplanète. (Source: LE MONDE | 07.06.2016 | Par Rachid Benzine (Islamologue)

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Egypte – rejet des campagnes en vue de l’abrogation de la loi anti-blasphème de la part du gouvernement

egypte blasphèmeLe gouvernement égyptien n’a pas l’intention de modifier ou d’abroger la loi punissant l’outrage à la religion, disposition pénale utilisée, y compris récemment, pour monter des procès et condamner à des peines dans le cas d’affaires controversées, qui ont divisé l’opinion publique nationale. Le conseiller et représentant du Ministère de la justice, Ayman al Rafah, répondant aux questions du Comité parlementaire compétent à propos de la présentation d’un projet de loi d’abrogation de l’article du Code pénal concerné, a indiqué que ce qu’il est convenu d’appeler loi anti-blasphème protège des aspects de la vie des différentes communautés religieuses qui ne sont pas pris en considération par d’autres articles du Code pénal, qu’il ne met pas en danger la liberté de pensée et représente dans tous les cas une garantie par rapport à des phénomènes et à des actes pouvant déchaîner la haine sectaire. La question – indiquent des sources égyptiennes consultées par l’Agence Fides – continuera à être prise en considération par les organes parlementaires compétents, qui solliciteront probablement également l’Université islamique d’al-Azhar et le Patriarcat copte orthodoxe afin qu’ils expriment leurs évaluations en ce qui concerne la disposition contestée. L’article 98 § e du Code pénal, qui punit l’outrage à la religion a été utilisé, y compris récemment, pour débuter des procès contre des personnages publics tels que l’écrivain Fatima Naoot et le présentateur Islam el Beheiry. Cependant, au nom de cette même disposition, ont également été condamnés quatre élèves coptes accusés d’outrage à la religion islamique pour avoir diffusé au printemps 2015 un vidéoclip de quelques secondes, réalisée à l’aide d’un téléphone portable, dans lequel ils mimaient l’égorgement d’un musulman en prière, à l’imitation des mises à mort horribles perpétrées par les djihadistes du prétendu « Etat islamique » (voir Fides 08/03/2016). (GV) (Agence Fides 13/06/2016)

 

 

Du mythe du califat au totalitarisme

bandera daeshMême si nombre d’Occidentaux ont découvert ce terme avec la proclamation du nouveau Califat islamique en juin 2014 par Da’ech, le thème du califat est central au sein de l’ensemble de la mouvance de l’islamisme radicale depuis la création de la Confrérie des Frères musulmans, en 1928, par Hassan al-Banna, qui envisageait le rétablissement du Califat après son abolition par “l’apostat” Atätürk en 1924. La nécessité de rétablir, à terme, le Califat est, avec la charia, un point de convergence idéologique fondamental entre les islamistes du monde entier, qu’il s’agisse de la tendance jihadiste d’Al-Qaïda, de l’Etat islamique aujourd’hui ou encore de la tendance de l’islam politique plus “modérée” et acceptant le jeu démocratique représentée par les différents partis inspirés de l’idéologie des Frères musulmans (Ennahda en Tunisie, Parti de la Justice et de la Liberté en Egypte-PJL; parti de la Justice et du développement au Maroc – PJD) lesquels s’inspirent aussi de l’expérience démocratique et gouvernementale du Parti de la Justice et du Développement turc (AKP) de Recep Taiyyp Erdogan, qui se verrait bien lui aussi Calife et qui est déjà devenu de facto un néo-Sultan après avoir détruit la laïcité kémaliste en Turquie et en essayant de se comporter en parrain des pays sunnites du Proche-Orient et du Maghreb. (Source : Atlántico/13.06.16)

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Trois articles publiés sur le site de l'ARCRE

 

Comprendre le coran

CoranSelon la tradition musulmane, le mois de Ramadan qui vient de s’ouvrir serait celui au cours duquel le Coran a été transmis à Mohammed. Le mot Coran viendrait du terme syriaque queryâna, désignant la lecture faite au cours d’un office religieux. « Il contient à la fois les notions de lecture, récitation, proclamation, prêche, annonce et même connaissance et mémorisation », note l’islamologue Ghaleb Bencheikh (Le Coran, Éd. Eyrolles, 2009). Pour les musulmans, il est « le Livre », copie d’un archétype consigné au ciel – « Umm al Kitab », la mère du Livre – sur « une table gardée » (sourate 85, verset 21). Il est surtout le dernier rappel qui clôt la révélation entamée avec Abraham.

La tradition musulmane rapporte que, vers l’âge de 40 ans (soit en 610 ap. J.-C.), Mohammed, qui avait pris l’habitude de se retirer chaque année dans une grotte au sommet du mont Hirâ, près de La Mecque, en reçut la révélation apportée par l’ange Gabriel. Pour certains, la « descente » (tanzîl en arabe) du Coran se serait faite en une seule fois, pendant la nuit du destin. « Le Coran a été révélé durant le mois de Ramadan. C’est une direction pour les hommes ; une manifestation claire de la direction et de la loi », indique le verset 185 de la sourate II (trad. Denise Masson). Pour d’autres, cette révélation s’est faite par bribes, entre 612 et 632, se mêlant donc à l’histoire du prophète Mohammed et à celle de sa communauté.

En tout état de cause, la grande majorité des musulmans considère que le Coran est « incréé ». Pour mieux signifier qu’il ne peut en être l’auteur, Mohammed est volontiers présenté comme illettré. En raison de son origine divine et miraculeuse pour les musulmans, ce livre est aussi réputé « inimitable », « intraduisible », et avoir été transmis dans une « langue arabe claire ».(Source :10.06.16/ Anne-Bénédicte Hoffner)

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Message du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux à l’occasion du Ramadan

AFP5412849_ArticoloLe Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a envoyé un message de vœux à l’occasion du mois de ramadan que les musulmans du monde entier fêtent ces jours-ci. Intitulé « chrétiens et musulmans, bénéficiaires de la miséricorde divine », ce message, signé par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du dicastère et Mgr Ayuso Guixot, secrétaire,  rappelle les liens spirituels qui unissent les croyants des deux religions. « Aussi bien le christianisme que l’islam, nous le savons tous, croient en un Dieu Miséricordieux qui montre Sa miséricorde et Sa compassion envers toutes ses créatures, en particulier envers la famille humaine » écrit le cardinal Tauran. Il souligne aussi que le pèlerinage effectués aux lieux saints de l’islam est « sûrement une occasion privilégiée de faire l’expérience de cette miséricorde de Dieu. »

Chrétiens comme musulmans sont appelés à faire de notre mieux pour imiter Dieu, poursuit le message, qui met en avant le grand espoir de voir que des musulmans et des chrétiens travaillent main dans la main pour aider les nécessiteux. Manifester la miséricorde de Dieu dans nos communautés respectives nous offre en tant qu’individus et en tant que communautés, un témoignage plus crédible de nos convictions, peut-on encore lire dans ce message. « Que Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux nous aide à toujours marcher sur le chemin de la bonté et de la compassion !» s’achève ce message, qui précise que le Pape François implore d’abondantes bénédictions pour tous les musulmans en cette période sacrée. (Source : Radio Vaticana/17.06.16)

Pour lire le message cliquer ici:

 

De religions différentes, ils ont fait un tour du monde de la foi

coexisterAriane 28 ans est athée, Léa, 21 ans juive, Lucie 20 ans catholique et Samir 28 ans musulman. Pendant 10 mois, ils ont fait un tour du monde de la foi, par avion, train ou voiture selon les destinations.

De cet Interfaith tour, fondé par l’association interreligieuse Coexister, ils sont rentrés en avril. Après une pause de cinq jours, ils sont repartis, en camping-car cette fois, pour témoigner pendant deux mois à travers la France de ce qu’ils ont vu et vécu. « Nous avons été dans 32 pays, pris 50 fois l’avion depuis notre départ de France en juillet 2015. Partout dans le monde, il y a des tentatives de rapprochement interreligieuses ». (…)  « On est allé voir ce qui se faisait de bien dans le monde. On avait chacun notre vision, de par la différence de notre éducation, notre histoire, notre religion. Mon voyage en Israël et en Palestine a été une expérience qui m’a bouleversé, témoigne Samir, musulman. C’était ma première rencontre avec la communauté juive. J’ai jeûné avec un juif, et une famille juive a vécu l’Aïd avec nous. » (Source :Jactiv.Ouest-France/ Publié le lundi 13 juin 2016)

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