Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Comment l’association Singa facilite l’insertion
des réfugiés (The Conversation)

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Singa World cup.

Michel Berry, L’École de Paris du Management

Quand ils sont une foule sans visages, les réfugiés font peur, mais l’association Singa montre qu’ils peuvent être utiles à la société en les associant à des nationaux autour de projets communs.


Quand les réfugiés sont une foule sans visages

Nathanaël Molle a vécu dans plusieurs pays et continents et sait pourquoi les migrants font peur.

« Assez récemment, dans les représentations collectives, le réfugié est devenu un élément indistinct, non identifié, au sein d’une horde en mouvement potentiellement menaçante. Ce sont ces images de crises, de guerres et de misère qui, relayées par les médias et les acteurs politiques, forgent cet imaginaire collectif très négatif. C’est d’autant plus le cas dans les pays en voie de développement où les effets de la crise sont encore plus nets. »

Des ONG interviennent pourtant partout, mais Nathanël Molle a pu voir que, si elles nourrissent les réfugiés, les soignent, les logent, voire les aident à lancer une activité, elles ne se préoccupent pas du processus d’insertion dans le pays d’accueil. Or, là se situe une grande partie du problème.

Les obstacles à franchir

Le premier obstacle est la langue.

« En France, pays de la francophonie, on n’y accorde pas d’importance, à la différence de pays comme l’Allemagne. Afin de ne pas dépenser “inutilement” de l’argent dans les 400 heures de formation qui leur sont théoriquement dues, l’Administration ne fait subir aux demandeurs du statut de réfugié qu’un test linguistique sommaire. De ce fait, la plupart d’entre eux n’a pas accès à l’outil le plus important pour construire une nouvelle vie, ce qui les confine à des métiers ne nécessitant pas la maîtrise de la langue et ne correspondant pas à leurs qualifications. Dix ans après leur arrivée, certains ne savent toujours pas parler français, car ils n’ont pu qu’enchaîner les petits boulots, mais ils s’entendent dire qu’ils ne veulent pas s’intégrer… Cela fait peser sur les seuls enfants, scolarisés dans notre langue, le rôle d’intermédiaires entre leurs parents et le reste de la société. »

La non-équivalence des diplômes conduit aussi au déclassement. Les traumatismes du voyage, la suspicion dont ils sont l’objet, la longue attente de leur permis de séjour, ne les mettent guère en situation pour chercher une place dans la société d’accueil. Les travailleurs sociaux sont débordés : chez France Terre d’Asile, un travailleur social devait suivre 800 personnes en 2016.

La communauté Singa

N. Molle.

Nathanaël Molle a eu l’idée, avec Guillaume Capelle, qui a fait les mêmes constats en Australie, de créer Singa, communauté de professionnels, d’entrepreneurs, d’artistes, de sportifs, d’étudiants, etc., rassemblant des réfugiés et des nationaux autour d’intérêts communs. Les réfugiés y trouvent un cadre d’accueil, se créent un réseau social et professionnel, apprennent le français, trouvent des opportunités, mais peuvent aussi, en retour, enseigner leur langue, entretenir une passion… Quant aux nationaux, ils viennent pour transmettre, accompagner, apprendre et faire avec d’autres ce qui les passionne.

Un programme Langues et cultures vise l’apprentissage des langues et des codes. Il est fondé sur la constitution de binômes appelés buddies (potes en anglais). Ensemble, ils définissent des objectifs et il n’y a pas de différence entre réfugiés et nationaux. Un grand nombre d’événements sont organisés autour de l’art, de la cuisine, de la musique, etc. Des projets sont menés en commun, animations, fêtes, voire créations d’entreprises.

En 2015, Singa lance Calm (« comme à la maison ») pour loger les réfugiés chez l’habitant. Les débuts sont modestes, mais la publication de la photo du petit Ilan mort sur une plage de Turquie a fait affluer plus de 5 000 propositions de la France entière.

Un modèle original

Singa a inventé un nouveau modèle économique : sachant les aléas des subventions, elle propose des prestations à des entreprises, à des communes ou encore à une grande bibliothèque pour adapter son accueil aux migrants. Les outils numériques sont utilisés pour gérer les événements et les personnes, toujours plus nombreux, de sorte que Singa gérait en 2016 15 000 membres avec seulement 14 personnes. Elle comprend aujourd’hui 20 000 membres, s’implante au Canada, en France, en Belgique et en Allemagne, et est un acteur écouté des pouvoirs publics.

Nathanaël Molle s’est depuis lancé dans un nouveau projet, Waya, dont l’objectif est de créer une plate-forme collaborative en plusieurs langues, nourrie par des migrants installés, permettant aux personnes fraîchement arrivées d’avoir accès aux informations et services dont elles ont besoin pour moins dépendre de personnes tiers.

Il poursuit son rêve d’une société où les réfugiés seraient vus comme une richesse et où tout serait fait pour les y aider.

Entrepreneurs et entreprenants

Les jeunes créateurs, imprégnés de culture numérique, ont fait ce qu’annoncent Nicolas Colin et Henri Verdier dans L’âge de la multitude : mobiliser la puissante multitude de gens instruits, formés, équipés et connectés pour bouleverser l’ancien ordre économique et social.

Ils empruntent à la culture et aux méthodes des start-up pour poursuivre des objectifs sociaux. Ce sont des entreprenants à cheval entre les catégories classiques de l’entrepreneur-startupper et de l’entrepreneur social. Ces profils hybrides sont probablement appelés à se développer si on sait les encourager.


Pour en savoir plus sur la richesse et la pertinence de l’action de Singa : renforcer la société avec les réfugiés

Michel Berry, Fondateur et responsable, L’École de Paris du Management

This article was originally published on The Conversation. Read the original article.

Église: Médias et abus (O.R. & Zenit)

logo zenit

De l’aide pour faire la lumière. Médias et abus.

Presque tous les jours, les médias dans diverses parties du monde annoncent une nouvelle relative à l’Église. Mais en général, il ne s’agit pas d’informations sur les innombrables interventions d’aide et d’assistance, de soutien à la justice, de réalisations fréquentes manifestement à contre-courant des interventions des institutions d’État et souvent aussi des interventions internationales mais de dénonciations d’abus sexuels plus ou moins récents, scandaleusement couverts par la loi du silence.

Et le fait qu’aujourd’hui les médias soient devenus si envahissants et insidieux, surtout sur les supports informatiques, fait qu’une interview d’une victime largement diffusée a le pouvoir de provoquer un découragement et une indignation beaucoup plus forts qu’un article qui dénoncerait le fait.

Ces dernières années, d’une manière croissante, l’Église en tant qu’institution a été investie par cette vague médiatique qui semble implacable et sans pitié, entre autres parce qu’elle naît de la déception de découvrir les trous noirs d’un organisme qui apparaît au contraire, aux yeux du monde, comme une importante agence morale.… Lire la suite: De l’aide pour faire la lumière. Médias et abus. Par Lucetta Scaraffia, trad. par Hélène Ginabat, Zenit, 09/08/18 ( Source: « Un aiuto a fare chiarezza. Media e abusi. L’Osservatore Romano en italien du 10 août 2018)

Un article paru dans Jeune Afrique dont vous pouvez trouver le texte en cliquant sur le lien ci-dessous :

Lire la suite

Par ailleurs, voici quelques compléments à cet article

Démocratie à crédit ? : http://www.jeuneafrique.com/mag/586293/politique/tribune-afrique-democratie-a-credit/

Enjeu majeur de l'oppositon : http://www.jeuneafrique.com/333778/politique/renforcement-oppositions-lenjeu-majeur-de-democratie-afrique/

Pirogue de migrants échouée à Dakar : « Le désir de voyage de notre jeunesse vers l’Europe est intact »

| Par

Le 18 août, une pirogue transportant des migrants s’est échouée sur une plage du centre de Dakar. Pour Mamadou Dia, responsable associatif qui a rallié les îles Canaries sur une telle embarcation en 2006, cet incident rappelle les manquements des autorités sénégalaises et africaines en matière de lutte contre l’émigration clandestine.

L’image a fait la une des médias sénégalais. Une grande pirogue échouée sur la plage du Millénaire, sur la corniche ouest de Dakar, à bord de laquelle s’étaient massés plusieurs dizaines de migrants, avec probablement les îles Canaries pour destination.

Si l’incident n’a heureusement fait aucune victime, il a relancé le débat sur l’émigration clandestine au Sénégal. Après avoir bravé l’océan Atlantique sur une pirogue en 2006 pour rallier l’archipel canarien, Mamadou Dia a raconté son parcours agité dans son livre 3052 (en référence au nombre de kilomètres séparant Dakar de Murcie). Aujourd’hui dirigeant de l’ONG Hahatay, il répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Avez-vous été surpris par l’échouage d’une pirogue de migrants sur une plage du centre-ville de Dakar, le 18 août ?

Mamadou Dia : J’ai été très surpris, mais aussi choqué que cela arrive en plein centre de Dakar. Cela n’était jamais arrivé. Je viens de Gandiol [un village sur la Langue de Barbarie, au sud de Saint-Louis], où nous avons été confrontés à ce genre d’événements à plusieurs reprises. C’est triste mais le fait que cela se passe à Dakar permettra peut-être que les autorités avancent enfin sur le sujet de l’émigration.

Nos autorités ne font qu’appliquer ce que les pays européens leur dictent

Selon les premiers éléments de l’enquête, cette pirogue a quitté la Gambie et longé la côte jusqu’à Dakar. N’est-ce pas le signe d’un manque de surveillance maritime au large du Sénégal ?

Il y a beaucoup de manquements au Sénégal, en particulier sur la politique migratoire. Aujourd’hui, un jeune Français peut aller au Sénégal le temps qu’il veut, pour passer des vacances ou travailler. Pourquoi nos jeunes n’ont-ils pas les mêmes possibilités en France ? Pourquoi ne sont-ils pas respectés de la même manière ? Pourquoi n’ont-ils pas droit aux visas qui leur permettraient de faire un voyage digne ?

En Afrique, nos politiques migratoires sont guidées par l’Europe. Nos autorités ne font qu’appliquer ce que les pays européens leur dictent. Si nos jeunes continuent à mourir en Libye, dans le désert ou en Méditerranée, c’est aussi parce qu’il n’y a pas de politique africaine intègre.

Les gardes-côtes espagnols descendent souvent vers le Sénégal

Assiste-t-on, comme certains le laissent entendre depuis cet incident, à une recrudescence des départs de pirogues de migrants pour les îles Canaries, comme ce fut le cas au milieu des années 2000 ?

Non, il n’y a pas d’augmentation. Il y a peut-être eu quelques pirogues qui sont parties ces dernières semaines, mais cela n’a rien à voir avec ce qu’on a vu au milieu des années 2000. Ce phénomène a beaucoup diminué. Aujourd’hui, les côtes sont très surveillées, ce qui rend le trajet beaucoup plus difficile. En 2006, il y avait chaque jour trois ou quatre pirogues qui partaient pour les Canaries. Aujourd’hui, il n’y en a même pas une par semaine, et encore.

Pensez-vous que ces chiffres pourraient repartir à la hausse avec le durcissement des contrôles en Libye ?

Je ne pense pas. Comme je vous l’ai dit, il y a beaucoup de surveillance. Les gardes-côtes espagnols descendent souvent vers le Sénégal. Nous avons par exemple des photos de bateaux de la Garde Civile espagnole près de l’île de Gorée, devant le port de Dakar.

Comment faire pour réduire l’émigration clandestine vers l’Europe ?

Le désir de voyage de notre jeunesse vers l’Europe est intact. Ils peuvent fermer la mer et mettre tous les moyens de surveillance qu’ils veulent, nos jeunes seront toujours à la recherche de nouveaux chemins de migration. Malheureusement, ces trajets sont de plus en plus difficiles et dangereux.

Le seul moyen de les convaincre de rester est de leur offrir une vie digne dans leurs pays. Et cela demande une politique engagée. Nos jeunes sont motivés. Ils sont actifs et veulent travailler. Il faut que nos autorités les accompagnent et les soutiennent, en leur proposant des projets concrets. Si elles ne le font pas, cette jeunesse, qui est la force de l’Afrique, continuera à la fuir pour mettre ses capacités et sa créativité au service de l’Europe.

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Loujain al-Hathloul, Iman al-Nafjan et Aziza al-Yousef
 
 
  Bonjour,

Loujain al-Hathloul, Iman al-Nafjan et Aziza al-Yousef sont des militantes saoudiennes qui luttent depuis plusieurs années pour le droit de conduire en Arabie Saoudite et pour qu'il soit mis fin au système répressif de tutelle masculine en Arabie saoudite.

En mai dernier, soit un mois avant le décret d’application autorisant enfin les femmes à conduire en Arabie saoudite, elles ont été arrêtées et détenues au secret pendant plusieurs semaines. Elles sont aujourd’hui accusées publiquement de représenter une menace pour la sécurité nationale, et risquent jusqu’à 20 ans de prison.

Nous considérons que ces femmes ont été arrêtées pour les punir de leur activité pacifique de défense des droits des femmes.

Ensemble, interpellons le Prince héritier d’Arabie Saoudite et demandons la libération immédiate de ces 3 défenseures des droits humains !
 
 
JE SOUTIENS LOUJAIN,
IMAN ET AZIZA
 
  Les autorités saoudiennes ne comptent pas leurs efforts pour donner l'image d'un pays qui met en place des réformes d'envergure afin de "moderniser" le royaume. Mais la sinistre réalité est que les militants continuent d'être arrêtés en raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains, et notamment celles qui font campagne en faveur de l'égalité des droits pour les femmes.

La répression ne cesse de s’accentuer : deux éminentes défenseures des droits humains saoudiennes ont été arrêtées sans motif aucun fin juillet : Samar Badawi, soeur de Raif Badawi , et Nassima al Sada.

Merci de votre soutien,
 
 
  sylvie  
Sylvie Brigot-Vilain
Directrice Générale d'Amnesty International
France
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  Photo : Loujain al-Hathloul, Iman al-Nafjan et Aziza al-Yousef

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