Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

France: Marche de la solidarité pour les migrants :
« On veut montrer qu’il existe des Français qui aident »

Logo Franceinfo

Plusieurs dizaines de bénévoles, sympathisants et militants d’associations de soutien aux migrants vont entamer une longue Marche de la solidarité, lundi 30 avril à 10 heures, au départ de la ville italienne de Vintimille. Le trajet se terminera le 8 juillet à Londres, après avoir fait étape à Lyon, Paris, Lille, Grande-Synthe et Calais.

« Il faut que les Français restent à l’écoute de la problématique migratoire, de ce qu’on fait, de ce que fait le gouvernement également », a affirmé François Guennoc, sur franceinfo, lundi. « On veut montrer qu’il existe aussi des Français qui aident et des Français qui revendiquent cette aide », a poursuivi ce membre de l’association calaisienne L’Auberge des Migrants à l’initiative de cette marche.
Des retombées politiques sur le long terme

François Guennoc attend des retombées politiques « sur le moyen et le long terme », « dans trois ans, dans cinq ans, dans dix ans », quand « un gouvernement » aura une « attitude plus ouverte, plus positive ». Le militant associatif « pense qu’à un moment donné, la France regardera cette histoire de migration en face et adoptera une politique plus ouverte parce qu’on sait de toute façon que les gens arrivent, que ça coûte beaucoup plus cher de les empêcher de rentrer ou de les expulser que de les accueillir ».

« On a aussi besoin de la marche pour que les gens sachent ce qu’on fait, pour qu’ils nous aident, et en attendant, nous on continue le court terme, l’humanitaire, parce qu’il y a des gens dans la rue, parce qu’ils ont besoin de couvertures, de repas, etc. Et ça, on va continuer à le faire », a conclu François Guennoc.

Afrique de l’Ouest: le conflit entre éleveurs et agriculteurs s’aggrave… Caïn et Abel au XXIème siècle

logo GéopolisL’escalade de la violence entre éleveurs et agriculteurs en Afrique de l’Ouest et au Sahel s’explique, selon l’ONU, par l’effet conjugué de la croissance démographique rapide, du changement climatique et de la circulation des armes. Ce conflit, qui a fait près de 400 morts depuis janvier 2017 au Nigeria, a pris ces derniers mois une tournure identitaire et religieuse.

Le conflit agropastoral est «la nouvelle menace sécuritaire dans la sous-région», selon le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas. «Des efforts soutenus de prévention des conflits sont nécessaires pour empêcher la violence de prendre racine et l’Etat doit s’impliquer activement, en travaillant avec les communautés locales», a-t- affirmé lors d’une conférence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur le pastoralisme à Abuja. […]

Ceinture centrale du Nigeria

Le Nigeria est en première ligne dans la recherche d’une solution dans ce conflit pour la terre et l’eau. La «ceinture centrale» du Nigeria, point de rencontre entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien, est secouée depuis des décennies par des affrontements entre agriculteurs dits «autochtones», majoritairement de confession chrétienne, et éleveurs peuls nomades, essentiellement musulmans.

Ces populations nomades, les Fulanis, évoluent du Sénégal au Tchad, vaste zone où ils font paître leurs troupeaux. Ils représentent le tiers de la population nigériane. Ils ont été contraints par le réchauffement climatique à descendre plus au Sud pour trouver des pâturages, rappelle Géopolis.

Quand ils sont arrivés dans les régions d’agriculture, leur mode de vie nomade s’est heurté à celui des fermiers. Les troupeaux, selon l’accusation des fermiers, viennent en effet détruire les cultures. De la même manière, le partage de la ressource en eau provoque également des conflits, poursuit Géopolis.[…]

385 morts depuis janvier 2017
La plupart des violences ont lieu dans l’Etat de Benue, important territoire agricole situé au centre du pays, où quelque 385 personnes ont été tuées depuis janvier 2017, selon Armed Conflict Location and Event Data Project.

Le 24 avril, deux prêtres et 16 fidèles ont été abattus par une trentaine d’assaillants, en pleine cérémonie funéraire dans un village du Benue, selon la police. Des émeutes ont ensuite éclaté dans la capitale régionale Makurdi, faisant 11 morts au sein de la communauté musulmane prise pour cible par de jeunes chrétiens.


Extraits de:
Afrique de l’Ouest: le conflit entre éleveurs et agriculteurs s’aggrave, par Dominique Cettour-Rose (avec AFP), geopolis.francetvinfo.fr, 30/04/18

(Editorial Mini-lien 473)

 

Nous sommes encore dans le Temps Pascal et je souhaite que le Christ ressuscité nous remplisse tous de sa Paix profonde, comme il nous l’offre à chaque apparition : « Que la paix soit avec vous » et que nous vivions de celle-ci. Chaque message de la résurrection s’accompagne d’un envoi, d’un  partage de la paix et la joie qui ont animées les disciples autour de nous et jusqu’aux extrémités du monde. En tant que missionnaires c’est ce que nous nous efforçons de faire, poussés par l’Esprit Saint.

Nous venons d’avoir notre Conseil Provincial à Rome. Tous les Secteurs sauf la Suisse étaient représentés, et Ignatius Anipu est resté avec nous la plupart du temps. Nous n’avons pas vu Stan Lubungo qui était en visite en Chine avec les congrégations masculines de Vie Apostolique. Des topos nous ont été donnés par Andréas Göpfert, Stéphane Joulain et Philippe Docq.
Personnellement j’ai été touché par la présentation d’Andréas Göpfert sur JPIC-RD. Ceci touche un de nos charismes et nous renvoie au texte du Chapitre de 2016 : « Reconnaissant que nos enga- gements pour l’intégrité de la création et pour la rencontre et le dialogue ne sont pas assez dévelop- pés et saisissant le moment de grâce suscité par l’Encyclique « Laudato Si », le Chapitre nous exhorte à approfondir l’aspect intégrité de la création ».

Je constate qu’en France l’impact d’AEFJN sur les confrères est moindre, car cela représente un aspect de Justice et Paix, et les sujets abordés, nous semblent éloignés, mais par contre, nous gardons notre vraie fibre missionnaire et sommes impliqués dans beaucoup de projets concrets, locaux, tels que Caritas, le Secours Catholique, la maraude, des aides au niveau des réfugiés dans les paroisses…

C’est ce qu’Andréas nous dit :

« Ils sont nombreux les confrères engagés dans le domaine de JPIC-RD !

Ils sont présents et actifs au sein de différentes structures : vie associative, groupe paroissial.

Mais ce n’est pas toujours communiqué !!!

Andréas nous invite à continuer et à aller plus loin. Nous pouvons garder les yeux ouverts pour connaître les besoins autour de nos communautés, et aider. Il attire notre attention sur le fait que l’engagement d’un confrère, même s’il s’est engagé en son nom sans impliquer les autres, représente la communauté. C’est au nom de notre Charisme, que nous agissons et que nous sommes soutenus par nos confrères avec qui nous vivons, si nous partageons avec eux et communiquons.

De là s’ensuit « que chacun puisse partager son vécu quotidien, mettre la communauté au courant et encourager à créer l’espace et le temps pour communiquer, ce qui se vit concrètement : les relations, les joies et les peines ».

Je vous invite à communiquer, à partager à table par exemple mais aussi en réunion de communauté, où vous pourriez commencer par un tour de table de ce qui se fait, et de ce qui nous préoccupe au sujet de nos activités d’aide concernant JPIC-RD.

En faisant cela nous contribuons à rendre le Christ ressuscité présent, et en tant que communauté nous « Devenons et sommes le levain dans la pâte »


« Seul celui qui se sent porter à chercher le bien du prochain, et désire le bonheur des autres, peut être missionnaire. Cette ouverture du cœur est source de bonheur, car « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). (EG 272)

 

bataille

Patrick Bataille

Le pape convoque une rencontre œcuménique
pour le Moyen-Orient le 7 juillet ’18

logo zenit
Le pape François sera à Bari, dans les Pouilles – sud de l’Italie – le 7 juillet 2018, pour une « journée de réflexion et de prière sur la situation dramatique du Moyen-Orient qui afflige tant de frères et sœurs dans la foi ».

C’est ce qu’annonce un communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège, publié ce 25 avril. La note précise que le pape «entend inviter les responsables des Eglises et des communautés chrétiennes de cette région», à cette «rencontre œcuménique pour la paix».

En attendant cette rencontre, «le pape François exhorte à préparer cet événement par la prière».

Bari, lieu où sont conservées les reliques de saint Nicolas, est une «fenêtre sur l’Orient», peut-on lire également dans le communiqué : saint Nicolas, évêque de Myre, est reconnu par les fidèles de différentes Eglises et confessions chrétiennes comme défenseur des plus faibles et des persécutés, protecteur des jeunes filles, des marins, des enfants.

L’universalité de son culte en fait un véritable «pont entre l’Orient et l’Occident».[… Lire la suite de: Le pape convoque une rencontre œcuménique pour le Moyen-Orient le 7 juillet à Bari.
Journée de réflexion et de prière pour la «situation dramatique» de la région », Anne Kurian, Zenit, 25/04/18]

Le courage paie

par

Alain Faujas est spécialisé en macro-économie (mondiale et tous pays) ainsi qu'en politique intérieure française

 

Les analystes de Société générale prédisent une hausse de la croissance africaine en 2018. Mais la situation économique des pays est très disparate sur le continent, analyse Alain Faujas, pour qui les réformes les plus rapides seront les moins douloureuses.

Tribune. L’art si aléatoire de la prévision est encore plus difficile par les temps qui courent, avec un Donald Trump semant la pagaille sur les marchés par ses foucades. Les escarmouches qu’il a déclenchées sur le front des échanges avec la Chine pourraient bien dégénérer en guerre commerciale et nuire à la croissance mondiale. Et nul ne sait où cela finirait en cas d’escalade…

Mais, pour l’instant, ne boudons pas notre plaisir de voir, ainsi que le groupe Société générale le prédit, la croissance africaine se poursuivre dans le sillage du rebond amorcé en 2017. Au début d’avril, ses experts s’attendaient à 4 % de mieux en 2018 par rapport à l’an dernier. Une conjoncture internationale plus favorable est un heureux présage, et de meilleures conditions climatiques dopent un secteur agricole qui assure la moitié des emplois du continent et, en moyenne, 20 % de son PIB.

Dette publique grimpante

Le bémol à mettre à ces bonnes nouvelles est démographique. La croissance de la population africaine, dont certains se gargarisent, est aussi un lourd handicap pour le présent, car elle réduit à peu de chose le surcroît de richesse à se partager entre beaucoup plus de têtes. En 2018 et 2019, le PIB par habitant devrait progresser de moins de 1 %. Pas de quoi faire reculer significativement la pauvreté.

Certes, les déficits budgétaires et commerciaux devraient continuer de se résorber, mais lentement. Reste le point noir d’une dette publique qui ne cesse de grimper et de peser sur les capacités des États. « Trente pays d’Afrique affichent un niveau de dette publique supérieur à 50 % de leur PIB, contre 15 % seulement en 2013 », s’inquiètent les analystes de la Société générale.

La cause ? D’abord, la chute des cours des matières premières, qui, depuis 2014, a amputé les recettes des pays exportateurs, mais aussi la réaction de nombreux gouvernements qui ont cherché à corriger l’effet négatif de cet appauvrissement par une relance budgétaire. Moins de recettes, plus de dépenses : l’agrandissement du trou était inévitable.

Ces tendances générales masquent de fortes disparités entre pays, et il est instructif d’en analyser les causes. En Afrique subsaharienne, c’est l’addiction aux hydrocarbures qui fait la différence. Les pays exportateurs de pétrole ne profiteront guère de la reprise malgré une meilleure tenue du prix de l’or noir. Ils sont en général en train de tailler dans leurs budgets pour éviter la catastrophe, et cela nuit à leur dynamisme. C’est le cas de l’Angola et des pays d’Afrique centrale, tels le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.

Situations sociales potentiellement explosives

En fait, ce sont les pays dont l’économie est diversifiée, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya ou l’Éthiopie, qui connaîtront des taux de croissance supérieurs à 5 %, capables d’améliorer sensiblement les conditions de vie de leurs populations. Premier enseignement tant de fois seriné, de conférences internationales en tables rondes : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et ne pas céder à la facilité de gains mirobolants, mais éphémères.

En Afrique du Nord, où les économies sont plus diversifiées, la problématique est différente. Les pays qui verront leur croissance s’accélérer sont ceux dont les gouvernements sont assez forts pour engager des réformes macroéconomiques. L’Égypte devrait bénéficier de la réduction de ses subventions à l’énergie ; le Maroc tirera parti de la libéralisation partielle de son régime de change, selon les analystes de la Société générale.

En revanche, « les perspectives en Tunisie et en Algérie sont plus incertaines », soulignent-ils. En effet, ces deux pays devraient tailler dans leurs déficits pour accélérer les investissements et faire repartir la croissance, « mais la capacité des deux gouvernements à les réaliser est limitée par des situations sociales fragiles » et potentiellement explosives. Second enseignement : plus vite est faite une réforme, moins elle est douloureuse.

Le courage paie, mais la pusillanimité se paie cher.