Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Mgr Jurkovic plaide pour la liberté religieuse
dans l’avant-projet pour les réfugiés (Zenit)

logo zenit
« À l’ONU, Mgr Jurkovic a salué « un moment historique » pour « élever l’approche standard de la communauté internationale » à celle d’une « famille universelle ». Se félicitant des « objectifs et de la vision » du « Zero Draft », avant-projet sur les réfugiés, il a rappelé cependant que l’aide au développement doit aller de pair avec l’aide humanitaire.

Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies et aux autres organisations internationales à Genève, est intervenu aux Premières consultations formelles pour un Pacte Mondial sur les Réfugiés, à Genève, le 13 février 2018.[…]

« La protection des droits fondamentaux de tous est la clé de l’évolution de la situation des réfugiés et des personnes déplacées. À ce stade préliminaire, ma délégation voudrait signaler quelques aspects particulièrement préoccupants pour ma délégation, qui semblent avoir été exclus de l’avant-projet, comme l’absence de référence à la dimension spirituelle des réfugiés et au droit à la liberté religieuse et le besoin de faire davantage pour respecter l’unité de la famille, unité naturelle et fondamentale de la société et droit essentiel du réfugié. De plus, bien que nous comprenions que certains éléments tels que la référence au principe de non-refoulement ont été omis car ils sont déjà énoncés dans l’annexe I, il pourrait être important de les décrire de nouveau dans le Programme d’action.[…]

[… Lire l’article: « ONU : faire de la communauté internationale une « famille universelle ». Mgr Jurkovic plaide pour la liberté religieuse dans l’avant-projet pour les réfugiés » par Hélène Ginabat, Zenit]

Togo: un comité préparatoire se réunit
pour amorcer le dialogue

Manifestation à l'appel de l'opposition togolaise dans les rues de Lomé, le 5 octobre 2017 (image d'illustration).
© MATTEO FRASCHINI KOFFI / AFP
 

Pouvoir et opposition se retrouvent ce jeudi 15 février pour essayer de mettre fin à la crise politique qui dure depuis le mois d'août dernier. Une coalition d'opposition manifeste tous les quinze jours pour réclamer le retour à la Constitution de 1992, notamment parce qu'elle prévoit la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Le dialogue attendu depuis des mois doit commencer ce jeudi, en présence des facilitateurs, le ministre d'Etat guinéen Tibou Kamara et le ministre ghanéen de la Sécurité, Albert Kan-Dapaah.

Depuis novembre dernier, le dialogue politique peine à démarrer. Et aujourd'hui encore, plusieurs zones d'ombre menacent le processus.

Les discussions politiques ne vont pas vraiment commencer ce jeudi. La journée sera consacrée aux travaux d'un comité préparatoire. Composé de représentants du gouvernement, de l'opposition et du parti majoritaire, ce comité va devoir éclaircir plusieurs points importants.

Au coeur des débats : les fameuses mesures d'apaisement. L'opposition réclame la libération des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations des derniers mois. Elle estime à 90 environ le nombre de détenus.

L'opposition demande également la libération de sept personnes incarcérées dans une tout autre affaire, celle des incendies des marchés de Lomé et Kara en 2013. Plusieurs membres de l'opposition avaient été arrêtés après ces incendies et l'ANC affirme que sept se trouvent toujours en détention aujourd'hui.

Leur sort et celui des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations doit être étudié en priorité ce jeudi. Mais ce n'est pas tout, le comité préparatoire doit aussi fixer un calendrier et établir qui participera au dialogue proprement dit.

Les discussions de fond ne commenceront qu'une fois tous ces points éclaircis.

Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro demande à Faure Gnassingbé de démissionner en 2020

L'archevêque émérite de Lomé, Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro, fut le président du présidium de la conférence nationale souveraine de juillet à août 1991. Il a demandé à Faure Gnassingbé au cours d'une longue conférence de presse à Lomé, de quitter le pouvoir en 2020, ce qui serait tout à son honneur.

« J'appuie tous ceux qui demandent qu'il s'en aille. Il ne doit plus renouveler son mandat. Je ne dis pas qu'il doit quitter aujourd'hui. Qu'on le laisse finir le mandat en cours. Il faut laisser le chef de l'Etat terminer complètement, dignement, son mandat. Mais l'entêtement à ne pas quitter le pouvoir est diabolique. Notre Constitution dit sur ce point qu'en aucun cas un chef d'Etat ne doit faire plus de deux mandats. Prions pour que cela se réalise, pour que notre pays soit réellement un pays démocratique libre qui travaillera pour son avancée et pour le développement intégral de ses enfants. »

Oxfam: le scandale s'étend au Soudan du Sud et au Liberia

L'enseigne d'un magasin de charité de l'ONG Oxfam dans la ville de Corsham, dans le Wiltshire, au Royaume-Uni.
© Geography Photos/UIG via Getty Images
 

Après Haïti et le Tchad, le scandale entourant l'ONG Oxfam s'est étendu avec de nouvelles accusations, de viol contre certains de ses employés au Soudan du Sud ou d'abus sexuels au Liberia.

Un ancien militaire converti dans l’humanitaire, le Belge Roland van Hauwermeiren est au cœur du scandale au Tchad et en Haïti. On apprend maintenant qu’il a également sévi pour l’ONG Merlin – aujourd’hui Save the children – au Liberia en 2004. Licencié par Oxfam en raison de son comportement, il avait été embauché par Action contre la faim

Comment cela est-il possible ? Une ancienne directrice de la prévention interne à Oxfam pointe le manque de moyens de contrôle. Elle a dénoncé sur Channel 4 l'existence d'une « culture d'abus sexuels au sein de certains bureaux », faisant état de viols ou de tentatives de viols au Soudan du Sud ou d'agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins de l'organisation caritative au Royaume-Uni.

Mardi soir, l'actrice et chanteuse britannique Minnie Driver, nommée aux Oscars, a annoncé sa démission de son rôle d'« ambassadrice » d'Oxfam, première célébrité à claquer la porte. Elle s'est déclarée « anéantie » en pensant « aux femmes utilisées par les gens envoyés pour les aider ».

Un environnement propice

Pour Mike Jennings, directeur des études sur le développement à l'Ecole des études orientales et africaines de Londres, les situations d'urgence constituent un environnement propice aux abus. « Vous avez des personnes extrêmement vulnérables, qui ont tout perdu bien souvent, et d'autres qui ont accès à beaucoup de ressources, ce qui leur donne du pouvoir », explique-t-il à l'Agence France-Presse.

Il estime que les ONG doivent concilier deux objectifs contradictoires, entre la nécessité de mettre en place de procédures internes de contrôle, et les attentes des donneurs. « Beaucoup de gens disent qu'elles dépensent trop d'argent pour l'administration, et pas assez sur le terrain, souligne-t-il. Mais pour éviter ce type de comportement, vous devez mettre en place des contrôles. Et ça coûte de l'argent. »

Megan Nobert, une jeune femme qui a été droguée et violée en 2015 par un de ses confrères lorsqu'elle travaillait pour un programme de l'ONU au Soudan du Sud, a mis en place une organisation, Report the abuse, pour lutter contre ce type de comportement. Elle dénonce elle aussi une culture du viol au sein de certaines ONG.

8 février: Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite, qui coïncide cette année avec la fête de sainte Bakhita (Zenit)

Le pape François lance un appel à lutter contre la traite des personnes à la veille [ndlr 7 fév.] de la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite, qui coïncide avec la fête de sainte Bakhita, avec pour thème: « Migration sans traite. Oui à la liberté ! Non à la traite ! »

Instituée par le pape François en 2015, le jour de la fête de sainte Joséphine Bakhita, la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains a lieu en effet chaque 8 février.

Le quotidien de la Cité du Vatican rappelait, en 2017, que toutes les deux minutes, dans le monde, un petit garçon ou une petite fille est victime de l’exploitation sexuelle, que plus de 200 millions de mineurs, dont 73 millions âgés de mons de 10 ans, subissent le travail forcé. Et chaque année 22 000 de ces petits travailleurs meurent, victimes d’accidents. En trente ans, on estime que 30 millions d’enfants ont été victimes de la traite: trente millions, presque la moitié de la population française. [… Lire « Avec sainte Bakhita, lutter contre la traite des personnes: appel du pape François » par Anita Bourdin, Zenit, 7/02/18]

Tchad: petite mobilisation pour le
«Jeudi de la colère» de la société civile

 
La place de la Nation, dans le centre de Ndjamena.
© Wikimedia Commons
 

Au Tchad, ce devait être « le Jeudi de la colère ». Le Collectif tchadien des organisations de la société civile (CTOSC) avait appelé à des marches pacifiques contre la mauvaise gouvernance et les mesures d'austérité. Une mobilisation interdite à Ndjamena, où seuls quelques petits groupes s'étaient effectivement rassemblés avant d'être dispersés.

Les organisateurs du « Jeudi de la colère » le reconnaissent, la mobilisation a été très faible. Dans le Ve arrondissement, Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) et un petit groupe sont sortis brièvement, le temps d’afficher une banderole.

Dans le VIe, des jeunes ont aussi tenté de se rassembler avant d’être dispersés. Les activistes signalent que certains de leurs camarades sont recherchés en ce moment par la police qui maintient une pression sur le secteur.

Dans le VIIe arrondissement, un groupe a pu tromper la vigilance des forces de l’ordre, le temps de lire rapidement une motion : « Exprimons par la présente motion notre colère contre la mauvaise gouvernance perpétrée depuis 90 par Idriss Déby Itno, condamnons les agissements consistant à augmenter les prix de denrées de première nécessité et à effectuer les coupes seules sur les traitements des travailleurs ».

Globalement, le fonctionnement de la ville n’a pas été perturbé. Ce qui inspire ce commentaire au porte-parole de la police nationale, le colonel Paul Manga : « Du moment où nos concitoyens vaquent normalement  à leurs occupations, comme vous le constatez les agents de force sont aussi  tranquilles dans les différents carrés qui leur sont confiés. C’est plutôt le jeudi de la joie ».

En tout, douze manifestants ont été interpellés. Certains portaient sur des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous sommes fatigués ». Pour  avoir soutenu ce rassemblement, les activités de dix partis politiques ont été suspendues par le gouvernement.