" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. "(Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :
En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée. Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun. Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.
Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
Russie contre covid-19 ?
[Chronique] Covid-19 : « Docteur » Poutine, nouveau héros de l’Afrique ?
15 août 2020 à 16h29 |
Par Damien Glez
Damien Glez est dessinateur-éditorialiste franco-burkinabè
Certains pays africains, comme le Kenya, ont montré leur intérêt pour le vaccin contre le Covid-19 annoncé par le Kremlin. Une aubaine pour une Russie gourmande d’influence sur le continent.
Il y a quelques jours, le président russe déclarait qu’un vaccin développé localement contre le coronavirus avait reçu l’approbation réglementaire. Presque instantanément, un milliard de doses étaient commandées –si l’on en croit les responsables du Kremlin – et des cohortes de scientifiques occidentaux exprimaient leurs préoccupations face à la rapidité suspecte de la mise au point du vaccin –deux mois d’essais cliniques sur les humains. Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’exhorter la Russie à suivre ses directives…
Annoncer un vaccin sans protocole de validation internationale achevé, c’est marcher sur des œufs. Mais passer au tamis du doute l’annonce d’un traitement révolutionnaire, c’est aussi prendre le risque d’une omelette médiatique trop pimentée. Surtout si le vaccinateur autoproclamé n’est pas un happy few de la communauté occidentale. Nourri de son contexte local et de ses tentations idéologiques, chacun se positionne entre le principe de précaution –« on ne sait jamais, ça pourrait être dangereux » – et le principe de l’optimisme volontariste –« on ne sait jamais, ça pourrait marcher ».
Poutine l’homme de l’Est, Rajoelina l’homme du Sud et Raoult l’Occidental trop provincial : même combat ? Comme l’Afrique avait largement exprimé son intérêt pour l’hydroxychloroquine « marseillaise » ou l’artemisia « malgache », des États africains pourraient déjà faire partie de la vingtaine de pays ayant précommandé le vaccin poutinien.
« Russafrique »
Il y a quelques jours, par exemple, la secrétaire administrative en chef de la santé du Kenya évoquait un probable dialogue avec les Russes à ce sujet, précisant tout de même devoir travailler pour s’« assurer que le vaccin est sûr avant de l’utiliser ». Une marque d’intérêt qui doit réjouir l’ancien colonel Poutine du KGB, architecte d’une « Russafrique » tout à la fois nourrie de guerre froide et vierge de toute colonisation.
Depuis l’ambitieux sommet Russie-Afrique d’octobre dernier à Sotchi, le maître du Kremlin affiche son intention de jouer un rôle de premier plan au sud du Sahara et au Maghreb. Soudan, République centrafricaine, Algérie, Égypte, Libye, RDC, Érythrée, Madagascar, Angola, Mozambique, Zimbabwe, Guinée ou Guinée-Bissau : si la reconquête de l’Afrique par la Russie était censée s’appuyer sur le commerce de ressources africaines – diamants, or, pétrole ou uranium– et sur le savoir-faire sécuritaire russe – vente d’armes, expertises militaires ou mercenaires –, la production pharmaceutique pourrait bien inspirer un nouveau pas de ce tango russo-africain.
En Guinée, des membres du Front national pour la défense de la Constitution ont saisi le président de la commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, afin de dénoncer des « manquements » de la Guinée en matière institutionnelle
Cette plainte, déposée par trois opposants et un syndicaliste, dénonce notamment une « falsification » de la nouvelle Constitution, dont le contenu aurait été changé entre le référendum et la promulgation du texte.
L’opposant Bah Oury, un des signataires de cette plainte, veut dénoncer, auprès de la Cédéao, un « changement anticonstitutionnel ». « La Guinée a procédé à un changement référendaire le 22 mars en proposant un texte qui par la suite a été changé au profit d’un autre texte de la Cour constitutionnelle de la République de Guinée qui a considéré comme étant la Constitution du pays alors que ce texte n’a jamais fait l’objet d’une approbation quelconque par le peuple de Guinée. Au point de vue juridique, c’est un manquement grave. Donc, la ‘’falsification de la Constitution’’ nous amène à constater aujourd’hui que la Guinée se trouve dans le cas d’un vide constitutionnel. Nous ne nous faisons aucune illusion, mais il bon d’acter juridiquement que la Guinée est en porte-à-faux par rapport aux dispositions du protocole additionnel concernant la bonne gouvernance et la démocratie que l’État guinéen a ratifiées et qui concerne principalement les textes fondateurs de la Cédéao ».
Au point de vue juridique, c’est un manquement grave.
Bah Oury, Front national pour la défense de la Constitution
Si le RHDP estime aujourd’hui que la Constitution permet au chef de l’État d’être candidat à la présidentielle, certains de ses cadres n’ont pas toujours tenu le même discours.
L‘opposition estime que sa candidature est « illégale », mais pour Alassane Ouattara, il n’y a aucun doute : la Constitution promulguée en novembre 2016 l’autorise à briguer deux mandats supplémentaires à partir de 2020, donc à se représenter en octobre prochain. Les stratèges du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) expliquent notamment que le texte consacre un nouvel ordre juridique.
À ceux qui argumentent que l’article 183 – qui stipule que « la législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution » – maintient la limitation de deux mandats consécutifs, ils répondent qu’il s’agit d’une lecture erronée.
Pour les opposants à une nouvelle candidature du chef de l’État, cela signifie que la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels doit s’appliquer. Et que la promulgation de la Constitution de 2016 n’est pas synonyme de « remise des compteurs à zéro » sur ce point. Au contraire, ceux qui estiment qu’Alassane Ouattara peut briguer un nouveau mandat considère que le changement de loi fondamentale en 2016 lui en donne le droit.
Pourtant, certains cadres du parti au pouvoir n’ont pas toujours tenu le même discours, notamment au moment de l’adoption de cette Constitution. À cette époque, le chef de l’État ne laissait planer à l’époque aucun doute sur sa volonté de se retirer à la fin de son deuxième mandat et plusieurs membres du camp présidentiel prirent eux les devants pour « rassurer » l’opinion publique.
Sansan Kambilé
Fin 2016, le ministre de la Justice, Sansan Kambilé, se présente devant les parlementaires, à l’Assemblée nationale, accompagné du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, et de Jeannot Ahoussou Kouadio, en charge du dialogue politique et des relations avec les institutions. Les débats s’étendent de 10 h à 19 h.
La question de la limitation des mandats est évoquée par plusieurs députés, notamment du PDCI. Certains expriment leur inquiétude et proposent un amendement qui stipulerait que le président en exercice au moment de l’adoption de la nouvelle Constitution soit interdit de se représenter.
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UN SIMPLE ARGUMENT POUR FAIRE PASSER LE TEXTE
Le ministre de la Justice s’y oppose, pour ne pas personnaliser le texte, mais se veut rassurant. « Le président de la République a toujours dit qu’il ne sera pas candidat en 2020. C’est un homme de parole », explique-t-il, avant d’ajouter : « Je pourrais vous démontrer comment il lui sera impossible de l’être. Tous les pays où les chefs d’État ont entendu se maintenir au pouvoir ont fait sauter le verrou avant les élections, pas après. »
Contacté par Jeune Afrique, Sansan Kambilé n’a pas souhaité s’exprimer. Un de ses proches précise que « ces propos ont été tenus dans un contexte particulier, après plusieurs heures de débats », et qu’il s’agissait « d’un simple argument pour faire passer le texte ».
Bruno Koné
Lorsqu’il s’exprime sur le sujet en juin 2016, Bruno Koné est ministre de la Communication, de l’Économie et de la Poste, et porte-parole du gouvernement. Il assure alors qu’Alassane Ouattara n’a pas l’intention de toucher à la limitation des mandats. « La nouvelle Constitution indiquera que le président est élu au suffrage universel pour 5 ans et rééligible une fois. Le chef de l’État a décidé de clarifier le jeu pour éviter toute interprétation. Il a déjà fait deux mandats, il n’a pas de raison de s’appliquer à lui-même la nouvelle Constitution », déclare-t-il.
Joint par JA, il explique aujourd’hui ne s’être « jamais prononcé sur l’aspect juridique de cette candidature ». « J’avais seulement exprimé un avis résultant de ma compréhension politique et de l’état d’esprit du président. Et si j’ai dit qu’il ne s’appliquerait pas cette Constitution, ça veut bien dire qu’il a le droit de le faire », précise-t-il.
Ibrahim Cissé Bacongo
Architecte du projet constitutionnel, Ibrahim Cissé Bacongo avait lui pris une position plus tranchée. En novembre 2016, il est invité sur le plateau d’Africa 24. « Cette Constitution donne-t-elle la possibilité à Alassane Ouattara de faire un 3e mandat ? », lui demande le journaliste Babylas Boton. « Non », répond celui qui est alors conseiller juridique d’ADO, évoquant le fameux article 183.
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QUE VALENT MA MAIN ET MON CŒUR FACE À LA MAIN ET LE CŒUR DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ?
Le journaliste le relance : « Pouvez-vous dire la main sur le coeur que le président Ouattara ne se représentera pas en 2020 ? » Réponse de Cissé Bacongo : « Que valent ma main et mon cœur face à la main et le cœur du président de la République ? Il a pris toute la classe politique internationale à témoin de sa volonté de ne pas de présenter en 2020. L’article 183 de la nouvelle Constitution cristallise cette position. »
Il n’a pas donné suite à nos sollicitations, mais il était revenu sur ces propos, fin juillet, dans un post Facebook, expliquant qu’il s’agissait « ni plus, ni moins qu’un avis susceptible d’avis contraires ».
Chanteur condamné au Nigéria
Nigeria: un chanteur condamné à mort par un tribunal islamique
Au Nigeria, un tribunal islamique de Kano, dans le nord du pays a condamné à mort un musicien, un jeune artiste accusé de blasphème contre le prophète. Il faut dire que les États du nord du Nigeria appliquent, depuis le début des années 2000, une version stricte de la charia, la loi islamique. C'est la seconde fois qu'une peine de mort est prononcée pour blasphème.
Yahaya Aminu Sharif, jeune artiste de 22 ans, est accusé d’avoir insulté le prophète Mohamed dans une chanson, qui a été diffusée sur les réseaux sociaux en mars. La chanson avait soulevé une levée de boucliers à Kano, mégalopole du Nord. Des habitants en colère avaient incendié le domicile familial du jeune artiste avant de manifester devant le poste de police islamique, estimant que les autorités locales ne faisaient pas leur travail pour préserver la sharia.
Incompréhension
Yahaya Aminu Sharif a été interpellé et traduit ce lundi 11 août devant le tribunal islamique de Kano. Lors de son audition, qui s'est déroulé à huis clos, l'artiste a plaidé coupable. La sentence est tombée dans la foulée, comme un couperet : condamnation à mort; le musicien devrait être pendu. Il peut encore faire appel de cette décision.
À peine prononcé, ce jugement a rassuré les manifestants à Kano, qui estiment que cette condamnation a valeur d'exemple. À l'inverse, sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes expriment leur incompréhension concernant l'application stricte de la sharia au moment où les autorités réintègrent près de 600 membres de Boko Haram qui se sont repentis.
« VIP en prison » (4/4) – Condamné pour vingt ans après le putsch manqué de 2015 et inculpé dans l’affaire Sankara, l’ex-conseiller de Blaise Compaoré ne s’avoue pas vaincu. À la Maca, il reçoit beaucoup et préparerait ses mémoires.
Général un jour, général toujours. Ses nombreux visiteurs l’affirment tous : même emprisonné, Gilbert Diendéré suit de très près la situation sécuritaire de son pays. Vêtu d’une simple paire de jeans, en bras de chemise, l’ancien conseiller de Blaise Compaoré, âgé aujourd’hui de 60 ans, ne rate pas une occasion de commenter les événements qui endeuillent le Burkina Faso depuis déjà trop longtemps.
« Il n’hésite pas à évoquer les solutions techniques pour organiser la lutte contre le terrorisme », confie par exemple l’analyste politique Siaka Coulibaly, qui lui a rendu visite fin 2019, au lendemain du verdict de son procès pour le putsch manqué de septembre 2015.
Vingt ans de prison ferme
Après dix-neuf mois de débats aussi longs que houleux, suspendus à plusieurs reprises, les juges du tribunal militaire de Ouagadougou s’étaient finalement montrés plus cléments que leurs collègues du parquet, qui avaient requis la prison à vie pour l’ancien chef d’état-major particulier de la présidence.
Celui qui a été considéré comme « l’instigateur principal du coup d’État » dans le réquisitoire de Pascaline Zoungrana, la procureure militaire, a écopé de vingt ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’État et meurtre, pendant que son principal complice, le général Djibril Bassolé a été condamné à une peine de dix ans, « pour l’avoir aidé ».
Après avoir pris la tête du coup de force perpétré le 16 septembre 2015 par des éléments de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP) contre le régime de transition dirigé alors par Michel Kafando et le lieutenant-colonel Isaac Zida, Gilbert Diendéré avait dirigé l’éphémère Conseil national de la Démocratie (CND).
Mais il avait fini par céder sous la pression de la rue, de l’armée et de la communauté internationale réunies, rendant le pouvoir au bout d’une semaine et mettant ainsi un terme à ce qui reste encore dans les mémoires comme « le coup d’État le plus bête du monde ».
Plutôt détendu… et très demandé
Bientôt cinq ans après l’irruption des bérets rouge du RSP dans la salle du conseil des ministres du palais de Kosyam, les deux principaux instigateurs du putsch ont connu des fortunes bien diverses.
L’état de santé de Djibril Bassolé, atteint d’un cancer, s’est fortement dégradé, au point que les autorités burkinabè l’ont autorisé en début d’année à partir se faire soigner à l’hôpital Foch de Suresnes, dans la région parisienne, où il poursuit toujours sa convalescence.
Malgré son incarcération à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), à Ouagadougou, Gilbert Diendéré, lui, semble être en parfaite santé. « Il continue de faire du sport tous les jours », témoigne son avocat, Mathieu Somé.
Installé dans le quartier VIP spécialement aménagé pour lui, il dispose de deux pièces dont une chambre climatisée et équipée d’une télévision. Quant à ses repas, c’est sa famille qui s’en occupe, son fils Ismaël ou son frère Hyppolite se chargeant de les lui apporter chaque jour.
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IL AURAIT DES RELATIONS RÉGULIÈRES, PAR PERSONNES INTERPOSÉES, AVEC LE POUVOIR EN PLACE.
« J’ai été surpris de le voir accepter son sort avec autant de facilité. Il ne se plaint pas de ses conditions de détention. Il a même l’air plutôt détendu », constate Siaka Coulibaly.
Le général semble aussi beaucoup courtisé. Il reçoit en tous cas de nombreuses personnalités, du cardinal Philippe Ouédraogo aux ambassadeurs de France ou des États-Unis, en passant par Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et candidat de l’ex-parti de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle de novembre prochain.
Selon certaines sources, il aurait également des échanges réguliers, par personnes interposées, avec les autorités actuelles du pays.
Liberté de parole
Quand il n’entretient pas son physique ou son carnet d’adresses, Gilbert Diendéré lit, « tout ce qui lui tombe sous la main », insiste son défenseur. Livres, journaux… Il s’intéresse beaucoup aux questions sécuritaires qui touche la sous-région, et notamment son pays.
« Il estime que les responsables de la dissolution du RSP ont cassé un maillon essentiel du système sécuritaire burkinabè. Selon lui, si les autorités politiques et militaires montraient davantage d’engagement, les résultats seraient bien meilleurs », rapporte Siaka Coulibaly.
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IL RECONNAÎT « AVOIR TISSÉ DES LIENS »AVEC CERTAINS TERRORISTES
Depuis qu’il est en prison, l’ancien chef des services de renseignement a retrouvé une certaine liberté de parole. D’après ses visiteurs, il nie tout pacte de non-agression conclu avec les groupes terroristes mais reconnaît « avoir tissé des liens » lors de différentes médiations ou d’opérations de libérations d’otages occidentaux.
Il avoue également s’être rendu plusieurs fois dans le désert malien, « pour y rencontrer certains jihadistes », notamment Mokhtar Belmokhtar, qui l’aurait personnellement assuré en 2009 de sa « reconnaissance envers les autorités burkinabè » pour leur accueil des expulsés algériens de Folembray en 1994.
Le spectre de l’affaire Sankara
Sur cette question et sur beaucoup d’autres choses, Gilbert Diendéré développera peut-être ses vues dans ses mémoires… Il serait en train de commencer à les rédiger. L’occasion pour le général de donner sa version des faits survenus en septembre 2015, alors que ses avocats ont fait appel du jugement.
Il pourrait également s’y expliquer sur l’assassinat en 1990 de Boukary Dabo, étudiant en médecine et militant à l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB). Une affaire dans laquelle il devait être convoqué, avant que le parquet général ne lui envoie un procès-verbal de non-comparution en juillet.
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LE GÉNÉRAL EST INCULPÉ POUR ASSASSINAT ET RECEL DE CADAVRE.
Le général Diendéré n’en a pourtant pas terminé avec les ennuis judiciaires. Il doit en effet répondre de ses actes dans une affaire longtemps restée tabou au pays des hommes intègres : la mort de Thomas Sankara.
Les conclusions de l’enquête judiciaire, relancée sous la transition et désormais terminée, ont abouti à l’inculpation de Gilbert Diendéré pour assassinat et recel de cadavre.
S’il n’a pas encore été jugé dans ce dossier, il est déjà entré dans l’histoire judiciaire du Burkina Faso. « Dans un pays qui a connu quatre putschs, c’est la première fois qu’un acte de justice est rendu dans une affaire de lutte pour le pouvoir d’État », note le politologue Siaka Coulibaly. Une sorte de « jurisprudence » Diendéré qui viendrait couronner ses imprudences passées durant trois décennies de vie publique.