Témoignages

 

Kiye2019

Hebdomadaire de l’aumônerie des jeunes de la paroisse de Dyou : Rendez-vous du Père Vincent KIYE avec les jeunes de la paroisse, n°43 du 16/12/2019

 « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11 2–11)

 Bien aimés dans le Seigneur,

Recevez nos salutations depuis la paroisse de Dyou au Mali

« Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » C’est la question qui traverse notre existence chaque fois que nous sommes confrontés à des multiples problèmes existentiels. Nous attendons voir l’intervention du Messie Fils de l’Homme, notre Sauveur. Où est-il réellement ? Est-il déjà venu ou pas encore ? Et ben, le Messie est déjà à l’œuvre. Il est présent dans les actes de bonté, de charité et surtout dans la gratuité de la fraternité. Dans l’excellence humaine des hommes de tout temps. “Où sont amour et vérité, Dieu est présent”.  Le Christ est présent dans la guérison d’un membre de notre famille, dans la solution à ce problème que tu avais autrefois et qui aujourd’hui se dit au passé. Le Christ est présent dans ce souffle de vie qu’il nous accorde jour après jour, dans les efforts de paix que des hommes et des femmes font à travers le monde au risque de leur vie. Jésus est présent  dans notre monde à travers tous ces hommes et ces femmes de bonne volonté, ces missionnaires qui avec des moyens de bord travaillent à ce que le Règne de Dieu se dise et soit compréhensible au quotidien.

Oui chers frères et sœurs, il nous charge jour après jour d’être ces canaux à travers lesquels il se rend présent au monde. Le Messie est présent et naît partout où le bien, partout où l’amour est possible. Tel est le sens de la réponse de Jésus aux disciples de Jean Baptiste : “Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, les éclopés marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts se réveillent et les pauvres entendent une bonne nouvelle.

Nous comprenons ici que Jésus fut au cœur de la mission pour laquelle il était venu dans le monde. Témoigner de l’amour du Père aux hommes à travers des actes de bonté de toute sorte, suffisant de faire comprendre aux disciples de Jean l’excellence humaine de Jésus. Force est de comprendre ici que les actes de bonté traduisent mieux la présence du Messie parmi nous.

Oui chers frères et sœurs en Christ, nous l’attendons nous aussi comme les disciples de Jean-Baptiste ; nous attendons voir se lever son jour. Par cette réponse donné aux disciples de Jean-Baptiste, Jésus nous révèle qu’il est présent dans chacune de nos bonnes actions. Chaque fois que nous témoignons d’un peu d’amour envers notre prochain, c’est déjà Noël. Chaque fois que nous parlons bien de notre prochain, de notre confrère, de notre consœur ; chaque fois que nous accueillons un étranger, chaque fois que nous rendons visite à un malade, chaque fois que nous nous approchons d’une âme triste et abattue pour la consolons, c’est déjà Noël. Chaque fois que nous pardonnons à notre frère ou à notre sœur, c’est déjà noël. Jésus est présent.

Joyeux noël et heureuses fêtes de fin d’année.

Le Seigneur soit avec vous!

 ✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Mafr, aumônier des jeunes de la paroisse de Dyou/Mali

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L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou / Spécial Noël : Rendez-vous du Père Vincent KIYE avec les jeunes de la paroisse, n°44. 

Bien aimés dans le Seigneur,

Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou au Mali !

« Que sera donc cet enfant ? » (Lc 1, 66)

Notre commentaire de ce lundi 23 décembre, un jour juste, avant la veillée de Noël, porte en grande partie, sur le récit de la naissance de Jean6Baptiste, le Précurseur. Comme nous pouvons le remarquer, après les annonces et la visitation, s’ouvre sous nos yeux, de la foi surtout, la page des récits des naissances : celle du Précurseur, Jean-Baptiste d’abord et celle du Sauveur après. Deux naissances mystérieuses dès les premiers instants de leur conception jusqu’à la naissance proprement dite. Celle de Jean le Baptiste sera couronnée lorsqu’il fallait le nommer « Jean » le huitième jour. D’où l’étonnement des gens: Que sera donc cet enfant ?

Bien aimés dans le Seigneur, il est certes vrai que nous sommes habitués avec les nominations dans la vie courante. Cela n’empêche qu’à un moment donné de l’histoire, nous soyons nous aussi, étonnés par telle ou telle nomination, surtout lorsqu’elle dépasse notre entendement. Il en fut de même avec les contemporains de Jean le Baptiste. Ils étaient lents à comprendre que ce fut l’œuvre même de Dieu, qui a voulu détacher parmi les hommes, un Précurseur à son Fils, Jean le Baptiste, investi d’une mission noble : celle de préparer la venue du Messie. Et lorsque le plan de Dieu doit entrer dans l’histoire des hommes, c’est toujours accompagné des moments d’incompréhension et d’une absurdité dont Dieu seul maîtrise l’enjeu. N’ayez pas peur de ceux et celles qui se trompent croyant avoir été investis pour contrer le plan merveilleux de Dieu. « Le vent qui soulève les grains de Pollin leurs permettent d’aller pousser ailleurs », dira le sage.

Oui chers frères et sœurs dans le Christ,

Revenant sur ce récit de la naissance de Jean-Baptiste et anticipant celle du Fils de la promesse de demain soir, un point retient notre attention et nous voulons attirer votre attention là-dessus. C’est qu’à l’exemple de Jean-Baptiste le Précurseur et de Jésus le Messie, nous avons-nous aussi, reçu chacun dans le cadre qui est le sien, la mission de Précurseur et de Messie dans notre vie, pour préparer la vie de nos frères et sœurs et la sauver par la qualité de notre engagement. Conduisons ces missions à leurs achèvements. N’aie pas peur de te savoir précurseur et Messie de tes frères et sœurs. Ce que Dieu a voulu de toi dans sa préscience divine pour sa gloire, ne peut guère, être perceptible par les hommes aux regards multiples et pluriels. Dieu seul le conduira à sa perfection quel qu’en soit le cas. Confie-toi toujours à la grâce de Dieu pour sa plus grande gloire.

Oui, bien-aimé dans le Seigneur, la mission du Précurseur et celle du Messie n’ont pas été chemin facile. Tous deux ont payé de leur vie jusqu’au martyre. Cependant, leurs sacrifices n’ont pas été vains.

Puisse ce temps de noël qui s’ouvre, marque pour chacun de nous, un tournant décisif et soit pour nous une véritable instance de prise de conscience de la double mission dont nous sommes investis, celle de précurseur et celle de Messie vis-à-vis de nos frères et sœurs, pour préparer le chemin au renouveau de notre monde et pour le sauver par la qualité de notre humanité laquelle est appelée à devenir à l’exemple du Christ, le lieu du dévoilement messianique.

Le Seigneur soit avec vous !

Le Seigneur soit avec vous !

 ✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Mafr,

aumônier des jeunes de la paroisse de Dyou/Mali

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Un an après la béatification des martyrs d’Algérie, le diocèse d’Oran dans l’espérance|Vatican News

 

Le 8 décembre 2018, en la solennité de l’Immaculée Conception, un événement historique se déroulait en Algérie: la béatification de Mgr Pierre Claverie et de 18 autres religieux chrétiens tués dans les années 1990. Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, revient sur les conséquences de ce qui fut à ses yeux un «moment de grâce».

La messe de béatification de ces 19  martyrs d’Algérie, célébrée à Oran, ville de l’évêque assassiné, reste dans les mémoires. Plus d’un millier de fidèles étaient alors rassemblés sous un ciel d’azur, au sanctuaire Notre-Dame de Santa Cruz, sur les hauteurs de cette cité portuaire ouverte sur la Méditerranée.

Pour Mgr Jean-Paul Vesco, dominicain, évêque d’Oran depuis le 1er décembre 2012, le premier fruit de cette béatification lui en fait est simultané: il s’agit simplement du fait «d’avoir pu vivre» cette extraordinaire cérémonie. «Avoir posé des mots, des gestes, avoir pu le faire avec les autorités du pays…», l’évêque d’Oran mesure que ce «moment de grâce» marque l’accomplissement d’un défi que l’on avait certainement qualifié d’irréalisable, au vu des paramètres sécuritaires, logistiques, politiques.

À plus long-terme, les fruits sont encore «difficile à voir», mais Mgr Vesco est certain qu’ils sont déjà dans les cœurs.… Lire la suite et écouter l’entretien avec Mgr JeanPaul Vesco, réalisé par Adélaïde Patrignani: Un an après la béatification des martyrs d’Algérie, le diocèse d’Oran dans l’espérance – Vatican News, Adelaïde Patrignani, 11.12.19.

Togo – Ronke-Amoni Ogunsulire : « La SFI entend apporter son expertise
au Plan national de développement »

| Par - à Lomé
Ronke-Amoni Ogunsulire

La Société financière renforce sa présence en Afrique avec l’ouverture d’une représentation permanente en Angola, au Bénin et au Togo. Dans ce dernier pays, l’institution de la Banque mondiale souhaite apporter son expertise pour atteindre l’objectif de 65 % d’investissements privés pour le Plan national de développement.

 

La Société financière internationale (SFI), branche privée du Groupe de la Banque mondiale, a inauguré fin octobre une représentation permanente à Lomé.

L’ouverture d’un bureau au Togo marque un rapprochement entre Lomé et la SFI, qui veut s’y impliquer davantage avec les entreprises du secteur privé.

Pour Ronke-Amoni Ogunsulire, responsable des bureaux régionaux au Togo, Bénin, Burkina Faso, Ghana et Niger, en fonction depuis Accra, le « Togo est un pays important dans la stratégie de la SFI en Afrique ».

JA : La Société financière internationale a ouvert fin octobre un bureau à Lomé. Pourquoi le choix du Togo, et maintenant ?

Ronke-Amoni Ogunsulire : L’ouverture de notre bureau au Togo vient en même temps que celle de nos locaux au Bénin (à Cotonou) et en Angola (à Luanda). À l’évidence, la SFI accroît sa présence en Afrique. C’est logique quand on sait que l’Afrique est au cœur des priorités de notre institution.

Le Togo est un pays important dans la stratégie de la SFI en Afrique. Nous voulons donc y renforcer notre présence. Cela dit, le marché togolais n’est pas nouveau pour la SFI.

Au cours de la dernière décennie, la SFI a investi plus de 600 millions de dollars au Togo, dans les secteurs de l’énergie, des marchés financiers, de la production de ciment, la logistique et la santé.

Nous avons fourni également des services conseil dans ce pays, qui appuient notamment les efforts du gouvernement togolais pour améliorer l’environnement des affaires du pays.

Aujourd’hui, quel est le poids du secteur privé togolais ? Sur quels leviers souhaite agir la SFI ?

Le secteur privé au Togo est en croissance. Pour soutenir cette croissance, nous examinons un large éventail de secteurs, notamment l’accès des PME au financement, à l’énergie et à l’amélioration de l’environnement des affaires du pays.

En ce qui concerne l’accès au financement, comme d’autres pays africains, la plupart des entreprises ici sont des PME. C’est pourquoi la SFI soutient plusieurs banques de la place pour financer principalement les PME. La SFI a également lancé récemment un programme de conseil dénommé Local Champions Project, qui est destiné aux PME prometteuses afin de les amener à un niveau leur permettant de bénéficier d’investissements d’institutions telles que la SFI.

En outre, nous avons soutenu le gouvernement togolais à préparer une stratégie d’accès universel à l’énergie d’ici à 2030, qui fait principalement appel au secteur privé. Nous soutenons la mise en œuvre de cette stratégie pour ce qui est de la fourniture d’énergie solaire à travers notre programme Scaling Solar. Mais nous pourrions éventuellement intervenir sur d’autres types d’énergies.

Nos services conseils vont continuer à appuyer le gouvernement togolais

En ce qui concerne l’environnement des affaires, nous saluons les progrès réalisés par le Togo dans le rapport Doing Business 2020. Le Togo progresse en effet de 40 places dans la facilité de faire des affaires et se classe 97e mondial sur cet indice. Nos services conseils vont continuer à appuyer le gouvernement togolais afin de poursuivre ces réformes.

En d’autres termes, l’ouverture d’un bureau à Lomé est-elle liée à l’objectif de mobilisation de financement par le secteur privé pour le Plan national de développement ? Ou c’est un fait indépendant ?

Le plan de travail de la SFI tient toujours compte des priorités du gouvernement. Au Togo, les priorités du gouvernement sont clairement définies dans le Plan national de développement. Ce plan doit être financé à 65 % par des investissements privés. C’est là que la SFI entend apporter son expertise. Nous pensons qu’avoir un bureau au Togo peut aider à atteindre cet objectif d’implication du secteur privé dans le financement du PND.

À combien peut-on chiffrer le portefeuille de la SFI au Togo ? Quels sont les secteurs ou domaines d’intervention ? Lesquels retiendront le plus votre attention ?

Le portefeuille d’engagements actuel de la SFI au Togo s’élève à 330 millions de dollars, qui représentent des investissements dans les secteurs de l’énergie, les marchés financiers et la logistique.

La SFI a financé un prêt de 116 millions de dollars et a mobilisé 160 millions de dollars supplémentaires auprès d’un consortium de financiers, au bénéfice de Lomé Container Terminal, un investissement qui a notamment permis de créer des centaines emplois directs et de dynamiser les échanges commerciaux entre le Togo, le reste de la sous-région ouest-africaine et le monde entier.

LCT a désormais la capacité d’accueillir des navires plus grands et de nouvelle génération. Cette plus grande efficience contribue à réduire les coûts pour les importateurs. LCT contribue ainsi de manière importante à réaliser l‘ambition du gouvernement togolais de positionner le pays comme centre logistique de référence.

En 2010, nous avons également investi à hauteur de 20 % dans ContourGlobal pour installer une centrale électrique de 100 mégawatts pouvant passer du fuel lourd au gaz.

Enfin, la SFI a investi environ 30 millions de dollars dans plusieurs banques locales pour financer principalement les PME.

Burkina Faso – Christophe Joseph Marie Dabiré : « Notre pays demeure fréquentable »

| Par - à Ouagadougou
Dans son bureau, à Ouagadougou, le 2 décembre.

Alors que les groupes terroristes ont fait près de 630 victimes civiles et militaires depuis 2015 au Burkina Faso, le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré, conscient de l’ampleur du défi sécuritaire, se montre confiant pour l’avenir de son pays.

Le 2 décembre, au lendemain d’une attaque qui a fait quatorze morts dans un lieu de culte protestant dans l’est du pays, le Premier ministre burkinabè a rappelé l’importance de la cohésion nationale face à la menace jihadiste. Si Christophe Joseph Marie Dabiré, 71 ans, est conscient de l’ampleur du défi sécuritaire – les groupes terroristes ont fait près de 630 victimes civiles et militaires depuis 2015, et plus d’un demi-million de déplacés internes et de réfugiés –, il se montre confiant pour l’avenir de son pays.

Économiste modéré et homme politique averti, le chef de l’exécutif burkinabè, nommé en janvier, défend les projets mis en œuvre par son gouvernement dans le cadre du PNDES et assure préparer activement la prochaine échéance électorale, la présidentielle de 2020.

Jeune Afrique : Dix mois après votre prise de fonctions, quel bilan dressez-vous de l’action de votre gouvernement ?

Christophe Dabiré : Les Burkinabè attendaient que l’on annonce de grandes réformes et des actions d’envergure, mais ce gouvernement a été nommé dans un contexte difficile et ne peut faire abstraction de la situation sécuritaire qui est la nôtre, de l’effritement de la cohésion sociale et des freins au développement économique et social. Nous avons dû gérer le mouvement de grève dans la fonction publique tout en tentant de rétablir la paix et la sécurité dans le pays. Cela n’a pas été facile.

Le Burkina est devenu une zone refuge pour les jihadistes refoulés hors du Mali ou du Niger

D’aucuns diraient même que la situation s’est dégradée ces derniers mois…

Je le reconnais, même si la situation dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui n’est pas pire qu’ailleurs et s’explique par la montée en puissance des combattants du groupe État islamique dans notre région. Le terrorisme s’appuie sur des forces externes qui permettent aux combattants locaux de renforcer leurs compétences et leur entraînement et qui mettent à leur disposition une logistique nouvelle.

Les attaques de grande ampleur, comme celles qui ont été perpétrées récemment à Koutougou [24 morts le 19 août] et Indelimane [49 tués le 1er novembre], au Mali, sont le fait d’assaillants aguerris. C’est ce qui explique nos difficultés à les combattre et le harcèlement dont sont victimes nos forces de défense et de sécurité. Le Burkina est devenu une zone refuge pour les jihadistes refoulés hors du Mali ou du Niger par des opérations militaires.

L’armée burkinabè se trouve-t-elle démunie face à la menace ?

Nous sommes dans une dynamique de renforcement des capacités opérationnelles et de montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité, au sein du G5 Sahel notamment. Je considère qu’aujourd’hui nous apportons les réponses adaptées. Nous savons tous que la situation sécuritaire est difficile, mais nous nous battons, nous avons même commencé à remporter des victoires. Pérenniser ces acquis requiert cependant que la communauté internationale règle définitivement la question libyenne.

Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, fait-il partie de la solution à la crise ?

L’ancien président est un citoyen burkinabè. Il aime son pays et, ayant été au pouvoir pendant vingt-sept ans, il connaît la situation. S’il peut apporter une solution dans le contexte difficile qui est le nôtre, il devrait se manifester de façon claire. Nous avons lancé un appel aux volontaires. Si Blaise Compaoré est volontaire, qu’il le dise.

Le Burkina Faso est désormais entièrement déconseillé aux voyageurs, selon le ministère français des affaires étrangères.

Malgré ces restrictions, malgré ces interdictions, le Burkina demeure fréquentable

Les États-Unis et la France, partenaires du Burkina dans la lutte antiterroriste, ont récemment déconseillé la totalité du pays à leurs concitoyens. Qu’en pensez-vous ?

Je ne m’en inquiète pas. Le Burkina n’est pas le premier pays dans lequel ces mesures sont préconisées par les chancelleries occidentales. La diplomatie internationale joue sa partition. Nous avons, nous, le devoir de démontrer que la perception de la situation sécuritaire à l’étranger est biaisée. L’important, c’est ce que les Burkinabè pensent de leur pays. Car malgré ces restrictions, malgré ces interdictions, le Burkina demeure fréquentable. Vingt millions de Burkinabè n’ont pas tout d’un coup déménagé à cause de l’insécurité !

On répertorie tout de même 500 000 déplacés…

Et nous travaillons à faire en sorte qu’ils puissent rentrer chez eux. Ce ne sont pas des laissés-pour-compte. Nos concitoyens doivent surmonter la peur et la psychose causées par des groupuscules qui tirent dans les villages et attaquent les marchés.

Dans la province du Lorum, dans le nord du Burkina, les populations s’organisent pour chasser ces groupes armés. Cela change-t-il la donne ?

Oui, mais les groupes d’autodéfense qu’ont constitués les Kolgweogo ou les Dozos, par exemple, obéissent à leurs propres règles. Nous devons réfléchir à la manière d’encadrer ce type de mouvements pour éviter qu’ils occasionnent des dérapages et des affrontements intercommunautaires. Le président Roch Marc Christian Kaboré a insisté sur ce point. Une commission se penche actuellement sur les textes de loi pour encadrer le recrutement de volontaires [qui pourront être armés]. Comme l’a annoncé le chef de l’État au début du mois de novembre, ils viendront en soutien aux forces de défense et de sécurité.

La force Barkhane en action (ici à Kidal, en août).

L’opinion publique a le sentiment que Paris se rend complice de certaines exactions

On assiste en parallèle à la montée d’un sentiment antifrançais. Comment l’expliquez-vous ?

Je comprends fort aisément que ce sentiment soit présent au sein de l’opinion publique, qui n’est pas toujours informé de l’état de notre coopération avec Paris. Mais les rapports entre nos deux pays sont excellents. En dépit du fait qu’elle conseille à ses ressortissants de ne pas se rendre au Burkina Faso, la France nous apporte une aide budgétaire, elle injecte des sommes colossales pour financer des projets de développement. Elle poursuit également sa coopération militaire.

L’opinion publique a le sentiment que Paris se rend, d’une manière ou d’une autre, complice de certaines exactions. On se dit qu’il n’est pas possible que la France, avec la puissance de feu qui est la sienne, soit présente dans nos pays et que les massacres continuent. Laissez-moi vous dire qu’elle est là dans le cadre d’accords clairs et qu’elle n’intervient qu’à notre demande. Je peux vous assurer que nous travaillons en étroite intelligence avec elle, comme nous le faisons avec les États-Unis d’ailleurs.

Faut-il, selon vous, négocier avec les groupes armés ?

Mais négocier avec qui et comment ? Nous faisons face à de plus en plus d’attaques non revendiquées, dont nous essayons d’identifier les auteurs. Est-ce Aqmi ? Est-ce Ansar Eddine ? Est-ce telle ou telle katiba ? Nous ne le savons pas, même si nous disposons d’informations précises sur les déplacements de certains de ces groupes.

Considérez-vous aujourd’hui que l’attaque de Boungou, dans laquelle 40 personnes ont été tuées au début du mois de novembre, marque un tournant comme l’a été le massacre de Yirgou, qui a fait plus de 50 morts en janvier dernier ?

Ce qui s’est passé à Yirgou ne doit pas se répéter ailleurs, et nous y travaillons. Ce que veulent les terroristes, c’est semer la terreur au sein des populations pour amener à un soulèvement, c’est créer le chaos en attaquant les marchés et en tuant les employés locaux des mines, comme à Boungou. Ils veulent désorganiser l’économie en s’en prenant aux mines, et toutes les grandes villes sont des cibles potentielles. Maintenant, y a-t-il eu un tournant dans la lutte contre le terrorisme ? Non. Nous avons déjà un dispositif de riposte.

À moins d’un an de la prochaine présidentielle, beaucoup d’incertitudes planent sur la tenue de ce scrutin…

Les différents partis ont élaboré une feuille de route au sortir du dialogue politique. Nous œuvrons avec les partenaires pour respecter l’échéance électorale. Nous voulons dans la mesure du possible que le scrutin se déroule sur l’ensemble du territoire.

En matière de politique intérieure, c’est vous qui, en tant que Premier ministre, êtes chargé de la mise en œuvre du Plan national de développement économique (PNDES). Quel bilan en dressez-vous ?

Nous voulons que les Burkinabè constatent et apprécient l’action du chef de l’État. Nous avons déjà lancé de très nombreux projets, dont ceux des hôpitaux universitaires de Manga et de Ziniaré, de l’université Ouaga II ou encore du port sec de Bobo-Dioulasso, en cours de construction. Le Fonds saoudien de développement va bientôt finaliser l’accord pour le financement de la route Tougan-Ouahigouya, et nous allons ensuite démarrer la construction de la route Kaya-Djibo-Dori.

Nous tentons également de répondre à la fronde sociale. Nous avons été très clairs avec les partenaires sociaux : mon gouvernement mettra en œuvre les protocoles d’accord déjà signés, mais il n’y aura pas de nouveaux engagements tant que la remise à plat des salaires ne sera pas effective. Nous allons vers une trêve pour permettre à notre pays de lutter contre le terrorisme.

Quel est aujourd’hui votre état d’esprit ?

Les Burkinabè sont critiques, très politiques aussi, et cela s’explique par notre histoire récente. Mais je suis serein et j’ai confiance en l’avenir. Nous avons tous intérêt à préserver ce pays, même l’opposition le reconnaît. Et le dialogue politique engagé par le chef de l’État démontre que nous avons tous envie de regarder dans la même direction. Seules les options politiques diffèrent quant à la manière de parvenir au résultat.

Rosine Sori-Coulibaly, une ex-ministre burkinabè
pour consolider la paix en Guinée-Bissau

| Par
Madame Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI, Ministre de l’Economie et des Finances, Burkina Faso, is paying a courtesy visit to the Executive Secretary of the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization, on Monday, 5 December 2016.Date	5 décembre 2016, 09:11Source	Courtesy visit by Burkin FasoAuteur	The Official CTBTO Photostream

Proche de Salif Diallo, le défunt président de l'Assemblée nationale, l'ancienne ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et du Développement a la lourde tâche de diriger le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau.

Pendant trois ans, de janvier 2016 à janvier 2019, elle aura été une personnalité influente du gouvernement burkinabè. Alors qu’elle était chargée de l’Économie, des Finances et du Développement, c’est sous son autorité que le Plan national de développement économique et social (PNDES), cher au président Roch Marc Christian Kaboré, a été élaboré et en partie mis en œuvre.

Retour dans le système onusien

Cette proche de Salif Diallo – le président de l’Assemblée nationale, décédé en 2017 – est parvenue à redynamiser l’économie nationale grâce à un meilleur recouvrement des recettes. Elle a aussi essuyé de vives critiques quant à sa gestion des fonds communs du ministère.

Finalement évincée en début d’année, cette femme connue pour sa rigueur et son franc-parler a été nommée, en juillet, représentante spéciale des Nations unies pour la Guinée-Bissau et chef du Bureau intégré pour la consolidation de la paix dans ce même pays.

À 61 ans, elle retrouve un système onusien dont elle connaît parfaitement les rouages : pendant plus de vingt ans, elle y a occupé divers postes (en Mauritanie, au Burundi…). Elle a également été représentante du Pnud au Togo et au Bénin.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)