Témoignages

 


Père Philippe ANTOINE

1926 - - 2017


Philippe est né à Paris le 20 octobre 1926, et il a toujours été très discret sur son enfance et sa famille. Tout ce que l'on sait, c'est que son père était joaillier, ou plus précisément qu'il possédait et dirigeait une petite fabrique de bijoux. Il n'avait qu'un seul frère, jumeau, auquel il était très attaché et qui est décédé à l'âge de sept ans. Il a commencé ses études secondaires chez les Dominicains à saint Charles de Juvisy-sur-Orge pour les continuer au collège Stanislas à Paris. Après avoir passé le baccalauréat, il fait des études de droit et obtient le doctorat. Puis il rentre à l'école de la France d'Outre-Mer.

A la sortie de celle-ci, il commence une carrière d'administrateur au Cameroun où il est nommé chef de subdivision de Batouri pour devenir ensuite 1er adjoint de la région d'Edéa. Travailleur et consciencieux, il devient rapidement Directeur de l'information au Cameroun et enfin chargé de Mission à la présidence du Conseil. Sa carrière est interrompue par le décès de son père.

En effet, il donne alors sa démission pour prendre sa succession à la tête de sa fabrique de joaillerie. Ne craignant pas sa peine, il mène bien son affaire qui prospère et se développe ainsi qu'en témoigne Mgr Ramondot qui le connaît bien et le suit au point de vue spirituel depuis le collège Stanislas. En effet, parallèlement à sa vie professionnelle, Philippe poursuit une vie spirituelle qui s'approfondit peu à peu et qui le pousse à envisager la vie sacerdotale.

L'idée de la vie religieuse le préoccupe depuis longtemps. Même au Cameroun, parfois, il éprouvait le besoin de se lever la nuit pour réciter des psaumes en souvenir de ses premiers maîtres Dominicains. Lors d'un retour en congé en France, il a même songé à la vie monastique, mais son besoin de vie active l'a retenu.

Depuis son retour en France pour prendre la succession de son père, il se trouve pris entre ces deux options : Continuer son activité professionnelle de joaillier pour faire survivre son entreprise et sauvegarder les emplois qui font vivre ses employés ou continuer sur la voie du sacerdoce auquel il se sent de plus en plus appelé. Dans cette direction, il se sent aussi de plus en plus appelé par l'Afrique qu'il a connue au Cameroun et qu'il a aimée. Pris entre les deux, il décide de faire 3 années de philosophie et de théologie chez les Sulpiciens à Issy les Moulineaux ce qui lui permet, avec l'accord de son directeur spirituel de continuer à répondre à ses activités professionnelles qui exigeaient sa présence à Paris. Il avait auparavant mis sa société en gérance, et celle-ci continuait à vivre sous la direction du chef d'atelier.

En 1967, il se décide à s'engager définitivement sur la voie du sacerdoce, et quand il a annoncé à Mgr Ramondot qu'il voulait entreprendre des démarches pour se préparer à se faire missionnaire, Monseigneur lui répond : "Je m'y attendais" et il l'oriente chez nous. Philippe liquide son entreprise de joaillerie et commence son année spirituelle à Gap en septembre 1967. Il a alors 39 ans. Après son année spirituelle il part à Totteridge pour terminer sa théologie, pour faire son serment de missionnaire d 'Afrique le 2 février 1970 et être ordonné prêtre le 27 juin de la même année. Sa première nomination est pour le Mali qu'il avait demandé car il veut se consacrer au problème musulman. Il est nommé au diocèse de Ségou.

Commence alors pour Philippe une période de 14 années où il va pouvoir réaliser ce qu'il avait envisagé pour sa vie de prêtre missionnaire d'Afrique. Naturellement, il commence par passer 6 mois à Faladjè, le centre de langue, pour apprendre le Bambara. Il a alors 44 ans et se mettre à apprendre une nouvelle langue à cet âge lui est pénible. Il y fait aussi sa première expérience de vie et de prière communautaire, et il ne cache pas qu'il n'y trouve pas le partage qu'il avait espéré entre confrères. Il rejoint ensuite la paroisse de Ségou, est nommé à Kolongotomo en 1975 et fait un bref séjour à Markala avant d'être nommé en France pour études en 1984.

Ces 14 années passées dans le diocèse de Ségou sont pour lui l'occasion de vivre autre chose que ce qu'il avait vécu autrefois comme administrateur au Cameroun. Il le dit lui-même : " j'ai ressenti beaucoup plus profondément qu'il y a 20 ans la rupture avec des possibilités d'agir à l'intérieur de l'Église de Dieu. Un environnement qui n'est pas celui de l'administrateur. " Et il ressent la différence entre le service qui est allié à la puissance et le service à la manière du jeudi Saint qu'il veut réaliser aujourd'hui dans sa vie. " Vie simple et frugale, vie proche des gens. Tendance à vivre en ascète, note le régional de l'époque, à vivre en paysan bambara avec son champ d'arachides ou de riz." Mais aussi, il garde de son passé, et il en est conscient, le goût d'un certain pouvoir et la tendance à imposer ses idées dans la communauté.

Tout cela ne pouvait être qu'occasion de crises avec ses confrères et son Évêque, et comme Philippe avait plusieurs fois fait remarquer l'absence de juridiction ecclésiastique au Mali, son Évêque, avec l'accord du régional lui demande d'aller en France, faire un recyclage canonique pour mettre en place cette juridiction. C'est donc un peu contraint et forcé qu'il revient en France en septembre 1984 pour 1 année d'études canoniques.

Philippe part alors résider à la paroisse St Sulpice pour ce recyclage en droit canon, mais très rapidement, l'épiscopat malien le propose pour un poste de professeur de droit canon à Koumi au Burkina Faso. Assez réticent, il répond positivement à cette proposition, mais demande à faire une deuxième année à Paris pour obtenir sa licence. Ce n'est donc qu'en octobre 86 qu'il rejoint Koumi, tout en restant inscrit dans le presbytérat de Ségou au Mali.

Il partage son temps alors entre sa vie de professeur à Koumi, sa vie de vicaire judiciaire pour le diocèse de Ségou et la prédication d'un certain nombre de retraites. En juillet 1990, il rentre en France pour un congé normal et en profite pour présenter sa thèse de droit canonique. A son retour en Afrique, il est appelé à ajouter à son travail un va et vient entre les séminaires de Koumi et celui de Samaya qui vient d'être fondé près de Bamako au Mali. En mai 1992, il est d'ailleurs nommé définitivement à ce séminaire.
En 2000, il quitte définitivement l'enseignement du droit canon au séminaire et est nommé vicaire à la paroisse cathédrale de Bamako, mais continue son travail de juge pour les questions juridiques de mariage et autres. Cela dure jusqu'en octobre 2002 date où après discussion avec le Provincial du Mali, il décide de quitter définitivement le Mali.

Il part alors en Algérie, dans le diocèse d'Oran, à l'essai pour un an. Il y reste jusqu'en 2006 et rentre alors définitivement en France et est nommé à Paris, à l'accueil de la rue Friant. Il a alors 80 ans. A côté de cet accueil à la rue Friant, il s'investit dans une pastorale de la confession dans différentes paroisses de Paris et une pastorale de contact en allant servir, plusieurs fois par semaine, des repas du soir à l'association de la mie de pain. Il accepte aussi, durant un certain temps d'assurer l'intérim pour la direction de la maison après le décès du responsable. Mais, peu à peu, sa santé se dégrade et en début 2017 il est nommé à la maison de retraite de Bry sur Marne où il y a tous les soins nécessaires. Il n'y reste pas longtemps.

Le 27 novembre, après une vie bien remplie et toute donnée au Seigneur, il rejoint la maison du Père.
Dans la lettre qu'elle a envoyée à l'occasion de ce décès, la présidente de l'Association des Amis des Pères Blancs résume bien ce qu'a été la vie de Philippe: " Après une longue vie missionnaire, il a trouvé le repos et est entré dans la paix et la joie de Dieu. J'aimais beaucoup le rencontrer rue Friant et admirais sa douceur, sa gentillesse, son humilité, son esprit de service, et je pense que nous pouvons rendre grâce pour sa vie si bien remplie au Cameroun, au Mali, en Algérie et en France ".

Jacques Delattre

Participation des Missionnaires d'Afrique et Sœurs de Notre-Dame d'Afrique
au rassemblement national
des Catholiques en Allemagne : ''Katholikentag''

Münster, du 09 au 13 mai 2018

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Missionnaires d'Afrique devant le stand

Du 9 au 13 mai 2018 a eu lieu le grand rassemblement des Catholiques à Münster, au nord de l'Allemagne. Plusieurs Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique et plusieurs Missionnaires d'Afrique y ont participé. Ensemble ils ont accueilli beaucoup de visiteurs dans leur stand commun. Quelques sœurs et confrères sont venus de Pologne pour y participer et pour enrichir visiblement notre internationalité et interculturalité.

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Avec des jeunes du Brésil

Nombreux étaient les visiteurs qui se sont arrêtés devant le stand pour une conversation personnelle, pour chercher des informations sur nos instituts missionnaires et sur l'Afrique. Parfois aussi attirés par le son des tam-tams, plusieurs personnes sont venues par curiosité ou bien par nostalgie d'un séjour dans un pays d'Afrique, ou bien parce que l'un ou l'autre a une connaissance parmi nos sœurs ou confrères.

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A plusieurs reprises, nous avons vécu la joie des retrouvailles. Perdus de vue après tant d'années, le stand a permis de se revoir, de se rencontrer et d'échanger.

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Les panneaux du stand

En plus de ces rencontres intéressantes et enrichissantes, le stand a transmis des messages sur nos priorités missionnaires et sur nos différents champs d'apostolat.

" Cherchez la paix par le dialogue interreligieux " :
l'exemple du Nord du Ghana


Mgr Richar Baawobr M.Afr conférencier à gauche sur l'estrade

Les organisateurs du rassemblement des Catholiques (" Katholikentag ") ont invité une délégation du Nord du Ghana. Ainsi notre confrère Mgr. Richard Baawobr, évêque de Wa, a pu venir à Münster. Lors d'une conférence sur le dialogue interculturel, il a partagé son expérience sur le dialogue islamo-chrétien. Ensemble avec Dr. Hazic Hussein Zakaria, Imam de la mosquée Quran de Tamale, ils ont donné des nombreux exemples sur le dialogue vécu au sein de la société au Nord du Ghana.

Lors de la conférence, deux experts et le public ont eu l'occasion de poser des questions aux conférenciers pour mieux comprendre le contexte et la pratique interreligieux. Les défis du dialogue se situent en particulier au niveau : des mariages mixtes, des écoles mixtes qui sont fréquentés par des élèves de différentes religions et la sensibilisation des leaders religieux à la base.

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Mgr Richard Baawobr M.Afr et la délégation du Nord du Ghana

Personnellement, j'ai retenu un message qui m'a profondément touché : Le Dieu d'amour a créé musulmans et chrétiens, non pas pour qu'ils luttent les uns contre les autres, mais pour qu'ils puissent apprendre à vivre ensemble et à s'engager ensemble pour plus de paix dans le monde.

Andreas Göpfert, MAFr

« Vous n’avez pas le droit
de faire une crevaison ! »

(PE n° 1091 – 2018/05)

Il y a à peine 2 semaines que je suis revenu d’un tour qui m’a mené au Niger et au Burkina Faso. Pendant près de 4 semaines, j’ai pu visiter près de 9 communautés en compagnie de Luc Kola, le provincial de la PAO. Je me suis alors rendu compte que les membres de notre équipe provinciale de la PAO font beaucoup de chemin et que le boulot ne manque pas. En effet, comme partout ailleurs, dans nos méga-provinces, les distances sont énormes. À la fin de mon séjour, j’ai eu l’occasion de partager avec tous les membres de l’équipe provinciale mes impressions du rapide survol de la partie est de la province. Les premiers mots que je leur ai alors adressés ont été : « Vous n’avez pas le droit de faire une crevaison ! »

Par ces quelques mots, je tenais simplement à leur dire que l’on a besoin d’eux et que l’on apprécie grandement leur travail, mais qu’il est évident que leur charge est lourde et qu’ils doivent prendre soin d’eux- mêmes. Savoir se donner la chance et le temps de refaire le plein, de refaire ses forces est essentiel et une façon concrète de s’aimer soi-même.

Comme nous le lisons dans le Lévitique 19,18 et en Mathieu 19,19 qui fait l’écho à ce même verset du Lévitique, l’amour de soi est lié à l’amour du prochain : « Aimer son prochain comme soi-même ». Donc, pour paraphraser ce verset célèbre je dirais : « Prends soin de ton prochain comme tu prends soin de toi-même ! » Et qui est mon prochain ? La parabole du bon samaritain mais dans cette édition du Petit Écho de mai 2018 nous insistons que, parmi tous les prochains que nous avons, il nous faut porter une attention particulière envers nos jeunes confrères.

Comment s’y prendre ? C’est la question à laquelle nos confrères Jean Lamonde et Olivier Soma répondent en nous donnant nombre d’exemples concrets basés sur leurs expériences personnelles. En bref, ils nous rappellent, tous deux, l’importance de l’hospitalité à l’arrivée d’un nouveau confrère, de savoir prendre le temps de l’écouter, de se parler, de communiquer, bref de s’encourager et de donner au nouveau venu l’espace voulu pour qu’il prenne son envol et, bien sûr, un lieu où il fait bon atterrir, où il fait bon revenir aux moments des repas, de la prière commune et à la fin du jour sachant que l’on pourra se retrouver en communauté pour causer et non pas se retrouver seul dans sa chambre.

En bref, il s’agit d’être heureux dans notre vie missionnaire. Lors de mes études en Inde, j’ai eu l’occasion d’explorer quelque peu ce thème de la joie de vivre. Une joie de vivre qui fait référence au fait d’être intègre et de sentir en soi un bien-être. De mes études, je retiens entre autres un article écrit par deux Salésiens de Don Bosco, les Pères Jose Parappully et Joe Mannath : “Religious and Priestly Formation and Emotional Health”. Ils font mention de trois éléments essentiels sur lesquels toute personne doit veiller afin de maintenir un niveau de satisfaction dans sa vie, quelque soit son âge ou son statut. Ces trois éléments sont le besoin d’être en relation, d’être autonome et d’être compétent ou créatif.

Le premier point, nous rappelle l’importance de communiquer, de s’exprimer, d’écouter. Quant à la communication, nul doute que l’apprentissage de la langue joue un grand rôle. Cet aspect relationnel peut aussi se comprendre comme étant spirituel faisant alors référence à notre relation à Dieu. Pour l’autonomie, il ne s’agit non pas de faire ce que je veux sous l’impulsion du moment mais, tout en étant ancré à mon idéal missionnaire, d’avoir l’opportunité de prendre des décisions, de pouvoir choisir, de pouvoir planifier avec les autres, par exemple, le programme pastoral du mois. Quant à la compétence, il va de soi que nos nombreuses années d’études nous ont remplis de connaissances diverses, mais il importe aussi de développer l’habileté de les communiquer, de les mettre en pratique s’il y a lieu. Donc, accompagner nos jeunes confrères consiste entre autres à s’assurer de leur offrir un contexte leur permettant de nourrir ces trois éléments.

Nul doute qu’en leur offrant des responsabilités, des défis, donc en leur faisant confiance tout en étant présent, on saura leur offrir un milieu propice pour être bien. Certes les défis pastoraux ne manquent pas. Freddy Kyombo nous en fait d’ailleurs part dans son article de ce mois. Il parle du besoin de se laisser interroger par la multiplication des Églises indépendantes tout en sachant reconnaître la vitalité de nos propres paroisses.

Bien entendu, il est important que l’on regarde tous dans la même direction, c’est-à-dire avoir à cœur de regarder le Christ, d’être à son écoute et discerner ensemble la teneur de nos engagements pastoraux. Bref, tel que mentionné dans nos Actes capitulaires de 2016 : « Que tous les membres de la communauté veillent à témoigner les uns envers les autres d’une vie spirituelle personnelle et communautaire pour un enrichissement mutuel » (p. 44). Et comme le dit si bien Luc Kola : « Pas de prière, pas d’accompagnement, droit dans le mur ! » Oui, le mission- naire est avant tout un homme de prière.

Nous avons un exemple de cet enrichissement mutuel dans la vie de nombreux confrères qui ont su tout donner. L’exemple de notre premier Frère ougandais, Léon Lwanga, dont la vie nous est brièvement partagée dans ce numéro du Petit Écho, en est un de plus qui ne manque pas de nous inspirer. Que cette même ardeur qui a habité le Frère Léon, une ardeur que lui a communiquée Mgr Livinhac, puisse aussi nous envahir toujours plus. L’ardeur de découvrir toujours davantage le Christ et d’être ses témoins.

En laissant ce feu de l’ardeur nous envahir, ce feu de l’Esprit, souhaitons que l’on puisse alors éviter toute forme de crevaison et unir  nos forces en communauté de trois avec celle de l’Esprit pour avancer en 4 x 4, chaussé de bons pneus, sur la route de la mission du Christ.

Bonne route à tous !

Martin Grenier,
Assistant général

France: Voile à l’Unef : l’auteure du portrait
de Maryam Pougetoux réagit
au déferlement de critiques (Franceinfo)

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[…] Depuis la publication de son article, le 1er juin, par le New York Times, Aida Alami, journaliste freelance, croule sous les mentions sur les réseaux sociaux. […]

L’objet du courroux : un portrait (en anglais) de Maryam Pougetoux, présidente de l’Unef [Union nationale des étudiatns de France, ndlr] à l’université Paris 4, une jeune femme musulmane, critiquée jusqu’au sein du gouvernement pour le port de son voile, jugé par certains incompatible avec ses activités dans le syndicat classé à gauche. Dans cet article, intitulé « L’étudiante qui fait fulminer les laïques de France » (« The college student who has France’s secularists fulminating »), Aida Alami cite notamment un tweet de Laurent Bouvet, cofondateur du mouvement Printemps républicain et membre du Conseil des sages de la laïcité, interrogé dans l’article et qui avait marqué le début de la polémique.[…]

Après la publication de l’article, Laurent Bouvet a posté sur Facebook une critique du travail d’Aida Alami, ajoutant notamment des guillemets ironiques à sa fonction de journaliste. Mais il est loin d’être le seul critique de cet article. Une simple recherche dans les mentions de la journaliste sur Twitter permet de se faire une idée. La journaliste est prise à partie et se retrouve mêlée à d’interminables débats enflammés sur le port du voile ; sa déontologie est remise en cause, ses compétences, ses connaissances de la France… Interrogée par franceinfo, la journaliste, qui vit au Maroc, estime que ces réactions « révèlent les crispations de la société française ».

Franceinfo : Quel était le sens de votre démarche en réalisant le portrait de Maryam Pougetoux ?

Aida Alami : Maryam Pougetoux est un symbole du fait que les gens n’arrivent pas à s’écouter et à s’entendre. Personne ne semble s’être dit que c’est une post-ado qui a 19 ans et n’a réfléchi aux conséquences des attaques qu’elle a subies. Mon article est un portrait de cette jeune étudiante, contrairement à beaucoup d’autres articles qui ont été faits sur ce sujet. Ce qui a dérangé avec mon article, c’est que je l’ai humanisée. [« Maryam Pougetoux est une cible étrange pour les gardiens de l’identité française, pour les islamophobes et les gens totalement racistes, dans le sens où elle est profondément française et tolérante sur le plan religieux », écrit-elle notamment dans le texte publié par le New York Times.]

Le but était de montrer comment quelqu’un d’aussi jeune se retrouve dans une telle situation, à cristalliser autant d’oppositions et de problèmes sociétaux, et comment elle réagit à tout ça. Mon article cite le rapporteur de l’Observatoire de la laïcité en France, qui explique ce que signifie la laïcité. C’est une très belle valeur, qui est censée permettre aux gens de vivre ensemble et non les diviser. La laïcité, ce n’est pas imposer la non-religion. [… Lire la suite: Voile à l’Unef : l’auteure du portrait de Maryam Pougetoux dans le « New York Times » réagit au déferlement de critiques,  Franceinfo, 06/06/18]

Joies et ses peines de curé de paroisse rurale
au Togo (La Croix Africa)

Père Blaise Denakpo/ crédit: Charles Ayetan

Le père Blaise Denakpo, est curé de la paroisse Saint Antoine-de-Padoue de Gapé – Centre, dans le diocèse de Lomé. Il confie à la Croix Africa ses joies et ses peines de curé de paroisse rurale.

Dimanche 27 mai, à Gapé-Centre, à près de soixante kilomètres de la capitale togolaise, le père Blaise Denakpo, curé de la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue vérifie, comme à l’accoutumée, que tout est prêt pour la messe.

Dans cette paroisse rurale où la majorité des fidèles est très pauvre, la pastorale doit s’adapter aux réalités du terrain.

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Chaque semaine, ce curé parcourt des dizaines de kilomètres de pistes rurales pour visiter les communautés de son territoire paroissial. « Il est très difficile de réunir les moyens financiers et matériels pour les besoins de la paroisse, notamment pour la construction et la gestion des infrastructures, explique-t-il. Souvent, je suis obligé de faire plusieurs voyages pour aller ramasser avec mon pick-up du sable amassé à sept, voire dix kilomètres pour les travaux de réfection ».

Résister à la multiplication des églises évangéliques

Mais le curé n’en oublie pas pour autant les exercices spirituels pour renforcer la foi de ses fidèles. « Notre curé travaille beaucoup au renforcement de la pastorale des malades », témoigne Luc Djessou. Ce fidèle de la paroisse de Gapé précise que les vendredis, divers exercices spirituels et célébrations sont organisés.

Un autre défi qui se pose à ce curé de campagne est de résister à la multiplication des Églises évangéliques qui séduisent de nombreux catholiques en leur promettant des miracles pour fuir la pauvreté et les problèmes de la vie.

« Il y a de nombreuses églises à Gapé », soupire le père Denakpo qui met souvent en garde ses paroissiens : « Ne vous laissez pas mystifier par certaines prédications basées sur le mensonge, la duperie et la recherche du gain facile ».

15 ans d’expérience en zone rurale

Le père Blaise Denakpo, 55 ans, ordonné depuis 1999 est passionné par sa vie de prêtre. « C’est ce que je désirais du fond de mon cœur depuis mes 14 ans », avoue-t-il. Mais son parcours a été parsemé d’embûches. « J’étais un grand maladif et très timide. C’est grâce à la Légion de Marie et à mes stages de séminariste que j’ai vaincu ma timidité », confie-t-il.

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Depuis plus de quinze ans, le père Denakpo enrichit son expérience pastorale en milieu rural. Il a d’abord servi comme vicaire à la paroisse Saint-Jean-Apôtre de Tsévié, de 2001 à 2005, puis comme curé à la paroisse Sainte-Famille d’Agbélouvé (2005-2012), avant de rejoindre Gapé. « Ma mission en milieu est faite de joies et de croix ; mais je persévère, car c’est la sainteté que je vise », explique-t-il.

Source: « Père Blaise Denakpo : les « joies » et « croix » d’un curé de campagne togolais », Charles Ayetan (à Gapé-centre), La Croix-Africa, 27/05/18

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)