Témoignages

 

 Il y a peu de temps, nous avions publié sur ce site une lettre de Théophile qui racontait son retour au Burkina après un long temps de formation. Il s'est de nouveau manifesté et voici le texte de sa lettre. Il est devenu l'économe du séminaire de philosophie à Ouagadougou.

 

      Bonjour,

Theo Dabilgou 
Je vais bien et apprends à m’approprier des tâches de ma nouvelle fonction d’économe  du grand séminaire national Saint Pierre - Saint Paul à Ouagadougou. Depuis le 1er septembre, je suis officiellement nommé  dans cette maison de formation des séminaristes futurs prêtres. Le déménagement m’a pris  du temps  et explique en partie mon silence. Aussi la connexion internet est affreuse ici mais on fait avec en attendant l’amélioration du réseau  avec la fibre optique.

Au sujet du séminaire : les séminaristes viennent des 15 diocèses du Burkina Faso. C’est le cycle de philosophie pour 3 ans qui commence après la propédeutique qui a eu lieu l’année dernière au séminaire saint Iréné dans la région de Koupela. Ils sont au nombre de 245 (en moyenne 16 séminaristes par diocèse) pour la rentrée 2017-2018, tous vivant en internat. Ce cycle de philosophie dure 3 ans et est sanctionné par  la licence en philosophie. Les candidats qui continuent leur idéal sacerdotal font, au bout des 3 ans la prise de soutane. Ensuite chaque promotion est divisée en 2 et envoyée dans 2 grands séminaires nationaux pour la partie théologique de leur cheminement.

Le rythme de la maison est ponctué de cours magistraux (philosophie,latin… ) de prières ( offices, messes, chapelet, adoration, méditations personnelle, accompagnement spirituel) du sport (football, marche, volley ball, basket ball, des arts martiaux) du travail manuel (  élevage-jardinage-coiffure, dessin, décoration, électricité, archives, reliure) Restauration ( propreté réfectoire, préparation de mets spéciaux….) sonorisation-télévision, maintenance informatiques, cultures –loisir (théâtres, danses, …) bibliothèques (enregistrement de livres, distribution de livres et manuels..). Le gros du budget est dévoré par la restauration et la santé des séminaristes.

Votre contribution de toute nature (assistance techniques, humaine, financière…..) pour la réussite les différentes activités  est la bienvenue.  

Nous sommes 29 formateurs : 16 laïcs et 13 prêtres résidents.

En ce qui me concerne; j’ai la responsabilité de :

La gestion matérielle de la maison : finances, recouvrement des contributions des diocèses, la recherche de parrainage pour la formation des séminaristes démunis, la couverture de la santé des séminaristes et des formateurs, l’entretien de la maison qui fait plus de 12 hectares, la restauration quotidiennes des séminaristes,

La gestion du personnel: au nombre de 13, les employés  nous sont un grand service: 1 lingère, 3 gardiens de nuit 2 gardiens du  jour, 1 chauffeur pour les courses 1 secrétaire 1 bibliothécaire, 1 bouvier, 1garçon de ménage, 2 aide- cuisiniers pour l’équipe des formateurs.

 Les semaines liturgiques  pour les offices et messes. A l’extérieur je suis sollicité comme les autres prêtres à célébrer des messes tous les weekends pour les paroisses et communautés.

Nos projets immédiats et urgents :

 La climatisation de15 bureaux et chambres: en effet il est intenable  dans les bureaux à certaine périodes de la journée. Le travail n’est donc pas  efficace à des températures élevées. Personnellement, je tiens difficilement et cherche de tout cœur à climatiser mes pièces, autrement  je risque de passer des journées à l’hôpital. Depuis hier la température a baissé (18-25°) et devrait être ainsi jusqu’en fin janvier après suivra la période chaude.

1 château d’eau de boissons et de jardinage. Avec l’effectif élevé de séminaristes notre château d‘eau actuel avec ses 17m3 se révèle petit. Il nous faut dans l’urgence  un autre de 30 -40m3 et haut de 20m pour servir tout le séminaire surtout les bâtiments à niveau.

 Ordinateurs pour équipement de la salle informatique du séminaire : en effet les étudiants de la première année n’ont pas tous des notions en informatique et cela handicape leur recherches. Nous recherchons impérativement des équipements informatiques (ordinateurs, unités centrales, écrans….) Nous disposons des salles qui pourront être aménagés à cet effet.

1 Car de  12-48 places. En effet les manifestations extérieures au séminaire nécessitent des déplacements  qui occasionnent des frais  énormes. Un mini car de 30 à 40 places nous serait d’un grand secours et déduirait de manière significative les  dépenses liées aux déplacements.

Des kits ou trousseaux  de clefs- tourne vis – testeurs pour la mécanique  et le dépannage en électricité-plomberie. Certains étudiants ont une formation professionnelle mais le séminaire ne dispose pas d’outils à propos.

Du matériel sportif : ballons-filets –sifflets- degonfleur : « Mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain) dit-on. Les séminaristes et les formateurs font du sport 4 fois par semaine. Mais force est de constater qu’ils manquent d’équipement minimal dans bon nombre de disciplines : ballons de foot, basket, hand, des filets des jeux de maillot……….

Des livres et manuels de philosophie pour la bibliothèque qui est pratiquement vide. La bibliothèque est pauvre en manuels de philosophie  ainsi de dictionnaires. Nous recherchons à cet effet tout livre ou manuel de philosophie.

La formation continue des prêtres : C’est un véritable manque le cadre de formation continue des prêtres. Nous recherchons des financements pour leur permettre de s’abonner à certaines revues.

Honoraires de messe : Ils sont au compte goutte au séminaire. Nous sommes preneurs de tous gestes dans ce domaine.

Je trouve le temps de faire du sport avec les jeunes mais j’ai oublié que je suis moins jeune qu’eux. Mes 2 sorties au terrain de foot se sont soldées par 2 claquages de muscles de la cuisse droite. Je suis préoccupé actuellement de l’organisation de mon travail car  dit –on  une entreprise est pérenne s’il est bâtit sur 3 piliers : l’organisation-le savoir faire-la volonté.

La difficulté actuelle qui peut être aussi perçue comme un atout : je n’ai pas eu de passation de service car mon prédécesseur était déjà parti pour des études à Rome. Cependant, méthodiquement il a savamment archivé les dossiers et documents, ce qui me permet de me retrouver sans grande difficulté. Pour le reste, je découvre  dans l’exercice quotidien.

En ce qui concerne ma vie personnelle

Tous les samedis sont réservés  pour les activités de mon association Lagmtaaba, le courrier, les rencontres avec les amis et familles. Je termine à distance ma licence en coaching et en sociologie politique.

Comme vous le constatez, le début de l’année est bien mouvementé mais je reste convaincu  que je parviendrai à une organisation à la Théophile pour rester en contact avec vous. D’ores et déjà je puisse vous assurer de mes prières quotidiennes notamment la messe tous les matins à 6h30 (8 h 30) en France.

Autres nouvelles : la saison pluvieuse de 3 mois se termine en catastrophe pour les populations à 98% paysannes qui comptent sur la pluie pour récolter. Certaines régions sont sorties bredouilles de la saison. Quand nous étions plus jeunes dans les années 1982 il pleuvait du mois de mai à octobre. Aujourd’hui les pluies commencent en juillet et se terminent passablement en fin septembre. En tout cas une traversée difficile commence pour les populations. Les uns (les grands pollueurs de la planète)  réchauffent la planète et d’autres subissent les conséquences. Faut-il s’étonner dans ces conditions que des populations (jeunes) en désespoir de causse décident d’affronter la mort pour rallier la méditerranée ou les groupes extrémistes? Ils le feront tant que les décideurs, ceux qui tiennent la destinée des nations continueront à vivre dans les illusions des ballets diplomatiques des cop 20-21-22……..sans agir.     

Certes le séminaire prépare des futurs prêtres, mais c’est avant tout  des hommes de  valeur bien formés pour la société. Après la licence bon nombre se réoriente dans la vie civile et constituent l’élite du pays. Ce sont ces derniers qui occupent les ministères et défendent vaillamment les causes nobles telles l’émancipation des  femmes, la scolarisation des enfants, l’autonomie financière des pays pauvres. Grâce à eux les valeurs occidentales telles la liberté, le respect de la vie, la probité, se propagent à travers les réseaux sociaux et les opportunités de rencontres.  


N’hésitez pas à parrainer la formation d’un grand séminariste qui coûte 637 487  FCFA soit 973€ par année scolaires  (9 mois). C’est un investissement utile et durable au profit du bénéficiaire et de toute la société.

Merci de l’amitié. Hâte de vos  nouvelles.

Théophile

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Un Jésuite en terre d’Islam – Autobiographie (Compte-rendu)

Reille Jésuite en terre d'islam

Christian Reille

Un Jésuite en terre d’Islam – Autobiographie

Lessius 2017 – 230 pages – 22,50€

ISBN 978-2-87299-326-0

Nous sommes là devant un livre remarquable que toute personne, intéressée par l’Algérie ou le Maghreb, se doit de lire. Il s’agit d’une autobiographie ou témoignage de Christian Reille sur sa vie, déjà longue, au service des Algériens, musulmans pour la majorité.

Après une évocation de sa jeunesse et de ses racines, il nous parle de ses premières années chez les Jésuites et son souci d’une orientation vers le différent, vers les non-chrétiens avec lesquels il veut rechercher des relations conviviales. Pour lui, cette convivialité est une composante « intrinsèque » de sa relation à Dieu (p.40-45). Il arrivera à Constantine (Algérie) et commence son insertion comme professeur universitaire de physique. C’est ainsi qu’il peut mesurer les enjeux de la rencontre avec ce monde si différent. « On est à la fois sur le seuil et à l’intérieur ! » nous dit-il (p.60). Mais la convivialité est toujours là et « elle va déborder, bousculer les réticences religieuses » (p.147) Pour lui, « Cette transformation des différences culturelles ou religieuses en une vie conviviale enrichissante, était une des grandes œuvres à accomplir dans notre monde d’aujourd’hui. » (p.67)

Comment gérer ces différences religieuses ? Dans la rencontre avec les musulmans, il s’agissait d’abord de respecter « leur foi qui avait sa propre cohérence » (p.81). En plus, pour beaucoup d’entre eux, « Etre chrétien était étrange et incompréhensible » Néanmoins l’auteur prend soin de préciser : « Paradoxalement, j’ai ressenti une paix intérieure à vivre dans un contexte où se manifestait une telle incompréhension face à ma foi. »(p.142) Ensuite, par un approfondissement progressif, il va sentir qu’une grande richesse s’offre à l’Eglise, « celle de pouvoir contempler en dehors d’elle, sur ses frontières, un Christ qui prends corps comme la parole semée sur les routes de Galilée. » (p.151)

Puis viendra le jour, où Christian Reille devra laisser son poste d’enseignant pour devenir le responsable des jésuites en Algérie et au Maroc. Il laissera Constantine en 2002 pour se retrouver au centre de Ben Smen. C’était un centre spirituel, d’une certaine manière, dont l’objectif majeur n’était pas tant la propagation de la foi chrétienne mais plutôt la croissance humaine de l’individu (p.178). C’est aussi l’époque où l’auteur revient sur la gestion des différences religieuses. Il évoque alors, mais de manière trop brève, les sujets qui secouent la jeune Eglise de l’Algérie indépendante. Ainsi, il traite en seulement deux pages le sujet souvent épineux de « Prosélytisme ou écoute ? » (p.186-187). Comme toujours la conversion des musulmans n’est pas une de ses priorités mais il nous confie : « J’ai eu la grâce de connaître des Algériens et des Algériennes vivant leur foi chrétienne avec une paix intérieure et un grand respect de leur environnement. » (p.190)

En conclusion de sa longue expérience, Christian Reille affirme : « Je vois cette vie de Dieu en germe dans chaque homme que je rencontre » (p.207) Il y a pour lui une joie à reconnaître que Dieu est à l’œuvre. Mais il affirme également comme une profession de foi : « Le seul roc sur lequel je m’appuie, c’est bien le regard de Jésus qui habite les Evangiles et qui est toujours ouvert à ceux qui se trouvent sur son chemin » (p.214) La dimension missionnaire de son travail et de sa vie peut alors se résumer dans cette phrase : « Je me sens appelé à collaborer à la vie de Dieu qui se partage, à être un artisan de sa croissance dans le cœur de tous ceux qui consciemment ou non, accueillent la vie divine en eux. » (p.215)

Il ne faut donc pas chercher dans ce livre un traité exhaustif de la théologie missionnaire en pays musulman. L’auteur nous offre son témoignage d’une vie donnée à l’autre, au différent, à l’Algérien musulman. C’est un témoignage sur la force de l’amour et du respect de l’autre ; un amour qui devient chemin vers la rencontre de celui qui est tout Amour. Sachons recevoir et accepter ce témoignage.

Gilles Mathorel

Eloi Bamogo

Créhange ce 14 octobre 2017

 

Bien chers tous,

Pour ceux qui ne le savaient pas je suis en France depuis le 31 août, dans le diocèse de Metz où je suis envoyé par mon évêque en mission pastorale dans le cadre de la collaboration entre Eglises.

J’ai commencé par observer un petit temps de silence d’une part, pour me reposer un peu des fatigues des passations de services et des déménagements ; d’autre part pour me concentrer sur le lancement de ma nouvelle mission. Cette petite coupure avait pour but aussi de m’aider à couper avec ce que je faisais et d’aider ceux avec qui j’avais collaboré à se tourner rapidement vers ceux qui assument désormais les différentes charges que j’avais … Je crois que c’est chose désormais faite… 

Autrement tout se passe bien depuis mon arrivé en France.  J’ai d’abord passé 10 jours à Metz pour faire les formalités relatives à mon séjour et pour permettre aussi à la paroisse qui m’accueille d’apprêter mon logement. Ça y est ! j’y suis installé depuis samedi 9 septembre et le travail a commencé sans attendre. J’ai le statut de prêtre coopérateur et j’habite seul dans le presbytère de Créhange à 5 km de mon curé qui lui est à Faulquemont. Nous nous occupons à deux d’un ensemble de regroupements de paroisses soient au total 22 clochers. 

Nous sommes à 35 km de Metz dans une ancienne région minière devenue rurale. Les gens sont simples et accueillants… Nous allons de village en village pour dire la messe. En semaine chacun célèbre dans un des villages et le week-end chacun dit 3 messes (une samedi soir et 2 dimanche matin (9h30 et 11h00) mais chaque fois dans des villages différents.

Les laïcs s’occupent de l’aspect matériel et une grande partie de l’administration. Le travail est beaucoup plus relaxe qu’à Kaya mais pour ce premier mois, ça n’a pas été du repos à cause de l’installation et du lancement de l’année pastorale.  

Pour l’installation il me fallait équiper et meubler mon appartement (3 chambres, salon, cuisine, bureau). Du coup ça fait beaucoup d’appareils nouveaux et il faut lire les notices pour savoir comment les faire fonctionner : lave-linge, chaudière, cuisinière, micro-onde, cafetière… imprimante, scanner, Livebox ... Même pour les produits alimentaires, il faut lire les notices pour savoir comment les préparer ou comment les conserver...  En plus de cela, il faut faire le marché pour les condiments, faire sa cuisine, faire sa vaisselle, son ménage... Mine de rien ces petites choses qu’on n’est pas habitué à faire, même si elles ne fatiguent pas les méninges, nous prennent beaucoup de temps…

Je m’habitue tout doucement à cette nouvelle vie et me prépare pour affronter le froid qui s’installe à grands pas.  Cette région a la réputation d’avoir des Hivers particulièrement rude.

Je suis en mission pour 3 ans minimum et 6 ans maximum.

Bien à vous !

Eloi.

Abbé T. Eloi BAMOGO

Presbytère

6 rue de METZ

57690 CREHANGE / FRANCE

Tel : (0033) 7 85 52 32 99

       (0033) 3 87 94 37 85

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Mgr Claude Rault a été douze ans et demi évêque de Ghardaïa en Algérie, et a été remplacé par Mgr John McWillliam au mois de mai 2017. Dans le numéro de "Voix d'AFrique" de septembre 2017, un article à ce propos (lire la suite)

Dans le numéro de "Voix d'Afrique" de septembre 2017, cet article d'un migrant qui dit entre autres ceci : " je suis sûr que si c’est toi qui es là à défendre ma cause, à m’expliquer - dans ma langue que tu connais bien - comment on vit ici chez toi, ma condition de vie sera différente."

(lire la suite)

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)