Témoignages

 


Archives de la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs)


ALBUM de la CANONISATION
des 22 MARTYRS de L'OUGANDA
18 Octobre 1964

Canonisation
....Audience
.......Thanksgiving Mass
..........Triduum
............Réception
...............Oratorio

Tableau qui représentent les martyrs de l'Ouganda dans notre chapelle de la maison généralice à Rome

Canonisation

.

Decree posted at the Bronze Door of the Vatican, giving notice of the canonization of the Martyrs of Uganda
Décret affiché à la porte de Bronze du Vatican, annonçant la Canonisation des Martyrs de l'Ouganda

The Banner that was hung in front of St Peter's Basilica for 3 days. It was designed by German artist Siegfried Herborth.
La bannière qui fut suspendue devant la Basilique St Pierre durant 3 jours. Elle est l'oeuvre de Mr Siegfrid Herborth de Munich (Voir explication)
The two sides of the banner which was carried in St Peter's Basilica for the Canonisation Ceremony
Les deux côtés de la bannière qui a été portée dans la Basilique lors de la canonisation
The procession with the Banner
La procession d'entrée avec la bannière devant
Pope Paul VI is carried on the "Sedia Gestatoria"
at the beginning of the ceremony


The Pope and the people praying the Holy Spirit
Le Pape et l'assistance invoquant le St Esprit

During the proclamation of the canonisation, Archbishop Kiwanuka of Rubaga and Bishop Ddungu of Masaka are holding the book
Pendant la proclamation de la canonisation. Mgr Kiwanuka, archevêque de Rubaga et Mgr Ddungu, évêque de Masaka tiennent le livre
The Holy Father during the Mass
Le St-Père célèbre la messe
Communion with a golden straw
Communion avec un chalumeau en or
Miss Ira Bell Thompson, International Editor of the American Negro magazine "Ebony"
Postulators Gallery
Tribune de la Postulation

Suite/ More : Audience 19 Octobre 1964

Crédit photos © Archives Maison Généralice M.Afr. Rome
Les textes sont tirés de l'album

Vieillir ? (Petit Echo n°1090)


Appartenant depuis quelques temps à la catégorie des «seniors»,  je risque quelques réflexions… que je souhaite beaucoup plus larges que ce que je peux dire de la seule maison de retraite où je réside (Maison Lavigerie à Pau-Billère).

Il y a parmi les séniors deux groupes principaux : ceux qui acceptent de plain pied de se reconnaître comme «vieux» et ceux qui ne l’acceptent pas du tout. Et il y a un troisième groupe dont je parlerai plus loin.

Ceux qui se reconnaissent «vieux». Il est plus élégant, en français, de dire «sénior» car en Afrique, c’est un honneur d’être vieux : en général, la société nous reconnaît de la sagesse et nous respecte ; en Europe, c’est plutôt un signe de décrépitude. Et nous, Européens, nous le sentons bien. Même si nous évitons de le reconnaître, les maladies et la fatigue de l’âge nous le rappellent ! Oui, certains le reconnaissent simplement : nous avons eu notre temps de pleine vitalité, et maintenant, c’est ralenti, mais c’est toujours la vie qui continue et va vers son achèvement normal, comme pour toute créature vivante. Avec le risque d’être passif, de laisser faire sans assumer notre situation.

En tant que membre d’un Institut à vie commune (les Missionnaires d’Afrique), l’idéal serait de prolonger dans la vie fraternelle ce temps qui nous reste à vivre. Et c’est possible tant qu’il y a suffisamment de confrères pour s’occuper de ceux qui sont plus handicapés. Cela est possible dans certaines congrégations féminines, surtout si elles ont suffisamment d’infirmières parmi leurs membres.

Mais pour nous missionnaires qui n’avons pas beaucoup de maisons en Europe, ce n’est pas possible. La solution qui s’impose (au moins en France), c’est d’avoir recours à un EHPAD. Comme le dit son nom (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes), c’est un hôpital : l’objectif principal en est de nous procurer des soins valables. L’organisation officielle de ce système soulage les responsables de l’institut, tant sur le plan financier que sur le plan de l’organisation pratique de la maison : selon le degré de dépendance des «résidents», la maison peut arriver à avoir un nombre égal d’accompagnants. Même si ces accompagnants (du médecin et du directeur jusqu’au balayeur) sont bienveillants envers les vieux missionnaires, cet ensemble ne constitue pas une communauté, et nous sommes loin de l’idéal que nous espérions trouver pour terminer notre vie !

Ces réflexions sont à prolonger dans le sens des structures et dans le sens des personnes.

Dans le sens des structures : quand une congrégation fait appel à un EHPAD, le but ne peut pas être uniquement d’être débarrassée des soucis de l’organisation matérielle (médicale, financière…) : il faut mettre en place un véritable accompagnement sur le plan de la vie spirituelle, sans que cela soit en concurrence avec la direction «hospitalière». Cette double direction est parfois difficile à vivre car les intérêts sont très différents !

Dans le sens de l’aide aux personnes, il y a une réflexion à faire. Je n’ai  pas participé à une session pour le 4ème âge, mais la fréquentation que j’ai de nombreuses congrégations me porte à souligner quelques points.

Dans notre vie de missionnaires (c’est la même chose pour les religieux actifs/ les religieuses actives), il y a des événements personnels qui nous obligent à regarder les choses en face : c’est l’affaiblissement de notre corps, c’est un résultat d’analyse, c’est une alerte à la suite de la réflexion d’un confrère… Même si cela nous surprend, il ne faut pas tricher : «je suis en train de faire un passage, je baisse». Voilà où j’en suis, que cela me plaise ou non ! Il appartient à moi de regarder cette situation en face.

Certains ont de la peine à le reconnaître. C’est le 3ème groupe dont je parlais au début.  Ils s’accrochent à ce qu’ils ont fait ; et, à juste titre souvent, ils en sont fiers. Mais cela les amène à se mentir à eux-mêmes et à mentir aux autres. Celui qui refuse qu’on lui interdise de conduire une voiture car il devient un danger public, celui qui mélange les comptes qu’on lui a confiés pendant 50 ans de fidèle service, celui qui guidait bien le chant de la communauté, mais maintenant chante faux sans s’en rendre compte, etc… Ce n’est pas nécessairement de l’orgueil, c’est l’incapacité de se rendre compte de son état actuel alors qu’il croit et veut être utile «comme auparavant».

Quel que soit le groupe dans lequel nous nous trouvons (encore actif, vraiment diminué, ou diminué sans le reconnaître), nous sommes appelés à regarder Jésus. Dans la perspective de notre vie avec le Christ, cette dernière étape nous fait penser que Jésus n’a pas connu la vieillesse. Mais il vient la vivre en nous : nous lui permettons de la vivre avec tant d’hommes et de femmes, à travers nous. Comme Lui, nous sommes en solidarité avec tous ceux et celles qui en sont à cette période de vieillissement, de diminution. Nous avons ici l’occasion unique de partager notre vie avec le Christ, avec les pauvres, avec les diminués. Il faut nous préparer à entrer dans cette perspective.

Teilhard de Chardin voyait dans la souffrance l’approche de Jésus :

« À toutes ces heures sombres, donnez-moi, mon Dieu,
de comprendre que c’est vous
qui écartez douloureusement les fibres de mon être
pour pénétrer jusqu’aux moelles de ma substance
pour m’emporter en vous ».

Et Teilhard termine :

« Ce n’est pas assez que je meure en communiant,
Apprenez-moi à communier en mourant »

« Cela puisse-t-il être notre perspective, sans tricherie ! »

On trouvera ci-dessous ce texte complet de Teilhard sous le titre « La communion par les diminutions », extrait du Milieu Divin.

Jean Cauvin

La communion par les diminutions

Mon Dieu, Il m’était doux, au milieu de l’effort, de sentir qu’en me développant moi-même, j’ augmentais la prise que vous avez sur moi.Il m’était doux encore, sous la poussée intérieure de la vie ou parmi le jeu favorable des événements, de m’abandonner à votre Providence.

Faites qu’après avoir découvert la joie d’utiliser toute votre croissance pour vous faire ou  pour vous laisser grandir en moi, j’accède sans trouble à cette dernière phase de la communion au cours de laquelle je vous posséderai en diminuant en vous.

Après vous avoir aperçu comme celui qui est un «plus moi-même», faites – mon heure étant venue – que je vous reconnaisse sous les espèces de chaque puissance, étrangère ou ennemie, qui semblera vouloir me détruire ou me supplanter.

Lorsque sur mon corps (ou bien plus : sur mon esprit) commencera à marquer l’usure de l’âge, quand fondra sur moi du dehors ou naîtra en moi du dedans le mal qui amoindrit ou emporte ;
A la minute douloureuse où je prendrai tout à coup conscience que je suis malade ou que je deviens vieux, à ce moment dernier surtout, où je sentirai que je m’échappe à moi-même, absolument passif aux mains des grandes forces inconnues qui m’ont formé ;  à toutes ces heures sombres, donnez-moi, mon Dieu, de comprendre que c’est vous (pourvu que ma foi soit assez grande) qui écartez douloureusement les fibres de mon être pour pénétrer jusqu’aux moelles de ma substance pour m’emporter en vous.

Oui, plus au fond de ma chair le mal est incrusté et incurable, plus ce peut être vous que j’abrite, comme un principe aimant, actif,  d’épuration et de détachement.

Plus l’avenir s’ouvre devant moi comme une crevasse vertigineuse  ou un passage obscur, plus, si je m’y aventure sur votre parole, je puis avoir confiance de me perdre ou de m’ abîmer en vous, et d’être assimilé par votre Corps, Jésus.

Ô énergie de mon Seigneur ! Force irrésistible et vivante, parce que, de nous deux, vous êtes le plus fort infiniment, c’est  à vous que revient le rôle de me brûler dans l’union qui doit nous fondre ensemble.

Donnez-moi donc quelque chose de plus précieux encore  que la grâce pour laquelle vous prient tous vos fidèles.

Ce n’est pas assez que je meure en communiant.

Apprenez-moi à communier en mourant.

Teilhard de Chardin

Un étudiant burkinabè distingué
par les universités américaines

Mohamed Koanda lors de la remise de son prix aux Etats-Unis.
© Mohamed Koanda

Un étudiant burkinabè a été distingué aux Etats-Unis. Mohamed Koanda est sorti cette année major de sa promotion à l’université de Buffalo et l'Etat de New York lui a décerné le prix du chancelier pour l’excellence 2018. Sur les 600 000 étudiants que compte l'Etat de New York, 249 seulement ont reçu ce prix cette année et c’est une grande première pour un étudiant burkinabè. Cela lui a valu les félicitations du président Kaboré qui, dans un twitte, exprime : « Notre immense fierté ».

Quand son père, qui avait immigré quelques années plus tôt, l'a fait venir en 2011 aux Etats-Unis, il ne parlait pas un mot d'anglais. Après deux années au lycée, il a bénéficié d'une bourse pour l'université. Le voilà désormais diplômé, mais à 23 ans, Mohamed Koanda a le succès modeste.

« Ils ont beaucoup de programmes pour aider les élèves à partir à l’université. Si tu es un bon élève, tu étudies à l’école, ils vont faire tout de la meilleure manière pour t’aider à continuer tes études. Moi, j’ai eu de la chance. J’ai eu une chance formidable de pouvoir partir à l’université gratuitement. Tout a été payé par le gouvernement. Je pense qu’il y a beaucoup d’élèves qui sont plus intelligents que moi, mais le problème est qu’ils n’ont pas eu l’opportunité que j’ai gagnée ».

 

En juillet, il va faire un stage en Californie, 14 semaines dédiées à la création de sites web. Il veut ensuite chercher du travail, puis reprendre ses études. Un master en informatique : « Pour l’instant, j’aimerais être ingénieur créer des applications, des sites web ou bien des programmes pour aider les élèves à mieux partir à l’école, puis apprendre la technologie ».

Un jour, dit-il, il rentrera au Burkina Faso. Il ne sait juste pas quand. Ce sera en fonction des opportunités : « Je pars avec le vent ».

 

Félicitations à notre jeune compatriote Mohamed Koanda, Ingénieur en système informatique, classé major de sa promotion à l'université de Buffalo dans l'Etat de New-York. Je lui exprime notre immense fierté. RK

Aujourd’hui, il est arrivé à Paris ! Va-t-il conquérir le public parisien ?

Après, les prix de L’Intégration Africaine de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Félix-Houphouët-Boigny du Conseil de l’Entente et Paul Robson glané lors du dernier Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) (en février 2017), le film a eu un grand succès auprès du public au Festival du Film d’Angoulème en juillet 2017. (Voir la petite video de TV5MONDE).

apolline traore prixPuis en novembre 2017, «   le film rafle le Prix du Public au Festival World Cinéma Amsterdam. Au total quarante-six films documentaires, longs et courts métrages sont à l’affiche de cette 8ème édition de ce festival réservé exclusivement aux films d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du sud.

Ce festival décerne deux prix : Un Prix du Public obtenu grâce aux votes des cinéphiles et un Prix du jury. «Frontières» est un long-métrage, qui met en scène quatre femmes traversant l’Afrique de l’ouest du Sénégal au Nigeria en passant par le Mali, le Burkina Faso et le Bénin affrontant toutes sortes de difficultés.  » (D’après Diaspo24.info)

Conquis par le film, le public du ciné Rialto d’Amsterdam que l’on dit froid a applaudi à tout rompre à la fin de la projection de «Frontières».

« C’est un magnifique film. Il montre à la fois le combat quotidien des femmes africaines mais aussi l’espoir que ces femmes portent sur l’avenir du continent », s’est exclamée Maria Klein, une jeune amsterdamoise de 24 ans.

Ce film « Frontières » ne cesse de passer des frontières. Voici qu’il arrive en France : à Paris, à la place Saint Michel, et en Île de France.

affiche frontièresA l’entrée de la salle de « L’Espace Saint Michel », on nous à offert un document de présentation. La réalisatrice présente ainsi le film :

« Adjara, Emma et Sali se rendent à Lagos. Les 3 femmes se rencontrent dans un bus sur le trajet Bamako, Cotonou via Ouagadougou. Le voyage est un parcours de combattants. Elles subissent des pannes de voiture, affrontent des coupeurs de routes et sont témoins de scènes de vols de passagers. Mais leur pire cauchemar reste le franchissement des frontières où elles sont exposées à la corruption, aux violences faites aux femmes et au trafic. Pour s’en sortir elles devront se serrer les coudes et prendre soin les unes des autres. »

« J’ai décidé de faire ce film non seulement pour montrer les combats de la femme africaine mais surtout pour montrer que les choses peuvent changer. »

appoline traore« Je ne prétend pas changer le monde avec ce film. Mais si ce film engendre des débats, j’aurais atteint mon objectif ». Apolline Traoré, réalisatrice.

Une bonne illustration de cette citation de Simone Weil :

« Deux forces règnent sur l’univers : lumière et pesanteur. »

Film à voir sans tarder, pour ne pas le manquer ; mais aussi pour qu’il reste longtemps dans les salles françaises.

Paris, le 23 mai 2018
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

Père Yvon Elenga : «Dire que le christianisme est une religion occidentale, c’est ne pas reconnaître l’inventivité du christianisme africain» – La Croix Africa

 
Elenga
 

Extrait

La laïcité comme concept qui promeut la séparation entre les institutions républicaines et la religion peut-elle être transposée en Afrique ?

Père Elenga : La question de la laïcité ne se vit pas de la même manière dans les univers symboliques et institutionnels dans tous les pays. Quand on compare l’idée de la laïcité en Europe, aux USA et la manière dont les États africains la vivent, relativement à leur Constitution, il convient de considérer la différence des situations historiques et la vie des institutions.

Ce qui se vit en France et qui ne fait pas de la laïcité une institution mais plutôt une modalité du vivre-ensemble, ne peut être transposé de la même manière en Afrique. En Afrique, la question religieuse est parfois instrumentalisée dans des situations de conflit mais aussi dans la recherche d’une certaine stabilité sociale et politique.

Si l’on définit la laïcité comme modalité de vivre sans religion, on attaquerait la question de la liberté religieuse. La laïcité ne signifie pas absence de religion. Elle signifie la priorité à donner à l’appartenance à la cité ou à la nation au-delà des différences religieuses. Toute la dynamique qui doit structurer la vie sociale ne peut pas reposer sur l’appartenance identitaire à une religion.

Le cas de l’Afrique est illustratif dans la mesure où il y a un respect ou des égards particuliers vis-à-vis des associations ou communautés à identité religieuse qui fait qu’à un certain moment de la vie politique, on associe ces personnes. Si l’idée même d’une appartenance à la religion ne peut servir de prétexte pour une implication dans la vie sociale, comment comprendre alors qu’on fasse appel aux religions pour aider à la résolution des conflits ?

Lire l’article : Père Yvon Elenga : « Dire que le christianisme est une religion occidentale, c’est ne pas reconnaître l’inventivité du christianisme africain » , recueilli par Lucie Sarr, La Croix Africa, 17/05/18.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)