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Mali: nouveau bilan humain à la suite de la double attaque jihadiste du 10 janvier

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On en sait un peu plus sur la double attaque jihadiste du 10 janvier contre les Forces armées maliennes (FAMa) dans le centre du pays. Selon le nouveau bilan officiel, 14 militaires maliens ont perdu la vie et 31 terroristes ont été « neutralisés ». Côté armée régulière, c'est l'un des bilans les plus lourds depuis plusieurs mois.

Avec notre correspondant régional, Serge Daniel 

La première attaque jihadiste a eu lieu dans le centre du Mali, entre les localités de Dia et de Diafarabé. Elle a été suivie d’une seconde attaque, cette fois-ci un peu plus au sud, entre les villes de Koumara et Macina. 

Dans les deux cas, les assaillants sont arrivés sur les lieux en partie à motos. La technique de combat a été la même : pose de mines, suivie d’attaques armées. 

Un des plus lourds bilans pour l’armée régulière depuis plusieurs mois 

Ce jeudi 12 janvier, plusieurs bilans circulent : celui de l’armée malienne parle de 31 terroristes neutralisés, et de 14 morts dans les rangs des Forces armés maliennes. 

C’est l’un des bilans officiels les plus lourds côté armée régulière depuis plusieurs mois. Le communiqué de l’état-major général des armées précise que les soldats gouvernementaux ont vigoureusement réagi face aux terroristes. 

Sur place, des sources rapportent qu’il y a également eu des blessés lors des affrontements. Des témoins interrogés par RFI ont vu, surtout dans la zone où s’est déroulée la seconde attaque, des hélicoptères transporter au moins une quinzaine de militaires blessés.

► À lire aussi : Mali: plusieurs morts après une double attaque près de Bamako

Niger: le Syntramin reproche à la Cominak de ne pas avoir respecté ses engagements

 

Le Syntramin, Syndicat national des travailleurs des mines du Niger, a saisi, le 27 décembre, le tribunal du Travail de Niamey au sujet d’un litige avec la Cominak, la Compagnie minière d’Akouta, filiale du groupe français Orano. Le syndicat lui reproche de ne pas avoir respecté les termes du plan social négocié lors de la fermeture en mars 2021, de cette mine d’uranium située à Arlit, à 250 km d’Agadez.

Au cœur du mécontentement du Syntramin, il y a cet engagement pris par la Cominak de rétrocéder aux salariés intéressés, des logements que la mine avait construits pour son personnel. Autre contentieux : la prise en charge des frais de santé des mineurs.

« La Cominak a fait un second accord avec l'Etat du Niger pour rétrocéder les logements à l'Etat du Niger, assure Mounkaila Abbassa est le secrétaire général du bureau du Syntramin. Concernant le 2e point, il y a des agents qui sont dans des localités pas très proches de la capitale qui n'arrivent pas à bénéficier e ces soins là, mais aussi les agents, développent des pathologies assez graves qui ne sont pas totalement prises en charge. » 

Le Syntramin reproche également des licenciements abusifs ou encore un défaut de financement des reconversions professionnelles. Des griefs que ne comprend pas Mahamane Sani Abdoulay, directeur général de la Cominak. Il rappelle notamment que les logements du groupe ont été construits sur un terrain étatique et qu’une convention de transfert a été signée entre la Cominak et et l’Etat en 2020.

« Ce dossier est aujourd'hui entièrement géré par l'État. On interfère plus, mais on a un rôle de facilitateur à chaque fois qu'on est sollicité. Pour les mesures d'accompagnement, il y a une assurance santé sur 5 ans et en complément, nous avons l'Observatoire de la santé de la région d'Agadez qui assuré les consultations médicales post professionnel gratuites à tous les anciens mineurs du fait de leur activité. » 

Les deux parties ont été assignées à comparaître devant le président au Tribunal du Travail de Niamey, le 19 janvier. 

 

Alassane Ouattara invite Assimi Goïta pour une visite officielle en Côte d’Ivoire

Deux semaines avant la libération des 46 soldats ivoiriens détenus pendant six mois à Bamako, le chef de l’État ivoirien a téléphoné au président de la transition malienne pour lui proposer de venir à Abidjan.

Mis à jour le 10 janvier 2023 à 17:22
 
 
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Alassane Ouattara accueillant les 46 militaires ivoiriens à l’aéroport d’Abidjan, le 7 janvier. © Sia KAMBOU/AFP

 

L’invitation est lancée, reste à savoir si elle sera formalisée et surtout, honorée. Selon les informations de Jeune Afrique, le 24 décembre dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a joint par téléphone le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, pour lui proposer d’effectuer une visite officielle en Côte d’Ivoire. Ce dernier n’a effectué que peu de déplacements ou de visites officielles à l’étranger depuis son accession au pouvoir, en mai 2021.

À LIREAlassane Ouattara prône l’apaisement avec Assimi Goïta, après le retour de ses 46 soldats

Cette conversation a eu lieu deux jours après le déplacement à Bamako d’une délégation ivoirienne conduite par le ministre de la Défense – et frère du président -, Téné Birahima Ouattara, laquelle était composée notamment de plusieurs membres du Conseil national de sécurité (CNS) ivoirien.

Rétablissement de relations diplomatiques « normales »

Au terme de cette visite décisive dans la résolution de l’affaire des 46 soldats ivoiriens incarcérés pendant six mois au MaliAbidjan et Bamako avaient signé un mémorandum d’accord. Quelques jours plus tard s’ouvrait dans la capitale malienne le procès de ces militaires présentés par Abidjan comme étant en mission dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), mais considérés par les Maliens comme étant des mercenaires.

À LIRECôte d’Ivoire-Mali : cinq questions pour comprendre l’affaire des 46 soldats ivoiriens arrêtés

Préalablement à cet hypothétique déplacement du président de la transition malienne en Côte d’Ivoire, une délégation ivoirienne pourrait se rendre à Bamako dans le cadre d’une commission mixte Côte d’Ivoire-Mali afin de redéfinir des accords de coopération liant les deux pays et d’en signer de nouveaux. Pour l’heure, le ministère ivoirien des Affaires étrangères n’a pas été formellement sollicité pour un tel événement. Abidjan n’en espère pas moins renouer des relations diplomatiques « normales » avec Bamako, lesquelles ont été fortement détériorées par ce long feuilleton politico-diplomatique.

Grâce présidentielle

Après deux jours d’audiences devant la Cour d’assises de Bamako, les militaires avaient été condamnés à 20 ans de prison et à une amende de deux millions de F CFA chacun. Ils avaient été reconnus coupables, entre autres, d’« attentat et complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». La sentence avait été encore plus lourde pour les trois femmes militaires, précédemment libérées en septembre dernier, qui ont été condamnées par contumace à la peine de mort et à une amende de 10 millions de F CFA chacune.

Le 6 janvier, le chef de la junte malienne a finalement accordé une grâce « avec remise de peine totale » à ces soldats, de retour dès le lendemain en Côte d’Ivoire. Une mesure qui « symbolise le souci d’Assimi Goïta de promouvoir la bonne gouvernance », d’après un communiqué du gouvernement.

Décompression à Assinie 

Les soldats, accueillis comme des héros à leur arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, dans la soirée du 7 janvier, se trouvent actuellement à Assinie, une station balnéaire huppée à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, « où ils sont pris en charge par [des] spécialistes en réarmement moral de l’armée de Côte d’Ivoire », a indiqué Téné Birahima Ouattara sur les réseaux sociaux.

Ce dernier, qui a rendu visite aux soldats, ce 10 janvier, et s’est dit « heureux de les voir en pleine forme », était porteur d’un message du président Ouattara leur réitérant « la fierté de toute la nation ivoirienne ». Le ministre de la Défense était accompagné du chef d’état major des armées, le général Lassina Doumbia.

Le président malien de la transition a gracié les 46 soldats condamnés à 20 ans de prison le 30 décembre dernier. Après six mois de tensions politico-judiciaires entre Bamako et Abidjan, ils devraient rentrer incessamment en Côte d’Ivoire.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 6 janvier 2023 à 22:44
 
 

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Lors d’une inspection des troupes ivoiriennes en partance pour le Mali, en 2017. © Photo by Sia KAMBOU / AFP

 

Il y a eu des mois de tensions, des jours de suspense et d’innombrables rebondissements. Finalement, le bout du tunnel se profile pour les 46 soldats ivoiriens détenus depuis la mi-juillet au Mali. Ce vendredi 6 janvier, le président malien de transition les a graciés.

Le colonel Assimi Goïta a accordé « sa grâce avec remise de peine totale » aux 49 soldats (les 46 hommes détenus et les trois femmes libérées en septembre), précise un communiqué du gouvernement malien. Une mesure qui « symbolise le souci d’Assimi Goïta de promouvoir la bonne gouvernance », poursuit le texte. Aucune date de retour en Côte d’Ivoire n’a pour l’instant été annoncée.

À LIRELes 46 soldats ivoiriens détenus au Mali face aux juges

Le 30 décembre dernier, après deux jours de procès à Bamako, les militaires avaient été condamnés à vingt ans de prison et à une amende de 2 millions de francs CFA chacun, notamment pour « attentat et complot contre le gouvernement, et atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».

Signaux positifs

Ils sont l’objet d’un bras-de-fer politique entre la junte malienne et le pouvoir ivoirien depuis leur interpellation, il y plus de six mois. Néanmoins, une issue heureuse était espérée ces dernières semaines. Malgré la condamnation très lourde prononcée par la justice malienne, Alassane Ouattara avait affiché son optimisme lors de ses voeux de fin d’année, affirmant que les soldats rentreraient « bientôt ».

Puis Faure Essozimna Gnassingbé, le président togolais, qui conduit la médiation dans cette crise, s’était rendu à Bamako puis à Abidjan le 4 janvier pour une courte visite de travail, laissant entrevoir l’espoir d’un dénouement rapide.

Avant cela, une délégation ivoirienne conduite par Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense et frère du président, s’était rendue à Bamako mi-décembre. Les termes employés avaient alors changés et la relation s’était voulue apaisée. Téné Birahima Ouattara avait qualifié l’affaire de « malentendu entre le Mali et la Côte d’Ivoire », tandis que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait évoqué « un incident malheureux qui [avait] rendu les relations difficiles avec la Côte d’Ivoire ».

Umaro Sissoco Embaló peut-il réconcilier Mamadi Doumbouya et l’opposition guinéenne ?

Le chef de l’État bissau-guinéen a rencontré fin décembre les adversaires du président guinéen de la transition. Un médiateur officiel, Thomas Boni Yayi, a pourtant été désigné par la Cedeao.

Mis à jour le 5 janvier 2023 à 17:26
 
 

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Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, lors du sommet de l’Uemoa à Abidjan, le 5 décembre 2022. © SIA KAMBOU/AFP

 

Que faut-il attendre des « consultations » lancées fin décembre par le président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló ? Le 26, il réunissait autour de lui, à Bissau, les principaux opposants à Mamadi Doumbouya, ainsi que les organisations de la société civile guinéenne mobilisées contre la junte, dont le Front national de défense de la Constitution (FNDC). Convié ce jour-là, l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, en « exil » depuis près d’un an, n’a pas manqué de répéter à Umaro Sissoco Embaló ce qu’il martèle à tous depuis son départ de Conakry.

À LIREGuinée : le FNDC dissous par la junte de Mamadi Doumbouya

« Il faut en Guinée un dialogue consensuel et inclusif. Or les trois coalitions les plus importantes sont exclues des discussions sur la transition, explique-t-il à Jeune Afrique. C’est pour cela que le président Embaló a jugé utile de nous entendre. » Les principaux partis du pays, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) de l’ancien président Alpha Condé ou l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, ont en effet décidé de boycotter le « dialogue inter-guinéen », qui a rendu ses conclusions à la fin de décembre.

Un dialogue hors de Guinée ?

Cellou Dalein Diallo se félicite de voir que la Cedeao a de nouveau demandé aux autorités guinéennes « de tenir un dialogue national incluant l’ensemble des acteurs politiques sans exception et de garantir la sécurité et la liberté de tous les participants ». Une grande partie des acteurs qui ont fait le choix de ne pas participer aux concertations, dirigées par le Premier ministre, Bernard Goumou, font l’objet de poursuites – ou sont même incarcérés – pour des faits de corruption ou de détournement. Des « poursuites fantaisistes », assurent-ils.

« Étant donné que plusieurs responsables politiques s’estiment menacés et refusent de retourner en Guinée, une manière de tenir un dialogue inclusif serait de l’organiser en dehors du pays », observe un diplomate ouest-africain. Une possibilité également évoquée par la Cedeao. Mais l’initiative d’Umaro Sissoco Embaló est-elle pour autant le fruit d’une démarche concertée ?

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Dans la sous-région et dans certaines chancelleries, les consultations bissau-guinéennes ont surpris. « Cela m’étonnerait que les autorités guinéennes acceptent, d’autant que le courant passe bien avec Thomas Boni Yayi », observe une source de la Cedeao qui a suivi de près les actions entreprises par le médiateur officiel de l’organisation. L’ancien président béninois a été nommé en juillet dernier, après que le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, initialement choisi par les dirigeants ouest-africains, avait été récusé par Mamadi Doumbouya.

Tensions diplomatiques

C’est d’ailleurs sous l’égide de Boni Yayi que s’est tenu le dialogue inter-guinéen, que Conakry juge malgré tout inclusif. Interrogé par la presse guinéenne au sujet de l’initiative d’Umaro Sissoco Embaló, le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a botté en touche. « Le communiqué des chefs d’État [publié à l’issue du sommet du 4 décembre] est clair et net : on a demandé d’ouvrir le dialogue à tout le monde. C’est ce que nous avons fait. »

Par le passé, les autorités guinéennes n’ont pas fait mystère de leur inimitié pour le président bissau-guinéen, notamment parce que ce dernier avait jugé « inacceptable » le calendrier de retour à un pouvoir civil après vingt-quatre mois – calendrier qui fut néanmoins validé par la Cedeao en décembre. À Conakry, beaucoup observent aussi avec suspicion l’évolution de ses relations avec Alpha Condé, désormais exilé en Turquie, qui fut pourtant son ennemi juré.

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Cela ne risque-t-il pas de complexifier l’effort de médiation ? Non, si l’on en croit Cellou Dalein Diallo. « Umaro Sissoco Embaló est le président en exercice de la Cedeao, il joue son rôle en tentant d’aplanir les divergences entre les acteurs politiques. L’essentiel est que le retour à l’ordre constitutionnel se fasse dans un climat apaisé. »

Après avoir rencontré l’opposition, le président Umaro Sissoco Embaló devrait maintenant s’entretenir avec les autorités de transition. Accepteront-elles de rouvrir un canal de discussion alors même que le dialogue national a officiellement rendu ses conclusions ? Plusieurs diplomates en poste à Conakry se disent franchement dubitatifs et le président bissau-guinéen n’a pas communiqué à ce sujet. Quant à Cellou Dalein Diallo, il est rentré à Dakar.