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Présidentielle au Mali : forte mobilisation aux meetings de campagne d’IBK et de Soumaïla Cissé

| Par Jeune Afrique avec AFP

Plus de 60 000 personnes ont assisté dimanche à Bamako au premier meeting de campagne du chef de l'État malien Ibrahim Boubacar Keïta, alors que son principal rival à la présidentielle du 29 juillet, Soumaïla Cissé, mobilisait également une foule de nombreux partisans.


Vingt-quatre candidats se présentent à cette présidentielle dont la campagne a été lancée samedi. La communauté internationale, présente notamment avec la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et la force française Barkhane, en attend une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui accumule les retards, dans un pays où les attaques jihadistes se sont multipliées ces derniers mois.

 
Le président Keïta, élu en 2013, a été ovationné dimanche par ses partisans rassemblés dans un stade de Bamako, d’une capacité de 60 000 places et archi-comble.
Des cars et minibus ayant transporté les militants étaient garés tout autour du stade où flottaient banderoles et affiches à l’effigie du président Keïta, 73 ans.
« Je me présente pour ma succession, pas par amour du pouvoir mais par amour pour ce pays, pour sa sécurité et sa stabilité », a affirmé en langue bambara le président Keïta, en boubou et bonnet blancs. Il a demandé à ses partisans de « rester mobilisés pour la victoire ».
« Le pays va mal »
Son principal rival, l’ancien ministre Soumaïla Cissé, a de son côté tenu un meeting sur la Place de l’indépendance de Bamako (centre-ville), où étaient rassemblées des dizaines de milliers de personnes selon la presse. Son entourage parle de 30 000 à 50 000 personnes présentes.
 
« Je m’engage à tout mettre en oeuvre pour ramener la paix et l’unité, à redonner à l’État toute son autorité », a dit Soumaïla Cissé, 68 ans, un économiste de renom et l’un des vétérans de la politique au Mali.
« Je m’engage à lutter contre le clientélisme et la corruption. Je fais le serment solennel qu’aucun membre de la famille n’aura de postes officiels », a dit Cissé, en boubou blanc et au milieu de gros ballons gonflables à son effigie et de banderoles indiquant: « Soumaïla Cissé, l’espoir du Mali ».
« Le pays va mal. La vie est chère. Le centre du Mali brûle. Nous avons carrément perdu le Nord. C’est seulement Soumaïla Cissé qui peut nous sauver », a commenté Souleymane Kanté, 36 ans, diplômé sans emploi.

Changement à la tête du G5 Sahel

Le général Oumar Bikimo (à gauche) en compagnie du président du Tchad Idriss Déby et de son Mahamat Idriss Déby fils, le 13 mai 2013 à Ndjamena.
© STR / AFP

Le Tchad a annoncé samedi 14 juillet la nomination du général de division Oumar Bikimo comme chef d'état-major adjoint de la force militaire conjointe du G5 Sahel. Une annonce qui fait suite à la décision des chefs d'Etats du Sahel, en marge du dernier sommet de l'Union africaine tenu à Nouakchott, de répondre aux attaques dont a été victime la force conjointe des pays du Sahel qui s'est fixé pour objectif de lutter contre le terrorisme au Sahel.

Ces dernières semaines, beaucoup de voix se sont élevées pour dénoncer le laxisme, voire l'inefficacité du G5 Sahel face à la montée du péril terroriste au Burkina et au Mali. Plus grave, à la veille du sommet de l'Union africaine de Nouakchott, c'est le poste de commandement de l'organisation régionale à Sévaré (Mali) qui a été attaqué. Un geste de défiance qui nécessitait une réplique.

Pour commencer, les pays de la région et leur allié français ont décidé de changer le commandement des troupes. Deux officiers aguerris de la région ont été désignés. Le général de brigade tchadien Oumar Bikimo, dont le Tchad a annoncé la désignation ce samedi, prend le poste de numéro deux. Il aura pour chef un haut-gradé mauritanien. Son nom n'a pas été formellement annoncé mais, selon des sources sécuritaires régionales, il s'agit du général Hanena Ould Sidi, chef d'état-major adjoint de la Mauritanie.

Le général de brigade Oumar Bikimo est un vieux routier des opérations de maintien de la paix. Avant le Mali, où il a contribué à stopper la progression des jihadistes qui menaçaient d'occuper tout le territoire, il a fait ses preuves en Centrafrique, à la tête des forces tchadiennes, dans le cadre de l'opération régionale de la Commission économique des Etats de l'Afrique centrale.

Comment interpréter cette prise en main de cette force militaire régionale par des responsables tchadiens et mauritaniens ? Eléments de réponse avec le chercheur Jean-Hervé Jezequel de l'International Crisis Group.

"Jusqu'à présent, l'essentiel des activités du G5 se concentrait sur le fuseau centra, à savoir les trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina. Or les deux pays qui se situent aux ailes de ce G5, à savoir la Mauritanie et le Tchad étaient moins associés à ces opérations et elles constituent sans doute les armées les plus efficaces de ce G5. Donc la nomination de ces deux officiers supérieurs à la tête du G5 pourrait être un moyen de mieux associer ces deux pays au G5 et de les associer aussi à la zone la plus active."
Jean-Hervé Jézéquel
16-07-2018 - Par Bineta Diagne

Mali: Soumaïla Cissé a tenu meeting
à Koulikoro après le président IBK

L'opposant malien Soumaïla Cissé prend un bain de foule lors de son meeting à Koulikoro, le 12 juillet 2018.
© Michele CATTANI / AFP

Au Mali, après le président candidat Ibrahim Boubacar Keita mercredi, la ville de Koulikoro a accueilli ce jeudi Soumaïla Cissé, le chef de file de l'opposition. A une soixantaine de kilomètres de la capitale Bamako, le cercle de Koulikoro compte presque 100 000 électeurs. Et est donc l'objet des convoitises des candidats à l'élection présidentielle. Mais les habitants attendent beaucoup de leur futur président.

Tchad: début du recensement
dans les rangs de la police

Un policier tchadien aux abords du marché central de Ndjamena en juillet 2015 (illustration).
© REUTERS/Moumine Ngarmbassa

Le Tchad traverse une grave crise socio-économique et doit assainir ses finances. Son gouvernement vient de lancer une campagne de recensement physique des fonctionnaires, qui a débuté cette semaine dans les rangs de la police. Pour arriver à recenser les policiers, aucune solde n'a été payée par la banque comme cela se faisait d'habitude.

Chaque policier tchadien est tenu de se présenter physiquement devant des officiels munis de documents qui attestent qu'il est toujours actif avant de passer à la caisse pour toucher sa solde. L'objectif de cette opération est d’élaguer des listes tous les faux policiers en vue d'assainir les finances publiques qui en ont bien besoin.

« Le fichier de la solde est devenu erroné. Donc c’est un coup de balai que le gouvernement a lancé dans le cadre de l’assainissement de ce fichier », confirme le ministre de l'Administration du territoire et de la sécurité publique, Ahmat Mahmat Bachir.

Ce recensement physique répond à une demande de la Banque mondiale et il devra s'étendre à tous les fonctionnaires de l'Etat tchadien. Difficile à dire pour le moment combien de temps cette procédure va prendre.

Mais le ministre tchadien se dit confiant dans les résultats : « Nous ne sommes qu’au début du recensement et du nettoyage du fichier, mais je reste convaincu qu’à la fin de l’opération, on trouvera beaucoup de fictifs qui continuent à toucher leur solde ».

Combien de policiers compte aujourd'hui le Tchad ? Quel pourrait être le pourcentage de policiers fictifs ? Ahmat Mahmat Bachir n'a pas voulu donner de chiffre en invoquant le secret-défense.

La croissance économique de Côte d'Ivoire
menacée par le changement climatique

Une plantation de cacao en Côte d'Ivoire. Cette plante est aussi vulnérable au changement climatique qu'elle est un pivot économique pour le pays.
© AFP/ SIA KAMBOU

C'est qui ressort d'un rapport de la Banque mondiale publié ce jeudi. Intitulé « Pour que demain ne meure jamais : la Côte d'Ivoire face au changement climatique », le rapport plaide pour la mise en place d'action urgentes pour que le pays soi plus résilient.

Selon la Banque mondiale, si la croissance de la Côte d'Ivoire est robuste et devrait se maintenir autour de 7% ces prochaines années, les performances du pays sont menacées par le changement climatique. La Côte d'Ivoire est l'un des pays au monde les plus vulnérables et les moins résilients au risque climatique. Les récentes inondations meurtrières qui ont frappé la capitale économique ivoirienne en sont la douloureuse l'illustration.

Le rapport s'intéresse notamment au secteur du cacao qui représente un tiers des exportations du pays et procure des revenus à près d'1/5e de la population. Cette culture est vulnérable au changement climatique et aussi responsable de la déforestation.

« La croissance de la Côte d'Ivoire repose en partie sur l'utilisation de son stock de ressources naturelles », estime la Banque mondiale, et ce stock a diminué d'un tiers depuis 25 ans.

Le rapport alerte aussi sur l'érosion côtière qui affecte déjà plus de deux tiers du littoral ivoirien. Or la zone côtière abrite près de 80% des activités économiques du pays.

La Banque mondiale en appelle donc à « une prise de conscience rapide ». « Sans mesures adéquates » pour faire face aux risques climatiques, avertit-elle, « des millions d'Ivoiriens pourraient basculer dans la pauvreté ».