Vu au Sud - Vu du Sud
Menaces d'AQMI au Sahel
Sahel: Aqmi menace les entreprises occidentales
Al-Qaïda au Maghreb islamique menace de s'en prendre aux entreprises installées dans la région du Sahel. Dans un communiqué publié mardi 8 mai au soir, le groupe terroriste accuse les sociétés occidentales de piller les ressources de ces pays et annonce qu'elles sont devenues des cibles d'attaque. Et ce pour une zone allant «de la Libye à la Mauritanie» dit le communiqué. C'est une première.
C'est la première fois qu'AQMI menace des entreprises, nous explique Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des groupes jihadistes. «Aqmi, al-Qaïda en l'occurrence, a décidé de s'en prendre à toutes les entreprises et institutions occidentales, en particulier françaises, en appelant aussi dans le même communiqué les musulmans à rester loin de ces entreprises... (ce message) s'adresse à ceux qui travaillent dans ces entreprises directement... mais aussi et surtout aux civils en leur disant : restez loin de ces endroits pour éviter d'être touchés à votre tour... »
Il s'agit d'une nouvelle phase par rapport aux appels « classiques » émis par Ayman al-Zawahiri, le patron d'al-Qaïda. « On passe à un autre niveau qui devrait être pris au sérieux » conclut le journaliste.
Dans le communiqué, l'organisation terroriste accuse les sociétés occidentales de «piller les ressources africaines» et d'entretenir la corruption. En réalité aujourd'hui, la plupart des sociétés occidentales au Mali, sont présentes à Bamako ou dans le sud et le centre du pays, où se trouvent notamment les cultures de coton et les ressources en or.
Ce n'est pas le territoire d'AQMI. Mais par son message, le groupe terroriste tente de fédérer la population autour de son action selon Alain Antil, chercheur spécialiste du Sahel à l'Institut français des recherches internationales.
Candidat opposition au Mali
Présidentielle au Mali: le chef de l'opposition
Soumaïla Cissé investi candidat
© ISSOUF SANOGO / AFP
Dans la perspective de l'élection présidentielle de juillet prochain, le chef de file de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, a été investi samedi par son parti l'Union pour la république et la démocratie (l'URD) et la plateforme « Ensemble, restaurons l'espoir », rassemblant une trentaine de partis politiques et plus de 200 associations.
Plus de 60 000 personnes selon la presse, 80 000 selon les organisateurs. Le stade du 26-Mars de Bamako a vibré. Et lorsqu’il prend la parole, le candidat poids lourd, vétéran de la politique malienne, a « cassé la baraque ».
« Sachez que c’est l’heure du changement, a lancé le candidat investi. Sachez que nous avons pris un chemin qui est irréversible. Sachez qu’on ne peut plus reculer. Sachez que la victoire, elle est certaine. »
Soumaïla Cissé a ensuite mis en garde contre la fraude lors de la présidentielle de juillet prochain : « Pas de tricherie, pas de fraude comme en 2013 ! Nous n’accepterons plus cela. »
Présent à la cérémonie d’investiture du chef de l’opposition malienne, le célèbre activiste très courtisé Ras Bath. Sa cible préférée, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta : « Il a échoué à nous sécuriser, il a échoué à nous donner de la perspective, IBK a échoué à préserver nos libertés. »
Deux autres présences ont été remarquées à la cérémonie, celle du chef de l’opposition en Guinée, Cellou Dalein Diallo, et celle de Zéphirin Diabré, chef de l’opposition au Burkina Faso.
Tchad : nouveau gouvernement
Tchad: le président Déby nomme le premier gouvernement de la nouvelle République
© MIGUEL MEDINA / AFP
Le premier gouvernement de la IVe République est en fonction au Tchad. Le chef de l'Etat a nommé, ce lundi, un cabinet de 29 membres après la démission du Premier ministre le 3 mai dernier, juste avant la promulgation de la nouvelle Constitution qui supprime le poste de chef de gouvernement.
Au Tchad, le premier gouvernement de la IVe République a été nommé lundi soir par le président Idriss Deby Itno. Sans Premier ministre, cette nouvelle équipe est composée de 29 membres.
Deux ministres d'Etat chapeautent ce gouvernement. L’ancien Premier ministre Nouradine Kassiré Coumakoye, président du forum ayant conduit à d’adoption de la Constitution de la IVe République, devient ministre d’Etat, ministre conseiller à la présidence de la République. Un autre acteur majeur du processus ayant conduit à la IVe République : Jean-Bernard Padaré, lui, devient ministre d’Etat, ministre des Infrastructures.
Pour ce premier gouvernement de la IVe République, Idriss Déby a choisi de s’appuyer sur les enfants de ses collaborateurs disparus ou fatigués. Ainsi, Aziz Mahamat Saleh, fils de l’ancien secrétaire général du MPS, parti au pouvoir, est maintenu comme ministre de la Santé. Madeleine Alingué, fille d’un ancien Premier ministre, est elle aussi maintenue au ministère des Postes, des Nouvelles Technologies, de l’information et de la communication.
Ndolenodji Alix Naïmbaye, fille de l’ancien ministre Naïmbaye Lossimian hérite, elle, du secrétariat d’Etat aux Affaires étrangères. Lydie Béassemda, fille de Beassemda Djebaret Julien, qui était vice-président du Forum ayant abouti à la mise en place de la IVe République, devient ministre des Equipements de l’Irrigation et de la Production agricole.
Dans les ministères de souveraineté, Issa Bichara Djadallah, ministre délégué de la Défense, Ahmat Mahamat Bachir, ministre de la Sécurité publique et Cherif Mahamat Zene, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, conservent leurs postes.
Problèmes au Niger
Niger: des Peuls dénoncent les incursions
et exactions d'ex-rebelles maliens
© REUTERS/Francois Rihouay
Les populations peules du Niger dénoncent les exactions commises par les combattants du MSA et Gatia. Selon plusieurs sources, ces combattants d’autodéfense Touareg du Mali, qui collaborent avec les autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme, effectuent depuis février 2018 de plus en plus d’incursions en territoire nigérien. Ils ont notamment été accusés par l’ONU d’exactions sur les populations peules. Des charges rejetées par le MSA.
Pour Aboubakar Diallo, président du conseil des éleveurs peuls du Niger, la dernière incursion des ex-rebelles du MSA et Gatia a eu lieu le weekend du 5 mai. Il dénonce la coopération entre les autorités de Niamey, la force Barkhane et ces combattants, sous couvert de « traquer, selon eux, le groupe Etat islamique ». Et demande « à ce que Barkhane et nos autorités arrêtent cette alliance » avec ceux qu’il qualifie de « voyous ».
Aboubakar Diallo affirme que « la plupart des victimes que nous avons eues ici, sur le territoire nigérien, ce sont des éleveurs peuls qui n’ont rien à voir avec les terroristes ». Il ne comprend pas pourquoi « aujourd’hui, au lieu d’utiliser l’armée malienne », les autorités « utilisent des supplétifs, des groupes d’autodéfense ».
Réponse de Niamey : il n’y a pas de collaboration de l'armée nigérienne avec le MSA et le Gatia sur le territoire du Niger. Selon le ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, ces combattants maliens ne représentent pas une armée officielle et Niamey ne peut être tenu pour responsable des actions de groupes communautaires. Le ministre qui ne nie pas que faute de frontières claires ces milices puissent se retrouver en territoire Nigérien sans le savoir.
Le MSA affirme ne pas traverser la frontière
Le leader du MSA, Moussa Ag Acharatoumane réfute quant à lui toute accusation d’incursion en territoire nigérien. Il précise qu’il y a « une coalition qui est là, constituée du MSA et du Gatia, qui collabore d’abord avec son armée nationale, c’est-à-dire l’armée malienne, ensuite avec les partenaires de notre pays, c’est-à-dire la force Barkhane ». Dans le même temps, d’après lui, « l’armée nigérienne est active le long de sa frontière, avec ses partenaires français », donc également la force Barkhane.
Moussa Ag Acharatoumane assure que s’il y a « des opérations qui sont en cours dans cette zone, des coordinations, de la communication et des échanges de renseignements », ses combattants n’ont « pas le droit d’aller sur le territoire nigérien pour faire quoi que ce soit. C’est le Niger qui s’occupe de son territoire, avec ses partenaires ». Il rappelle par ailleurs que « l’armée malienne et l’armée nigérienne, chacune a le droit de poursuivre sur le territoire de l’autre, un droit qui est souvent mis en avant pour justifier des actions menées çà et là par les différentes armées ».
Le MSA a d’ailleurs annoncé ce weekend une alliance avec un groupe d’autodéfense peul, le Ganda Izo, pour lutter ensemble contre les djihadistes.
Nouvelles du Burkina
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|