Vu au Sud - Vu du Sud
Côte d'Ivoire : problèmes entre forces de l'ordre
Côte d’Ivoire : des tirs échangés à Bouaké
entre forces de l’ordre

© REUTERS/Abdul Fatai
Frayeur cette nuit à Bouaké dans le centre de la Côte d’Ivoire avec des tirs entendus au niveau du camp du 3e bataillon. Des évènements qui arrivent juste après le mea culpa du chef d'état-major des armées, ce jeudi, qui s'est excusé pour les mutineries de 2017 et qui a promis de redorer le blason des militaires. Le bilan de la nuit dernière fait été d’un blessé du côté des forces de l'ordre du CCDO, le Centre de coordination des opérations décisionnelles.
Selon des sources hospitalières, c’est vers 00h30 qu’un homme blessé par balles a été présenté aux urgences du CHU de Bouaké. Cet homme gravement blessé a été aussitôt opéré et ses jours ne seraient pas menacés.
Il s’agirait d’un homme du CCDO, la seule victime recensée jusqu’ici après des échanges de tirs qui ont eu lieu dans la nuit entre des hommes de cette unité d’intervention interarmées, sous tutelle du ministère de l’Intérieur, et des militaires du troisième bataillon d’infanterie basé au nord de la ville.
Un contentieux ?
On ne le sait pas encore précisément ce qui aurait mis le feu aux poudres, mais certains parlent d’un contentieux entre le CCDO et des militaires. D’autres de revendications de certains soldats concernant des promotions de grade.
Pour le moment, l’état-major et le ministère de la Défense communiquent peu et attendent un rapport définitif des autorités locales. Ils insistent en revanche beaucoup sur l’aspect bénin de cet incident. « Rien à voir », affirme-t-on avec les mutineries que la seconde ville du pays a connues l’été dernier.
Quelles priorités au Mali ?
Mali : le président appelle
à un dialogue politique «inclusif» au centre du pays

© LUDOVIC MARIN / AFP
Au Mali, le nouveau gouvernement dirigé par Soumeylou Boubeye Maïga a tenu son premier Conseil des ministres. Une rencontre durant laquelle le président IBK a établi une liste de priorités, parmi lesquelles la mise en place du programme présidentiel d'urgence sociale à destination des populations. Mais c'est surtout la sécurité qui préoccupe le président.
Le président malien a commencé son allocution par un vœu : la mise en œuvre de « l'accord de paix doit être une priorité », dit-il. Le chef de l'Etat demande aux ministres d'initier très rapidement le projet de loi sur l'entente nationale qu'il a évoquée lors de ses vœux de début d'année. Une loi qui devrait comporter des mesures d'amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012.
Quant à la situation sécuritaire dans le centre du pays, le président malien demande à ce qu'un dialogue politique « inclusif » sur la situation sécuritaire dans cette région soit conduit sans délai. IBK ne donne pas plus de précisions sur les personnes qui pourraient ou qui devraient selon lui être intégrées aux discussions. Si le dialogue avec le prêcheur radical Amadou Kouffa semble exclu (du moins officiellement), beaucoup d'acteurs locaux estiment qu'il faut et surtout qu'il est possible de discuter avec les radicaux du centre.
En faisant référence aux élections, IBK se fait plus directif : « Je vous donne instruction d'éviter l'improvisation », dit-il. Pour cela, il faut un « fichier électoral crédible » et un « dépouillement transparent ». L'année 2018, martèle le président, est une année électorale, comme pour rassurer diplomates et autres observateurs de plus en plus nombreux à douter de la bonne tenue des présidentielles.
Au Tchad, les revenus des fonctionnaires ?
Tchad: vers une nouvelle réduction du revenu des fonctionnaires
© Wikimedia Commons/Notrchad
Au Tchad, le gouvernement veut réduire les salaires des fonctionnaires. Face à la crise financière qu'il traverse depuis plus de deux ans, le gouvernement a déjà réduit de moitié leurs indemnités. Mais pour répondre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI) qui soutient le pays, le gouvernement entend faire plus d’économies. Une nouvelle qui fait bondir les travailleurs.
Ce sont les syndicats qui ont donné l’alerte. A travers le Conseil national de dialogue social (CNDS), une structure tripartite regroupant syndicats-patronat-gouvernement, ils ont appris l’imminence d’une réduction des salaires de l’ordre de 5 à 45% selon le niveau de revenus. Chose inacceptable pour les fonctionnaires qui n’ont pas digéré la réduction de moitié de leurs indemnités.
La décision avait provoqué de longues grèves avant la mise en place d’un dialogue qui n’a jusque-là pas abouti. « Nous rejetons totalement ces abattements et mettons en garde le gouvernement contre leur application », ont écrit jeudi les trois centrales syndicales qui discutent dans un gouvernement avec un communiqué. Les fonctionnaires, qui ont trop souffert des réductions des indemnités, n’entendent pas accepter une nouvelle réduction des salaires alors que l’impôt augmente, préviennent les syndicats.
Le gouvernement pour sa part explique que ces mesures visent à atteindre le niveau d’économie exigé par les bailleurs de fonds. « Si nous n’atteignons pas ces exigences, nous risquons de perdre notre programme avec le FMI, explique le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Sabre Fadoul. Nous allons discuter avec les syndicats. Mais si cela n’aboutit à rien, nous serons obligés d’agir ».
Guinée équatoriale et Tchad
Présumé coup d'Etat en Guinée équatoriale: le Tchad dans l'embarras

© CC 3.0/Ipisking
Le commanditaire du présumé coup d'Etat déjoué cette semaine en Guinée équatoriale est Equato-Guinéen et se trouve en Europe. C'est ce qu'a déclaré ce vendredi le ministre des Affaires étrangères tchadien, Mahamat Zene Cherif. Le Tchad enverra dans les jours qui viennent des experts pour prêter main-forte aux forces de sécurité camerounaises et équato-guinéennes qui mènent une enquête afin de démanteler ce qui serait un vaste réseau de mercenaires. Parmi eux, des Tchadiens.
Depuis la semaine dernière, le Cameroun a arrêté près d'une quarantaine de mercenaires, soupçonnés de fomenter un coup d'Etat en Guinée équatoriale. Parmi eux, Mahamat Kodo Bani, un Tchadien suspecté d'être le cerveau de l'opération.
Dans la foulée, la Guinée équatoriale arrête une soixantaine de commerçants tchadiens. Mahamat Zene Cherif, le ministre des Affaires étrangères se rend immédiatement à Malabo : « Suite à notre visite, le président équato-guinéen a donné des instructions fermes pour toutes les personnes innocentes arrêtées peut-être par débordement dans l’action d’enquête… Ces Tchadiens ont été arrêtés parce qu’il y a une désinformation faisant croire que le cerveau était général de l’armée tchadienne, alors qu’il n’a jamais été un officier général ni un membre de l’effectif de l’armée tchadienne ».
Un vaste malentendu donc. D'ailleurs, les autorités camerounaises ont bien affirmé avoir également arrêté des Centrafricains, des Camerounais et des Equato-Guinéens parmi ces mercenaires.
Il reste à savoir, rappelle Mahamat Zene Cherif, « si ceux que l’on appelle aujourd’hui des Tchadiens, puisqu’on dit que la plupart sont des Tchadiens, il reste à savoir si réellement ils sont des Tchadiens ou s’ils sont des ressortissants d’un pays détenteur de pièces d’identité tchadienne ».
L'enquête se poursuit et les autorités équato-guinéennes ont prévenu que de nouvelles arrestations sont à attendre.
Qatar et Afrique de l'Ouest
L'émir qatarien en tournée en Afrique
pour diversifier ses partenariats

© Handout / AFP
L'émir du Qatar est arrivé ce mercredi 20 décembre à Dakar, première étape d'une tournée dans six pays d'Afrique de l'Ouest. L'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani doit également se rendre au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée-Conakry et au Mali. Sous le coup d'un embargo depuis plus de six mois, Doha cherche à diversifier ses partenariats économiques.
Au programme de cette tournée ouest-africaine : la signature d'accords de coopération. Des accords qui touchent aux domaines de l'éducation, des mines, de l'énergie, de la sécurité alimentaire ou encore de la santé. C'est ce qu'a annoncé le ministère qatarien des Affaires étrangères à la presse. Selon cette même source, l'émirat devrait aussi participer au financement d'un hôpital dédié à la lutte contre le cancer au Burkina Faso. Un investissement de plus de 11 millions d'euros, l'équivalent de 7 milliards de francs CFA.
Cette tournée ouest-africaine intervient alors que le Qatar est sous le coup d'un embargo depuis plus de six mois. En juin dernier, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte ont brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec Doha.
Ils accusent le pays de soutenir plusieurs groupes extrémistes. Ils lui reprochent également son rapprochement avec l'Iran, le grand rival régional de l'Arabie saoudite. Plusieurs pays d'Afrique leur avaient emboité le pas, dont la Mauritanie. Et de leur côté, le Niger, le Tchad et le Sénégal avaient décidé de rappeler leurs ambassadeurs.