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Burkina Faso: l'opposition dénonce les violences de milices proches du pouvoir

Les responsables du Front patriotique, un mouvement burkinabè regroupant les partis politiques et des organisations de la société civile, dénoncent la naissance de milice pour menacer les opposants. Ces responsables accusent un membre de l’Assemblée législative de Transition d’être à la tête d’une des milices qui a tenté par la violence de s’opposer à la naissance du Front patriotique. Ils s’en seraient pris physiquement à Alassane Bala Sakandé, ex-président de l’Assemblée nationale.

Avec notre correspondant au Burkina Faso, Yaya Boudani

Les membres de cette milice ne seraient pas à leur premier forfait selon les responsables du Front patriotique. « Le même groupe aurait mis fin à une conférence de presse d’un autre mouvement, qui projette une manifestation contre la politique française au Burkina Faso », souligne maître Ambroise Farama, le conseiller du front.

Le mouvement s'interroge sur la responsabilité des militaires au pouvoir

Sans en attribuer la paternité au régime militaire en place, les responsables du Front patriotique, soulignent la proximité de certains membres de cette milice avec le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, la junte militaire. « Nous ne pouvons pas affirmer qu’ils ont été envoyés par les premiers responsables du pays, mais cela n’est pas exclu, car il y a apparemment des liens suffisants qui peuvent exister entre eux », martèle Me Ambroise Farama.

Selon Germain Bitiou Nama, le coordonnateur du Front patriotique, la période des milices est révolue et aucun régime ne pourra remettre en cause les libertés démocratiques et citoyennes acquises de haute lutte au Burkina Faso. Il interpelle par ailleurs le gouvernement de la transition sur sa responsabilité à garantir au peuple le respect des libertés individuelles et collectives.

►À lire aussi : Au Burkina Faso, des associations et partis lancent un « Front patriotique » face au MPSR

Côte d’Ivoire : qu’est-ce que Tidjane Thiam fait pour son retour

Initialement prévu le 30 juillet dernier, le retour du banquier franco-ivoirien en Côte d’Ivoire s’est finalement effectué le 8 août. Après avoir été reçu par Alassane Ouattara dès son arrivée, il devait s’entretenir ce mardi avec Henri Konan Bédié à Daoukro.

 
Par Jeune Afrique
Mis à jour le 9 août 2022 à 14:49
 
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De gauche à droite : Abdel-Aziz Thiam, Tidjane Thiam, le président Alassane Ouattara et Augustin Thiam, le 8 août 2022 à Abidjan. © DR / Capture d’écran Instagram Tidjane Thiam

Cette fois aura été la bonne. Après un retour annoncé puis annulé, Tidjane Thiam est arrivé à Abidjan ce lundi 8 août dans la matinée. Il a été reçu peu après par Alassane Ouattara dans la résidence privée du président, située à la Riviera. La presse n’était pas conviée.

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Comme il le montre sur son compte Instagram, où il chronique, photo après photo, ce séjour en Côte d’Ivoire après vingt-deux ans d’absence, le banquier franco-ivoirien s’est ensuite rendu à Yamoussoukro. Des retrouvailles avec des proches et des soutiens se sont déroulées à la résidence de son grand-oncle, l’ancien président Félix Houphouët-Boigny. Tidjane Thiam devait aussi se recueillir sur la tombe de sa mère, Mariétou Sow, enterrée dans le caveau familial, aménagé dans l’enceinte de la demeure.

Ambitions politiques

Dans un communiqué rendu public le 8 août, son porte-parole, Marc-Arthur Gauthily, précise qu’« il est prévu à son agenda principalement des activités de nature familiale et privée, avec, en outre, quelques rencontres avec des personnalités ».

Ce mardi, Tidjane Thiam avait en effet rendez-vous à Daoukro, chez l’ancien chef de l’État et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié. Durant son séjour prévu pour ne durer que quelques jours, il doit également s’entretenir avec Laurent Gbagbo, alors que le banquier assure que la décrispation du climat politique et les gestes allant dans le sens de la réconciliation font partie des signaux qui l’ont poussé à rentrer dans son pays.

Reports

Ses frères, Augustin et Abdel-Aziz, et sa sœur, Yamousso, se sont personnellement impliqués dans l’organisation de ce retour, initialement prévu le samedi 30 juillet dernier. Après le report de ce dernier, officiellement pour des raisons de sécurité, les discussions avaient continué entre les frères, notamment Augustin Thiam, gouverneur du district d’Abidjan, et les autorités, afin de trouver une nouvelle date.

Si cette arrivée en Côte d’Ivoire fait l’objet de tant de commentaires, c’est parce que des ambitions présidentielles sont prêtées à Tidjane Thiam depuis des années. Celui-ci a jusqu’ici toujours refusé de commenter ces spéculations.

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Depuis qu’il a quitté la Côte d’Ivoire après le coup d’État militaire de décembre 1999 qui avait renversé Henri Konan Bédié alors que lui-même était ministre du Plan et du Développement, Tidjane Thiam n’était plus revenu dans le pays. L’ancien patron de la Direction et contrôle des grands travaux (1994-1999), devenue le Bureau national d’études techniques et de développement, a été la tête pensante des « Douze travaux de l’Éléphant », des projets tels que la centrale d’Azito, l’extension du port d’Abidjan, l’aéroport de la capitale économique, qui restent emblématiques du développement de la Côte d’Ivoire. Pendant plus de deux décennies d’exil volontaire, il s’est bâti une carrière et une réputation à l’international, dirigeant notamment le Crédit suisse de 2015 à 2019.

Pluies au Tchad: les régions rurales soulagées, Ndjamena sous les eaux

Au quartier Amtoukiou, les habitants ont les pieds dans l’eau, a constaté notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula. Pelle en main, Emmanuel, épuisé, tente de sauver sa maison. « Notre maison est toute cassée, et carrément remplie d’eau. Je suis en train de creuser [pour évacuer l’eau]. »

 

Son voisin, boubou humide sur le dos et pieds dans la boue, est désespéré. Sa maison vient juste de s’écrouler. « Je n’ai plus rien. Sur les cinq chambres que j’avais, il m’en reste deux et elles sont en train de s’écrouler. Mes enfants dorment sur un tapis qu’on a posé au milieu de la cour. Je n’ai même plus les mots. J’ai tout perdu ! » 

Un peu plus loin, Armand constate les dégâts dans sa maison. « Tous les habits, les canapés, sont complètement mouillés. Les documents sont irrécupérables, à même le sol. Tout est englouti par l’eau. » 

Les habitants se disent inquiets, car la saison des pluies ne fait que commencer. Fatimé, elle, ne décolère pas… « Chaque année, c'est la même chose. L’eau monte dans nos maisons. On est inondé et rien n’est fait pour améliorer les choses. J’ai tout perdu. On ne nous apporte ni natte, ni couverture, ni moustiquaire, ni même du thé. Rien du tout ! C’est comme si on n’existait pas pour les autorités. »

La mairie de Ndjamena n’a pas donné suite à nos demandes d’interview, mais assure que des plans de réponse se mettent en place pour venir en aide aux sinistrés. 

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Les zones rurales renflouées en eau

Pendant ce temps, les habitants des zones rurales se réjouissent, plus au nord, de ces pluies exceptionnelles dans le sud du pays. Car elles vont renflouer les cours d'eau et donc le bassin du lac Tchad, dont dépendent 40 millions de personnes, comme l'explique le secrétaire général du Ministère de l'hydraulique urbaine et rurale, Mahamat Alifa Moussa.

« Le lac Tchad a perdu 90% de sa superficie, alors qu’il fait vivre plus de 40 millions de personnes dans son bassin conventionnel. Donc cette pluie a une importance capitale, parce qu'elle permet de renflouer le lac Tchad et les autres cours d’eau, et elle permet également la réalimentation des nappes phréatiques. Cette pluie abondante permet également de pratiquer l’agriculture pluviale saisonnière, qui est l’activité principale de plus de 78% de la population tchadienne. Cette eau est la bienvenue »

Joe Biden annonce la mort du chef d’Al-Qaida, tué par une frappe américaine

Les faits 

Joe Biden a annoncé lundi soir 1er août qu’une frappe aérienne américaine à Kaboul, en Afghanistan, a tué le leader d’Al-Qaida, Ayman Al Zawahiri. « Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus », a déclaré le président américain.

  • La Croix (avec AFP), 

 

Joe Biden annonce la mort du chef d’Al-Qaida, tué par une frappe américaine
 
Capture d'écran d'une vidéo du site spécialisé SITE en février 2012 montrant Ayman al-ZawahiriSITE INTELLIGENCE GROUP/AFP/ARCHIVES

Le chef d’Al-Qaida, l’Égyptien Ayman Al Zawahiri, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan par une frappe de drone américain, a annoncé lundi 1er août en direct à la télévision le président américain Joe Biden.

« Samedi, sur mes ordres, les États-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Afghanistan, qui a tué l’émir d’Al-Qaida, Ayman Al Zawahiri », a-t-il lancé lors d’une courte allocution depuis la Maison-Blanche. « Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus », a ajouté Joe Biden.

Ayman Al Zawahiri était l’un des terroristes les plus recherchés au monde et les États-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse djihadiste en 2011, après la mort d’Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan. Introuvable depuis plus de dix ans, il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11-Septembre, qui avaient fait près de 3 000 morts aux États-Unis.

« Tourner la page »

Sa mort permettra aux familles de victimes tuées le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et au siège du Pentagone près de Washington, « de tourner la page », a déclaré le président démocrate.

L’Arabie saoudite s’est pour sa part félicitée « de la mort du chef terroriste d’Al-Qaida » responsable de « la planification et l’exécution d’odieuses opérations terroristes aux États-Unis, en Arabie saoudite et dans plusieurs autres pays du monde », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

L’attaque au drone a été menée à l’aide de deux missiles Hellfire et sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain, preuve selon lui de la capacité des États-Unis « d’identifier et de localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer ». Ayman Al Zawahiri avait été repéré « à de multiples reprises et pour de longues durées sur le balcon où il a finalement été touché » par la frappe dans la capitale afghane, a-t-il ajouté.

Violation des accords conclus à Doha

Au cours du week-end, le ministre afghan de l’intérieur avait démenti les informations faisant état d’une frappe de drone à Kaboul, indiquant qu’une roquette avait touché « une maison vide » de la capitale. Dans un communiqué publié lundi sur Twitter avant l’intervention de Joe Biden, le porte-parole des talibans avait toutefois reconnu l’existence d’une « attaque aérienne », attribuée à un « drone américain ». Joe Biden a précisé lors de son allocution que l’opération n’avait fait « aucune victime civile ».

La présence d’Ayman Al Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une « violation claire » des accords conclus à Doha en 2020 avec les talibans, qui s’étaient engagés à ne pas accueillir Al-Qaida sur leur sol, a noté le haut responsable américain. Dans leur communiqué, les islamistes afghans ont également accusé les États-Unis d’avoir dérogé à ces accords, en conduisant une frappe sur leur territoire.

« Nous disons encore clairement ce soir que peu importe le temps que cela prendra, peu importe où vous vous cachez, si vous constituez une menace contre notre population, les États-Unis vous trouveront et vous élimineront », a martelé Joe Biden.