Cette fois aura été la bonne. Après un retour annoncé puis annulé, Tidjane Thiam est arrivé à Abidjan ce lundi 8 août dans la matinée. Il a été reçu peu après par Alassane Ouattara dans la résidence privée du président, située à la Riviera. La presse n’était pas conviée.
Comme il le montre sur son compte Instagram, où il chronique, photo après photo, ce séjour en Côte d’Ivoire après vingt-deux ans d’absence, le banquier franco-ivoirien s’est ensuite rendu à Yamoussoukro. Des retrouvailles avec des proches et des soutiens se sont déroulées à la résidence de son grand-oncle, l’ancien président Félix Houphouët-Boigny. Tidjane Thiam devait aussi se recueillir sur la tombe de sa mère, Mariétou Sow, enterrée dans le caveau familial, aménagé dans l’enceinte de la demeure.
Ambitions politiques
Dans un communiqué rendu public le 8 août, son porte-parole, Marc-Arthur Gauthily, précise qu’« il est prévu à son agenda principalement des activités de nature familiale et privée, avec, en outre, quelques rencontres avec des personnalités ».
Ce mardi, Tidjane Thiam avait en effet rendez-vous à Daoukro, chez l’ancien chef de l’État et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié. Durant son séjour prévu pour ne durer que quelques jours, il doit également s’entretenir avec Laurent Gbagbo, alors que le banquier assure que la décrispation du climat politique et les gestes allant dans le sens de la réconciliation font partie des signaux qui l’ont poussé à rentrer dans son pays.
Reports
Ses frères, Augustin et Abdel-Aziz, et sa sœur, Yamousso, se sont personnellement impliqués dans l’organisation de ce retour, initialement prévu le samedi 30 juillet dernier. Après le report de ce dernier, officiellement pour des raisons de sécurité, les discussions avaient continué entre les frères, notamment Augustin Thiam, gouverneur du district d’Abidjan, et les autorités, afin de trouver une nouvelle date.
Si cette arrivée en Côte d’Ivoire fait l’objet de tant de commentaires, c’est parce que des ambitions présidentielles sont prêtées à Tidjane Thiam depuis des années. Celui-ci a jusqu’ici toujours refusé de commenter ces spéculations.
Depuis qu’il a quitté la Côte d’Ivoire après le coup d’État militaire de décembre 1999 qui avait renversé Henri Konan Bédié alors que lui-même était ministre du Plan et du Développement, Tidjane Thiam n’était plus revenu dans le pays. L’ancien patron de la Direction et contrôle des grands travaux (1994-1999), devenue le Bureau national d’études techniques et de développement, a été la tête pensante des « Douze travaux de l’Éléphant », des projets tels que la centrale d’Azito, l’extension du port d’Abidjan, l’aéroport de la capitale économique, qui restent emblématiques du développement de la Côte d’Ivoire. Pendant plus de deux décennies d’exil volontaire, il s’est bâti une carrière et une réputation à l’international, dirigeant notamment le Crédit suisse de 2015 à 2019.