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Au Tchad, grâce présidentielle pour 380 rebelles emprisonnés à vie

Le président Mahamat Idriss Déby Itno a gracié ce samedi 25 mars 380 membres du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), condamnés mardi dernier à la prison à perpétuité pour leur implication dans la mort de l’ancien chef de l’État Idriss Déby Itno.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 26 mars 2023 à 11:46
 

 

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Lors des funérailles d’État du président Idriss Déby Itno, le 23 avril 2021 à N’Djamena. © Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Dans un commniqué publié le samedi 25 mars, les services de Mahamat Idriss Déby Itno ont annoncé que « les membres du groupe armé dénommé FACT [Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad] condamnés pour des faits d’atteintes à l’intégrité de l’État […] bénéficient de la Grâce présidentielle ».

À LIRETchad : qui sont les rebelles du FACT que combattait Idriss Déby ?

Plus de 400 rebelles avaient été condamnés le mardi 21 mars à la prison à perpétuité, notamment pour « atteinte à la vie » de l’ancien président Idriss Déby Itno, tué au front en 2021 lors de leur offensive. Ils avaient également été reconnus coupables d’« acte de terrorisme, mercenariat, et atteinte à la sécurité du territoire national ».

Francis Lokoulde, l’un des avocats des membres du FACT, a dit son « soulagement » pour les 380 rebelles graciés. Le chef du FACT en exil, Mahamat Mahdi Ali, et 55 membres de l’organisation condamnés par contumace à la prison à vie mardi ne sont néanmoins pas concernés par cette mesure, a-t-il précisé.

Accord de paix de Doha

Au printemps 2021, le FACT, alors le plus puissant des groupes rebelles, avait lancé à partir de ses bases arrières en Libye, une offensive en direction de la capitale, N’Djamena. Le 20 avril, l’armée annonçait que le maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad depuis plus de trente ans, avait été tué au front par les rebelles ; et elle nommait un de ses fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République pour une période de transition, à la tête d’une junte militaire de 15 généraux.

À LIRETchad : Mahamat Idriss Déby Itno face au dialogue, faux-semblant ou nouvelle ère ?

Mahamat Idriss Déby Itno a été reconduit à la tête de l’État à l’issue d’une période de transition de dix-huit mois, finalement repoussée de deux ans en octobre 2022, au terme d’un dialogue de « réconciliation nationale » boycotté par l’opposition et les rebelles les plus actifs. À l’issue de ce dialogue, il a réitéré son engagement pris dans le cadre d’un accord de paix signé à Doha le 8 août avec certains groupes rebelles de libérer des « prisonniers de guerre ». Il en avait fait élargir des centaines mais maintenu d’autres en prison, notamment ceux du FACT.

(avec AFP)

Après la Côte d’Ivoire, Leroy Merlin se lance au Sénégal grâce à Jumia

Le spécialiste français de l’habitat et du cadre de vie, qui ne dispose pas de boutique physique dans le pays, y propose désormais ses produits par l’entremise de l’e-commerçant.

Mis à jour le 23 mars 2023 à 16:40
 
 

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Leroy Merlin se contente pour l’instant d’un partenariat exclusif avec Jumia pour que sa marque puisse être distribuée à domicile ou en point relais sur tout le territoire sénégalais. © Jumia

 

C’est un pas de plus au Sénégal pour le groupe Mulliez, qui lance, via l’e-commerçant Jumia, les produits de bricolage, de jardin ou encore de décoration Leroy Merlin.

Le distributeur français, célèbre pour ses multiples marques (Decathlon, Auchan, Boulanger, Pimkie, Adeo, Flunch…) s’est lancé dans le pays en 2015 avec les supermarchés Auchan, et compte désormais 38 points de vente, ainsi qu’un drive et un service de livraison à domicile.

À LIREAu Sénégal comme en Côte d’Ivoire, Auchan réaffirme ses ambitions

En 2018, c’était au tour de l’enseigne d’articles de sport Decathlon d’arriver au Sénégal, après avoir expérimenté pendant deux ans un petit point de vente au sein d’un centre sportif dakarois. La chaîne dispose aujourd’hui de trois magasins à Dakar et d’un quatrième à Mbour, ainsi que d’une plateforme de commerce en ligne.

L’e-commerce pour tester le marché

Pour Leroy Merlin, l’heure n’est cependant pas encore à l’ouverture de magasins. L’enseigne se contente pour l’instant d’un partenariat exclusif avec Jumia pour que sa marque puisse être distribuée à domicile ou en point relais sur tout le territoire du Sénégal. Avec 260 produits actuellement en ligne – un chiffre qui devrait atteindre rapidement les 700 –, elle commence à percer « dans les zones où il y a une forte communauté d’expatriés qui connaissent la marque et lui font confiance (notamment sur la Petite Côte, Cap Skirring et Dakar), commente Jumia.

En Côte d’Ivoire, où Jumia propose des articles Leroy Merlin depuis 2019, 1 500 produits sont disponibles via la plateforme. « Plus de 40 % des commandes proviennent de l’intérieur du pays et 60 % d’Abidjan », indique l’e-commerçant, qui précise que les catégories « Maison et jardin ainsi que l’électroménager » chez Jumia sont en pleine croissance, notamment dans les zones rurales ou isolées où, souvent, le consommateur n’a pas accès à ces produits ou avec un choix très limité.

À LIREE-commerce : Jumia peine à convaincre les marchés malgré des pertes limitées

Toujours selon Jumia, des discussions sont en cours pour que la plateforme puisse proposer les produits Leroy Merlin sur d’autres marchés africains.

Même si chaque entité du groupe gère sa marque en toute autonomie, il faut remarquer que ce n’est pas la première fois que le groupe français sonde le marché ouest-africain par le biais de la plateforme d’e-commerce avant d’envisager une ouverture physique. Il avait déjà procédé ainsi pour lancer Decathlon en Côte d’ivoire, en 2016. L’expérience s’étant avérée concluante, il dispose à présent de trois magasins dans la capitale économique ivoirienne, où dix magasins Auchan ont par ailleurs ouvert en 2022.

Élections au Nigeria : pas de surprise à Lagos pour l’outsider Peter Obi

La mégalopole nigériane est restée aux mains du parti au pouvoir, qui a pour le moment remporté les élections gouvernorales dans treize États, tandis que le PDP a remporté cinq États.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 21 mars 2023 à 10:44
 
 
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Des membres de la Commission électorales comptent les voix après les élections à Lagos, le 18 mars 2023. © Photo by PIUS UTOMI EKPEI / AFP.

 

 

À Lagos, les espoirs du Labor Party (LP) auront été vite douchés. Après y avoir fini en tête lors de la présidentielle du 25 février, l’outsider Peter Obi (troisième au niveau national) espérait bien voir la mégalopole nigériane tomber aux mains de son parti lors des élections locales. Mais c’est le gouverneur sortant, Babajide Sanwo-Olu, du All Progressives Congress (APC, au pouvoir), qui a été réélu, a déclaré la commission électorale (Inec). Elle n’échappe ainsi pas à l’influence du nouveau président, Bola Tinubu, qui doit prendre le pouvoir en mai.

Les résultats de ce scrutin, au terme duquel doivent être élus plus de 900 représentants des assemblées des États ainsi que les gouverneurs de 28 des 36 États, ont continué de tomber au compte-gouttes le 20 mars. Pour l’heure, seule la moitié a été annoncée. Ces élections se sont déroulées trois semaines après la présidentielle remportée par Tinubu, qui a été jugée frauduleuse par les principaux partis d’opposition (LP et le People’s Democratic Party, PDP), ce que l’Inec réfute.

Accusations de manipulations

À Lagos, fief du nouveau président, Babajide Sanwo-Olu a remporté une victoire écrasante en obtenant plus de 760 000 votes contre quelque 310 000 pour Gbadebo Rhodes-Vivour, candidat du LP. À mesure que la commission égrenait les résultats dimanche, plaçant Sanwo-Olu en tête, Rhodes-Vivour criait à la fraude sur les réseaux sociaux. « Je suis convaincu sans aucun doute possible que les résultats annoncés par l’Inec ne représentent pas le souhait de la majorité des Lagotiens pacifiques », a-t-il dit sur Twitter.

À LIREPrésidentielle au Nigeria : Bola Tinubu, le parrain de Lagos, candidat du parti au pouvoir

Pour le moment, l’APC a remporté les élections gouvernorales dans treize États, dont Lagos, tandis que le PDP a remporté cinq États. À Kano, poumon économique très convoité du Nord majoritairement musulman, des milliers de partisans du petit parti New Nigeria Peoples Party (NNPP) sont descendus dans la rue pour célébrer la victoire attendue de leur candidat. Celui-ci est un allié de l’ultra-populaire ancien gouverneur Rabiu Kwankwaso, arrivé quatrième à l’élection présidentielle.

Bureaux de vote fermés et violences

Dans la région clé de l’Adamawa (nord-est), où pourrait être élue la première femme gouverneure au Nigeria depuis 1999, l’Inec a annoncé dans la soirée du 20 mars que les résultats du scrutin n’étaient « pas concluants » car le nombre d’électeurs n’ayant pas pu voter le jour de l’élection est supérieur à la marge entre les deux premiers candidats. Pour qu’un vainqueur soit déclaré, le scrutin devra être organisé dans les bureaux de vote restés fermés le jour de l’élection.

À LIREAu Nigeria, Peter Obi et Atiku Abubakar contestent la victoire de Tinubu

Les bureaux de vote ont ouvert à l’heure pour la plupart et les machines d’enregistrement biométriques et le portail en ligne montrant les résultats semblaient fonctionner relativement bien, selon les observateurs.

Ces élections ont néanmoins été marquées par « de multiples incidents de violences et d’intimidations ayant interrompu le scrutin dans divers endroits », a affirmé la mission d’observation de l’Union européenne (UE). Par ailleurs, selon Yiaga Africa, des voix ont été achetées samedi contre 1 000 nairas (environ deux euros), de l’alcool, des spaghettis ou du tissu.

(avec AFP)

Salon du livre africain: les nouveaux romans, attraction de la deuxième édition

 

La deuxième édition du Salon du livre africain, qui s’est déroulée à Paris du 17 au 19 mars 2023, a fait la part belle aux ouvrages sur le panafricanisme ainsi que sur l'histoire de l'Afrique et les hommes illustres du continent. Mais les nouveaux romans y ont été une des principales attractions.

La deuxième édition du salon du livre africain à Paris s'est clôturée ce 19 mars 2023 après trois jours riches en rencontres, signatures et débats. Avec 60 éditeurs et 200 auteurs africains, le salon était l'occasion de dresser un état des lieux de la littérature africaine dans son expression francophone.

La part belle du salon avait été réservée aux ouvrages sur le panafricanisme, l'histoire de l'Afrique et les hommes illustres du continent comme Mandela ou Franz Fanon. Mais ce sont les nouveaux romans qui ont attiré le plus l'attention du jeune public venu en nombre au salon.

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C'est sous la forme d'un roman policier, que l'écrivain congolais Godefroy Mwanabwato aborde dans Ainsi sont faites les lianes, la situation dans l’Est de son pays natal, la RDC. « J'ai choisi de recourir à la fiction, la fiction romanesque, pour peindre l'histoire mouvementée de la République démocratique du Congo, explique-t-il au micro d’Houda Ibrahim. J'estime qu'avec le roman on prend une certaine distance d'avec les faits, tellement les événements que le Congo a connus depuis son accession à l'indépendance et jusqu'à maintenant avec toute cette instabilité à sa partie Est sont des faits difficiles à transcrire. Le recours à la fiction crée une distance et c'est thérapeutique tant pour moi en tant qu'auteur que pour le lecteur qui vit en RDC. Parce que c'est ce public là que je vise en premier lieu »

L'écriture comme thérapie, c'est aussi le cas de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui signe son quatrième roman Cœur du Sahel. « Rien ne me prédestinait évidemment à être écrivaine et à être ici à faire des dédicaces et à rencontrer des gens, raconte-t-elle. J'étais censée être une bonne femme au foyer, qui se conforme à ce que la société attend d'elle, une femme qui s'est mariée à 17 ans dans un cas de mariage forcé. Le fait de pouvoir en parler, le fait de pouvoir l'écrire, de pouvoir en discuter et de faire en sorte que les choses avancent... Alors oui, je considère que j'ai de la chance et j'espère que toutes les petites filles auront de la chance pour pouvoir réaliser leurs rêves ».

 Les Impatientes, son précédent roman, avait obtenu le Prix Goncourt des lycéens en 2020.

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Olivier Dubois enfin libéré après deux ans de détention

Le journaliste français, qui collaborait notamment pour Jeune Afrique, a été libéré ce lundi. Il avait été enlevé il y a près de deux ans dans le nord du Mali. Enlevé au Niger en 2016, l’Américain Jeffery Woodke a lui aussi été libéré.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 20 mars 2023 à 16:13
 
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Le journaliste français Olivier Dubois à son arrivée à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, le 20 mars 2023. © Souleymane AG ANARA / AFP

 

Enfin libre. Près de deux ans après son enlèvement, le 8 avril 2021, à Gao, dans le nord du Mali, notre confrère Olivier Dubois, qui collaborait depuis Bamako pour LibérationLe Point et Jeune Afrique, a été libéré ce lundi 20 mars. Il est arrivé en début d’après-midi à l’aéroport de Niamey, où il semblait visiblement souriant et en bonne santé, en compagnie d’un autre otage américain, Jeffery Woodke, qui avait été enlevé en 2016 au Niger.

« Je tenais à rendre hommage au Niger, à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Je me sens fatigué mais je vais bien », a-t-il déclaré aux quelques journalistes présents à son arrivée à l’aéroport de Niamey. « Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d’être remis aux autorités françaises et américaines », a pour sa part précisé le ministre de l’Intérieur nigérien, Hamadou Souley, présent à ses côtés avec l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté.

Nouvelles rassurantes ces derniers mois

« Nous nous réjouissons de la libération de notre confrère qui était aux mains d’un groupe islamiste armé au Mali depuis près de deux ans. C’est le journaliste français qui a été le plus longuement retenu en otage depuis la guerre du Liban », s’est également félicité Reporters Sans Frontières (RSF) qui assure avoir « eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait. »

Olivier Dubois, journaliste indépendant de 48 ans, avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupement de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM, en arabe), la filiale d’Al-Qaïda au Sahel dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali.

Olivier Dubois vivait et travaillait au Mali depuis 2015. Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux près d’un mois après son rapt, le 5 mai 2021.